L'ancien président américain Jimmy Carter est mort à l'âge de 100 ans

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Publié le Lundi 30 décembre 2024

L'ancien président américain Jimmy Carter est mort à l'âge de 100 ans

  • Le président sortant Joe Biden a décrété une journée de deuil national le 9 janvier en l'honneur du démocrate, salué par de nombreux dirigeants étrangers pour son engagement en faveur de la paix et des droits humains bien au-delà de son unique mandat
  • "Jimmy Carter, 39e président des Etats-Unis et lauréat du prix Nobel de la paix en 2002, est décédé paisiblement dimanche 29 décembre à son domicile de Plains, en Géorgie, entouré de sa famille", a annoncé sa fondation Carter Center dans un communiqué

WASHINGTON: L'ex-président américain et prix Nobel de la paix Jimmy Carter est mort dimanche à l'âge de 100 ans dans sa ville natale de Géorgie, dans le sud-est des Etats-Unis, provoquant une pluie d'hommages de ses successeurs à la Maison Blanche et dans le monde.

Le président sortant Joe Biden a décrété une journée de deuil national le 9 janvier en l'honneur du démocrate, salué par de nombreux dirigeants étrangers pour son engagement en faveur de la paix et des droits humains bien au-delà de son unique mandat (1977-1981).

"Jimmy Carter, 39e président des Etats-Unis et lauréat du prix Nobel de la paix en 2002, est décédé paisiblement dimanche 29 décembre à son domicile de Plains, en Géorgie, entouré de sa famille", a annoncé sa fondation Carter Center dans un communiqué.

"Mon père était un héros, pas uniquement pour moi, mais pour tous ceux qui croient en la paix, aux droits de l'Homme et à l'amour désintéressé", a déclaré Chip Carter, le fils de l'ancien dirigeant démocrate cité par la fondation.

Tous les présidents américains encore en vie et qui lui ont succédé se sont empressés de s'incliner devant la longue existence hors du commun de celui que rien ne destinait à être président et qui était l'ancien locataire de la Maison Blanche le plus âgé.

Le démocrate et 46e président sortant Joe Biden, 82 ans, a demandé lors d'une adresse à la Nation que la vie de son lointain prédécesseur soit "évaluée à l'aune de ce qu'il a fait, pas de ce qu'il a dit".

Il a annoncé la tenue de funérailles nationales dans la capitale fédérale Washington, sans en préciser la date, pour l'architecte des accords de Camp David qui ont abouti au premier traité de paix entre Israël et un pays arabe, l'Egypte, mais à l'héritage terni par la crise des otages en Iran.

Le milliardaire républicain Donald Trump, qui fera son retour à la Maison Blanche le 20 janvier, a fait part de son "plus grand respect" pour Jimmy Carter qui "a travaillé dur pour que l'Amérique soit meilleure".

Il fut "un homme remarquable", selon le démocrate Barack Obama, et "a œuvré sans relâche pour un monde meilleur et plus juste" a renchéri le démocrate Bill Clinton. Ce qu'il a accompli "inspirera des générations d'Américains", a salué le républicain George W. Bush.

Jimmy Carter avait annoncé en 2015 qu'il souffrait d'un cancer du cerveau et bénéficiait de soins à domicile depuis près deux ans.

Après une série d'hospitalisations, il avait en février 2023 "choisi de passer le temps qu'il lui restait" chez lui, entouré de ses proches. Il y recevait des soins palliatifs.

Des élus, dirigeants et responsables associatifs s'étaient alors empressés de saluer la carrière de ce président atypique, ancien militaire et propriétaire d'une exploitation familiale d'arachides.

Son épouse et fidèle compagne de route, Rosalynn, est décédée à ses côtés le 19 novembre 2023 à l'âge de 96 ans. Elle a été enterrée à Plains, après un hommage national. Le visage émacié, Jimmy Carter y était présent, pour l'une de ses rares apparitions publiques ces dernières années.

Camp David et crise des otages 

Jimmy Carter avait été élu à la Maison Blanche en 1976, dans une Amérique encore marquée par le scandale du Watergate qui avait poussé le président Richard Nixon à la démission.

Il ne fut le président que d'un seul mandat.

Artisan des accords de Camp David qui ont abouti, en mars 1979, à la signature du traité de paix israélo-égyptien, le 39e président des Etats-Unis avait été vivement critiqué dans son pays lors de la prise d'otage d'Américains en Iran.

L'annonce, le 24 avril 1980, de l'échec de la mission militaire pour assurer leur libération avait anéanti ses espoirs de réélection.

En 1982, après avoir quitté la Maison Blanche, Jimmy Carter a fondé le Carter Center pour promouvoir le développement, la santé et la résolution des conflits à travers le monde.

Voyageur infatigable, on le retrouve partout: au Mexique, au Pérou, au Nicaragua, ou encore au Timor oriental, où il effectue des missions de médiation ou d'observation électorale.

En 2002, il est récompensé du prix Nobel de la paix, pour "ses décennies d'efforts infatigables afin de trouver des solutions pacifiques à des conflits internationaux".

Sur les chantiers à 90 ans 

Très impliqué dans l'ONG Habitat for Humanity, il travaillait encore sur des chantiers caritatifs à 90 ans passés, toujours aux côtés de sa femme Rosalynn, rencontrée en 1945.

Mais en 2019, ce chrétien très religieux avait enduré une série de problèmes de santé qui l'avaient obligé à être hospitalisé à plusieurs reprises.

La même année, il était malgré tout devenu le premier ancien président américain à atteindre 95 ans.

Il avait timidement commencé à s'effacer de la vie publique, absent par exemple de la cérémonie d'investiture de Joe Biden en janvier 2021, à laquelle participent traditionnellement les anciens présidents. Quelques mois plus tard, Jimmy Carter avait toutefois reçu le dirigeant démocrate dans sa petite ville natale de Plains, en Géorgie, où il résidait depuis son départ de Washington.

Devant la Maison Blanche dimanche soir, des Américains ont exprimé leurs émotions, à l'instar de Yoni Neirman, venue du Vermont (nord-est) pour qui Carter "fut un vrai homme d'Etat, ce genre de personnalité qui ne semble plus exister".

 


Trump a écrit au président israélien pour lui demander de gracier Netanyahu

Le président américain, Donald Trump, a écrit à son homologue israélien, Isaac Herzog, pour lui demander d'accorder une grâce au Premier ministre Benjamin Netanyahu, poursuivi dans son pays pour corruption, a indiqué mercredi le bureau de la présidence. (REUTERS)
Le président américain, Donald Trump, a écrit à son homologue israélien, Isaac Herzog, pour lui demander d'accorder une grâce au Premier ministre Benjamin Netanyahu, poursuivi dans son pays pour corruption, a indiqué mercredi le bureau de la présidence. (REUTERS)
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  • "Le président Herzog tient le président Trump en très haute estime et continue d'exprimer sa profonde gratitude" pour son "soutien indéfectible" à Israël
  • "Monsieur le Président Herzog, écoutez le Président Trump", a écrit sur X le ministre d'extrême-droite Itamar Ben Gvir, tout en accusant la justice israélienne d'être biaisée à l'égard de M. Netanyahu

JERUSALEM: Le président américain, Donald Trump, a écrit à son homologue israélien, Isaac Herzog, pour lui demander d'accorder une grâce au Premier ministre Benjamin Netanyahu, poursuivi dans son pays pour corruption, a indiqué mercredi le bureau de la présidence.

M. Herzog a reçu "ce matin" une lettre de Donald Trump, "l'invitant à envisager d'accorder une grâce" à M. Netanyahu, détaille un communiqué du bureau présidentiel, qui précise que "toute personne souhaitant obtenir une grâce présidentielle doit présenter une demande officielle".

M. Netanyahu est poursuivi dans son pays pour corruption et est régulièrement entendu dans le cadre d'au moins trois procédures judiciaires, dans lesquels aucun jugement n'a encore été rendu.

"Le président Herzog tient le président Trump en très haute estime et continue d'exprimer sa profonde gratitude" pour son "soutien indéfectible" à Israël, "sa contribution considérable au retour des otages, à la refonte de la situation au Moyen-Orient et à Gaza en particulier, et à la garantie de la sécurité de l'Etat d'Israël", précise le communiqué.

Aussitôt plusieurs personnalités politiques israéliennes ont réagi.

"Monsieur le Président Herzog, écoutez le Président Trump", a écrit sur X le ministre d'extrême-droite Itamar Ben Gvir, tout en accusant la justice israélienne d'être biaisée à l'égard de M. Netanyahu.

Une députée également d'extrême-droite mais dans l'opposition, Yulia Malinovsky, du parti Israel Beitenou ("Israël est notre maison" en hébreu), a de son côté suggéré que le président américain faisait cette demande dans le cadre d'un accord avec M. Netanyahu sur des sujets relatifs au cessez-le-feu dans la bande de Gaza.

Quant au dirigeant de l'opposition, Yaïr Lapid, du parti centriste Yesh Atid ("il y a un futur", en hébreu), il a taclé M. Netanyahu en écrivan sur X: "rappel: la loi israélienne stipule que la première condition pour obtenir une grâce est l'aveu de culpabilité et l'expression de remords pour les actes commis".

Lors d'un discours au Parlement israélien le 13 octobre, M. Trump avait déjà suggéré qu'une grâce lui soit accordée.

"J'ai une idée. Monsieur le président (Isaac Herzog), pourquoi ne pas lui accorder une grâce? Ce passage n'était pas prévu dans le discours (...) Mais j'aime bien ce monsieur", avait dit le président américain dans son allocution, mettant en avant qu'il a été "l'un des plus grands" dirigeants "en temps de guerre".

 


Famine: l'ONU alerte sur «16 zones critiques» où la situation s'aggrave

Haïti, le Mali, la Palestine, le Soudan du Sud, le Soudan et le Yémen figurent parmi les pays les plus touchés, "où les populations sont confrontées à un risque imminent de famine catastrophique", souligne le rapport des deux organisations.  L’Afghanistan, la République démocratique du Congo, la Birmanie, le Nigeria, la Somalie et la Syrie sont considérés quant à eux comme étant dans une situation "très préoccupante".  Les quatre autres zones critiques sont le Burkina Faso, le Tchad, le Kenya et la situation des réfugiés rohingyas au Bangladesh. (AFP)
Haïti, le Mali, la Palestine, le Soudan du Sud, le Soudan et le Yémen figurent parmi les pays les plus touchés, "où les populations sont confrontées à un risque imminent de famine catastrophique", souligne le rapport des deux organisations. L’Afghanistan, la République démocratique du Congo, la Birmanie, le Nigeria, la Somalie et la Syrie sont considérés quant à eux comme étant dans une situation "très préoccupante". Les quatre autres zones critiques sont le Burkina Faso, le Tchad, le Kenya et la situation des réfugiés rohingyas au Bangladesh. (AFP)
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  • Selon un rapport conjoint de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et du Programme alimentaire mondial (PAM), l'insécurité alimentaire aiguë à laquelle sont confrontées 16 zones critiques dans le monde s'accentue
  • "Les conflits, les chocs économiques, les phénomènes météorologiques extrêmes et l'insuffisance critique des financements exacerbent des conditions déjà désastreuses", notent la FAO et le PAM

ROME: Des millions de personnes supplémentaires dans le monde pourraient être confrontées à la famine ou au risque de famine, ont averti mercredi les deux organes de l'ONU dédiés à l'alimentation et à l'agriculture, dans un contexte tendu par la limitation des financements.

Selon un rapport conjoint de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et du Programme alimentaire mondial (PAM), l'insécurité alimentaire aiguë à laquelle sont confrontées 16 zones critiques dans le monde s'accentue.

"Les conflits, les chocs économiques, les phénomènes météorologiques extrêmes et l'insuffisance critique des financements exacerbent des conditions déjà désastreuses", notent la FAO et le PAM, tous deux basés à Rome, dans un communiqué commun.

Haïti, le Mali, la Palestine, le Soudan du Sud, le Soudan et le Yémen figurent parmi les pays les plus touchés, "où les populations sont confrontées à un risque imminent de famine catastrophique", souligne le rapport des deux organisations.

L’Afghanistan, la République démocratique du Congo, la Birmanie, le Nigeria, la Somalie et la Syrie sont considérés quant à eux comme étant dans une situation "très préoccupante".

Les quatre autres zones critiques sont le Burkina Faso, le Tchad, le Kenya et la situation des réfugiés rohingyas au Bangladesh.

"Nous sommes au bord d'une catastrophe alimentaire totalement évitable qui menace de provoquer une famine généralisée dans de nombreux pays", a mis en garde Cindy McCain, directrice générale du PAM, citée dans le communiqué, ajoutant que "ne pas agir maintenant ne fera qu'aggraver l'instabilité".

Le financement de l'aide humanitaire est "dangereusement insuffisant", alerte également le rapport, précisant que sur les 29 milliards de dollars nécessaires pour venir en aide aux populations vulnérables, seuls 10,5 milliards ont été reçus, précipitant notamment l'aide alimentaire aux réfugiés "au bord de la rupture".

Le PAM indique avoir réduit son assistance aux réfugiés et aux personnes déplacées en raison des coupes budgétaires et suspendu les programmes d'alimentation scolaire dans certains pays.

La FAO prévient de son côté que les efforts pour protéger les moyens de subsistance agricoles sont menacés et alerte sur la nécessité d'un financement urgent pour les semences et les services de santé animale.

"La prévention de la famine n’est pas seulement un devoir moral – c’est un investissement judicieux pour la paix et la stabilité à long terme", a rappelé le directeur général de la FAO, Qu Dongyu.

 


UE: quatre pays bénéficiaires de l'aide à la répartition des migrants

Des migrants, interceptés dans les eaux italiennes, débarquent après l'arrivée d'un navire transportant 49 migrants au port albanais de Shengjin, le 28 janvier 2025.(AFP)
Des migrants, interceptés dans les eaux italiennes, débarquent après l'arrivée d'un navire transportant 49 migrants au port albanais de Shengjin, le 28 janvier 2025.(AFP)
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  • La Commission européenne propose de relocaliser au moins 30.000 demandeurs d’asile depuis l’Italie, l’Espagne, la Grèce et Chypre vers d’autres États membres pour alléger la pression migratoire sur ces pays
  • Les 27 pays de l’UE doivent désormais négocier : chaque État devra soit accueillir des migrants, soit verser 20.000 € par personne — un débat déjà tendu entre pays réticents

BRUXELLES: La Commission européenne a annoncé mardi que l'Italie, l'Espagne, la Grèce et Chypre devraient recevoir de l'aide pour répartir ailleurs au moins 30.000 demandeurs d'asile et ainsi alléger la "pression migratoire" pesant sur ces pays.

Cette annonce va ouvrir des négociations délicates entre les 27 États membres de l'Union européenne (UE), dont nombre d'entre eux se montrent réticents à l'idée d'en accueillir.

L'UE a adopté en 2024 une réforme de sa politique sur la migration et l'asile, qui va bientôt entrer en vigueur.

L'élément clé est un nouveau système de "solidarité" visant à aider les pays méditerranéens considérés par Bruxelles comme étant sous "pression migratoire".

Les autres pays devront soit accueillir une partie des demandeurs d'asile en provenance de ces pays, soit leur verser une aide financière de 20.000 euros par migrant.

Les États membres ont cherché à influencer la décision de la Commission, ce qui a retardé son annonce d'un mois.

"La Grèce et Chypre subissent une forte pression migratoire du fait du niveau disproportionné des arrivées au cours de l'année écoulée", a déclaré mardi la Commission dans un communiqué.

"L'Espagne et l'Italie subissent également une forte pression migratoire du fait d'un nombre disproportionné d'arrivées à la suite d'opérations de sauvetage et de recherche en mer durant la même période", a-t-elle ajouté.

Cette annonce servira de base aux négociations entre États membres sur le nombre supplémentaire de demandeurs d'asile que chacun est disposé à accueillir, ou le montant de l'aide financière qu'il est prêt à apporter.

Certains pays ont déjà assuré qu'ils n'accueilleraient personne dans le cadre de ce dispositif et qu'ils se limiteraient à verser de l'argent.

Au moins 30.000 migrants devront être "relocalisés" chaque année dans le cadre du nouveau système. Le nombre définitif reste à déterminer, et la décision de qui ira où doit être prise d'ici fin décembre.