À Damas, des habitants armés se mobilisent pour protéger leurs quartiers

Un membre d'un groupe de surveillance de quartier portant un chapeau de Père Noël monte la garde avec un fusil d'assaut dans une rue du quartier d'Amin à Damas, le 29 décembre 2024. (Photo AFP)
Un membre d'un groupe de surveillance de quartier portant un chapeau de Père Noël monte la garde avec un fusil d'assaut dans une rue du quartier d'Amin à Damas, le 29 décembre 2024. (Photo AFP)
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Publié le Mercredi 08 janvier 2025

À Damas, des habitants armés se mobilisent pour protéger leurs quartiers

  • Chaque soir, des habitants de Damas montent la garde dans leurs quartiers, armés d'armes légères souvent fournies par les nouvelles autorités syriennes, désireuses de combler le vide sécuritaire qui a suivi leur prise de pouvoir
  • Des comités locaux ont pris le contrôle de certains des postes abandonnés, avec l'approbation des autorités.

DAMAS : Chaque soir, des habitants de Damas montent la garde dans leurs quartiers, armés d'armes légères souvent fournies par les nouvelles autorités syriennes, désireuses de combler le vide sécuritaire qui a suivi leur prise de pouvoir.

Après le renversement du président Bachar al-Assad par les rebelles islamistes en décembre, des milliers de soldats, de policiers et d'autres responsables de la sécurité ont abandonné leurs postes, ouvrant la voie à des cambriolages, des pillages et autres crimes.

En attendant la reconstruction de l'armée et des appareils de sécurité par les nouvelles autorités, des Damascènes ont pris les choses en main.

Dans la vieille ville, Fadi Raslan, un commerçant de 42 ans spécialisé dans les tissus, fait partie des dizaines de volontaires qui parcourent les rues, le doigt sur la gâchette.

« Nous avons des femmes et des personnes âgées à la maison. Nous essayons de protéger notre peuple grâce à cette initiative », explique-t-il. « La Syrie a besoin de nous en ce moment, nous devons être solidaires. »

Dans le quartier chrétien de Bab Touma, à Damas, quatre volontaires vérifient les cartes d'identité et inspectent les véhicules souhaitant entrer dans la zone.

Fouad Farha explique avoir fondé le comité local qu'il dirige aujourd'hui après avoir proposé son aide pour « maintenir la sécurité » aux côtés des forces de sécurité affiliées à HTS.

« Nous avons suivi une formation rapide, principalement pour apprendre à assembler et démonter des armes et à utiliser des fusils », précise-t-il.

Des habitants ont déclaré à l'AFP que les comités avaient été efficaces contre les cambrioleurs et les voleurs.

« Nous devons tous assumer la responsabilité de notre quartier, de nos rues et de notre pays », estime M. Farha.

« Ce n'est qu'ainsi que nous pourrons reconstruire notre pays. »

- « Protéger nos quartiers » -

Aux premières heures de la chute de Damas, le 8 décembre, l'ordre public s'est effondré : les forces de l'ordre ont abandonné les points de contrôle et les postes de police.

Des comités locaux ont pris le contrôle de certains des postes abandonnés, avec l'approbation des autorités.

Houssam Yahya, 49 ans, et ses amis assurent la garde de leur quartier de Chaghour et inspectent les véhicules qui y entrent.

« Nous sommes sortis pour protéger nos quartiers, nos magasins et les biens publics en tant que bénévoles, sans rien attendre en retour », dit-il.

Les nouvelles autorités, dirigées par le groupe islamiste Hayat Tahrir al-Sham, ont rapidement soutenu leur initiative en leur fournissant des armes légères et une formation.

Elles leur ont également fourni des cartes spéciales les identifiant comme des volontaires approuvés, valides pour une durée d'un an.

« Des comités locaux de protection ont été formés pour organiser des patrouilles nocturnes afin d'empêcher les crimes », a déclaré à l'AFP le général Ahmad Lattouf, responsable de la police, ajoutant que « cela permettra d'attendre que les forces de police soient au complet ».

D'autres bénévoles s'occupent de réguler la circulation sur plusieurs artères de Damas.

- Combattants partout -

Les nouvelles autorités ont également acheminé des policiers de la région d'Idleb, d'où les ex-rebelles ont lancé leur offensive contre les zones tenues par Bachar el-Assad, pour les déployer à Damas.

Dans la capitale, les combattants de HTS sont visibles partout, gardant des bâtiments gouvernementaux, y compris le palais présidentiel et le siège de la police.

Les autorités ont autorisé les Syriens à postuler à l'académie de police afin de reconstruire ces forces.

Quant aux conscrits et aux soldats, les nouveaux dirigeants les ont invités à « régulariser » leur situation dans des centres dédiés, où ils sont invités à rendre leurs armes.

Dans les villes d'Alep, dans le nord du pays, et de Homs, dans le centre de la Syrie, des habitants ont également pris les armes pour surveiller leurs quartiers, avec le soutien des autorités, ont indiqué des habitants à l'AFP.

Depuis leur arrivée au pouvoir, HTS et ses alliés ont lancé des opérations de sécurité dans les principales villes, dont Homs et Alep, avec pour objectif déclaré d'éradiquer les « restes des milices d'Assad ».


«Gaza brûle», déclare le ministre israélien de la Défense après des frappes intenses

Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
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  • "Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas"
  • "Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée"

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza.

"Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas", a déclaré M. Katz sur X.

"Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée", a-t-il ajouté.

 


Le Qatar est le seul pays capable d'être un médiateur concernant Gaza, souligne Rubio

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  • Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza
  • "Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar"

TEL-AVIV: Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza, malgré une frappe israélienne ciblant des dirigeants du Hamas dans l'émirat.

"Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar," a déclaré M. Rubio aux journalistes alors qu'il se rendait à Doha depuis Israël.

 

 


Forts bombardements sur la ville de Gaza après le soutien de Rubio à Israël

La ville de Gaza a été touchée par des bombardements forts et soutenus dans la nuit de lundi à mardi, ont indiqué plusieurs témoins à l'AFP, au lendemain d'une visite à Jérusalem du secrétaire d'Etat américain qui a réitéré l'appui des Etats-Unis à Israël. (AFP)
La ville de Gaza a été touchée par des bombardements forts et soutenus dans la nuit de lundi à mardi, ont indiqué plusieurs témoins à l'AFP, au lendemain d'une visite à Jérusalem du secrétaire d'Etat américain qui a réitéré l'appui des Etats-Unis à Israël. (AFP)
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  • Marco Rubio a promis lundi au gouvernement de Benjamin Netanyahu le "soutien indéfectible" des Etats-Unis à Israël pour éliminer le mouvement islamiste palestinien Hamas dans la bande de Gaza
  • Quelques heures plus tard, de très fortes frappes se sont fait entendre dans la bande de Gaza, assiégée et affamée, selon des témoins

GAZA: La ville de Gaza a été touchée par des bombardements forts et soutenus dans la nuit de lundi à mardi, ont indiqué plusieurs témoins à l'AFP, au lendemain d'une visite à Jérusalem du secrétaire d'Etat américain qui a réitéré l'appui des Etats-Unis à Israël.

Marco Rubio a promis lundi au gouvernement de Benjamin Netanyahu le "soutien indéfectible" des Etats-Unis à Israël pour éliminer le mouvement islamiste palestinien Hamas dans la bande de Gaza.

Quelques heures plus tard, de très fortes frappes se sont fait entendre dans la bande de Gaza, assiégée et affamée, selon des témoins.

"Il y a des bombardements massifs et incessants sur la ville de Gaza et le danger ne cesse d'augmenter", a déclaré à l'AFP Ahmed Ghazal, un habitant de cette zone.

Cet homme de 25 ans a décrit une "explosion qui a violemment secoué le sol du quartier" peu après 01H00 locale mardi (22H00 GMT lundi).

"J'ai couru dans la rue, sur le site de la frappe", "trois maisons" d'un bloc résidentiel "ont été complètement rasées". "De nombreuses personnes sont emprisonnées sous les débris et on peut entendre leurs cris."

Le porte-parole de la Défense civile de la bande de Gaza, Mahmoud Bassal, a déclaré à l'AFP que "les bombardements se (poursuivaient) intensément dans toute la ville de Gaza", précisant que "le nombre de morts et de blessés (continuait) d'augmenter".

"Il y a des morts, des blessés et des personnes disparues sous les décombres suite à des frappes aériennes israéliennes visant un bloc résidentiel près de la place Al-Shawa dans la ville de Gaza", a-t-il détaillé, évoquant "un massacre majeur".

La Défense civile avait fait état de 49 Palestiniens tués lundi, dont plus de la moitié à Gaza-ville, où l'armée a intensifié ses attaques avec l'objectif de s'en emparer.

Compte tenu des restrictions imposées aux médias à Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les informations des différentes parties.

Le déplacement de M. Rubio dans la région intervient après une attaque israélienne inédite le 9 septembre au Qatar contre des chefs du Hamas.

Rassurer Doha 

Après Jérusalem, M. Rubio se rend mardi à Doha, où il devrait rencontrer le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, afin de "réaffirmer le soutien total des Etats-Unis à la sécurité et la souveraineté du Qatar après l'attaque israélienne", selon le département d'Etat.

La frappe aérienne au Qatar, pays médiateur entre Israël et le Hamas et qui abrite la plus grande base aérienne américaine de la région, avait provoqué de rares critiques de Donald Trump contre Israël.

Le président américain a assuré lundi à des journalistes dans le Bureau ovale qu'Israël "ne frappera pas au Qatar".

Réunis lundi à Doha après l'attaque israélienne, les dirigeants arabes et musulmans ont appelé à "revoir les relations diplomatiques et économiques avec Israël et à engager des poursuites à son encontre".

Le secrétaire d'Etat américain s'est montré pessimiste quant à la possibilité d'une solution "diplomatique" à Gaza, qualifiant le Hamas d'"animaux barbares".

L'offensive israélienne à Gaza a suivi l'attaque du 7-Octobre qui a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts à Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire. L'ONU y a déclaré la famine, ce qu'Israël dément.

M. Rubio a aussi affiché la solidarité des Etats-Unis avec Israël avant un sommet coprésidé par la France et l'Arabie saoudite le 22 septembre à l'ONU, destiné à promouvoir la reconnaissance d'un Etat de Palestine, au côté d'Israël.

Une initiative largement symbolique dans la mesure où Israël s'oppose fermement à la création d'un tel Etat auquel aspirent les Palestiniens.

En soirée, le secrétaire d'Etat a rencontré à Jérusalem des familles d'otages, selon un responsable du département d'Etat. Sur les 251 personnes enlevées durant l'attaque du 7-Octobre, 47 sont encore retenues à Gaza, dont 25 décédées selon l'armée israélienne.