Les dirigeants du monde entier et les pays arabes félicitent le nouveau président du Liban

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Publié le Vendredi 10 janvier 2025

Les dirigeants du monde entier et les pays arabes félicitent le nouveau président du Liban

  • Le ministère français des Affaires étrangères a déclaré que l'élection de Joseph Aoun "ouvre une nouvelle page" pour le Liban
  • Le ministère qatari des Affaires étrangères a appelé à la "stabilité"

PARIS : Le président français Emmanuel Macron a salué jeudi "l'élection cruciale" par les législateurs libanais du chef de l'armée Joseph Aoun en tant que président après un vide de deux ans à la tête du pays, qualifiant sa victoire d'opportunité de réforme dans le pays.

M. Aoun a la lourde tâche de superviser un cessez-le-feu dans le sud du Liban et de nommer un Premier ministre capable de mener les réformes exigées par les créanciers internationaux pour sauver le pays de la pire crise économique de son histoire.

M. Aoun est perçu comme le mieux placé pour maintenir le fragile cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah après une guerre dévastatrice cet automne.

"Félicitations au président Joseph Aoun pour cette élection cruciale", a écrit M. Macron dans un message en français et en arabe.

"Elle ouvre la voie aux réformes et à la restauration de la souveraineté et de la prospérité du Liban", a-t-il ajouté.
Le ministère français des affaires étrangères a appelé à la formation d'un gouvernement fort pour sortir le pays de la crise politique et économique.

En adressant les "chaleureuses félicitations" de la France à M. Aoun, le ministère français des affaires étrangères a déclaré que son élection "ouvre une nouvelle page pour les Libanais" et a appelé à "la formation d'un gouvernement fort" qui puisse aider le pays à se redresser.

Le Qatar a également salué l'élection de M. Aoun à la présidence jeudi, appelant à la "stabilité" après que le poste vacant depuis plus de deux ans ait été pourvu.

"L'État du Qatar salue l'élection du commandant de l'armée libanaise, le général Joseph Aoun", a déclaré le ministère des affaires étrangères dans un communiqué, ajoutant qu'il espérait que son élection "contribuerait à établir la sécurité et la stabilité au Liban".

Le secrétaire général du CCG, Jasem Albudaiwi, a félicité M. Aoun et lui a souhaité de réussir à instaurer la stabilité et la prospérité et à renforcer les liens avec le CCG.

M. Albudaiwi a réitéré le soutien du CCG à la souveraineté, à la sécurité et à la stabilité du Liban, ainsi qu'à ses forces armées.

Il a insisté sur la nécessité de mettre en œuvre la résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations unies afin de préserver l'indépendance politique et l'intégrité territoriale du Liban. Il a également appelé le gouvernement libanais à affirmer son contrôle sur ses territoires conformément aux résolutions des Nations unies et à l'accord de Taëf.

Le président palestinien Mahmoud Abbas a déclaré que le Liban surmonterait les "répercussions de l'agression israélienne" sous la direction de son nouveau président.

"Nous sommes convaincus que notre Liban frère surmontera les répercussions de l'agression de l'occupation israélienne et parviendra au développement et à la prospérité", a déclaré M. Abbas dans un communiqué, faisant référence à la guerre d'Israël contre le groupe militant libanais Hezbollah, qui s'est achevée à la fin de l'année dernière.

Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a félicité M. Aoun pour son élection, selon un communiqué publié jeudi par son porte-parole, Stéphane Dujarric.

"Après un vide présidentiel prolongé de plus de deux ans, le Secrétaire général se félicite de ce développement important, peut-on lire dans le communiqué.

"Il encourage la formation rapide d'un nouveau gouvernement pour répondre aux besoins et aux aspirations du peuple libanais, notamment en ce qui concerne la préservation de la sécurité et de la stabilité du pays, le renforcement de l'autorité de l'État dans tout le Liban et l'avancement des réformes indispensables. Les Nations unies soulignent leur engagement et leur soutien continus à cet égard.

"Le secrétaire général réitère l'engagement des Nations unies à soutenir le renforcement de la souveraineté, de la stabilité et de l'indépendance politique du Liban conformément à l'accord de Taëf et à la déclaration de Baabda, ainsi que la mise en œuvre effective des résolutions 1701 (2006) et 1559 (2004) du Conseil de sécurité et d'autres résolutions pertinentes, qui sont essentielles à la stabilité du Liban et de la région", ajoute la déclaration.

Le Conseil de sécurité de l'ONU a également félicité M. Aoun et affirmé "son ferme soutien à l'intégrité territoriale, à la souveraineté et à l'indépendance politique du Liban", tout en appelant à la pleine application de la résolution 1701, selon une déclaration lue par le président du Conseil pour le mois de janvier, l'Algérien Amar Bendjama.

Les membres du Conseil ont également souligné l'importance de l'élection pour assurer le bon fonctionnement des institutions de l'État afin de répondre aux "défis économiques, politiques et sécuritaires urgents" du pays.

La coordinatrice spéciale des Nations unies pour le Liban, Jeanine Hennis-Plasschaert, a publié une déclaration félicitant M. Aoun, ajoutant qu'elle saluait l'élection comme une première étape attendue depuis longtemps pour surmonter le vide politique et institutionnel du Liban et fournir au peuple libanais les institutions d'État fonctionnelles qu'il méritait.

"Un premier ministre doit être désigné et un gouvernement doit être formé sans délai. Les tâches qui attendent l'État libanais sont trop monumentales pour que l'on perde encore du temps", a-t-elle souligné.


"Le moment est venu pour chaque décideur de placer l'intérêt du Liban au-dessus de toute considération personnelle ou politique.

"L'élection d'un président offre un regain d'espoir et l'occasion d'ouvrir la voie à des progrès en vue de consolider la cessation des hostilités et de préserver la sécurité et la stabilité du pays, notamment en renforçant l'autorité de l'État dans tout le Liban et en faisant avancer des réformes globales et durables", a-t-elle ajouté.

Ursula von der Leyen, chef de l'UE, a qualifié l'élection de M. Aoun à la présidence du Liban de "moment d'espoir" pour ce pays ravagé par la guerre.

"La voie est désormais ouverte à la stabilité et aux réformes. L'Europe soutient cette voie", a écrit la présidente de la Commission européenne sur X.

La ministre allemande des affaires étrangères, Annalena Baerbock, a déclaré que l'élection de M. Aoun à la présidence du Liban constituait une chance de "réformes et de changements" dans ce pays ravagé par la guerre.

"Après de nombreuses années de crise et de stagnation, le moment est venu d'apporter des réformes et des changements", a déclaré Mme Baerbock sur le réseau social X. "L'Allemagne est aux côtés du peuple libanais pour aller de l'avant".

La Russie a également salué l'élection d'un nouveau président au Liban, dont elle espère qu'elle apportera la stabilité politique au pays.

Le ministère des affaires étrangères a déclaré dans un communiqué que l'élection du chef de l'armée Joseph Aoun "ouvrait la perspective d'un renforcement de la stabilité politique interne au Liban et d'un redressement de la situation sociale et économique complexe du pays".

La Grande-Bretagne a salué l'élection de M. Aoun en tant que nouveau président du Liban, déclarant qu'elle se réjouissait de travailler avec lui pour soutenir la stabilité dans ce pays ravagé par la guerre.

Je félicite le général Joseph Aoun pour son élection à la présidence du Liban", a écrit le ministre des affaires étrangères David Lammy dans un message publié sur la plateforme de médias sociaux X. "Je me réjouis de travailler avec lui pour assurer la stabilité de ce pays en proie à la guerre. "Je me réjouis de travailler avec son gouvernement pour soutenir la stabilité et la prospérité du Liban.

* Avec les agences


Le président libanais juge le monopole des armes à l'Etat "nécessaire et inévitable"

le président libanais Joseph Aoun s'adressant à la nation à la veille de la fête de l'indépendance dans un discours télévisé depuis le quartier général du commandement du secteur sud du Litani de l'armée libanaise à Tyr, le 21 novembre 2025. (AFP)
le président libanais Joseph Aoun s'adressant à la nation à la veille de la fête de l'indépendance dans un discours télévisé depuis le quartier général du commandement du secteur sud du Litani de l'armée libanaise à Tyr, le 21 novembre 2025. (AFP)
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  • Le président libanais Joseph Aoun affirme que le monopole des armes par l’État est “nécessaire et inévitable”, alors que l’armée prévoit de démanteler la présence militaire du Hezbollah au sud du Liban conformément au cessez-le-feu
  • Ce message intervient dans un contexte de fortes pressions américaines, de frappes israéliennes récurrentes et d’appels libanais à un soutien et un encadrement international pour sécuriser la mise en œuvre de ces engagements

BEYROUTH: Le président libanais Joseph Aoun, sous forte pression des Etats-Unis pour désarmer le Hezbollah, a jugé dans un discours prononcé vendredi dans le sud du Liban "nécessaire et inévitable" le monopole des armes à l'Etat.

Depuis le cessez-le-feu qui a mis fin il y a un an à une guerre meurtrière entre Israël et le mouvement pro-iranien, le Liban est sous forte pression de Washington pour qu'il pousse le Hezbollah à remettre ses armes à l'armée libanaise.

Conformément à l'accord de cessez-le-feu, l'armée libanaise doit démanteler la présence militaire du Hezbollah entre la frontière avec Israël et le fleuve Litani, à une trentaine de kilomètres plus au nord.

L'armée a ainsi soumis un plan au gouvernement, dans lequel elle s'engage à accomplir cette tâche titanesque d'ici la fin de l'année, avant de procéder par étapes sur le reste du territoire libanais.

Dans son discours, prononcé à la veille de la fête nationale, le président libanais a jugé le monopole de l'Etat sur les armes "nécessaire et inévitable" tout en appelant le comité chargé de surveiller la trêve regroupant Etats-Unis, France, ONU, Liban et Israël, à "s'assurer que les forces armées libanaises contrôlent seules" le sud du pays.

Il a répété que le Liban était prêt à négocier, sous parrainage américain ou international, "tout accord qui mettra fin à ces agressions transfrontalières".

Joseph Aoun a enfin exhorté "les amis du Liban et les pays frères à superviser l'ensemble de ce processus en établissant un calendrier clair et en mettant en place un mécanisme international de soutien à l'armée libanaise".

Au cours des dernières semaines, l'armée israélienne a multiplié les frappes sur le sud du Liban, accusant le Hezbollah de chercher à y reconstruire les infrastructures militaires détruites lors de sa guerre contre ce mouvement soutenu pro-iranien et allié au Hamas palestinien.

Selon le ministère de la Santé, une personne a été tuée lors d'une frappe vendredi dans le sud du Liban. Plus de 330 personnes ont été tuées au Liban et 945 blessées depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu, selon la même source.

Morris Tidball-Binz, rapporteur spécial de l'ONU sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires, a dénoncé vendredi dans un communiqué le "schéma répété de meurtres illégaux et de violations du cessez-le-feu par Israël".


L'armée israélienne affirme que l'attaque au Liban a tué 13 militants du Hamas

Des personnes en deuil portent les cercueils des victimes de la frappe aérienne israélienne de mardi, lors d'un cortège funèbre dans le camp de réfugiés palestiniens d'Ein El-Hilweh, dans la ville portuaire de Sidon, au sud du Liban, jeudi. (AP)
Des personnes en deuil portent les cercueils des victimes de la frappe aérienne israélienne de mardi, lors d'un cortège funèbre dans le camp de réfugiés palestiniens d'Ein El-Hilweh, dans la ville portuaire de Sidon, au sud du Liban, jeudi. (AP)
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  • L’armée israélienne affirme avoir tué 13 membres du Hamas, dont Jihad Saïdaoui, dans une frappe sur le camp d’Aïn el-Héloué, tandis que le Hamas dénonce un « massacre » visant des civils
  • Le lieu de la frappe est au cœur d’un récit contradictoire : Israël parle d’un camp d’entraînement, tandis que des témoins et le Hamas évoquent un terrain de sport fréquenté par des jeunes du camp

JERUSALEM: L'armée israélienne a affirmé vendredi avoir tué "13 terroristes du Hamas" dans sa frappe menée mardi soir sur le camp de réfugiés palestiniens d'Aïn el-Héloué au Liban, dans laquelle les autorités libanaises ont annoncé 13 morts, sans préciser leur identité.

"Treize terroristes du Hamas ont été éliminés" dans cette frappe, "dont Jihad Saïdaoui, impliqué dans la formation de terroristes destinés à mener des attaques" contre Israël et ses soldats à partir territoire libanais, écrit dans un communiqué en hébreu l'armée qui avait aussi utilisé la graphie de "Jaouad Sidaoui".

A l'AFP qui lui demandait de lui fournir la liste nominative des douze autres personnes qu'elle dit avoir éliminées dans la frappe, l'armée israélienne a répondu n'avoir rien à ajouter à ce qui a été publié dans son communiqué.

Dans un avis de décès ayant circulé mercredi au Liban, le Hamas a publié la liste des noms des treize morts, en commençant par celui de Jihad Saïdaoui, avant de publier le lendemain sur Telegram, un message avec les photos de treize hommes d'apparence jeune, voire juvénile, accompagné d'un texte qualifiant la frappe "d'horrible massacre" ayant causé la mort de "plusieurs civils innocents".

Mardi, peu de temps après la frappe, l'armée israélienne avait annoncé avoir visé "des terroristes en opération dans un camp d'entraînement du Hamas".

"Les allégations (d'Israël) selon lesquelles le lieu ciblé serait un complexe d'entraînement appartenant au mouvement ne sont que pure calomnie (et visent) à justifier son agression criminelle et à inciter à la haine contre les camps et notre peuple palestinien", avait répliqué le Hamas, affirmant n'avoir "aucune installation militaire dans les camps palestiniens au Liban".

- "Terrain de sport" -

L'armée israélienne a diffusé ce qu'elle a présenté comme une vidéo de sa frappe montrant une attaque sur un bâtiment.

Mais le mouvement islamiste palestinien affirme que "ce qui a été pris pour cible est un terrain de sport ouvert fréquenté par les jeunes du camp (...) et que ceux qui ont été visés étaient un groupe de jeunes présents sur le terrain au moment de l'attaque".

"On a entendu trois explosions, nos maisons ont vacillé et les enfants tremblaient de peur", a déclaré à l'AFP au lendemain de l'attaque Mohammad Moustafa, habitant d'Aïn al-Heloué, le plus grand des camps de réfugiés palestiniens du Liban, près de la ville de Saïda, dans le sud du pays.

Agé de 67 ans, M. Moustafa a assuré que les morts étaient en majorité "des jeunes du camp qui jouaient au foot dans un terrain à l'intérieur du hangar" visé, dans lequel un correspondant de l'AFP a vu mercredi matin des taches de sang maculant le sol et des secouristes rassemblant des restes humains.

Lors des funérailles organisées à l'intérieur du camp pour 11 des 13 personnes tuées, un correspondant de l'AFP a vu des drapeaux aux couleurs du mouvement islamiste du Hamas, mais aussi des drapeaux palestiniens, sur les cercueils.

Les deux autres, dont une personne identifiée comme étant Jihad Saïdaoui, ont été enterrées dans un cimetière à l'extérieur du camp.

Le Liban "s'est engagé à désarmer les factions armées dans les camps palestiniens, mais les organisations terroristes continuent d'exploiter cyniquement la population et les infrastructures civiles" à leurs fins, écrit vendredi l'armée israélienne.

La frappe sur Aïn el-Héloué est survenue sur fond de trêve entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza et alors que l'armée israélienne intensifie ses tirs sur le sud du Liban malgré un cessez-le-feu avec le Hezbollah, allié du Hamas, qu'elle accuse de chercher à se réarmer.


Nouvelles frappes israéliennes sur Gaza, cinq morts selon les autorités locales

Cinq personnes dont un bébé ont été tuées jeudi dans la bande de Gaza, selon les autorités locales, au lendemain de la reprise de bombardements israéliens dans le territoire palestinien où Israël et le Hamas s'accusent de violer mutuellement la trêve. (AFP)
Cinq personnes dont un bébé ont été tuées jeudi dans la bande de Gaza, selon les autorités locales, au lendemain de la reprise de bombardements israéliens dans le territoire palestinien où Israël et le Hamas s'accusent de violer mutuellement la trêve. (AFP)
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  • Le bilan de ce nouvel accès de violence s'élève à 32 morts, selon les annonces des autorités locales confirmées par les hôpitaux
  • Dans la bande de Gaza, la reprise des bombardements fait peur aux habitants

GAZA: Cinq personnes dont un bébé ont été tuées jeudi dans la bande de Gaza, selon les autorités locales, au lendemain de la reprise de bombardements israéliens dans le territoire palestinien où Israël et le Hamas s'accusent de violer mutuellement la trêve.

Mercredi a été l'une des journées les plus meurtrières à Gaza depuis le 10 octobre et l'entrée en vigueur du cessez-le-feu.

Le bilan de ce nouvel accès de violence s'élève à 32 morts, selon les annonces des autorités locales confirmées par les hôpitaux.

Dans la bande de Gaza, la reprise des bombardements fait peur aux habitants.

"Ma petite fille n'a cessé de me demander toute la nuit : la guerre va-t-elle revenir ?" a déclaré à l'AFP Lina Karaz à Gaza-ville.

"Nous sommes inquiets [...] Cette nuit, le bruit des bombardements et des explosions [...] était terrifiant", a-t-elle ajouté, "quand ce cauchemar prendra-t-il fin ?"

Pour Mohammed Hamdouna, déplacé de 36 ans vivant dans un camp de tentes dans la région de Khan Younès, dans le sud de la bande, "rien n'a changé, concrètement", depuis le 10 octobre.

 "Toujours sous la tente" 

"Les villes sont en ruines (et) nous vivons toujours sous la tente malgré le froid et la pluie qui a inondé (les tentes) il y a deux jours", déplore-t-il alors que la situation humanitaire reste catastrophique, selon l'ONU.

Selon la Défense civile de Gaza, organisation de premiers secours opérant sous l'autorité du Hamas, cinq personnes ont été tuées dans des bombardements israéliens sur le sud du territoire, dans la partie du territoire restant sous le contrôle israélien à ce stade de la mise en oeuvre de l'accord de trêve.

L'hôpital Nasser de Khan Younès a confirmé avoir enregistré le décès de trois personnes de la même famille, dont une fillette d'un an.

"Nous dormions paisiblement, nous sommes pacifiques et nous ne voulons pas la guerre", a dit à l'AFP Sabri Abou Sabt, qui a perdu son fils et sa petite-fille dans une frappe à l'est de Khan Younès.

Sollicitée par l'AFP, une porte-parole de l'armée israélienne a confirmé que l'armée avait mené une frappe visant à "démanteler des infrastructures terroristes". "Rien d'inhabituel", a-t-elle affirmé.

"Israël a pris la décision de mener ces frappes aériennes de manière indépendante", a précisé la porte-parole du Premier ministre israélien, Shosh Bedrosian lors d'un point presse jeudi.

Néanmoins, "les Etats-Unis ont été prévenus (par Israël) avant les frappes", a indiqué un responsable américain à l'AFP sous le couvert de l'anonymat.

"Nous sommes profondément préoccupés par les frappes aériennes israéliennes que nous avons vues, au cours desquelles des civils auraient été tués et blessés hier, y compris des enfants", a déclaré jeudi soir Stéphane Dujarric, le porte-parole du secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres.

"Cela rappelle de façon frappante à quel point le cessez-le-feu est fragile. Nous avons besoin que chacun veille à ce que le cessez-le-feu tienne et continue de tenir", a-t-il ajouté.

"Escalade dangereuse" 

"Israël est sous pression internationale, les Américains mobilisent toute la région, liant la question de Gaza à celle de la normalisation et des accords d'Abraham avec l'Arabie Saoudite", a noté Eran Ortal, chercheur au Centre d'études stratégiques de Bar Ilan.

"Donc bien que le Hamas n'ait pas été désarmé, et qu'il y ait de fortes chances qu'il parvienne également à éviter le désarmement dans un avenir proche, le potentiel de reprise de la guerre à Gaza ne semble pas élevé", a-t-il estimé.

Deux autres personnes ont été tuées dans des frappes, également à l'est de Khan Younès, selon la Défense civile.

L'armée israélienne a affirmé jeudi avoir tiré jeudi en direction  de "deux terroristes" dans le sud de la bande de Gaza.

Le Hamas a dénoncé une "escalade dangereuse" et appelé les Etats-Unis, pays médiateur, à "exercer une pression immédiate" sur Israël.

Le Qatar, autre pays médiateur, a condamné "fermement les attaques brutales" qui menacent selon lui de compromettre la trêve.

La guerre à Gaza avait été déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023 qui a entraîné la mort de 1.221 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles.

Plus de 69.500 Palestiniens ont été tués par la campagne militaire israélienne de représailles selon le ministère de la Santé de Gaza, des chiffres fiables selon l'ONU.