L'armée soudanaise a repris une importante capitale provinciale aux paramilitaires

Les gens descendent dans les rues de Port Soudan pour célébrer l'avancée des forces militaires soudanaises et des groupes armés alliés sur Wad Madani, la capitale de l'État d'Al-Jazira, tenue par les forces paramilitaires de soutien rapide (RSF), le 11 janvier 2025. (AFP)
Les gens descendent dans les rues de Port Soudan pour célébrer l'avancée des forces militaires soudanaises et des groupes armés alliés sur Wad Madani, la capitale de l'État d'Al-Jazira, tenue par les forces paramilitaires de soutien rapide (RSF), le 11 janvier 2025. (AFP)
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Publié le Dimanche 12 janvier 2025

L'armée soudanaise a repris une importante capitale provinciale aux paramilitaires

  • Dans l'après-midi, le bureau du ministre soudanais de l'Information, Khalid al-Aiser, a indiqué que l'armée et des groupes armés alliés avaient « libéré » la ville, capitale de l'État d'Al-Jazira, située à environ 200 kilomètres au sud de Khartoum.
  • En soirée, les FSR ont reconnu avoir « perdu » la ville. Dans un message audio adressé à ses combattants et au peuple soudanais, le chef des paramilitaires, Mohamed Hamdane Daglo, a cependant promis de la « reconquérir ».

PORT-SOUDAN : Samedi, l'armée soudanaise a repris Wad Madani, une importante capitale provinciale dans le centre du pays aux mains des paramilitaires depuis plus d'un an, avec des groupes alliés.

Cette avancée survient alors que les agences de l'ONU et les ONG s'alarment régulièrement de la situation humanitaire au Soudan, où la guerre entre l'armée et les Forces de soutien rapide (FSR) fait rage depuis avril 2023.

Dans l'après-midi, le bureau du ministre soudanais de l'Information, Khalid al-Aiser, a indiqué que l'armée et des groupes armés alliés avaient « libéré » la ville, capitale de l'État d'Al-Jazira, située à environ 200 kilomètres au sud de Khartoum.

L'armée a pour sa part « félicité » le peuple soudanais pour « l'entrée de nos forces dans la ville de Wad Madani ce matin ».

En soirée, les FSR ont reconnu avoir « perdu » la ville. Dans un message audio adressé à ses combattants et au peuple soudanais, le chef des paramilitaires, Mohamed Hamdane Daglo, a cependant promis de la « reconquérir ».

« Aujourd'hui nous avons perdu une manche, nous n'avons pas perdu la bataille », a-t-il dit.

Une vidéo partagée sur les réseaux sociaux par l'armée montrait précédemment des combattants affirmant être à l'intérieur de la ville.

« L'armée et les combattants alliés se sont déployés dans les rues de la ville », a déclaré à l'AFP un témoin depuis sa maison située dans le centre de Wad Madani, qui a requis l'anonymat pour sa sécurité.

Le ministère des Affaires étrangères a salué une « grande victoire », affirmant que l'armée avait reconquis Wad Madani.

L'armée a cependant souligné samedi qu'elle travaillait toujours à « nettoyer les restes de la présence des rebelles dans la ville ».

- Fin de la « tyrannie » -

Au cours des premiers mois de la guerre entre l'armée et les FSR, plus d'un demi-million de personnes ont trouvé refuge dans l'État d'Al-Jazira, une importante région agricole autrefois considérée comme le grenier à blé du Soudan.

Mais les paramilitaires y ont lancé une offensive éclair en décembre 2023, prenant Wad Madani et déplaçant à nouveau plus de 300 000 personnes, selon les Nations unies.

Les FSR contrôlent toujours le reste de la région, ainsi que presque toute la vaste zone du Darfour, dans l'ouest du Soudan, et des zones du sud du pays.

L'armée contrôle le nord et l'est du pays, ainsi que certaines parties de la capitale Khartoum.

Le Comité local de résistance, l'un des centaines de groupes de bénévoles pro-démocratie créés à travers le pays pour coordonner l'aide sur le terrain, a vu dans l'avancée de samedi la fin de « la tyrannie » des FSR.

Dans plusieurs villes du pays contrôlées par l'armée, des témoins ont rapporté que des dizaines de personnes sont descendues dans les rues pour fêter la reprise de Wad Madani par l'armée.

Dans une zone sous contrôle de l'armée à Omdourman, une ville attenante à Khartoum, des habitants ont scandé « une armée, un peuple », selon un témoin qui a requis l'anonymat pour des raisons de sécurité.

L'armée et les FSR ont toutes deux été accusées de crimes de guerre, notamment de cibler des civils et de bombarder sans discernement des zones d'habitation.

Mardi, Washington a formellement accusé les FSR d'avoir commis un « génocide » au Soudan.

La guerre a fait des dizaines de milliers de morts, déplacé 12 millions de personnes et poussé le pays au bord de la famine.

L'ONU a décrit la situation au Soudan comme la plus grande crise de déplacement de population au monde et l'une des pires crises humanitaires de ces dernières années.

Cette semaine, le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef) a indiqué que 3,2 millions d'enfants de moins de cinq ans risquaient de souffrir de malnutrition aiguë en 2025.


Le ministre israélien de la Défense promet de ne "jamais quitter" Gaza

Des enfants jouent dans le camp de Nuseirat pour Palestiniens déplacés, dans le centre de la bande de Gaza, le 22 décembre 2025. (Photo : Eyad Baba / AFP)
Des enfants jouent dans le camp de Nuseirat pour Palestiniens déplacés, dans le centre de la bande de Gaza, le 22 décembre 2025. (Photo : Eyad Baba / AFP)
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  • Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré qu’Israël « ne quitterait jamais Gaza » et évoqué la création d’avant-postes, avant que son ministère ne précise qu’il n’y a aucune intention de recolonisation
  • Ces propos interviennent alors qu’une trêve fragile est en vigueur et que les médiateurs appellent à la mise en œuvre du plan Trump, qui prévoit un retrait complet israélien de Gaza

JERUSALEM: Le ministre de la Défense israélien Israël Katz a affirmé mardi qu'Israël "ne quitterait jamais Gaza", évoquant la possible création d'avant-postes dans le territoire palestinien ravagé par la guerre, avant que ses services ne modèrent ses propos.

"Nous sommes au cœur de Gaza et nous ne quitterons jamais Gaza", a déclaré M. Katz en déplacement dans la colonie de Beit-El en Cisjordanie occupée, lors d'un discours filmé par des médias israéliens.

"Nous sommes là-bas pour empêcher ce qui s'est passé" de se reproduire, a-t-il ajouté, en référence à l'attaque meurtrière du Hamas palestinien en Israël le 7 octobre 2023.

M. Katz a évoqué l'installation d'avant-postes dans le nord de Gaza, pour remplacer des colonies évacuées par Israël lors de son retrait unilatéral de 2005, citant le modèle de "Nahal", associant présence militaire et implantation agricole.

"Au moment opportun (...) nous établirons dans le nord de Gaza, des avant-postes Nahal à la place des communautés (des anciennes colonies) qui ont été déracinées", a-t-il dit.

Ses services ont rapidement tempéré ses propos, assurant qu'ils "s'inscrivaient exclusivement dans un contexte sécuritaire."

"Le gouvernement n'a aucune intention d'établir des colonies dans la bande de Gaza", selon un communiqué.

Les déclarations du ministre interviennent dans le contexte d'une fragile trêve entrée en vigueur le 10 octobre entre Israël et le Hamas, sous l'égide de Washington et de médiateurs régionaux.

Les pays médiateurs --Qatar et Égypte-- appellent à la mise en œuvre de la deuxième phase du plan de paix du président américain Donald Trump. Cette étape prévoit notamment un retrait complet des forces israéliennes de la bande de Gaza, et le plan stipule qu'"Israël ne va ni occuper ni annexer Gaza."

Les propos de M. Katz ont suscité de vives critiques dans l'opposition.

"Le gouvernement vote d'une main en faveur du plan Trump, et de l'autre il vend des fables sur des centres de peuplement isolés à Gaza", a assené sur X Gadi Eizenkot, ancien ministre et ancien chef d'état-major.

Jeudi dernier, quelques dizaines d'Israéliens ont pénétré illégalement dans la bande de Gaza, en violation des consignes de l'armée, et y ont planté symboliquement un drapeau israélien, pour appeler à la réoccupation et à la recolonisation du territoire palestinien, réclamée notamment par les ministres d'extrême droite du gouvernement Netanyahu.


Liban: l'Italie souhaite maintenir sa présence militaire après le départ de la force de l'ONU

L'Italie est le deuxième pays contributeur à la force de maintien de la paix de la FINUL dans le sud du Liban. (AFP/Archives)
L'Italie est le deuxième pays contributeur à la force de maintien de la paix de la FINUL dans le sud du Liban. (AFP/Archives)
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  • L’Italie confirme qu’elle maintiendra une présence militaire au Liban même après le retrait progressif de la Finul à partir du 31 décembre 2026
  • Rome met en avant le rôle clé des forces armées libanaises pour la stabilité du Liban et de la région, et appelle à des résultats concrets pour éviter toute exploitation de l’instabilité

ROME: L'Italie souhaite maintenir sa présence militaire au Liban, après le départ des Casques bleus de l'ONU qui commence le 31 décembre 2026, a indiqué lundi le ministère italien de la Défense.

"Même après" le départ de la force de maintien de la paix dans le sud du Liban (Finul) de l'ONU, l'Italie continuera à jouer son rôle soutenant avec conviction la présence internationale" dans ce pays, selon les propos du ministre de la Défense Guido Crosetto sur X.

Interrogé par l'AFP pour savoir si cela signifiait une "présence militaire" italienne, un porte-parole du ministère a confirmé que oui.

M. Crosetto a également souligné "le rôle fondamental" des forces armées libanaises "pour garantir la stabilité non seulement au Liban mais dans toute la région".

Le ministre a en outre assuré que Rome œuvrait à ce que les discussions en cours dans la région se traduisent par "des résultats concrets et que personne ne puisse tirer des avantages d'une situation d'instabilité dans le sud du Liban".

L'Italie est, avec 1.099 militaires, le deuxième contributeur de la Finul, derrière l'Indonésie (1.232) et cinq généraux italiens ont été parmi les chefs des Casques bleus au cours des 20 dernières années.


Un mort dans des frappes israéliennes au Liban (ministère)

Une photographie montre l'épave d'un véhicule visé par une frappe aérienne israélienne sur la route reliant le village frontalier d'Odeisseh, dans le sud du Liban, à Markaba, le 16 décembre 2025. (AFP)
Une photographie montre l'épave d'un véhicule visé par une frappe aérienne israélienne sur la route reliant le village frontalier d'Odeisseh, dans le sud du Liban, à Markaba, le 16 décembre 2025. (AFP)
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  • Des frappes israéliennes dans le sud du Liban ont fait un mort et un blessé, Israël affirmant viser des membres du Hezbollah malgré le cessez-le-feu de novembre 2024
  • Sous pression internationale, le Liban s’est engagé à désarmer le Hezbollah au sud du Litani, mais Israël accuse le mouvement de se réarmer, une accusation relayée par le sénateur américain Lindsey Graham

BEYROUTH: Des frappes israéliennes dans le sud du Liban ont fait un mort et un blessé dimanche, a annoncé le ministère libanais de la Santé, tandis que l'armée israélienne a déclaré avoir visé des membres du Hezbollah.

Israël continue à mener régulièrement des frappes au Liban et affirme viser le mouvement islamiste soutenu par l'Iran, malgré un cessez-le-feu qui a mis fin le 27 novembre 2024 à plus d'un an d'hostilités, en marge de la guerre dans la bande de Gaza.

Israël maintient également des troupes dans cinq positions frontalières du sud du Liban qu'il estime stratégiques.

Selon le ministère libanais de la Santé, deux frappes israéliennes ont touché dimanche un véhicule et une moto dans la ville de Yater, à environ cinq kilomètres de la frontière avec Israël, tuant une personne et en blessant une autre.

L'armée israélienne a déclaré avoir "frappé un terroriste du Hezbollah dans la zone de Yater" et ajouté peu après avoir "frappé un autre terroriste du Hezbollah" dans la même zone.

Dimanche également, l'armée libanaise a annoncé que des soldats avaient découvert et démantelé "un dispositif d'espionnage israélien" à Yaroun, une autre localité proche de la frontière.

Sous forte pression américaine et par crainte d'une intensification des frappes israéliennes, le Liban s'est engagé, comme prévu par l'accord de cessez-le-feu, à désarmer le Hezbollah et à démanteler d'ici la fin de l'année toutes ses structures militaires entre la frontière israélienne et le fleuve Litani, à une trentaine de kilomètres plus au nord.

Israël a mis en doute l'efficacité de l'armée libanaise et accusé le Hezbollah de se réarmer, tandis que le mouvement chiite a rejeté les appels à abandonner ses armes.

En visite en Israël dimanche, le sénateur américain Lindsey Graham a lui aussi accusé le mouvement de se réarmer. "Mon impression est que le Hezbollah essaie de fabriquer davantage d'armes (...) Ce n'est pas un résultat acceptable", a-t-il déclaré dans une vidéo diffusée par le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu.

Plus de 340 personnes ont été tuées par des tirs israéliens au Liban depuis le cessez-le-feu, selon un bilan de l'AFP basé sur les chiffres du ministère libanais de la Santé.