La gauche radicale échoue à faire adopter une motion de censure contre le gouvernement français

La vice-présidente du parti de droite Les Républicains à l'Assemblée nationale, Michèle Tabarot, prononce un discours lors du débat précédant le vote de défiance sur l'administration du Premier ministre à l'Assemblée nationale à Paris, le 16 janvier 2025. (AFP)
La vice-présidente du parti de droite Les Républicains à l'Assemblée nationale, Michèle Tabarot, prononce un discours lors du débat précédant le vote de défiance sur l'administration du Premier ministre à l'Assemblée nationale à Paris, le 16 janvier 2025. (AFP)
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Publié le Vendredi 17 janvier 2025

La gauche radicale échoue à faire adopter une motion de censure contre le gouvernement français

  • La gauche radicale a échoué jeudi à faire adopter une motion de censure contre le gouvernement du nouveau Premier ministre français François Bayrou
  • Le texte avait été déposé par le parti de gauche radicale La France insoumise (LFI) contre le gouvernement minoritaire formé par le centriste, devenu il y a un mois le quatrième Premier ministre en France en un an

PARIS: La gauche radicale a échoué jeudi à faire adopter une motion de censure contre le gouvernement du nouveau Premier ministre français François Bayrou, dans un contexte d'instabilité politique inédit en France depuis des décennies.

Le texte avait été déposé par le parti de gauche radicale La France insoumise (LFI) contre le gouvernement minoritaire formé par le centriste, devenu il y a un mois le quatrième Premier ministre en France en un an.

La motion a été votée jeudi soir par 131 députés, LFI, communistes et écologistes, mais pas par la plus grande partie des socialistes. Un résultat loin des 288 votes nécessaires pour censurer le gouvernement.

Alors que la France n'a toujours pas de budget pour cette année, les députés ont examiné jeudi la 150e motion de censure de la Ve République, régime en place depuis 1958.

Au PS, après de longues discussions, la décision de ne pas voter la censure a été prise jeudi par le bureau national du parti à l'issue de débats houleux, selon un de ses participants.

Le parti socialiste n'exclut pas pour autant de voter la prochaine censure lors du budget, et va rappeler ses "exigences" en la matière dans le cadre de ses négociations avec le gouvernement.

Le Parti socialiste reste "dans l'opposition" mais est "ouvert aux compromis", a affirmé le patron du PS Olivier Faure.

- "Guerre intestine" -

Le Premier ministre avait déjà annoncé la remise en chantier de la réforme très contestée des retraites et l'abandon de 4.000 suppressions de postes dans l'Education nationale. Jeudi, pour tenter de rallier les socialistes, François Bayrou a fait d'ultimes concessions, confirmant l'abandon du projet d'allongement du délai de carence - de un à trois jours - pour les agents de la Fonction publique en cas d'arrêt maladie et le "maintien" du projet de taxe sur les hauts revenus.

François Bayrou a accusé jeudi LFI de "choisir la guerre intestine" pour le pays et de vouloir que "l'affrontement soit la loi".

"Le choix qui est devant nous, dans la situation si grave que connaît notre pays", il est "entre l'affrontement intérieur perpétuel et la tentative de chercher un chemin de dialogue, de réflexion, de compromis, de négociation pour que les choses avancent", a fait valoir le chef du gouvernement, juste avant l'examen de la motion de censure.

Le chef de LFI, Jean-Luc Mélenchon, a admis jeudi soir que M. Bayrou "vient de marquer un point" grâce "à ceux qui dirigent aujourd'hui le PS et nous ont affaibli".

Mais "le Nouveau front populaire n'a pas craqué. Trois (partis) sur quatre (qui ont voté la censure), ça veut dire que la majorité du NFP est et reste dans l'opposition au gouvernement de M. Bayrou, veut le censurer et obtiendra cette censure à la première occasion", a-t-il ajouté.

Le Premier ministre a donc évité de subir le même sort que son prédécesseur conservateur Michel Barnier, dont le gouvernement a été renversé au bout de trois mois par une alliance des députés de gauche et d'extrême droite, sans parvenir à faire adopter un budget.

Le centriste de 73 ans navigue sur une scène politique éclatée issue des législatives anticipées, organisées après la dissolution surprise de l'Assemblée par le président Emmanuel Macron en juin.

- Priorité: le budget -

L'hémicycle se trouve désormais fracturé en trois blocs : alliance de gauche, macronistes et centristes, extrême droite. Mais aucun ne dispose de la majorité absolue.

Mais alors que M. Barnier avait tenté en vain d'obtenir un engagement de "non-censure" de l'extrême droite, François Bayrou a misé lui sur les socialistes.

Il a donc lancé avec eux d'intenses tractations centrées sur la réforme des retraites, qui avait provoqué de grandes manifestations en 2023, en relevant de 62 à 64 ans l'âge de départ.

Le parti d'extrême droite Rassemblement national (RN) avait décidé de ne pas s'associer à la motion de censure.

Soutien de la première heure d'Emmanuel Macron, M. Bayrou a annoncé que son gouvernement visait un déficit public à 5,4% du PIB cette année, contre 6,1% attendus pour 2024.

La France a affiché la pire performance des Vingt-Sept à l'exception de la Roumanie, très loin du plafond de 3% autorisé par les règles de l'UE.


Un proche de Macron pressenti à la tête du Conseil constitutionnel

Emmanuel Macron doit proposer lundi soir le nom du successeur de Laurent Fabius à la tête du Conseil constitutionnel. (AFP)
Emmanuel Macron doit proposer lundi soir le nom du successeur de Laurent Fabius à la tête du Conseil constitutionnel. (AFP)
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  • "Sur le fond, il faut effectivement des gens capables de résister à un changement de régime. Ce n'est pas neutre", explique une source au fait des nominations
  • Mais "si c'est un très proche d'Emmanuel Macron qui est nommé président du Conseil constitutionnel, je pense que les Français pourront légitimement s'interroger sur l'indépendance de cette instance"

PARIS: Emmanuel Macron doit proposer lundi soir le nom du successeur de Laurent Fabius à la tête du Conseil constitutionnel. Le favori est l'un de ses proches, l'ex-président de l'Assemblée nationale Richard Ferrand, qui avait été l'un des premiers socialistes à le suivre dès 2016.

L'actuelle présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, et son homologue du Sénat, Gérard Larcher, doivent également procéder chacun à une nomination, afin de remplacer, outre M. Fabius, deux autres "Sages", qui achèvent leur mandat de neuf ans.

Mais c'est bien le choix présidentiel qui recouvre le plus d'enjeu: la décision d'Emmanuel Macron apparaît comme un premier héritage pour le chef de l'Etat, puisque le futur président du Conseil constitutionnel sera en poste jusqu'en 2034, bien après la fin de son propre bail à l'Elysée.

Cette nomination est d'autant plus politiquement sensible que personne dans la classe politique française n'exclut plus la possibilité de l'accession au pouvoir de Marine Le Pen, la cheffe de file du Rassemblement national (extrême droite - RN) dans les prochaines années.

"Sur le fond, il faut effectivement des gens capables de résister à un changement de régime. Ce n'est pas neutre", explique une source au fait des nominations.

Mais "si c'est un très proche d'Emmanuel Macron qui est nommé président du Conseil constitutionnel, je pense que les Français pourront légitimement s'interroger sur l'indépendance de cette instance", a tonné la députée du RN Edwige Diaz.

Les trois personnalités choisies devront passer le cap de l'audition parlementaire. Mais le candidat de M. Macron devra pour sa part convaincre Assemblée nationale et Sénat.

M. Ferrand, 62 ans, a créé sa société de conseil, après avoir échoué à récupérer son poste de député du Finistère (ouest) en 2022, et se tient publiquement éloigné de la politique depuis bientôt trois ans.

Il garde néanmoins l'oreille du chef de l'Etat.

"Il a quand même été un peu abîmé par les polémiques", souligne un député, rappelant une affaire judiciaire qui lui avait coûté sa place de ministre dans le premier gouvernement d'Edouard Philippe en juin 2017, et pour laquelle il a obtenu un non-lieu au bénéfice de la prescription.

Mais, selon le président du groupe centriste au Sénat, Hervé Marseille, "je ne vois pas ce qui pourrait s'opposer à ce qu'il soit désigné". Si Marine Le Pen est élue en 2027, le Conseil constitutionnel comme le Sénat seront "des remparts pour que la Constitution soit respectée".


Deux corps découverts sur une plage du Pas-de-Calais, 230 migrants secourus en mer

Selon la préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord (Prémar), 41 personnes ayant tenté en vain d'embarquer au niveau des plages de Berck tôt dimanche matin ont été secourues sur la côte par les services de l'Etat.  De nombreuses tentatives de traversées clandestines du détroit du Pas-de-Calais ont eu lieu dimanche. (AFP)
Selon la préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord (Prémar), 41 personnes ayant tenté en vain d'embarquer au niveau des plages de Berck tôt dimanche matin ont été secourues sur la côte par les services de l'Etat. De nombreuses tentatives de traversées clandestines du détroit du Pas-de-Calais ont eu lieu dimanche. (AFP)
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  • Dimanche matin, une embarcation de migrants en route vers l'Angleterre s'est dégonflée, entraînant le sauvetage de 57 personnes au large de Gravelines (Nord), dont une inconsciente qui a été hélitreuillée vers l'hôpital de Boulogne-sur-Mer
  • En parallèle, une autre embarcation transportant 38 migrants au large de Boulogne-sur-Mer a demandé de l'aide. Tous ses passagers ont été récupérés par le navire Minck puis débarqués sur la terre ferme

LILLE: Deux corps ont été découverts dimanche sur une plage de Berck (Pas-de-Calais), tandis qu'un total de 230 migrants ont été secourus en mer le même jour dans le détroit entre la France et l'Angleterre, selon les autorités françaises.

A 14H20, "le corps d'un homme a été découvert sur la plage Terminus à Berck", puis vers 16H00, "un second corps a été retrouvé à 300 mètres" du premier, a déclaré à l'AFP la préfecture du Pas-de-Calais.

"Il pourrait s'agir de deux migrants ayant tenté d'embarquer à bord d'un taxi-boat", c'est-à-dire un canot déjà mis à l'eau que les passagers doivent rejoindre à la nage, a ajouté cette même source.

Selon la préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord (Prémar), 41 personnes ayant tenté en vain d'embarquer au niveau des plages de Berck tôt dimanche matin ont été secourues sur la côte par les services de l'Etat.

De nombreuses tentatives de traversées clandestines du détroit du Pas-de-Calais ont eu lieu dimanche.

"Un total de 230 personnes" ont été secourues en mer au cours de la journée, selon un bilan de la Prémar publié en fin de soirée.

Dimanche matin, une embarcation de migrants en route vers l'Angleterre s'est dégonflée, entraînant le sauvetage de 57 personnes au large de Gravelines (Nord), dont une inconsciente qui a été hélitreuillée vers l'hôpital de Boulogne-sur-Mer, et deux autres en état d'hypothermie.

En parallèle, une autre embarcation transportant 38 migrants au large de Boulogne-sur-Mer a demandé de l'aide. Tous ses passagers ont été récupérés par le navire Minck puis débarqués sur la terre ferme.

Sur une autre embarcation, 19 personnes ont été secourues par le remorqueur d'intervention, d'assistance et de sauvetage Abeille Normandie. Quarante personnes à bord de l'esquif ont préféré poursuivre leur périple vers les côtes britanniques, selon la Prémar.

Une autre intervention a suivi pour récupérer 42 personnes à bord d'une embarcation partie de Malo-les-Bains, près de Dunkerque (Nord). Parmi elles, deux blessés qui ont été évacués par hélicoptère pour être hospitalisés à Boulogne-sur-Mer.

Vers 20H00, le patrouilleur des Affaires maritimes Jeanne Barret a également secouru 33 personnes sur une embarcation qui était partie tôt dans la matinée depuis le secteur de la baie de Somme, a ajouté la Prémar.

Au moins 77 migrants sont morts en 2024 en tentant de rejoindre l'Angleterre à bord d'embarcations de fortune ("small boats"), un record depuis le début de ce phénomène en 2018, selon la préfecture du Pas-de-Calais.

 


L'UE «répliquera» aux menaces de droits de douane US sur l'acier, assure Paris

"Nous répliquerons à nouveau", comme l'Union européenne l'avait déjà fait en 2018 lors d'une décision similaire de M. Trump prise lors de son premier mandat, a assuré M. Barrot sur TF1. (AFP)
"Nous répliquerons à nouveau", comme l'Union européenne l'avait déjà fait en 2018 lors d'une décision similaire de M. Trump prise lors de son premier mandat, a assuré M. Barrot sur TF1. (AFP)
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  • Lors de son premier mandat (2017-21), Donald Trump avait déjà imposé des droits de douane sur l'acier et l'aluminium afin de protéger l'industrie américaine
  • Environ 25% des exportations européennes d'acier sont destinées aux Etats-Unis, selon le cabinet Roland Berger. Dès lors, "toute taxe de la part des Etats-Unis heurterait le secteur européen"

PARIS: L'Union européenne "répliquera" aux nouveaux droits de douane annoncés par Donald Trump sur les importations d'acier et d'aluminium, comme elle l'avait fait lors de mesures similaires en 2018 de la part du président américain, a affirmé lundi le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot.

"Nous répliquerons à nouveau", comme l'Union européenne l'avait déjà fait en 2018 lors d'une décision similaire de M. Trump prise lors de son premier mandat, a assuré M. Barrot sur TF1.

"Il n'y a aucune hésitation quand il s'agit de défendre nos intérêts", a poursuivi le ministre. M. Barrot a ajouté que la Commission européenne avait un mandat pour agir en ce sens, et "qu'elle (avait) assuré" les pays membres qu'elle allait le mettre à exécution sans tarder. Le ministre français n'a pas donné de détails sur les mesures de rétorsion envisagées.

Donald Trump a déclaré dimanche qu'il "(annoncerait) des droits de douane sur l'acier lundi", que "tout l'acier arrivant aux Etats-Unis aura 25% de droits de douane", et que le même sort serait réservé à l'aluminium importé.

Lors de son premier mandat (2017-21), Donald Trump avait déjà imposé des droits de douane sur l'acier et l'aluminium afin de protéger l'industrie américaine qu'il estimait être confrontée à une concurrence déloyale en provenance de pays asiatiques et européens.

Environ 25% des exportations européennes d'acier sont destinées aux Etats-Unis, selon le cabinet Roland Berger. Dès lors, "toute taxe de la part des Etats-Unis heurterait le secteur européen", avait-il prévenu dans une note récente.

L'industrie de l'acier est déjà soumise à une forte concurrence internationale ainsi qu'au recul de la demande de la part du secteur automobile, l'un de ses gros clients.