L'Allemagne : laminé aux élections, le parti d'Olaf Scholz doit se reconstruire

Le chancelier allemand et candidat principal du Parti social-démocrate (SPD) Olaf Scholz s'exprime sur scène lors d'une soirée électorale au siège du Parti social-démocrate allemand à Berlin, le 23 février 2025.  (Photo par John MACDOUGALL / AFP)
Le chancelier allemand et candidat principal du Parti social-démocrate (SPD) Olaf Scholz s'exprime sur scène lors d'une soirée électorale au siège du Parti social-démocrate allemand à Berlin, le 23 février 2025. (Photo par John MACDOUGALL / AFP)
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Publié le Lundi 24 février 2025

L'Allemagne : laminé aux élections, le parti d'Olaf Scholz doit se reconstruire

  • Selon le magazine Der Spiegel, le SPD serait « le grand perdant du scrutin ». Avec environ 16,5 % des voix, le SPD est arrivé troisième aux élections législatives, obtenant ainsi le pire résultat de son histoire.
  • Après trois ans de pouvoir, Olaf Scholz quitte la scène sur un bilan qui fragilise son parti.

BERLIN : Les sociaux-démocrates allemands ont connu des lendemains difficiles après les élections : après une défaite historique qui sonne le glas des ambitions d'Olaf Scholz, le parti doit se reconstruire pour jouer un rôle de force d'appoint dans une future coalition dirigée par les conservateurs.

Selon le magazine Der Spiegel, le SPD serait « le grand perdant du scrutin ». Avec environ 16,5 % des voix, le SPD est arrivé troisième aux élections législatives, obtenant ainsi le pire résultat de son histoire.

Le plus vieux parti d'Allemagne s'annonce pourtant comme l'allié incontournable des conservateurs (CDU) de Friedrich Merz, vainqueurs du scrutin avec 28,6 % des voix devant l'extrême droite de l'AfD (20,8 %), avec laquelle ils ont exclu de gouverner.

Ce serait la cinquième « grande coalition » entre les deux partis qui ont dominé la vie politique du pays depuis la Seconde Guerre mondiale. L'ex-chancelière Angela Merkel (CDU) y avait eu recours trois fois durant ses quatre mandats de seize ans.

Le social-démocrate Olaf Scholz, qui fut à l'époque son ministre des Finances, « n'a pas réussi », comme chancelier, à se démarquer de l'héritage Merkel « désormais vu de manière extrêmement critique en Allemagne », souligne le chercheur Jacob Ross, expert en relations franco-allemandes.

- Guerre des chefs -

Alors que Scholz a d'ores et déjà annoncé qu'il se mettait en retrait des négociations à venir, le populaire ministre de la Défense, Boris Pistorius, a affiché ses ambitions, se disant prêt à prendre « un rôle de direction du parti ».

Le coprésident du parti, Lars Klingbeil, s'est aussi mis en avant. Le tandem qu'il forme avec Saskia Esken, l'autre dirigeante du SPD, a esquivé toute autocritique dans l'immédiat.

Pour pouvoir discuter avec la CDU, « personne n'a intérêt à une chute des dirigeants et à des semaines de lutte pour le pouvoir », souligne le Spiegel.

Un statu quo fustigé par certains caciques sociaux-démocrates, comme Norbert Walter-Borjans, pour qui « tous les dirigeants » du parti « portent la responsabilité » de la débâcle.

Pour parvenir à un accord d'ici Pâques, comme le souhaite Friedrich Merz, les négociations s'annoncent ardues, notamment sur l'immigration, thème dominant de la campagne.

Elles dépendront des rapports de force entre les différents courants du SPD.

Jacob Ross estime que « Merz pourrait probablement négocier son programme électoral de manière pragmatique avec l'aile plus conservatrice », dont fait partie Lars Klingbeil.

Le SPD, qui a déjà durci la lutte contre l'immigration irrégulière, est ainsi « prêt à aller plus loin » sur le sujet, a indiqué Saskia Esken.

Lundi matin, le secrétaire général du parti, Matthias Miersch, a cité l'équilibre du système des retraites et les baisses d'impôts voulues par la CDU comme possibles points de blocage des discussions.

- Electorat ouvrier -

Dimanche, les résultats ont été accueillis dans un silence complet au siège du parti, la Maison Willy-Brandt, du nom de l'ancien chancelier et figure tutélaire de la social-démocratie d'après-guerre.

Jamais en 80 ans, le grand parti de centre gauche n'avait obtenu moins de 20 % des voix aux élections législatives.

Philipp Bauer, le regard embué, fixait une télévision sur laquelle étaient projetées les hypothèses de coalition. Membre du SPD depuis plus de 25 ans, il disait être prêt à rendre sa carte d'adhérent « si le SPD choisissait Friedrich Merz comme chancelier ».

Désormais concurrencé par l'AfD dans les bastions industriels de l'ouest du pays, le SPD, parti traditionnel de la classe ouvrière, voit aussi la formation de gauche radicale Die Linke progresser à ses dépens, notamment chez les jeunes.

Après trois ans de pouvoir, Olaf Scholz quitte la scène sur un bilan qui fragilise son parti. Sa coalition formée avec les Verts et les libéraux avait explosé en novembre dernier, minée par les désaccords sur la politique budgétaire.

« Trop de mauvaises performances économiques, une position trop ambiguë concernant l'Ukraine, trop d'événements tragiques, notamment plusieurs attentats » ont pesé dans le choix des électeurs, résume le journal Frankfurter Allgemeine Zeitung.

Pour beaucoup d'Allemands, selon Der Spiegel, Olaf Scholz « symbolise la crise politique et économique » dans laquelle le pays est enlisé. 


Le Royaume-Uni, la France et l'Arabie saoudite discutent de la création d'un État palestinien

Un garçon palestinien tient un livre alors qu'il est assis dans les décombres d'une maison, suite aux frappes israéliennes de la nuit. (AFP)
Un garçon palestinien tient un livre alors qu'il est assis dans les décombres d'une maison, suite aux frappes israéliennes de la nuit. (AFP)
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  • David Lammy, ministre des affaires étrangères : des discussions sont en cours avant la conférence de l'ONU en juin
  • "Il est inacceptable qu'un groupe de personnes, quel qu'il soit, ait vécu sans État pendant plus longtemps que je n'ai vécu"

LONDRES : Le gouvernement britannique est en pourparlers avec ses homologues français et saoudien au sujet de la reconnaissance officielle d'un État palestinien, a révélé le ministre britannique des affaires étrangères, David Lammy.

Les discussions devraient avoir lieu lors d'une conférence aux Nations unies en juin, a rapporté The Guardian.

Jusqu'à présent, 160 pays reconnaissent la Palestine, dont récemment l'Espagne, la Norvège et l'Irlande. Si un accord peut être conclu, cela signifierait l'ajout de deux membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies - et alliés clés d'Israël - à cette liste.

M. Lammy a déclaré à la commission des relations internationales de la Chambre des Lords que la reconnaissance de la Palestine par les pays de l'UE n'avait fait que peu ou pas de différence dans la progression vers la création d'un État, et que le Royaume-Uni souhaitait faire plus qu'un geste symbolique.

"Il est inacceptable qu'un groupe de personnes, quel qu'il soit, vive sans État depuis plus longtemps que moi", a-t-il déclaré à la commission.

"Nous avons toujours dit que la reconnaissance n'était pas une fin en soi et que nous préférerions qu'elle fasse partie d'un processus menant à deux États.

"Le président (français) Emmanuel Macron a eu beaucoup à dire à ce sujet, tout récemment, aux côtés des Saoudiens, et nous sommes bien sûr en discussion avec eux en ce moment".

M. Lammy a déclaré qu'un État viable ne pouvait pas inclure le maintien du Hamas au pouvoir à Gaza, et qu'un processus de démilitarisation complète de l'enclave devrait être entrepris.

Il a ajouté que l'expansion des colonies israéliennes en Cisjordanie constituait une menace pour une solution à deux États et que la violence des colons contre les Palestiniens était "choquante".

Il s'en est également pris à Israël qui continue d'empêcher l'aide d'entrer dans la bande de Gaza : "Le blocus de l'aide nécessaire à Gaza est épouvantable, les souffrances sont terribles, les besoins sont immenses, les pertes en vies humaines sont extrêmes.

Le 9 avril, M. Macron a déclaré que la France reconnaîtrait probablement un État palestinien lors de la conférence de juin, à la suite d'une visite officielle en Égypte.

Il a ensuite déclaré que cette décision, qui serait le premier acte de reconnaissance d'un État du G7, visait à "déclencher une série d'autres reconnaissances [...], y compris la reconnaissance d'Israël par des États qui ne le font pas actuellement".

Michel Duclos, conseiller spécial à l'Institut Montaigne, un groupe de réflexion basé à Paris, a déclaré au Guardian que le résultat de la conférence de juin "pourrait n'être rien de plus qu'une feuille de route ou un ensemble de propositions".

Il a ajouté : "Le dilemme pour la France pourrait bientôt devenir plus difficile : peut-elle continuer à reporter sa reconnaissance de la Palestine en attendant une véritable dynamique de deux États ? Ou bien un nouveau report nuirait-il à sa crédibilité ?".

L'Arabie saoudite a clairement indiqué que la normalisation des liens avec Israël était subordonnée à la recherche d'une solution à deux États.


Le président russe Vladimir Poutine reçoit le ministre de l'intérieur des Émirats arabes unis 

Le président russe Vladimir Poutine a reçu le cheikh Saif bin Zayed Al-Nahyan, vice-premier ministre et ministre de l'intérieur des Émirats arabes unis. (WAM)
Le président russe Vladimir Poutine a reçu le cheikh Saif bin Zayed Al-Nahyan, vice-premier ministre et ministre de l'intérieur des Émirats arabes unis. (WAM)
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  • Les deux parties discutent d'initiatives conjointes dans les domaines de la sécurité et de la police
  • Elles ont également examiné des initiatives conjointes dans les domaines de la sécurité et de la police

DUBAI : Le président russe Vladimir Poutine a reçu le cheikh Saif bin Zayed Al-Nahyan, vice-premier ministre et ministre de l'Intérieur des Émirats arabes unis, lors d'une réunion officielle, a rapporté jeudi l'Agence de presse des Émirats.

Les deux parties ont discuté des relations bilatérales, soulignant leur engagement commun à promouvoir la paix et la coopération mondiale.

Elles ont également examiné des initiatives conjointes dans les domaines de la sécurité et de la police, notamment les progrès réalisés dans le cadre du dialogue stratégique entre les services de police, les programmes de formation en matière de protection de l'enfance et d'autres efforts de collaboration.

Mohammed Ahmed Al-Jaber, ambassadeur des Émirats arabes unis auprès de la Fédération de Russie.


Ukraine: 7 morts après une frappe ukrainienne sur une ville occupée par Moscou

 Une frappe de drones ukrainiens a tué jeudi au moins sept personnes et fait plus de 20 blessés dans la ville sous contrôle russe d'Olechky, dans la région de Kherson située dans le sud de l'Ukraine, a affirmé un responsable russe local. (AFP)
Une frappe de drones ukrainiens a tué jeudi au moins sept personnes et fait plus de 20 blessés dans la ville sous contrôle russe d'Olechky, dans la région de Kherson située dans le sud de l'Ukraine, a affirmé un responsable russe local. (AFP)
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  • La ville d'Olechky, qui comptait environ 20.000 habitants avant l'offensive russe à grande échelle en Ukraine lancée en 2022, se trouve sur la rive orientale du fleuve Dnipro, qui est occupée dans ce secteur par Moscou
  • Elle est située à quelques kilomètres à l'est de Kherson, la capitale régionale, qui avait été également conquise par Moscou avant d'être reprise à l'automne 2022 par l'armée ukrainienne

MOSCOU: Une frappe de drones ukrainiens a tué jeudi au moins sept personnes et fait plus de 20 blessés dans la ville sous contrôle russe d'Olechky, dans la région de Kherson située dans le sud de l'Ukraine, a affirmé un responsable russe local.

"Vers 09H30, à Olechky, dans la zone du marché central, des soldats ukrainiens ont mené une frappe massive de drones (...) sur des civils. Beaucoup de gens se trouvaient au marché au moment de l'attaque", a affirmé sur Telegram Vladimir Saldo, le dirigeant régional nommé par Moscou.

"Selon des données préléminaires, il y a au moins sept morts et plus de 20 blessés", a-t-il ajouté.

Dans un message distinct, toujours sur Telegram, il a accusé l'armée ukrainienne d'avoir envoyé de nouveaux drones après la première vague de l'attaque pour "achever les survivants" sur place.

Il a publié une vidéo présumée des lieux de l'attaque, filmée depuis les airs et non authentifiée, montrant des volutes de fumée s'échappant de petits batîments.

La ville d'Olechky, qui comptait environ 20.000 habitants avant l'offensive russe à grande échelle en Ukraine lancée en 2022, se trouve sur la rive orientale du fleuve Dnipro, qui est occupée dans ce secteur par Moscou.

Elle est située à quelques kilomètres à l'est de Kherson, la capitale régionale, qui avait été également conquise par Moscou avant d'être reprise à l'automne 2022 par l'armée ukrainienne.

Le fleuve Dnipro marque dans cette zone la ligne de front et les attaques de drones, de part et d'autre, sont constantes et font très régulièrement des victimes civiles.