Joseph Aoun: «Une position arabe unifiée pour faire face aux défis de la région»

Badr ben Hamad al-Busaidi et Joseph Aoun. (X/@badralbusaidi)
Badr ben Hamad al-Busaidi et Joseph Aoun. (X/@badralbusaidi)
Short Url
Publié le Jeudi 27 février 2025

Joseph Aoun: «Une position arabe unifiée pour faire face aux défis de la région»

  • M. Aoun a reçu mercredi le ministre omanais des Affaires étrangères, Badr ben Hamad al-Busaidi, qui était accompagné d'une délégation diplomatique
  • «La présence d'un (front) unifié suffit à renforcer la position arabe et à lui permettre d'influer sur le cours des événements», lui a-t-il dit

BEYROUTH: Le président libanais Joseph Aoun espère que «le prochain sommet arabe extraordinaire, prévu la semaine prochaine au Caire, aboutirait à une position arabe unifiée pour faire face aux défis actuels de la région, d'autant plus qu'il vise les intérêts communs des pays arabes frères».

M. Aoun a reçu mercredi le ministre omanais des Affaires étrangères, Badr ben Hamad al-Busaidi, qui était accompagné d'une délégation diplomatique.

Il a déclaré que «face aux développements au Liban-Sud, en Syrie et en Palestine, les défis sont importants et permanents et nécessitent une position arabe unifiée pour y faire face».

Il a ajouté: «La présence d'un (front) unifié suffit à renforcer la position arabe et à lui permettre d'influer sur le cours des événements.»

M. Aoun a remercié Oman pour «l'aide apportée au Liban, y compris les médicaments, le soutien médical, l'organisation de cours de formation et l'offre de bourses universitaires».

Il a également espéré que «la compagnie aérienne omanaise reprendra ses vols vers le Liban dès que possible».

Le ministre omanais a transmis les salutations du sultan Haitham ben Tariq à M. Aoun «à l'occasion de son élection à la tête de la présidence» et a souligné «les relations solides entre le Liban et Oman».

Il a également adressé à M. Aoun «une invitation officielle à se rendre à Oman et à discuter des moyens de développer et d'activer les relations bilatérales dans l'intérêt des deux pays frères».

Al-Busaidi a déclaré: «Cette visite prouve que le sultan fait du Liban une priorité et souligne la solidarité du peuple omanais avec le peuple libanais frère.»

Il a affirmé qu'«Oman envisage d'activer le travail du comité conjoint entre les deux pays, de signer des accords et des mémorandums d'entente, et d'échanger des délégations, en particulier culturelles et économiques».

Pendant ce temps, les sessions de discussion sur la déclaration ministérielle du gouvernement du Premier ministre Nawaf Salam ont repris au Parlement. Les députés devraient accorder un vote de confiance au gouvernement à une majorité significative.

Le député Ibrahim Mneimneh a appelé à «examiner les raisons des pertes et voir qui en a bénéficié. La règle de la responsabilité est la seule norme capable de résoudre la crise».

Le député Ghassan Skaff a déclaré que le gouvernement devait fonctionner comme un «organe fondateur» pendant une période de transition. «Bien que nous comprenions que le mandat du gouvernement ne lui permette pas d'accomplir tout ce qui a été décrit dans sa déclaration ministérielle, il est impératif que nous commencions le voyage difficile qui nous attend», a-t-il ajouté.

Le député Wael Abu Faour a demandé «la levée des immunités, la libération du système judiciaire de l'influence politique, du sectarisme et de la corruption, ainsi qu'une réévaluation du Conseil suprême pour le jugement des présidents et des ministres».

La députée Halima Kaakour a déclaré qu'elle espérait que la déclaration ministérielle ne soit pas «favorable à certains partis et intérêts influents», tandis que le député Adib Abdel Massih espère qu'elle inclura «une vision économique visant à augmenter le PIB».

Hervé Magro, ambassadeur de France au Liban, a fait part à Yassine Jaber, ministre libanais des Finances, de la volonté de son pays d'apporter un soutien technique et politique indéfectible au gouvernement et à son approche des réformes.

Selon le cabinet du ministre des Dinances, M. Magro a discuté avec M. Jaber «des mesures de réforme adoptées par le ministère et des projets de soutien existant entre le ministère et l'Agence française de développement dans le cadre de la préparation du budget 2026».

Le diplomate français a révélé «l'intérêt et l'intention du président français Emmanuel Macron de contribuer à la mise en place d'un fonds de soutien au processus de reconstruction, d'autant plus que le Liban a fait part de sa détermination à faire preuve de transparence dans ses réformes».

Pendant ce temps, des avions de reconnaissance israéliens ont survolé intensivement Beyrouth et sa banlieue tout au long de la journée.

Des frappes aériennes israéliennes ont été menées avant midi sur Jabal al-Rayhan dans le district de Jezzine. Les avions de guerre ont effectué des raids fictifs au-dessus des villages et des villes du district de Tyr et des villages frontaliers.

Mardi soir, des frappes aériennes israéliennes ont visé la ville de Janta dans le district de Baalbeck, «tuant deux personnes et en blessant trois autres», selon le ministère de la Santé.

Les victimes voyageaient dans un véhicule de transport à Chaara, dans la région de Janta, lorsqu'elles ont été visées par un drone israélien. Il s'agit d'une zone frontalière où les passages illégaux sont nombreux.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Soudan : attaque de drones sur la capitale Khartoum pour la troisième journée consécutive

Entrée dans sa troisième année, la guerre au Soudan a tué des dizaines de milliers de personnes, déplacé près de 12 millions d'habitants et provoqué ce que l'ONU qualifie de "pire crise humanitaire au monde". (AFP)
Entrée dans sa troisième année, la guerre au Soudan a tué des dizaines de milliers de personnes, déplacé près de 12 millions d'habitants et provoqué ce que l'ONU qualifie de "pire crise humanitaire au monde". (AFP)
Short Url
  • "À quatre heures du matin, j'ai entendu le bruit de deux drones passer au-dessus de nous, et peu de temps après, j'ai entendu le son de tirs de défense aérienne près de la Brigade militaire et l'unité médicale", a relaté un témoin du sud d'Omdourman
  • Un autre témoin dans le sud de la capitale a rapporté avoir vu des drones se diriger vers l'aéroport, cible d'attaques depuis trois jours consécutifs

KHARTOUM: Des drones ont visé jeudi la capitale soudanaise Khartoum et son aéroport, tenus par l'armée, pour la troisième journée consécutive, ont rapporté à l'AFP des témoins.

"À quatre heures du matin, j'ai entendu le bruit de deux drones passer au-dessus de nous, et peu de temps après, j'ai entendu le son de tirs de défense aérienne près de la Brigade militaire et l'unité médicale", a relaté un témoin du sud d'Omdourman.

Un autre témoin dans le sud de la capitale a rapporté avoir vu des drones se diriger vers l'aéroport, cible d'attaques depuis trois jours consécutifs.

"Après quatre heures, le bruit des drones était fort. Je les ai vus se diriger vers l'aéroport et j'ai entendu des explosions", a-t-il indiqué.

Depuis mardi, l'aéroport de la capitale, hors service depuis deux ans et sur le point de rouvrir, est en proie à des attaques de drones attribuées aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), engagées depuis avril 2023 dans une guerre pour le pouvoir contre l'armée régulière.

Sa réouverture, initialement prévue mercredi" a été suspendue "jusqu'à nouvel ordre, a déclaré à l'AFP un responsable de l'aéroport sous couvert d’anonymat.

Malgré la reprise de Khartoum par l'armée au printemps, la ville demeure largement dévastée, marquée par des coupures d'électricité récurrentes et des frappes de drones des FSR.

Plus d'un million de personnes déplacées y sont retournées au cours des dix derniers mois, selon l'agence des migrations de l'ONU.

Depuis quelques semaines, le gouvernement s'efforce d'y rétablir les services, dont l'aéroport, afin de relocaliser des institutions clés depuis Port-Soudan, port de la Mer Rouge, devenue capitale de facto depuis le début de la guerre.

Entrée dans sa troisième année, la guerre au Soudan a tué des dizaines de milliers de personnes, déplacé près de 12 millions d'habitants et provoqué ce que l'ONU qualifie de "pire crise humanitaire au monde".


Israël expulse 32 militants étrangers venus en Cisjordanie pour la récolte des olives

Le ministre israélien de la Justice a indiqué mercredi avoir ordonné l'expulsion de 32 militants étrangers venus assister des Palestiniens à récolter des olives en Cisjordanie occupée, au motif qu'ils avaient enfreint un ordre militaire. (AFP)
Le ministre israélien de la Justice a indiqué mercredi avoir ordonné l'expulsion de 32 militants étrangers venus assister des Palestiniens à récolter des olives en Cisjordanie occupée, au motif qu'ils avaient enfreint un ordre militaire. (AFP)
Short Url
  • La récolte des olives est cette année particulièrement violente, avec plusieurs actes de vandalisme et d'attaques de colons israéliens, ont constaté des journalistes de l'AFP
  • Les militants étrangers estiment que leur présence est dissuasive contre ce genre d'incidents dans les zones rurales de Cisjordanie

RAMALLAH: Le ministre israélien de la Justice a indiqué mercredi avoir ordonné l'expulsion de 32 militants étrangers venus assister des Palestiniens à récolter des olives en Cisjordanie occupée, au motif qu'ils avaient enfreint un ordre militaire.

L'ordre d'expulsion signé par le ministre, Yariv Levin, fait suite à une plainte déposée par le président du conseil des colonies du nord de la Cisjordanie, Yossi Dagan, contre les "provocations" d'"anarchistes".

Rudy Schulkind, un Britannique de 30 ans, figure parmi les personnes expulsées. Joint par téléphone, il a indiqué à l'AFP être venu en Cisjordanie pour apporter son soutien à des agriculteurs palestiniens.

La récolte des olives est cette année particulièrement violente, avec plusieurs actes de vandalisme et d'attaques de colons israéliens, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Les militants étrangers estiment que leur présence est dissuasive contre ce genre d'incidents dans les zones rurales de Cisjordanie.

Rudy Schulkin a raconté à l'AFP avoir été détenu pendant 72 heures avant d'être expulsé le 19 octobre.

"Nous avons été arrêtés après que la zone où nous récoltions a été déclarée zone militaire", a-t-il expliqué, décrivant une tactique selon lui courante contre les Palestiniens.

Il a ajouté que les 32 bénévoles internationaux avaient tous été arrêtés dans une oliveraie près de la ville de Naplouse, dans le nord de la Cisjordanie.

Rudy Schulkin a ajouté qu'ils "n'avaient jamais été présentés devant un juge".

Le ministre israélien de la Justice a déclaré que l'expulsion avait été cosignée par le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, et a accusé les militants d'avoir violé "un ordre du commandant militaire" et d'appartenir à l'UAWC, l'Union des comités de travail agricole.

L'UAWC est une organisation palestinienne à but non lucratif dédiée au développement agricole. Israël l'a qualifiée d'organisation terroriste en 2021, ainsi que cinq autres ONG, dans une décision condamnée par l'ONU.

M. Schulkind n'a pas révélé le nom de l'organisation dont il était membre, mais Fouad Abou Seif, directeur général de l'UAWC, a déclaré à l'AFP que les volontaires participaient à une "campagne nationale" organisée par de nombreuses ONG palestiniennes et le ministère palestinien de l'Agriculture.

Fouad Abou Seif a précisé que l'UAWC était membre de cette campagne, mais n'en était pas l'organisateur. De son côté, le ministère palestinien des Affaires étrangères a condamné ces arrestations.


Israël: la Knesset vote pour l'examen de projets de loi visant à annexer la Cisjordanie

Short Url
  • "Je ne permettrai pas à Israël d'annexer la Cisjordanie", a déclaré Trump aux journalistes à la Maison Blanche le 26 septembre. "Non, je ne le permettrai pas. Cela n'arrivera pas."
  • Les députés israéliens se sont prononcés sur deux projets de loi en lecture préliminaire, un vote destiné à autoriser l'examen en première lecture des projets de loi

JERUSALEM: Le Parlement israélien (Knesset) s'est prononcé mercredi pour l'examen de deux projets de loi visant à étendre la souveraineté israélienne en Cisjordanie occupée, en pleine visite du vice-président américain JD Vance en Israël.

Le président américain Donald Trump, allié d'Israël dans sa guerre contre le mouvement islamiste Hamas, s'est prononcé contre toute annexion de la Cisjordanie par Israël, que soutient l'extrême droite israélienne.

"Je ne permettrai pas à Israël d'annexer la Cisjordanie", a déclaré Trump aux journalistes à la Maison Blanche le 26 septembre. "Non, je ne le permettrai pas. Cela n'arrivera pas."

Les députés israéliens se sont prononcés sur deux projets de loi en lecture préliminaire, un vote destiné à autoriser l'examen en première lecture des projets de loi.

Le premier texte, proposé par le chef du parti nationaliste Israël Beiteinou (opposition), Avigdor Lieberman, visant à étendre la souveraineté israélienne à Maalé Adumim, une colonie de plus de 40.000 habitants située juste à l'est de Jérusalem, a été adopté par 32 députés contre 9.

Le deuxième projet de loi, proposé par le député d'extrême-droite Avi Maoz, lui aussi dans l'opposition, visant à appliquer la souveraineté israélienne sur l'ensemble de la Cisjordanie, a été adopté en lecture préliminaire par 25 députés pour et 24 contre.

Selon les médias, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait ordonné aux députés de son parti, le Likoud, de s'abstenir pendant les votes.

Le Likoud a qualifié les votes de "provocation de l'opposition visant à nuire à nos relations avec les États-Unis et aux grandes réalisations d'Israël" dans la guerre déclenchée le 7 octobre 2023 par le Hamas, dans un communiqué.

"La véritable souveraineté ne s'obtient pas par une loi symbolique (...) mais par un travail efficace sur le terrain et par la création des conditions politiques propices à la reconnaissance de notre souveraineté, comme cela a été fait dans le Golan et à Jérusalem", ajoute le texte.

Israël a approuvé en août un projet clé de construction de 3.400 logements en Cisjordanie, dénoncé par l'ONU et plusieurs dirigeants étrangers.

Selon ses détracteurs, ce projet, baptisé E1, couperait la Cisjordanie en deux et empêcherait définitivement la création d'un éventuel Etat palestinien.

Lors d'un événement organisé à Maalé Adoumim le 11 septembre, M. Netanyahu avait affirmé qu"il "n'y aura pas d'Etat palestinien" et dit vouloir "doubler la population de la ville".

Hors Jérusalem-est, occupée et annexée par Israël, quelque trois millions de Palestiniens vivent en Cisjordanie, aux côtés d'environ 500.000 Israéliens installés dans des colonies que l'ONU juge illégales au regard du droit international.

La colonisation de la Cisjordanie, frontalière de la Jordanie, s'est poursuivie sous tous les gouvernements israéliens, de gauche comme de droite, depuis 1967.

Ces derniers mois, plusieurs ministres israéliens d’extrême droite ont appelé ouvertement à l'annexion de la Cisjordanie.

Mercredi dans un communiqué, le ministère jordanien des Affaires étrangères a dit "condamner fermement" ces votes qu'il qualifie de "violation flagrante du droit international et d'atteinte grave à la solution à deux Etats".

De son côté, le ministère palestinien des Affaires étrangères, basé à Ramallah, a condamné le vote de la Knesset, déclarant qu'il "rejette fermement les tentatives de la Knesset d'annexer des terres palestiniennes ".

"Le ministère a souligné que les territoires palestiniens occupés en Cisjordanie, y compris à Jérusalem, et la bande de Gaza, constituent une seule et même unité géographique sur laquelle Israël n'a aucune souveraineté", a-t-il déclaré, selon l'agence de presse officielle palestinienne Wafa.