Le programme d'ingénierie féminin de Riyadh Air : un tremplin pour les femmes saoudiennes

La compagnie aérienne devrait lancer ses activités dans le courant de l'année. (Photo Fournie)
La compagnie aérienne devrait lancer ses activités dans le courant de l'année. (Photo Fournie)
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Publié le Dimanche 09 mars 2025

Le programme d'ingénierie féminin de Riyadh Air : un tremplin pour les femmes saoudiennes

  • La compagnie aérienne s’efforce de briser les barrières dans un secteur traditionnellement dominé par les hommes.
  • Sélectionnée parmi des milliers de candidats, leur participation souligne l'engagement de Riyadh Air en faveur de la diversité.

RIYAD : À l'occasion de la Journée internationale de la femme, célébrée le 8 mars, Riyadh Air se distingue comme un pionnier du progrès, mettant la diversité des genres au cœur de l'aviation.

La compagnie aérienne, qui doit lancer ses activités dans le courant de l'année, ne se contente pas de construire un transporteur de classe mondiale, elle s'efforce également de briser les barrières dans un secteur traditionnellement dominé par les hommes.

Un témoignage de cet engagement est son programme d'ingénierie de maintenance des avions, qui a accueilli sa première cohorte entièrement féminine - 27 au total - il y a un an.

L'initiative de Riyadh Air intervient à un moment où les femmes ne représentent que 3% des ingénieurs de maintenance aéronautique dans le monde (Photo fournie).
L'initiative de Riyadh Air intervient à un moment où les femmes ne représentent que 3% des ingénieurs de maintenance aéronautique dans le monde (Photo fournie).

Arab News a rencontré trois d'entre elles : Shahad al-Salmi, Hala al-Zahrani et Alkhuzran al-Roshaidan.

Shahad al-Salmi, 24 ans, originaire de La Mecque et étudiante en physique à l'université d'Umm Al-Qura, a décrit le programme comme une opportunité sans précédent.

La compagnie aérienne, dont le lancement est prévu dans le courant de l'année, est en train de se doter d'un transporteur de classe mondiale.

Son programme d'ingénierie de maintenance aéronautique a accueilli sa première cohorte entièrement féminine il y a un an. 

Sélectionnée parmi des milliers de candidats, leur participation souligne l'engagement de Riyadh Air en faveur de la diversité.

« Se rendre à l'université chaque jour et avoir un avion en dehors de la salle de classe, c'est un sentiment incroyable », a-t-elle déclaré. « Je pense que la raison pour laquelle Riyadh Air a pris cette mesure est que le PDG, Tony [Douglas], le répète tout le temps : "Nous n'avons pas d'héritage qui nous retienne". Et je pense qu'ils ont choisi des femmes spécifiquement parce qu'ils veulent pousser le marché du travail plus loin et offrir plus d'opportunités. Ils veulent quelque chose de nouveau. Nous sommes ici pour changer l'industrie pour l'ensemble du pays. C'est un message fort pour nous tous, » s’est-elle félicitée. 

Riyadh Air établit de nouvelles normes dans l'aviation (Photo fournie).
Riyadh Air établit de nouvelles normes dans l'aviation (Photo fournie).

Mme al-Salmi a également souligné les sacrifices faits par de nombreux stagiaires, y compris elle-même : « La plupart d'entre nous ne venaient pas de Riyad. Nous avons quitté nos familles et nos proches pour saisir cette opportunité, car non seulement nous y croyons, mais nos familles y croient également ». 

Al-Zahrani, une jeune femme de 19 ans originaire de Djeddah, se souvient de la fierté qu'elle a ressentie en apprenant qu'elle avait été choisie.

"Le fait de savoir que j'allais être la première femme sur le terrain - et saoudienne de surcroît - m'a beaucoup motivée", a-t-elle déclaré à Arab News. "Je pense qu'il est vraiment essentiel et crucial pour nous de faire partie de l'histoire. C'est ce qu'ils essaient de faire, non seulement en Arabie saoudite, mais dans le monde entier. C'est très agréable de savoir que nous en faisons partie". 

Alkhuzran Alroshaidan, stagiaire (Photo fournie
Alkhuzran Alroshaidan, stagiaire (Photo fournie)

"Nous allons être les premiers, nous allons être des pionniers, et c'est à la fois effrayant et agréable. Mais je pense que le côté agréable l'emporte sur le côté effrayant, grâce à toute l'aide que nous recevons", a-t-elle déclaré. 

Al-Roshaidan, 21 ans, originaire d'Al-Ahsa et diplômée en informatique de l'université du roi Fayçal, considère que le programme s'inscrit dans un mouvement plus large.

"En plus d'être un pionnier, il s'inscrit dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite. C'est extraordinaire", s’est-elle félicitée. 

Les stagiaires évoluent dans des environnements d'apprentissage dynamiques qui les poussent à s'adapter rapidement, à l’image du rythme effervescent des changements à Riyad (Photo fournie).
Les stagiaires évoluent dans des environnements d'apprentissage dynamiques qui les poussent à s'adapter rapidement, à l’image du rythme effervescent des changements à Riyad (Photo fournie). 

Désireuse d'explorer différents rôles dans l'aviation, elle ajoute : "Je veux essayer tout ce que je peux essayer, comme la gestion, [être] technicienne - tout. J'aime vraiment me lancer des défis et je pense que cela rendra les choses beaucoup plus faciles et offrira de nombreuses opportunités. Je suis très honorée d'être ici".

En ce qui concerne les disparités entre les hommes et les femmes dans le domaine de la maintenance aéronautique, Al-Roshaidan a déclaré : « Ce n'est pas seulement le cas en Arabie saoudite, mais dans le monde entier ; la maintenance est dominée par les hommes. Je pense que j'apprécie d'autant plus qu'ils [Riyadh Air] veuillent faire un changement à ce sujet. L'essentiel est d'ouvrir des portes aux femmes. J'ai l'impression de faire partie de l'histoire de l'émancipation des femmes ».

Bien que la famille d'Al-Roshaidan ait d'abord été préoccupée par sa décision de participer au programme, elle est maintenant tout à fait d'accord.

Riyadh Air établit de nouvelles normes dans le domaine de l'aviation (Photo fournie)
Riyadh Air établit de nouvelles normes dans le domaine de l'aviation (Photo fournie)

."Pour ma famille, c'était effrayant, mais lorsque qu'ils m'ont vue ici, heureuse et en bonne santé, ils sont devenus fiers. L'un de mes frères, celui qui m'a encouragée à franchir le pas, a aussi poussé ma mère à ne pas avoir peur. Ils m'appellent tous les jours et nous nous envoyons des photos de tout", a-t-elle déclaré.

L'initiative de Riyadh Air intervient à un moment où les femmes ne représentent que 3% des ingénieurs de maintenance aéronautique dans le monde, selon les chiffres de l'Organisation de l'aviation civile internationale.

L'industrie aéronautique étant confrontée à une pénurie de techniciens qualifiés, la nouvelle compagnie aérienne ne se contente pas de pourvoir des postes, mais s'emploie activement à modifier les normes de l'industrie et à créer un vivier de talents durable. Le programme rigoureux associe un enseignement théorique à une formation pratique dans des domaines tels que les systèmes électriques, les structures des aéronefs et les protocoles de sécurité.

Les stagiaires évoluent dans des environnements d'apprentissage dynamiques qui les poussent à s'adapter rapidement, à l’image du rythme effervescent des changements à Riyad.

Ces femmes, qui sont parmi les premières à entrer dans le secteur avec Riyadh Air, représentent une nouvelle génération de professionnels de l'aviation en Arabie saoudite. L'installation à Riyad a constitué une transition majeure pour nombre d'entre elles, car peu d'entre elles sont originaires de la région. Mais malgré les changements, elles ont rapidement tissé des liens, car elles vivent ensemble dans des logements communs.

"Nous avons créé une communauté entre nous et avec l'entreprise. Nous n'avons pas l'impression d'être au travail comme les autres", ont déclaré les stagiaires.

Alors que l'aviation reste un domaine dominé par les hommes, le groupe est déterminé à remettre en question les perceptions.

« Ce programme n'existait pas auparavant », ont-elles souligné à l'unisson. « Il y a tant d'opportunités pour les générations futures, et nous sommes reconnaissantes de faire partie de cette première vague. Il ne s'agit pas seulement d'intégrer les femmes sur le marché du travail, mais aussi de renforcer l'économie. Si vous n'embauchez que des hommes, vous limitez votre main-d'œuvre. »

Alors qu'il leur reste environ 18 mois de formation, les étudiants anticipent déjà la prochaine étape de leur carrière.

« Chaque jour, nous nous rendons en classe et nous voyons un avion. Nous savons que nous travaillons pour quelque chose de plus grand », ont-elles déclaré.

Alors que Riyadh Air se prépare à effectuer son premier vol en 2025, ces jeunes femmes sont prêtes à jouer un rôle crucial dans la construction de l'avenir de la compagnie aérienne et leur présence marque un changement important dans le secteur de l'aviation en Arabie saoudite.

Leur parcours, marqué par des sacrifices personnels et une ambition sans relâche, constitue une déclaration forte pour la nation et la communauté aéronautique mondiale.

À l'occasion du 50e anniversaire de la Journée internationale de la femme, l'engagement de Riyadh Air en faveur de l'autonomisation des femmes dans l'aviation témoigne de l'impact transformateur de l'investissement dans les femmes.

"Nous voulons tous servir notre pays et le voir prospérer, et cela ne doit pas se faire au détriment de qui que ce soit", a ajouté al-Salmi. "Nous ne remplaçons pas les hommes, nous travaillons à leurs côtés - c'est ce que je crois que l'autonomisation des femmes signifie".

Les femmes considèrent le programme comme une rampe de lancement pour d'autres réalisations. « Comme Shahad [Al-Salmi] l’a mentionné précédemment, le ciel est la limite. J’ai dit, d’accord, mais nous allons être DANS le ciel. Ce n’est pas notre limite – nous n’avons vraiment pas de limites », a-t-elle conclu.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com  


La RATP se cherche un ou une présidente

Cette photographie montre le logo de la société française de transports publics RATP, sur un bâtiment à Paris, le 3 mars 2025. (AFP)
Cette photographie montre le logo de la société française de transports publics RATP, sur un bâtiment à Paris, le 3 mars 2025. (AFP)
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  • Après le départ de Jean Castex à la SNCF, l’Élysée s’apprête à nommer rapidement le nouveau président ou la nouvelle présidente de la RATP
  • Plusieurs profils circulent, tandis que la régie fait face à d’importants défis

PARIS: Après le départ de Jean Castex à la SNCF, la RATP se cherche un ou une présidente, dont la nomination pourrait intervenir "rapidement", selon des sources concordantes.

L'annonce se fera par communiqué de l'Elysée en vertu de l'article 13 de la Constitution qui prévoit que le président de la République nomme aux emplois civils et militaires de l'Etat.

Suivront, deux semaines plus tard, deux auditions de l'impétrant devant les sénateurs, puis devant les députés. Les parlementaires ont la possibilité de s'opposer au candidat d'Emmanuel Macron s'ils réunissent trois cinquième de leurs votes cumulés contre le nom choisi par l'Elysée.

En revanche, si le candidat est adoubé par le Parlement, son nom est proposé en conseil d'administration comme nouvel administrateur, puis confirmé dans la foulée par un décret suivant le conseil des ministres.

Depuis l'arrivée de l'ancien Premier ministre Jean Castex à la tête de la SNCF début novembre, les rumeurs se multiplient sur le nom de celui ou celle qui sera chargé de lui succéder aux commandes de la Régie autonome des transports parisiens, vieille dame créée le 21 mars 1948 et désormais plongée dans le grand bain de l'ouverture à la concurrence.

Les articles de presse pèsent les différents "profils" pressentis, politiques ou techniques qui pourraient "faire le job".

Les noms qui reviennent le plus souvent sont ceux de Xavier Piechaczyk, président du directoire du distributeur d'électricité RTE et ex-conseiller énergie-transport de Jean-Marc Ayrault et François Hollande, Alain Krakovitch, actuel directeur des TGV et Intercités à SNCF Voyageurs, Jean-François Monteils, président du directoire de la Société des grands projets (SGP) et selon la Tribune, Valérie Vesque-Jeancard, présidente de Vinci Airways et directrice déléguée de Vinci Airports.

"Si le nom sort de l'Elysée avant la fin de l'année, cela permettrait au PDG de prendre ses fonctions fin janvier-début février" souligne un fin connaisseur des milieux ferroviaires qui requiert l'anonymat.

- "Aller vite" -

"Une entreprise industrielle comme la RATP ne peut pas rester sans pilote très longtemps" souligne une autre source, proche du dossier, qui requiert aussi l'anonymat, avant d'ajouter "il faut aller vite, car c'est aussi une boite politique, la RATP".

Une entreprise aux enjeux d'autant plus complexes, que malgré son ancrage initial parisien, la RATP dépend du financement de la région Ile-de-France pour ses matériels, s'étend de plus en plus loin dans la banlieue, voire en métropole, et gère des réseaux de transports dans 16 pays sur les cinq continents.

En France, elle est notamment pressentie pour gérer les transports ferroviaires régionaux autour de Caen en Normandie à partir de 2027 après avoir répondu - via sa filiale RATP Dev - à des appels d'offre d'ouverture à la concurrence.

A Paris, la RATP est en train d'introduire progressivement de nouveaux matériels sur son réseau. Le nouveau métro MF19 construit par Alstom, ira d'abord sur la ligne 10 puis sept autres lignes (7 bis, 3 bis, 13 d'ici 2027, puis 12, 8, 3 et 7 d'ici 2034).

L'ensemble du processus prendra une dizaine d'années environ de travaux de modernisation sur les lignes concernées: beaucoup d'ingénierie fine à organiser pour réaliser les travaux pendant la nuit sans interrompre le trafic diurne et de désagréments pour les voyageurs.

A échéance plus lointaine, le ou la future patronne devra déterminer la stratégie du groupe dans les nouvelles ouvertures à la concurrence qui se dessinent: les tramway en 2030 puis le métro en 2040.

Sur le réseau de bus francilien, où la RATP a d'ores et déjà perdu son monopole, elle est parvenue à conserver l'exploitation de 70% des lignes d'autobus qu'elle gérait à l'issue des dernières vagues d'appels d'offre de mise en concurrence qui se sont achevées cet automne.

En particulier, elle continue d'exploiter via RATP Dev tous les bus de Paris intra-muros et a engagé un processus de verdissement de sa flotte de bus, financé par Ile-de-France Mobilités (IDFM), l'autorité organisatrice des transports.

Ses concurrents Keolis (filiale de la SNCF), Transdev et l'italien ATM ont pris les rênes le 1er novembre des lignes remportées.


Pourquoi le chocolat reste cher avant Noël malgré la baisse du prix du cacao

Des producteurs récoltent du cacao dans une plantation à Agboville, dans la région d'Agneby-Tiassa, le 4 décembre 2025. (AFP)
Des producteurs récoltent du cacao dans une plantation à Agboville, dans la région d'Agneby-Tiassa, le 4 décembre 2025. (AFP)
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  • Après des récoltes déficitaires ayant fait exploser les prix du cacao en 2024, la production repart en Côte d’Ivoire et au Ghana grâce à la hausse du prix payé aux producteurs, entraînant une baisse des cours mondiaux
  • Malgré cette accalmie, les consommateurs ne verront pas les prix du chocolat baisser pour Noël, car les coûts élevés ont déjà conduit à des hausses tarifaires, des réductions de portions et une baisse de la teneur en cacao

LONDRES: Après être montés en flèche pendant deux ans, les cours du cacao sont largement retombés cette année, mais sans répercussion sur les prix du chocolat à quelques jours des fêtes de fin d'année. Explications.

- L'Afrique de l'Ouest est le coeur de la production -

La Côte d'Ivoire et le Ghana sont les principaux fournisseurs de cabosses, les fruits du cacaoyer, desquels sont extraits les fèves de cacao utilisées pour le chocolat.

Ces deux pays d'Afrique de l'Ouest concentrent plus de la moitié de la production mondiale, le reste étant principalement réparti entre le Nigeria, le Cameroun, ainsi que l'Equateur, l'Indonésie et le Brésil.

Cette concentration de la production mondiale dans quelques zones géographiques rend le marché très vulnérable aux aléas climatiques de l'Afrique de l'Ouest et aux maladies des cacaoyers.

- Les prix ont battu des records en 2024 -

Les récoltes des "saisons 2021-2022, 2022-2023, et 2023-2024 ont été déficitaires" par rapport à la demande, entraînant une hausse mécanique des prix, explique à l'AFP Oran Van Dort, de Rabobank.

Ce déficit s'explique selon lui par les mauvaises conditions météorologiques, mais aussi des problèmes systémiques dans les plantations ghanéennes et ivoiriennes, comme "le vieillissement des arbres, la propagation du "swollen shoot virus" (oedème des pousses du cacaoyer) ou la faible utilisation d'engrais et de pesticides", faute de revenus suffisants.

Résultat, en décembre 2024, le prix du cacao a atteint le niveau inédit de 12.000 dollars la tonne à la Bourse de New York, lui qui s'échangeait entre 1.000 et 4.000 dollars depuis les années 80.

- La récolte de fèves a redécollé ces derniers mois -

Au Ghana et en Côte d’Ivoire, le prix payé aux producteurs est fixé par l'État, qui l'a largement augmenté pendant l'année 2025, après l'avoir longtemps maintenu inchangé malgré la hausse des cours.

"Pour la première fois depuis des années, j'ai l'impression que nous cultivons avec le soutien du gouvernement", témoigne auprès de l'AFP, Kwame Adu, de la région d'Ahafo au Ghana.

La hausse des revenus a permis aux producteurs d'acheter des engrais et des machines pour améliorer la récolte, ainsi que de planter de nouveaux arbres, favorisant leurs perspectives.

"L'année passée (saison 2024/2025, ndlr), ça s'est bien passé parce qu'au moment où le cacao a donné les fruits, il y avait la pluie", explique aussi à l'AFP Jean Kouassi, agriculteur ivoirien de 50 ans, qui possède 4 hectares de plantation.

- Il y a moins de cacao dans les produits -

"Le coût record des matières premières a contraint les fabricants de chocolat à prendre une série de décisions impopulaires: réduction des quantités, augmentation des prix", mais aussi la "dilution discrète de la teneur en cacao" dans les produits, souligne Ole Hansen, analyste chez Saxo Bank.

La pratique peut même coûter l'appellation "barre au chocolat" à certains produits, comme c'est arrivé aux biscuits Penguin et Club de la marque McVitie's cette année au Royaume-Uni, qui impose un minimum de teneur en cacao.

La demande des géants comme Mondelez, Mars, Ferrero ou Nestlé s'est affaiblie, ce qui, ajouté à la bonne récolte 2024-2025, a entraîné une baisse des cours. La tonne de cacao évolue désormais à New York aux alentours de 6.000 dollars.

- Le chocolat reste cher -

La baisse des prix du cacao ne profitera pas aux amateurs de chocolat durant les fêtes, celle-ci arrivant "bien trop tard pour affecter les assortiments de Noël déjà produits et dont les prix ont été fixés il y a plusieurs mois", tranche Ole Hansen

"Les récentes fluctuations des prix du cacao sont encourageantes, mais le marché reste volatil (...) il est encore trop tôt pour se prononcer sur des changements spécifiques concernant les prix", reconnaît Nestlé, interrogé par l'AFP.

L'espoir demeure pour les oeufs et les lapins de Pâques, selon M. Hansen, à condition que le marché se stabilise autour des niveaux actuels.


EDF inaugure en Guadeloupe son premier compensateur synchrone pour stabiliser le réseau

Le logo du géant français de l'énergie EDF est visible au siège social de l'entreprise à Marseille, dans le sud de la France, le 10 octobre 2025. (AFP)
Le logo du géant français de l'énergie EDF est visible au siège social de l'entreprise à Marseille, dans le sud de la France, le 10 octobre 2025. (AFP)
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  • EDF a inauguré en Guadeloupe un compensateur synchrone de 180 tonnes, une première mondiale destinée à stabiliser un réseau insulaire en forte transition vers les énergies renouvelables
  • L’équipement, sans émission de CO₂, doit réduire les coûts et renforcer la sécurité électrique

PARIS: EDF a inauguré mercredi en Guadeloupe son premier compensateur synchrone, une machine de 180 tonnes destinée à stabiliser un réseau insulaire non interconnecté, une "première mondiale" pour l'électricien.

Installé sur le site industriel de Jarry, près de Pointe-à-Pitre, l'équipement sera "mis en service très prochainement", a indiqué à la presse Hugo Gevret, qui a piloté ce projet. Il s'agit d'"un gros alternateur qui tourne à vide" et contribue à maintenir la tension et à soutenir la fréquence du réseau, deux paramètres essentiels dans un système isolé.

Dans les systèmes électriques traditionnels, cette stabilité est assurée par les turbines lourdes des centrales thermiques ou nucléaires. Leur masse en rotation fournit une inertie mécanique qui amortit naturellement les variations de fréquence.

Mais la Guadeloupe, engagée vers la décarbonation et l'autonomie énergétique d'ici 2035, doit intégrer davantage d'énergies renouvelables, dont l'intermittence ne fournit pas cette sécurité. "L'éolien et le photovoltaïque (...) n'apportent pas cette inertie qu'on recherche dans un système électrique: c'est le rôle du compensateur", souligne encore Hugo Gevret.

Son rotor en rotation permanente imite l'inertie mécanique d'une centrale classique, sans brûler de combustible. La machine peut absorber ou injecter de l'énergie réactive pour maintenir la tension, et réagir en quelques millisecondes aux fluctuations du réseau, un paramètre crucial dans un territoire non interconnecté.

L'investissement, engagé en 2019, atteint plus de 20 millions d'euros. La machine doit "faire économiser cinq millions d'euros à la collectivité et 30.000 tonnes annuelles de CO2", précise Hugo Gevret car contrairement aux turbines à combustion utilisées jusqu'ici pour stabiliser le système, elle n'émet aucun gaz à effet de serre.

Ce dispositif constitue pour l'électricien une "première mondiale", a rappelé Marie-Line Bassette, directrice régionale d'EDF. Selon elle, d'autres installations sont prévues dans les territoires ultramarins, pour lesquels des appels d'offres ont été lancés.

L'archipel a été frappé ces dernières années par des délestages et coupures à répétition, aggravés par des conflits sociaux dans le secteur de l'énergie. En 2024, une grève avait même provoqué un black-out total de plus de 36 heures.