Frankly Speaking : Évaluation du plan de la Ligue arabe pour Gaza

S'adressant à l'animatrice Katie Jensen, le prince Turki a expliqué pourquoi Israël devrait assumer la responsabilité financière des dommages qu'il a infligés à Gaza et à la Cisjordanie. (Photo AN)
S'adressant à l'animatrice Katie Jensen, le prince Turki a expliqué pourquoi Israël devrait assumer la responsabilité financière des dommages qu'il a infligés à Gaza et à la Cisjordanie. (Photo AN)
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Publié le Dimanche 09 mars 2025

Frankly Speaking : Évaluation du plan de la Ligue arabe pour Gaza

  • Le chroniqueur saoudien Abdulrahman al-Rashed déclare que la proposition de la Ligue arabe n'est peut-être pas parfaite, mais qu'en présentant une alternative aux plans américains et israéliens, elle permet de faire avancer les pourparlers.
  • M. al-Rashed estime que le président américain Trump devrait avoir la possibilité de résoudre la crise du Moyen-Orient, mais insiste sur le fait que seule l'Autorité palestinienne possède la légitimité de gouverner Gaza.


RIYAD : Bien que le plan de la Ligue arabe pour Gaza, annoncé lors du sommet du Caire le 4 mars, ait fait l'objet d'un rejet catégorique de la part des Etats-Unis et d'Israël, il joue toujours un rôle crucial pour poursuivre les pourparlers, a déclaré le célèbre chroniqueur et analyste politique saoudien Abdulrahman al-Rashed.

Dans le cadre de l'émission d'actualité d'Arab News Frankly Speaking, M. al-Rashed a présenté une évaluation franche du plan de la Ligue arabe pour l'après-guerre à Gaza, de sa position par rapport aux propositions concurrentes et de l'évolution de l’ambiance politique au Liban, en Syrie et en Arabie saoudite.

Le sommet extraordinaire de la Ligue arabe s'est tenu la semaine dernière en réponse à la suggestion controversée du président américain Donald Trump selon laquelle les États-Unis pourraient prendre le contrôle de Gaza, déplacer sa population palestinienne vers l'Égypte et la Jordanie et réaménager le territoire en station de loisirs.

En revanche, le plan de la Ligue arabe, qui a reçu le soutien des dirigeants européens, prévoit que Gaza soit gouvernée temporairement par un comité d'experts indépendants et que des forces internationales de maintien de la paix soient déployées sur le territoire.

Ce comité serait chargé de superviser l'aide humanitaire et de gérer temporairement les affaires de Gaza sous la supervision de l'Autorité palestinienne. La reconstruction du territoire sera réalisée pour un coût de 53 milliards de dollars, sans qu'il soit nécessaire de déplacer la population. 

« Je pense qu'il ne nous reste plus que trois plans », a déclaré M. al-Rashed à l'animatrice de Frankly Speaking, Katie Jensen.

« D'une part, il y a le premier plan, celui de la Ligue arabe, qui prévoit que les habitants demeurent à Gaza et que la reconstruction soit achevée en cinq ans. D'autre part, il y a le plan israélien, qui repose essentiellement sur l'occupation et probablement la continuation des opérations militaires. Et bien sûr, il y a le plan Trump, connu sous le nom de "riviera", selon lequel deux millions de personnes devraient partir, tandis que la région serait entièrement reconstruite pour la rendre habitable. Je ne sais pas si ces deux millions de personnes reviendront un jour. Mais les trois plans sont désormais sur la table.

Je ne sais pas si le sommet du Caire a réussi à convaincre la Maison Blanche, mais au moins, nous avons un plan. Et c'est précisément l'objectif : négocier », explique M. al-Rashed.

Bien qu'il craigne que les propositions d'Israël et de Trump n'aboutissent à un nettoyage ethnique, M. al-Rashed estime que le plan du Caire est essentiel pour fournir un cadre à la poursuite de l'engagement diplomatique.

« Il s'agit en fait d'un moyen de négocier, de maintenir l'élan, de sorte que Trump ne se contente pas de dire "expulsons les deux millions de personnes" et que le chaos règne en Égypte, en Jordanie et au Moyen-Orient », a-t-il ajouté.

M. al-Rashed a admis qu'il aborde ce plan avec une certaine dose de cynisme lorsqu'il a récemment écrit sur son compte X que le secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit, devrait se rendre à la Maison Blanche pour présenter ce plan directement à M. Trump — même si cela signifie risquer une confrontation publique similaire à celle survenue entre le président Trump et le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

« M. Aboul Gheit, à mon avis, devrait les informer du plan, le présenter directement aux Américains et en discuter avec eux », a affirmé M. al-Rashed.

« Nous aurons deux options. Soit ils négocieront et parviendront probablement à un accord, soit Trump fera exactement ce qu'il a fait avec Zelensky : il dira non, il ne l'acceptera pas, et poussera la Ligue arabe à revoir le plan et à proposer quelque chose de plus pragmatique. C’est ce que je voulais dire, en fait », a-t-il averti.

L'une des principales objections au plan de la Ligue arabe tient au rôle que le Hamas pourrait jouer dans la future gouvernance de Gaza, d'autant plus qu'Israël, les États-Unis et de nombreux pays occidentaux le considèrent comme un groupe terroriste, notamment en raison de son attaque du 7 octobre 2023 contre le sud d'Israël.

Interrogé sur le fait que l'approbation du plan du Caire par le Hamas pourrait rendre sa présentation plus difficile, M. al-Rashed a déclaré que le groupe avait déjà exprimé son intention de se retirer.

« En fait, le Hamas a fait une déclaration presque assez proche pour dire qu'il accepte le plan et il a presque dit qu'il est prêt à accepter tout ce que les parties palestiniennes accepteront pour diriger Gaza, pour gérer Gaza », a-t-il dit. « Je pense donc que le Hamas est sur le point de dire oui ».

Toutefois, il a souligné le fait que si le Hamas pourrait accepter de renoncer au contrôle politique, le groupe ne s'est pas encore engagé à un désarmement complet.

De nombreux observateurs ont été surpris d'apprendre récemment que l'administration Trump avait entamé des pourparlers directs avec le Hamas. Les États-Unis ont lancé un ultimatum, exigeant la libération de tous les otages encore détenus par le Hamas en échange d'un cessez-le-feu durable.

Si M. al-Rashed considère qu'il s'agit d'une évolution positive, il a critiqué le Hamas, qui s'est montré réticent à l'égard d'un tel accord, car il semble donner la priorité à son image publique plutôt qu'au bien-être de la population de Gaza.

« Je pense que nous sommes actuellement au bord de la deuxième phase de la guerre. Nous verrons probablement d'autres chars israéliens pénétrer dans la bande de Gaza. Et il est probable que l'avertissement ait un effet immédiat : le Hamas libérera probablement la plupart des otages, voire tous ceux qui restent, dans les semaines à venir », a-t-il averti.

« Je pense que le problème actuel pour le Hamas est de trouver une sorte de solution pour sortir de la situation, quelque chose qui leur donnera l'impression d'avoir gagné, tout en ne restant pas à Gaza. Je ne sais pas vraiment comment cela va se dérouler, mais c’est ce qui fait défaut actuellement. Il s'agit davantage de l'image du Hamas que de la vie des deux millions d'habitants de Gaza ou des otages restants », a-t-il expliqué.

L'Égypte et le Qatar ont la capacité d'exercer une influence sur le Hamas, ce qui pourrait faciliter le processus. « Nous avons une véritable fenêtre de solution cette fois-ci, bien plus qu'auparavant, après la conférence », a déclaré M. al-Rashed.

« Je pense que les Égyptiens et les Qataris ont désormais un moyen de pression. Ils peuvent vraiment faire pression sur le Hamas. S'il accepte l'idée, le Hamas libérera tous les autres otages, qui pourront quitter Gaza en toute sécurité et vivre ailleurs, peut-être en Algérie ou ailleurs. Et les Palestiniens, principalement l'Autorité palestinienne, dirigeront Gaza. Si ce scénario se produit - et je parie mon argent sur le fait qu'il est le plus probable - oui, nous mettrons fin à l'hostilité. Je pense que les Israéliens auront une sorte de supervision de Gaza. Les Palestiniens seront enfin en paix et un nouveau chapitre s'ouvrira au Moyen-Orient », a-t-il signalé. 

Toutefois, M. al-Rashed a également critiqué le refus d'Israël d'envisager un rôle pour l'Autorité palestinienne ou même pour l'Office de secours et de travaux des Nations unies dans la gestion de la bande de Gaza d'après-guerre.

« À l'heure actuelle, rien ne fonctionnera tant que nous ne disposerons pas d'une solution pratique », a-t-il confirmé. « Essayer d'expulser deux millions de personnes n'est pas une solution pratique. Cela n'arrivera pas. Si cela se produit, tout le monde sera perdant, y compris les Israéliens ».

M. al-Rashed a insisté sur le fait que l'Autorité palestinienne reste l'organe directeur le plus légitime pour Gaza, malgré son impopularité en Cisjordanie.

« Je pense qu'en termes de légitimité, ce n'est pas le Hamas, c'est l'Autorité palestinienne », a-t-il précisé. « L'Autorité palestinienne est l’autorité dotée de légitimité et reconnue par tout le monde, y compris les pays occidentaux ».

Bien qu'il soit difficile de prédire les événements, M. al-Rashed a déclaré qu'il soutenait le point de vue du chroniqueur d'Arab News Hassan Yassin, qui a suggéré dans sa récente tribune que la politique non conventionnelle de Trump pourrait contribuer à ouvrir la voie à une paix durable dans la région.

« Je pense que nous devons donner au président Trump l'espace et la possibilité de le faire parce que, écoutez, Trump n'est pas (Joe) Biden, et je pense que Trump est unique parmi tous les présidents américains », a-t-il assuré.

« Il est certain qu'il déplace des montagnes. Et je pense qu'il y a une grande chance pour le Moyen-Orient (...) non seulement pour régler la question de Gaza, mais nous pouvons aller au-delà et trouver une solution à deux États », a-t-il observé. 

« Trump a la capacité de convaincre n'importe qui, pour être honnête, à sa manière ; il a un style bien à lui. Je suis certain que (le Premier ministre israélien Benjamin) Netanyahou n'osera pas se comporter avec Trump comme il l'a fait avec Biden ou (Barack) Obama dans le passé », a-t-il souligné.

« Trump peut entrer dans l'histoire et gagner le prix Nobel. Sans aucun doute », a constaté M. al-Rashed. 

M. al-Rashed a également rejeté toute idée selon laquelle l'Égypte et la Jordanie pourraient s'opposer à Israël au sujet du déplacement des Palestiniens, après que le ministre jordanien des Affaires étrangères, Ayman Safadi, a déclaré qu'une telle action équivaudrait à un acte de guerre.

« Je ne pense pas que la Jordanie ou l'Égypte iront aussi loin. Je pense qu'il s'agit des deux meilleurs pays et gouvernements de la région qui savent comment gérer la crise », a-t-il remarqué. 

« Ils sont préoccupés par la question de Gaza. Les choses vont vraiment trop loin en termes de dévastation. Plus de 50 000 personnes y ont été tuées. Des otages israéliens y sont également restés. Nous sommes donc coincés », a-t-il regretté. 

« La question est de savoir comment faire sortir les otages israéliens, comment faire sortir le Hamas de Gaza, comment instaurer la paix à Gaza et enfin comment mettre en œuvre le plan de paix. Je ne pense pas que ce que nous avons entendu au sujet de la volonté égyptienne et jordanienne soit sérieux, honnêtement », a-t-il averti. 

Au sujet du Liban, M. al-Rashed a exprimé un optimisme mesuré quant à l'avenir du pays, suite à l'élection de l'ancien chef de l'armée Joseph Aoun à la présidence et de l'ancien juge de la Cour internationale de justice Nawaf Salam au poste de Premier ministre en janvier.

Après avoir été frappé par une crise financière majeure depuis 2019 et plus de deux ans sans formation de gouvernement officiellement reconnu, le pays est maintenant sur la bonne voie pour se redresser, notamment à la suite du récent conflit sur son territoire entre Israël et le Hezbollah.

M. al-Rashed a déclaré que la récente visite du président Aoun à Riyad était révélatrice de la réinitialisation en cours des relations entre l'Arabie saoudite et le Liban, mais il a averti que le Hezbollah - bien qu'il ait été considérablement affaibli par le conflit - restait une force potentiellement déstabilisatrice.

« Dans une certaine mesure, le pire est derrière nous, mais nous avons encore des problèmes », a averti M. Al-Rashed. « Même avec des couteaux de cuisine, le Hezbollah pourrait constituer un problème. Le Hezbollah, bien sûr, est confronté à de nombreux problèmes en ce moment. Des milliers de personnes sont à court d'argent. Leurs maisons ont été détruites. Elles doivent être reconstruites. Ils n'ont plus de routes vers l'Iran. Ils sont déconnectés de l'Iran ».

À propos de la chute du régime de Bachar al-Assad en décembre et de la montée en puissance du gouvernement de transition d'Ahmed al-Charaa en Syrie, M. al-Rashed a déclaré qu'il s'agit d'un changement important pour la région.

« Je ne peux pas vraiment parler au nom de Riyad, mais d'après ce que j'ai compris, tout le monde - ou presque - est extrêmement heureux du départ du régime al-Assad », s’est-il félicité. « Il était là depuis un demi-siècle. Il a contribué au chaos ».

Les affrontements entre les forces de sécurité gouvernementales et les factions pro-Assad présumées au sein de la communauté alaouite se sont intensifiés la semaine dernière. Le ministère saoudien des Affaires étrangères a apporté son soutien total à al-Charaa.

« Tout le monde a exprimé son soutien au président al-Charaa, y compris les Saoudiens », a précisé M. al-Rashed. « Il s'est rendu à Riyad pour sa première visite, et les Saoudiens l'ont chaleureusement accueilli. Il n'y a donc aucune raison de ne pas accepter le nouveau régime. Bien sûr, il est le bienvenu tant qu'il adopte un comportement conforme aux standards de la région. »

« L'Arabie saoudite peut jouer un rôle majeur dans le développement de la Syrie, mais cela dépend d'abord, bien sûr, de la levée des sanctions. Et cela relève davantage de Washington que de Riyad. Mais oui, c'est ce que nous observons actuellement : l'histoire est en train de s'écrire, c'est certain », a-t-il confirmé.

M. al-Rashed a également mis en garde contre l'implication d'Israël dans la communauté druze en Syrie, suggérant que les initiatives visant à créer une région séparée dirigée par la minorité ethnoreligieuse pourraient créer davantage d'instabilité.

« Les Israéliens, quel que soit leur objectif, cherchent bien sûr à créer une zone tampon en incitant les régions voisines, comme la région druze, à se mettre sous leur protection », a-t-il averti. 

En se tournant vers l'Arabie saoudite, M. al-Rashed a salué les réformes radicales mises en place dans le cadre du programme Vision 2030 du prince héritier Mohammed ben Salmane, qui ont permis au Royaume de se positionner comme une force de changement majeure dans la région.

« Nous voyons l'Arabie saoudite non seulement se développer, mais aussi devenir plus modérée sur le plan islamique. Nous assistons à un leadership qui s'efforce de diffuser ce message à travers la région et au sein du monde islamique », s’est-il félicité. 

« Les Saoudiens ne se contenteront pas de changer l'Arabie saoudite, ils transformeront le monde islamique, comme c’est déjà le cas aujourd’hui », a-t-il assuré. 

« Les individus jouent un rôle clé dans les grands changements historiques. Certains dirigeants parviennent à marquer une différence considérable pour leur pays. Et je pense que le prince héritier a démontré ses idées et, bien sûr, sa résilience depuis le début », a déclaré M. al-Rashed, en référence au leadership du prince héritier.

« Si vous avez écouté le prince héritier Mohammed ben Salmane au cours des dix dernières années, lorsqu'il s'adresse aux médias locaux ou régionaux, il parle de l'économie, du bien-être de la population et de l'avenir. Ce sont trois sujets qui font une réelle différence », a souligné M. al-Rashed.

« Malheureusement, les hommes politiques de la région consacrent 90% de leurs conversations à la politique. Je pense que c'est la raison pour laquelle les Saoudiens ont ce qu'on appelle 2030, une vision pour l'avenir. Et c'est ce qui occupe tout le monde », a-t-il conclu.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Liban déterminé à retirer les armes du Hezbollah, assure le président Joseph Aoun

Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
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  • Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun
  • Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat

BEYROUTH: Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun, au lendemain d'un discours du chef de la formation soutenue par l'Iran, affirmant que demander son désarmement rendait service à Israël.

Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat dans un discours devant les militaires, à l'occasion de la Fête de l'Armée.

Le Liban est soumis à une intense pression, notamment des Etats-Unis, pour désarmer le Hezbollah, sorti affaibli d'une guerre avec Israël qui a pris fin en novembre 2024, mais qui conserve une partie de son arsenal.

Le président Aoun a appelé "toutes les parties politiques" à "saisir une occasion historique" pour que l'armée et les forces de sécurité aient "le monopole des armes (...) sur l'ensemble du territoire libanaise, afin de regagner la confiance de la communauté internationale".

Le chef du Hezbollah Naïm Qassem avait estimé mercredi que toute demande de désarmer son mouvement revenait à "servir le projet israélien", accusant l'émissaire américain Tom Barrack de recourir à la "menace et l'intimidation" dans le but "d'aider Israël".

Le chef de l'Etat a affirmé que le Liban traversait une "phase cruciale qui ne tolère aucune provocation de quelque côté que ce soit, ni aucune surenchère nuisible et inutile".

"Pour la millième fois, j'assure que mon souci de garder le monopole des armes découle de mon souci de défendre la souveraineté du Liban et ses frontières, de libérer les terres libanaises occupées et d'édifier un Etat qui accueille tous ses citoyens (..) dont vous en êtes un pilier essentiel", a-t-il ajouté, s'adressant au public du Hezbollah.

Joseph Aoun, élu en janvier, s'est engagé avec son gouvernement à ce que l'Etat recouvre sa souveraineté sur l'ensemble du territoire libanais.

Le Hezbollah est la seule formation armée libanaise à avoir conservé ses armes après la fin de la guerre civile en 1990, au nom de la "résistance" contre Israël.


Le ministre saoudien des Médias et la PDG du SRMG discutent de l’avenir de la couverture sportive nationale

Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
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  • La filiale du SRMG, Thmanyah, a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026
  • Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a déclaré que le ministère est pleinement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives nationales

LONDRES : Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a rencontré dimanche Joumana Rashed Al-Rashed, directrice générale du Saudi Research and Media Group (SRMG), afin de discuter des développements à venir dans la couverture médiatique du sport en Arabie saoudite, a rapporté l’agence de presse saoudienne (SPA).

Cette rencontre intervient après que la filiale du SRMG, Thmanyah Company for Publishing and Distribution, a obtenu les droits de diffusion des compétitions sportives nationales. Arab News fait également partie du groupe SRMG.

Le PDG de Thmanyah, Abdulrahman Abumalih, était également présent à la réunion, au cours de laquelle les responsables ont examiné l’état de préparation des plateformes numériques et télévisuelles pour la diffusion des événements sportifs saoudiens. Les discussions ont porté sur l'avancement des infrastructures de studios, l’adoption de technologies innovantes, la stratégie éditoriale, les plateformes de diffusion et le calendrier de lancement des chaînes.

Thmanyah, acquise par le SRMG en 2021, est passée de la production de podcasts internes, comme Fnjan, à l’un des acteurs les plus influents de la région, avec des contenus variés en podcasts, radio et formats éditoriaux.

Dans un développement majeur survenu le mois dernier, Thmanyah a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026. L’accord inclut également la King Cup, la Saudi Super Cup, ainsi que la First Division League, et ce, jusqu’à la saison 2030–2031.

Salman Al-Dossary a affirmé que le ministère des Médias est entièrement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives saoudiennes, dans le but de renforcer la présence du Royaume sur la scène sportive mondiale et de répondre aux attentes des fans.

Cette réunion s’inscrit dans une série plus large de concertations entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. Ces échanges visent à aligner les efforts du secteur, améliorer la qualité des contenus, et soutenir les objectifs de Vision 2030, notamment en développant un secteur médiatique national fort et influent.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La solution à deux États, "clé de la stabilité régionale", déclare le ministre saoudien des Affaires étrangères à l’ONU

Le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, a déclaré lundi que la mise en œuvre d'une solution à la crise israélo-palestinienne fondée sur la coexistence de deux États était "la clé de la stabilité régionale". (Capture d'écran/UNTV)
Le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, a déclaré lundi que la mise en œuvre d'une solution à la crise israélo-palestinienne fondée sur la coexistence de deux États était "la clé de la stabilité régionale". (Capture d'écran/UNTV)
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  • Le prince Faisal a déclaré que la paix régionale doit commencer par la garantie des droits légitimes du peuple palestinien
  • Le prince Faisal affirme qu'aucune relation ne sera établie avec Israël avant la création de l'État palestinien

NEW YORK: Le ministre saoudien des Affaires étrangères, Faisal ben Farhane, a déclaré lundi que la mise en œuvre d'une solution à deux États dans le cadre du conflit israélo-palestinien constituait « la clé de la stabilité régionale ».

S’exprimant à l’ouverture d’une conférence internationale de haut niveau sur le règlement pacifique de la question palestinienne et la mise en œuvre de la solution à deux États, qui s’est tenue lundi au siège des Nations Unies, Faisal ben Farhane a souligné :

« Le Royaume considère que la solution à deux États est essentielle à la stabilité régionale. La conférence de New York constitue une étape charnière vers la concrétisation de cette solution. »

Faisal ben Farhane a réaffirmé que la paix dans la région devait commencer par la garantie des droits légitimes du peuple palestinien. Il a salué l’intention du président français Emmanuel Macron de reconnaître officiellement un État palestinien en septembre.

« Assurer la sécurité, la stabilité et la prospérité pour tous les peuples de la région passe d’abord par la justice envers le peuple palestinien, en lui permettant d’exercer ses droits légitimes, au premier rang desquels la création d’un État indépendant dans les frontières du 4 juin 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale », a-t-il déclaré.

Il a présenté l’Initiative de paix arabe comme le cadre fondamental pour toute solution juste et globale.

Le ministre a également appelé à une cessation immédiate de la catastrophe humanitaire à Gaza, et a confirmé que l’Arabie saoudite et la France avaient facilité le transfert de 300 millions de dollars de la Banque mondiale vers la Palestine.

Faisal ben Farhane a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts auprès de plusieurs pays afin d’obtenir une reconnaissance internationale de l’État de Palestine.

Il a catégoriquement rejeté toute idée de conditionner cette reconnaissance à un veto israélien, et a réaffirmé qu’aucune relation ne serait établie avec Israël avant la création d’un État palestinien.

Le ministre a exprimé son soutien aux efforts de réforme de l’Autorité palestinienne, et a noté que le président américain Donald Trump pourrait jouer un rôle majeur dans la résolution des conflits régionaux.

Faisal ben Farhane a également annoncé la signature, prévue mardi, de plusieurs protocoles d’accord avec différents secteurs palestiniens, dans le but de les renforcer.

Il a conclu en soulignant l’importance de maintenir l’élan diplomatique et la coordination internationale pour parvenir à une solution à deux États viable et pacifique.

Le coprésident de la conférence, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot, a abondé dans le même sens, déclarant à la presse que d'autres pays pourraient reconnaître la Palestine dans les mois à venir.

« La France affirme le droit du peuple palestinien à la souveraineté sur ses terres », a-t-il affirmé.

Il a ajouté : « D’autres États pourraient reconnaître la Palestine dès septembre. La conférence sur la solution à deux États constitue une étape décisive dans sa mise en œuvre. Des engagements historiques seront pris. Le ciblage des civils à Gaza est inacceptable ; la guerre dans la bande dure depuis trop longtemps et doit cesser. »

Il a insisté sur le rôle de la communauté internationale pour transformer ce cadre en réalité concrète.

« Nous devons œuvrer pour faire de la solution à deux États une réalité tangible », a-t-il déclaré. « Qui répond aux aspirations légitimes du peuple palestinien. Nous avons enclenché une dynamique irréversible vers une solution politique au Moyen-Orient. »

Lors de la première session, le Premier ministre palestinien Mohammad Mustafa a salué la tenue de la conférence, qu’il a qualifiée d’opportunité cruciale pour la paix.

« La solution à deux États est une opportunité historique pour toutes les parties », a-t-il déclaré. « Nous sommes reconnaissants à l’Arabie saoudite et à la France pour avoir organisé cette conférence historique. »

Il a ajouté que la conférence envoyait un message clair de soutien international au peuple palestinien :

« La conférence sur la solution à deux États confirme au peuple palestinien que le monde est à ses côtés. »

Mohammad Mustafa a également appelé à l’unité politique entre la Cisjordanie et la bande de Gaza, exhortant le Hamas à déposer les armes en faveur d’un contrôle par l’Autorité palestinienne :

« Nous devons œuvrer à l’unification de la Cisjordanie et de Gaza. Nous appelons le Hamas à remettre ses armes à l’Autorité palestinienne », a-t-il déclaré.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com