Macron en Egypte pour une visite consacrée à Gaza

Le président français veut "marquer sa mobilisation" en faveur "d'un cessez-le-feu à Gaza" et répondre "à l'urgence", a expliqué l'Elysée. (AFP)
Le président français veut "marquer sa mobilisation" en faveur "d'un cessez-le-feu à Gaza" et répondre "à l'urgence", a expliqué l'Elysée. (AFP)
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Publié le Lundi 07 avril 2025

Macron en Egypte pour une visite consacrée à Gaza

  • Le retour de la guerre, avec la reprise le 18 mars des opérations militaires par Israël après deux mois de trêve, avait été qualifié de "retour en arrière dramatique" par M. Macron
  • Le président français veut "marquer sa mobilisation" en faveur "d'un cessez-le-feu à Gaza" et répondre "à l'urgence", a expliqué l'Elysée

LE CAIRE: Emmanuel Macron consacre sa visite en Egypte lundi et mardi à Gaza, avec un volet politique de soutien au plan arabe pour l'enclave palestinienne face aux ambitions contestées de Donald Trump et un volet humanitaire pour appeler à la levée du blocus de l'aide.

Le président français veut "marquer sa mobilisation" en faveur "d'un cessez-le-feu à Gaza" et répondre "à l'urgence", a expliqué l'Elysée.

Le retour de la guerre, avec la reprise le 18 mars des opérations militaires par Israël après deux mois de trêve, avait été qualifié de "retour en arrière dramatique" par M. Macron.

Dès son arrivée dimanche soir, il a eu une rencontre avec son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi dans le souk de la capitale égyptienne. Lundi matin, il doit le revoir pour un entretien plus formel, avant un sommet à trois auquel se joindra le roi Abdallah II de Jordanie.

Pour la diplomatie française, c'est une manière d'afficher sa solidarité avec deux pays voisins des territoires palestiniens ébranlés par le plan du président américain.

Au même moment, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, partisan de ce plan, sera reçu à la Maison Blanche.

Début février, juste après son retour au pouvoir, Donald Trump a suscité un tollé international en évoquant une prise de contrôle de la bande de Gaza par les Etats-Unis pour la reconstruire et en faire la "Riviera du Moyen-Orient".

Pour cela, ses 2,4 millions d'habitants pourraient être déplacés vers l'Egypte et la Jordanie, qui ont vivement rejeté cette option mais doivent composer avec la pression américaine.

"L'Egypte est au cœur de tous les efforts visant essentiellement à atteindre la désescalade ou un cessez-le-feu ou un arrêt complet des tirs entre Israël et le Hamas", relève Mohamed Marei, directeur de l'Observatoire égyptien, affilié au Centre égyptien de réflexion et d'études stratégiques.

Le mouvement islamiste palestinien a déclenché la guerre avec des attaques sans précédent en Israël le 7 octobre 2023.

 

- Etape symbolique -

 

Ce chercheur souligne que Le Caire a clairement "refusé" le plan Trump, considéré comme "une menace allant à l'encontre des intérêts égyptiens".

La France va aussi réaffirmer son "opposition aux déplacements forcés de populations" et exprimer son soutien au plan arabe conçu comme une réponse au plan Trump, a dit l'entourage d'Emmanuel Macron.

Cette initiative, préparée par l'Egypte, prévoit de reconstruire la bande de Gaza, détruite par 15 mois de guerre entre Israël et le Hamas, sans déplacer les Gazaouis.

Paris estime toutefois qu'il faut "encore renforcer" ce plan, notamment sur "la sécurité" et la "gouvernance" de l'enclave palestinienne.

Les pays arabes prévoient un retour de l'Autorité palestinienne, au détriment du Hamas qui dirige le territoire depuis 2007.

Emmanuel Macron veut aussi évoquer avec ses homologues "la nécessaire définition d'une sortie de crise politique fondée sur la solution à deux Etats", israélien et palestinien, selon l'Elysée.

Il coprésidera en juin à l'ONU, avec le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, une conférence sur ce sujet. Ce rendez-vous pourrait, selon des sources diplomatiques, constituer le "moment opportun" que la France attend pour éventuellement reconnaître un Etat palestinien.

Mardi, le président français se rendra ensuite dans la ville égyptienne d'al-Arich, dans le nord de la péninsule du Sinaï, à 50 kilomètres du point de Rafah par lequel est censée passer l'aide humanitaire vers Gaza, à nouveau stoppée.

Lors de cette étape hautement symbolique, il appellera à "la réouverture des points de passage pour l'acheminement de fret humanitaire à Gaza" et "redira l'engagement de la France à poursuivre son soutien humanitaire vers les populations gazaouies", a fait savoir la présidence française.

Dans ce port méditerranéen qui sert de base arrière pour l'aide, il va rencontrer des personnels d'ONG françaises, des Nations unies, du Croissant-Rouge égyptien, mais aussi probablement des "bénéficiaires" palestiniens de l'action humanitaire, a-t-on détaillé de même source.

La quasi-totalité des Gazaouis ont été déplacés par les combats et vivent dans un territoire dévasté et assiégé.

Sur le plan bilatéral franco-égyptien, plusieurs accords économiques doivent être signés lundi dans les transports, la santé, les énergies renouvelables ou le domaine universitaire.

nda-fff/clr/tmt

© Agence France-Presse


« Nous nous apprêtons à reconnaître l'État palestinien », annonce le président français à Asharq

Le président français Emmanuel Macron lors d'une conférence de presse à l'Élysée à Paris le 13 juin 2025. (Reuters)
Le président français Emmanuel Macron lors d'une conférence de presse à l'Élysée à Paris le 13 juin 2025. (Reuters)
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  • Le président français a indiqué que la France et l'Arabie saoudite avaient convenu de reporter la conférence, qui devait se tenir la semaine prochaine à New York
  • Le document, dont Asharq a obtenu une copie, stipule que la mise en œuvre de la solution à deux États doit être indépendante du contexte politique local et régional actuel

Dans un entretien accordé à Asharq en marge d'une rencontre avec des journalistes et des représentants d'organisations de la société civile palestinienne et israélienne, le président français Emmanuel Macron s’est engagé à ce que son pays reconnaisse l'« État de Palestine » lors de la conférence que la France et l'Arabie saoudite accueilleront prochainement à New York.

En réponse à une question sur les conditions à la reconnaissance d'un État palestinien, M. Macron a déclaré : « Il n'y a aucune condition. La reconnaissance se fera selon un processus incluant la fin de la guerre, la reprise de l'aide humanitaire à la bande de Gaza, la libération des otages israéliens et le désarmement du Hamas.»

« Il s'agit d'un ensemble de mesures, » a-t-il souligné.

Le président français a indiqué que la France et l'Arabie saoudite avaient convenu de reporter la conférence, qui devait se tenir la semaine prochaine à New York, soulignant que la situation actuelle empêche le président palestinien Mahmoud Abbas de se rendre à New York en raison de la suspension des vols dans la région.

Le président français Emmanuel Macron s’exprime devant la presse à Paris, le 13 juin 2025- Asharq.

M. Macron a expliqué s'être entretenu à plusieurs reprises vendredi avec le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et le président palestinien Mahmoud Abbas, et qu'il avait été convenu de « reporter la réunion à une date proche ».

Il a indiqué que le président indonésien lui avait promis de reconnaître Israël si la France reconnaissait l'État palestinien, soulignant « la nécessité de poursuivre cette dynamique ».

Conférence internationale sur le règlement pacifique de la question palestinienne

Le document de la Conférence internationale sur le règlement pacifique de la question palestinienne, prévue à New York du 17 au 20 juin sous la coprésidence de l'Arabie saoudite et de la France, stipule que la conférence se tiendrait sur la base de la « solution à deux États », que sa mise en œuvre s’accompagnerait d’un calendrier précis, que des engagements concrets seraient pris par l’ensemble des parties, et que des mécanismes internationaux seraient instaurés pour en garantir la continuité.

Le document, dont Asharq a obtenu une copie, stipule que la mise en œuvre de la solution à deux États doit être indépendante du contexte politique local et régional actuel, et garantir la pleine reconnaissance de l’État de Palestine comme composante essentielle de la solution politique, tout en assurant le respect des droits des peuples ainsi que de leur aspiration à la paix et à la sécurité.

Le document souligne que les attaques du 7 octobre 2023 et la guerre contre Gaza ont entraîné une escalade de la violence sans précédent, des pertes humaines massives, la pire crise humanitaire jamais enregistrée, des destructions généralisées et d'immenses souffrances pour les civils des deux camps, notamment les détenus, leurs familles et les habitants de Gaza.

Le document indique que les activités de colonisation menacent la solution à deux États, seule voie permettant de parvenir à une paix juste, durable et globale dans la région. Elles ont un impact négatif sur la paix, la sécurité et la prospérité régionales et internationales.

Le document explique également que la conférence vise à changer de cap en s'appuyant sur des initiatives nationales, régionales et internationales et en adoptant des mesures concrètes pour renforcer le respect du droit international et promouvoir une paix juste, durable et globale qui garantisse la sécurité de tous dans la région et favorise l'intégration régionale.

La conférence réaffirme l’engagement indéfectible de la communauté internationale en faveur d’un règlement pacifique de la question palestinienne et de la solution à deux États, ainsi que l’urgence d’agir pour atteindre ces deux objectifs.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Asharq.com


Le ministre saoudien et l'envoyé américain ont discuté des événements récents lors d'un appel téléphonique

Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, lors d'une réunion avec l'envoyé spécial américain pour la Syrie, Thomas Barrack, à Riyad, le 28 mai 2025. (SPA)
Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, lors d'une réunion avec l'envoyé spécial américain pour la Syrie, Thomas Barrack, à Riyad, le 28 mai 2025. (SPA)
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  • les deux diplomates ont discuté des mesures à prendre pour soutenir le peuple syrien sur les plans humanitaire et économique.

RIYAD : L'agence de presse saoudienne rapporte que le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, a reçu samedi un appel téléphonique de l'envoyé spécial américain pour la Syrie, Thomas Barrack.

Au cours de cet appel, les deux diplomates ont discuté des mesures à prendre pour soutenir le peuple syrien sur les plans humanitaire et économique.

Leurs discussions ont également porté sur l'actualité régionale et internationale.  

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com 


Égypte : une marche internationale vers Gaza avortée, des militants restent retenus par les forces de l'ordre

Des Tunisiens se rassemblent à un point de rendez-vous à Tunis le 9 juin 2025, avant le départ d'un convoi terrestre baptisé « Steadfastness » (Fermeté) pour briser le siège de Gaza. (Photo de FETHI BELAID / AFP)
Des Tunisiens se rassemblent à un point de rendez-vous à Tunis le 9 juin 2025, avant le départ d'un convoi terrestre baptisé « Steadfastness » (Fermeté) pour briser le siège de Gaza. (Photo de FETHI BELAID / AFP)
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  • Selon les organisateurs, les autorités égyptiennes ont contrecarré une action du collectif Global March vers Gaza
  • « Nous avons été bloqués pendant six à sept heures, avant que les forces de l’ordre ne dispersent violemment le groupe », a déclaré un organisateur. 

LE CAIRE, EGYPTE : Selon les organisateurs, les autorités égyptiennes ont contrecarré une action du collectif Global March vers Gaza en bloquant plusieurs dizaines d'activistes pro-palestiniens à la sortie du Caire pendant plusieurs heures, avant de relâcher certains d'entre eux.

Selon la même source, certains sont toujours retenus par les forces de l'ordre.

Vendredi, plusieurs groupes avaient quitté le Caire en voiture pour se diriger vers la ville d'Ismailia, première étape vers la bande de Gaza, leur destination finale.

Ils ont été interceptés, bloqués, leurs passeports confisqués, parfois molestés, avant d'être embarqués de force dans des bus, selon des vidéos publiées sur les réseaux sociaux ou adressées à l'AFP.

« Nous avons été bloqués pendant six à sept heures, avant que les forces de l’ordre ne dispersent violemment le groupe », a déclaré un organisateur. 

« Beaucoup de rumeurs circulaient sur les réseaux sociaux, affirmant que nous voulions créer le désordre dans la capitale », a déclaré Seif Abu Kishk, l'un des organisateurs de la Global March to Gaza.

Des dizaines de participants ont été refoulés ou expulsés ces derniers jours.

Les autorités égyptiennes n’ont fait aucun commentaire sur ces interpellations ni sur ces expulsions.

La Global March comptait traverser le Sinaï, une région désertique sous haute surveillance militaire, pour rallier la ville d'al-Arich, à environ 350 km à l'ouest du Caire, puis marcher sur les 50 derniers kilomètres jusqu’à la partie égyptienne de Rafah.

M. Abu Kishk a précisé que la marche comptait parmi ses participants plusieurs personnalités publiques, dont des parlementaires étrangers, ainsi que le petit-fils de Nelson Mandela.

Malgré les signaux négatifs des autorités, les responsables du collectif soulignent que « leur objectif reste Gaza » et qu’ils entendent continuer « à agir de manière pacifique ».

En Libye voisine, le convoi « Soumoud », réunissant selon les organisateurs un millier de participants tunisiens, algériens, marocains et mauritaniens, est bloqué depuis vendredi matin à l'entrée de la ville libyenne de Syrte, sous le contrôle des forces du maréchal Khalifa Haftar, au pouvoir dans l’Est libyen.