Aux confins de Gaza, Macron appelle à une reprise rapide de l'aide humanitaire

Accueilli à al-Arich par son homologue égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, M. Macron a également condamné "avec force" les attaques visant les humanitaires et secouristes dans la bande de Gaza, deux semaines après la mort de secouristes tués par des tirs israéliens dans le territoire palestinien. (AFP)
Accueilli à al-Arich par son homologue égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, M. Macron a également condamné "avec force" les attaques visant les humanitaires et secouristes dans la bande de Gaza, deux semaines après la mort de secouristes tués par des tirs israéliens dans le territoire palestinien. (AFP)
Short Url
Publié le Mercredi 09 avril 2025

Aux confins de Gaza, Macron appelle à une reprise rapide de l'aide humanitaire

  • "La situation aujourd'hui est intenable et elle n'a jamais été aussi grave", a déclaré le président français, appelant "à une reprise le plus rapidement possible de l'aide humanitaire"
  • La quasi-totalité des 2,4 millions d'habitants de la bande de Gaza ont été déplacés au moins une fois par les combats et vivent dans un territoire dévasté et assiégé depuis le début de la guerre

AL-ARISH: Emmanuel Macron a affirmé mardi que la reprise de l'aide humanitaire dans la bande de Gaza était "la priorité des priorités", lors d'une visite à al-Arich, avant-poste égyptien du soutien humanitaire à Gaza où la situation est "intenable, selon le président français.

Cette rare visite d'un dirigeant européen aux confins de la bande de Gaza intervient dans un contexte tendu, alors que Israël a repris ses opérations militaires le 18 mars après deux mois de trêve. Israël bloque par ailleurs depuis le 2 mars l'entrée de l'aide humanitaire à Gaza.

"La situation aujourd'hui est intenable et elle n'a jamais été aussi grave", a déclaré le président français, appelant "à une reprise le plus rapidement possible de l'aide humanitaire", "la priorité des priorités", selon lui.

La quasi-totalité des 2,4 millions d'habitants de la bande de Gaza ont été déplacés au moins une fois par les combats et vivent dans un territoire dévasté et assiégé depuis le début de la guerre déclenchée le 7 octobre 2023 par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas en Israël.

Accueilli à al-Arich par son homologue égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, M. Macron a également condamné "avec force" les attaques visant les humanitaires et secouristes dans la bande de Gaza, deux semaines après la mort de secouristes tués par des tirs israéliens dans le territoire palestinien.

"Nous condamnons évidemment avec force ces attaques, et il faut qu'ensuite la vérité soit établie comme il se doit,  parce que le monde a des règles, et c'est une bonne chose", a-t-il déclaré.

Le 23 mars, 15 personnes ont été tuées par des tirs israéliens sur des ambulances à Rafah, point de passage entre l'Egypte et Gaza à 50 km d'al-Arich, selon l'ONU et le Croissant-rouge palestinien. Le drame suscite un tollé international et le chef de l'armée israélienne a ordonné lundi une "enquête plus approfondie".

"Pas un projet immobilier" 

"La protection des civils et du personnel humanitaire ainsi qu'un plein accès de l'aide humanitaire constituent des obligations en vertu du droit international et du droit international humanitaire et doivent être respectées", avaient déjà plaidé lundi au Caire les présidents Macron et al-Sissi ainsi que le roi Abdallah II de Jordanie, dans une déclaration conjointe.

Ils ont aussi "appelé à un retour immédiat au cessez-le-feu pour que les Palestiniens soient protégés et reçoivent de l'aide humanitaire en quantité et dans les plus brefs délais".

Un message réitéré de vive voix à Donald Trump dans un appel téléphonique à quatre, juste avant que le président américain ne reçoive le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, à la Maison Blanche.

Interrogé mardi lors d'un point de presse à al-Arich sur les déclarations de Donald Trump, qui avait évoqué une prise de contrôle de la bande de Gaza par les Etats-Unis pour la reconstruire et en faire la "Riviera du Moyen-Orient", M. Macron a répondu que le territoire palestinien n'était "pas un projet immobilier".

"La réalité, c'est que vous avez 2 millions de personnes qui sont enfermées (...)  Après des mois et des mois de bombardements d'une guerre terrible, des dizaines de milliers de personnes ont perdu la vie. Vous avez des dizaines de milliers d'enfants qui sont mutilés sans famille. C'est ça dont on parle quand on parle de Gaza. C'est pas d'un projet immobilier", a souligné M. Macron.

Depuis octobre 2023, plus de 330 travailleurs humanitaires, la plupart d'entre eux appartenant à l'Unrwa, l'agence des Nations unies d'aide aux réfugiés palestiniens, ont été tués dans la bande de Gaza, selon les données de l'ONU datant de novembre.


Le roi Salman et son prince héritier Mohammed ben Salmane ont adressé un message de condoléances au président iranien.

Short Url
  • Le roi Salman et son prince héritier Mohammed ben Salmane ont adressé un message de condoléances au président iranien.
  • Ils ont également souhaité un prompt rétablissement aux blessés.

RIYAD : Les dirigeants saoudiens ont présenté leurs condoléances au président iranien Masoud Pezeshkian à la suite de l'explosion meurtrière survenue dans le port de Shahid Rajaee, près de Bandar Abbas, qui a fait au moins 25 morts et plus de 700 blessés.

Le roi Salman et le prince héritier Mohammed bin Salman ont envoyé un message de condoléances au président iranien, aux familles des victimes et au peuple iranien.

Ils ont également souhaité un prompt rétablissement aux blessés, selon l'agence de presse saoudienne. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Les ministères saoudiens unissent leurs forces pour assurer la sécurité des pèlerins lors du Hadj

Le ministère du Hadj et de la Omra a commencé à distribuer les cartes Nusuk pour la saison du Hadj, avec plus de 150 000 cartes émises et une capacité de production quotidienne de 70 000. (X/@MoHU_En)
Le ministère du Hadj et de la Omra a commencé à distribuer les cartes Nusuk pour la saison du Hadj, avec plus de 150 000 cartes émises et une capacité de production quotidienne de 70 000. (X/@MoHU_En)
Short Url
  • Les cartes Nusuk, les opérations anti-fraude et les réglementations touristiques visent à garantir un pèlerinage sûr et sans heurts.
  • L'impression se poursuivra jusqu'à ce que tous les permis et visas pour le Hadj soient délivrés. Les pèlerins internationaux recevront leur carte à leur arrivée par l'intermédiaire de leur société de services. 

MAKKAH : Selon l'Agence de presse saoudienne, le ministère du Hadj et de la Omra a commencé à distribuer les cartes Nusuk pour la saison du Hadj, avec plus de 150 000 cartes émises et une capacité de production quotidienne de 70 000 unités.

Imprimées en Arabie saoudite dans des installations ultramodernes et selon des normes de qualité et de sécurité strictes, ces cartes sont dotées de mesures de sécurité anti-duplication permettant au personnel de vérifier l'identité et le statut juridique des pèlerins.

Chaque carte contient des informations complètes sur le pèlerin, telles que les détails de son hébergement à La Mecque, à Médine et dans les lieux saints, ainsi que les coordonnées de son prestataire de services.

Les cartes visent à rationaliser l'orientation des pèlerins et à réduire le nombre de pèlerins égarés, tout en leur permettant d'accéder à des services supplémentaires, a rapporté l'APS.

L'impression se poursuivra jusqu'à ce que tous les permis et visas pour le Hadj soient délivrés. Les pèlerins internationaux recevront leur carte à leur arrivée par l'intermédiaire de leur société de services. 

Les pèlerins nationaux peuvent retirer leurs cartes Nusuk auprès des sociétés de services désignées comme points de rassemblement avant la saison du Hadj, a ajouté la SPA.

Parallèlement, dans le cadre de la campagne du Hadj, le ministère de l'Intérieur, par l'intermédiaire de la direction générale de la sécurité publique, a appréhendé des individus qui se livraient à des activités frauduleuses en diffusant de fausses annonces sur les médias sociaux.

Ces annonces proposaient notamment le logement et le transport des pèlerins dans les lieux saints, le Hadj pour le compte d'autrui, ainsi que des services d'animaux de sacrifice et la vente de bracelets du Hadj.

Le ministère a déclaré que les auteurs ont été arrêtés et que des poursuites judiciaires ont été engagées à leur encontre. Ils ont été déférés au ministère public. 

Il a précisé que les pèlerins nationaux doivent obtenir les permis de hadj via la plateforme Nusuk du ministère du Hadj et de la Omra, tandis que les pèlerins internationaux doivent faire appel à des entités autorisées via la plateforme numérique unifiée Tasreeh.

En ce qui concerne les obligations liées aux animaux de sacrifice (hady, adahi, fidyah, sadaqah), le ministère a confirmé que le Projet saoudien pour l'utilisation du hady et de l'adahi (adahi.org, numéro unifié 920020193) est le seul fournisseur autorisé.

Le ministère de l'Intérieur a exhorté les citoyens et les résidents à se conformer à toutes les réglementations et à signaler les violations en appelant le 911 à La Mecque, à Riyad et dans la province orientale, et le 999 ailleurs dans le Royaume. 

Le ministère du Tourisme a ordonné à toutes les agences de voyage, les établissements touristiques et les fournisseurs d'hébergement de La Mecque de ne pas effectuer de réservations ou d'enregistrements pour les détenteurs de visas entrants ou résidents à partir du 29 avril et jusqu'à la fin de la saison du Hadj, à l'exception de ceux qui possèdent un visa Hadj valide ou un permis officiel de travail ou de résidence pendant la saison.

Cette mesure s'aligne sur les dispositions prises par le ministère de l'Intérieur, qui exige que tous les autres détenteurs de visas quittent La Mecque à partir du 29 avril, afin d'assurer la sécurité des pèlerins.

L'APS a indiqué que toutes les installations touristiques et les plateformes de réservation en ligne devaient se conformer pleinement à ce mandat afin d'assurer la sécurité et l'organisation du Hadj. 

Le ministère du Tourisme a également souligné que les prestataires de services d'accueil et les plateformes en ligne devaient coopérer avec les autorités, avertissant que tout manquement à cette règle entraînerait des sanctions légales pour les établissements et les individus.

Le ministère des ressources humaines et du développement social a annoncé qu'il était prêt pour la saison du Hadj, en lançant des initiatives et des services visant à améliorer l'expérience des pèlerins, conformément aux directives des dirigeants.

Les principaux efforts comprennent la rationalisation des permis de travail temporaires via le portail Ajeer et la délivrance de visas de travail pour le Hadj afin d'aider les entreprises qui embauchent des travailleurs saisonniers.

Le ministère augmentera également le nombre de visites d'inspection afin de garantir le respect de la loi sur le travail et de ses réglementations, a rapporté l'APS. 

Les services sociaux des lieux saints offriront des conseils aux familles, un soutien social et des centres d'accueil pour enfants supervisés par du personnel qualifié.

En outre, le ministère encourage le travail bénévole, notamment l'accueil des pèlerins aux postes-frontières, l'assistance sur les lieux saints et à la Grande Mosquée, l'aide aux personnes âgées et handicapées, ainsi que la distribution de repas et d'eau.

Le ministère des Affaires islamiques a lancé un nouveau guide numérique du Hadj, disponible en arabe, anglais, français, ourdou, malayalam et turc.

Il sera distribué par le biais de bibliothèques électroniques dans les miqats et les mosquées, ainsi que sur les vols de la compagnie Saudia, afin d'éduquer et de guider les pèlerins sur les rituels et les règlements du Hadj. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


1987 - Première Intifada palestinienne

Des garçons palestiniens brandissent des drapeaux du Hamas et scandent des slogans anti-israéliens et américains lors d'un rassemblement à Gaza contre l'accord de Wye River. AFP
Des garçons palestiniens brandissent des drapeaux du Hamas et scandent des slogans anti-israéliens et américains lors d'un rassemblement à Gaza contre l'accord de Wye River. AFP
Short Url
  • La résistance non violente est au cœur du mouvement pour l'autodétermination.
  • L'Intifada a finalement pris fin lorsque le secrétaire d'État américain James Baker a demandé aux Palestiniens de participer à la conférence de paix de Madrid en 1991.

AMMAN : Intifada, un mot arabe qui signifie "secouer", a été introduit dans le lexique anglais par nombre d'entre nous, journalistes palestiniens travaillant avec les médias étrangers au Moyen-Orient. Ce qui était secoué, c'était le statu quo de la vie sous occupation.

Avant le début de l'Intifada, j'étais bien trop jeune pour accepter l'offre d'emploi qui m'avait été faite. Avec ma licence en commerce obtenue aux États-Unis, le propriétaire américano-palestinien d'Al-Fajr, Paul Ajlouny, pensait que je pourrais apporter un peu de sens des affaires à la gestion du journal familial basé à Jérusalem. Je ne l'ai pas fait et j'ai détesté ce travail.

Mais alors que j'étais occupé à joindre les deux bouts, une publication sœur en langue anglaise, Al-Fajr English, était lancée par Hanna Siniora, une parente de M. Ajlouny. À l'âge de 25 ans, encore célibataire, j'aimais relire les épreuves et j'étais fasciné par la mise sous presse hebdomadaire d'Al-Fajr. J'ai fini par écrire mon premier article et j'étais fasciné de voir ma signature imprimée.

Comment nous l'avons écrit 

La première page d'Arab News faisait état du nombre croissant de morts palestiniens au cours de la première Intifada.
La première page d'Arab News faisait état du nombre croissant de morts palestiniens au cours de la première Intifada.

Le message d'Awad a été rapidement assimilé et il recevait des appels de personnes venant de différentes parties de la Palestine qui avaient des problèmes avec les colons et l'armée israélienne. Des manifestations non violentes ont lieu deux fois par semaine, souvent avec des résultats importants.

Bien que le travail d'Awad ne soit pas encore devenu un courant dominant, les Israéliens n'ont pas tardé à se rendre compte de ce qui se passait et ont commencé à le traquer. Ils l'ont arrêté en dépit du fait qu'il possédait un passeport américain et des nombreuses manifestations organisées en son nom à Jérusalem.

Celui que l'on a surnommé le "Gandhi palestinien" a perdu son procès devant la Haute Cour d'Israël et a été expulsé, bien qu'il soit né à Jérusalem, sur ordre du Premier ministre de droite Yitzhak Shamir. Mais la littérature qu'il distribuait et ses idées sur la non-violence et les boycotts ont perduré.

La colère des Palestiniens a éclaté le 9 décembre 1987 dans le camp de réfugiés de Jabaliya, dans la bande de Gaza, le lendemain du jour où un camion militaire israélien est entré en collision avec une voiture civile, tuant quatre Palestiniens. Si beaucoup ont vu dans les affrontements avec les Israéliens une expression publique de la colère suscitée par cet incident, c'est en réalité le fait que les colons continuaient à construire sans aucune dissuasion qui a poussé les jeunes Palestiniens à se battre avec la seule arme dont ils disposaient librement, les pierres, qui abondent dans les villes et les villages palestiniens.

Si les images de l'Intifada sont celles de jeunes Palestiniens, souvent vêtus de keffiehs noirs et blancs, bombardant de pierres les colons et les soldats, ce sont les actions non violentes menées dans toute la Palestine qui m'ont fasciné.

La plus visible de ces actions a sans doute été la décision des habitants de Beit Sahour d'adopter le slogan des révolutionnaires américains : pas de taxation sans représentation. Les Palestiniens vivant dans la ville ont décidé de ne plus payer d'impôts tant qu'ils n'auraient pas de pouvoir politique. Cette décision a rendu fous les militaires israéliens, qui ont assiégé Beit Sahour. 

Un garçon palestinien regarde entre des banderoles appelant à la lutte armée contre Israël à Gaza. AFP
Un garçon palestinien regarde entre des banderoles appelant à la lutte armée contre Israël à Gaza. AFP

Un signe emblématique de la résistance non violente a été la décision de ne pas suivre Israël lorsqu'il a changé ses horloges en avril pour marquer le début de l'heure d'été. Je me souviens avoir fait des reportages sur les soldats israéliens qui, devant la porte de Damas à Jérusalem, arrêtaient les jeunes Palestiniens et vérifiaient leur montre. Si l'heure n'avait pas été changée, les soldats utilisaient leurs matraques pour briser les montres alors qu'elles étaient encore au poignet des jeunes.

L'Intifada a finalement pris fin lorsque le secrétaire d'État américain James Baker a demandé aux Palestiniens de participer à la conférence de paix de Madrid en 1991. Les Israéliens y étaient représentés par Shamir, qui avait déporté Awad. Le porte-parole de la délégation israélienne était Benjamin Netanyahu, aujourd'hui Premier ministre. La porte-parole de la délégation palestinienne était Hanan Ashrawi.

Cette conférence n'a débouché sur rien, mais un accord secret élaboré à Oslo a permis une première avancée qui s'est traduite par la création de l'Autorité palestinienne et le retour de l'OLP dans les territoires palestiniens occupés.

Mais cette avancée, et les espoirs de paix pour lesquels tant de gens avaient souffert, ont été anéantis le 4 novembre 1995, lorsqu'un colon juif extrémiste a assassiné le premier ministre israélien, Yitzhak Rabin, ouvrant la voie au premier mandat de M. Netanyahou en tant que premier ministre.

Comme l'ont montré les événements tragiques survenus à Gaza et en Cisjordanie depuis le 7 octobre 2023, les droits et les aspirations des Palestiniens n'ont fait que régresser depuis lors.

Daoud Kuttab est chroniqueur pour Arab News, spécialisé dans les affaires du Moyen-Orient, et plus particulièrement dans les affaires palestiniennes. Il est l'auteur du livre "State of Palestine NOW : Arguments pratiques et logiques pour le meilleur moyen d'apporter la paix au Moyen-Orient".  

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com