Les transferts de fonds des expatriés en provenance d'Arabie saoudite en hausse de 37% en février

Cette augmentation reflète une combinaison de la dynamique du marché du travail intérieur et de facteurs internationaux plus larges (Photo Fournie)
Cette augmentation reflète une combinaison de la dynamique du marché du travail intérieur et de facteurs internationaux plus larges (Photo Fournie)
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Publié le Mercredi 16 avril 2025

Les transferts de fonds des expatriés en provenance d'Arabie saoudite en hausse de 37% en février

  • Les chiffres révèlent également que les transferts effectués par les ressortissants saoudiens ont augmenté de 33,53% au cours de la même période pour atteindre 6,24 milliards de RS.
  • Cette augmentation reflète une combinaison de la dynamique du marché du travail intérieur et de facteurs internationaux plus larges.

RIYAD : Les transferts de fonds des expatriés en provenance d'Arabie saoudite ont atteint 12,78 milliards de riyals saoudiens (3,41 milliards de dollars) en février, soit une augmentation de 37,04% par rapport au même mois de l'année dernière, selon des données récentes.

Les chiffres de la Banque centrale saoudienne, également connue sous le nom de SAMA, révèlent également que les transferts effectués par les ressortissants saoudiens ont augmenté de 33,53% au cours de la même période pour atteindre 6,24 milliards de RS.

Cette augmentation reflète une combinaison de la dynamique du marché du travail intérieur et de facteurs internationaux plus larges.

La forte hausse est largement attribuée à l'accélération de l'activité économique du Royaume, en particulier le déploiement des mégaprojets de la Vision 2030, qui a entraîné une forte demande de main-d'œuvre étrangère. Avec l'augmentation des embauches, la croissance des salaires dans les secteurs clés s'est également améliorée, donnant aux travailleurs expatriés un plus grand pouvoir d'achat.

Selon le guide des salaires 2025 de Tuscan Consulting pour les Émirats arabes unis et l'Arabie saoudite, les tendances salariales dans les deux pays sont influencées par la croissance économique, la demande de talents et les politiques de nationalisation.

Au Royaume, l'essor des mégaprojets de la Vision 2030 a intensifié la demande de professionnels qualifiés, ce qui a donné lieu à des rémunérations compétitives, en particulier dans des secteurs tels que la technologie, la finance et la santé. Bien que les augmentations de salaire aient été modérées par rapport à la période post-pandémique, les employeurs continuent d'offrir des incitations attrayantes pour retenir les meilleurs talents.

Le guide indique également que les salaires saoudiens pour des fonctions spécifiques sont environ 10 à 15% plus élevés que ceux des Émirats arabes unis, ce qui reflète les stratégies actives de l'Arabie saoudite en matière d'acquisition de talents. En outre, la mise en œuvre des politiques de saoudisation modifie la dynamique de la main-d'œuvre, incitant les entreprises à trouver un équilibre entre l'attraction des expatriés et l'intégration des talents locaux.

Les conditions macroéconomiques favorables ont encore renforcé les flux de transferts de fonds. La stabilité de la monnaie du Royaume, l'absence d'impôt sur les revenus des particuliers et les envois de fonds, ainsi que l'amélioration des canaux de transfert financier ont permis aux travailleurs d'envoyer de l'argent à l'étranger plus facilement et à moindre coût.

Toutefois, la dynamique des transferts de fonds est également influencée par les politiques du marché du travail en cours dans le Royaume. Des initiatives telles que la saoudisation, qui vise à accroître la participation des ressortissants saoudiens dans le secteur privé, et les taxes sur les expatriés, qui imposent des frais aux travailleurs étrangers et aux personnes à leur charge, ont influencé les pratiques d'embauche et la composition de la main-d'œuvre.

Si ces mesures visent à créer davantage d'opportunités pour les citoyens et à réduire la dépendance à l'égard de la main-d'œuvre étrangère, elles peuvent également modérer progressivement les transferts de fonds en freinant la croissance de la main-d'œuvre expatriée.

Néanmoins, à court terme, le rythme et l'ampleur des mégaprojets de la Vision 2030 continuent de susciter une forte demande de main-d'œuvre étrangère, en particulier dans les secteurs de la construction, des infrastructures et des services, ce qui favorise d'importants flux de transferts de fonds malgré les changements structurels de la politique de l'emploi.

Dans le même temps, les conditions économiques dans les pays d'origine des expatriés ont également joué un rôle. En 2023, plusieurs pays recevant le plus de transferts de fonds, dont l'Égypte, ont été confrontés à d'importants défis économiques.

Par exemple, une crise monétaire en Égypte a provoqué une forte divergence entre le taux de change officiel et le marché parallèle, ce qui a conduit de nombreux expatriés à retarder les transferts ou à recourir à des canaux informels. En conséquence, les transferts de fonds vers l'Égypte ont chuté de 31% en 2023, selon un rapport du Groupe de la Banque mondiale datant de 2024.

À l'avenir, les prix du pétrole, les politiques locales de l'emploi et les conditions économiques mondiales - en particulier dans les pays d'origine des expatriés - détermineront l'avenir des flux d'envois de fonds en provenance d'Arabie saoudite. Si les droits de douane américains n'affectent pas directement le Royaume, leurs effets d'entraînement pourraient se faire sentir. 

Le ralentissement de la croissance mondiale dû aux tensions commerciales pourrait affaiblir la demande de pétrole, ce qui affecterait les recettes saoudiennes et pourrait retarder les projets qui emploient de nombreux travailleurs étrangers. Un dollar américain plus fort pourrait également augmenter le coût de la vie dans le Royaume, réduisant l'argent que les expatriés peuvent envoyer chez eux. Si la saoudisation s'accélère, la diminution du nombre de travailleurs étrangers pourrait encore réduire les transferts de fonds.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com  


Taxe Zucman : «truc absurde», «jalousie à la française», selon le patron de Bpifrance

Nicolas Dufourcq, patron de Bpifrance, la banque publique d'investissement, a critiqué avec virulence mercredi l'idée d'une taxe Zucman, évoquant un "truc absurde", et "une histoire de jalousie à la française". (AFP)
Nicolas Dufourcq, patron de Bpifrance, la banque publique d'investissement, a critiqué avec virulence mercredi l'idée d'une taxe Zucman, évoquant un "truc absurde", et "une histoire de jalousie à la française". (AFP)
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  • M. Dufourcq, qui était interrogé sur RMC, a estimé que la taxe, dont le principe est d'imposer chaque année les contribuables dont la fortune dépasse 100 millions d'euros à hauteur de 2% de celle-ci, était "un truc complètement absurde"
  • Notant qu'avec la taxe Zucman, ils "paieraient tous en papier (en actions, NDLR) leurs 2%", M. Dufourcq a observé : "C'est moi, c'est la Bpifrance qui va gérer ce papier"

PARIS: Nicolas Dufourcq, patron de Bpifrance, la banque publique d'investissement, a critiqué avec virulence mercredi l'idée d'une taxe Zucman, évoquant un "truc absurde", et "une histoire de jalousie à la française".

M. Dufourcq, qui était interrogé sur RMC, a estimé que la taxe, dont le principe est d'imposer chaque année les contribuables dont la fortune dépasse 100 millions d'euros à hauteur de 2% de celle-ci, était "un truc complètement absurde", mais qui selon lui "n'arrivera pas".

Mais "ça panique les entrepreneurs : ils ont construit leur boîte et on vient leur expliquer qu'on va leur en prendre 2% tous les ans. Pourquoi pas 3? Pourquoi pas 4? C'est invraisemblable!", a-t-il déclaré.

Notant qu'avec la taxe Zucman, ils "paieraient tous en papier (en actions, NDLR) leurs 2%", M. Dufourcq a observé : "C'est moi, c'est la Bpifrance qui va gérer ce papier" : "Donc demain j'aurai 2% du capital de LVMH, dans 20 ans 20%, 20% du capital de Pinault-Printemps-Redoute (Kering, NDLR), 20% du capital de Free. C'est délirant, c'est communiste en réalité, comment est-ce qu'on peut encore sortir des énormités comme ça en France!?"

"Ces gens-là tirent la France. Il faut les aider (...) au lieu de leur dire qu'on va leur piquer 2% de leur fortune".

Il a observé que "si on pique la totalité de celle de Bernard Arnault, ça finance 10 mois d'assurance-maladie", mais qu'après "il n'y a plus d'Arnault".

"Il n'y a pas de trésor caché", a estimé M. Dufourcq, qui pense que cette taxe "n'arrivera jamais", et n'est évoquée que "pour hystériser le débat" politique.

Pour lui, il s'agit "d'une pure histoire de jalousie à la française, une haine du riche, qui est soi-disant le nouveau noble", rappelant les origines modestes de François Pinault ou Xavier Niel: "c'est la société française qui a réussi, on devrait leur dresser des statues".

"Il y a effectivement des fortunes qui passent dans leur holding des dépenses personnelles", a-t-il remarqué, "c'est ça qu'il faut traquer, et c'est ce sur quoi le ministère des Finances, je pense, travaille aujourd'hui".

Mais il y a aussi "beaucoup de Français qui passent en note de frais leurs dépenses personnelles", a-t-il observé. "Regardez le nombre qui demandent les tickets dans les restaus", pour se les faire rembourser.


IA: Google investit 5 milliards de livres au Royaume-Uni avant la visite de Trump

Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays. (AFP)
Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays. (AFP)
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  • Le Royaume-Uni s'apprête à accueillir Donald Trump pour une deuxième visite d'Etat mercredi et jeudi, après une première visite en 2019 lors de son premier mandat
  • Le président américain sera accompagné par plusieurs grands patrons, notamment de la tech. Des annonces d'investissements sont attendues ainsi que la signature d'un accord technologique avec Londres

LONDRES: Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays.

Cette somme financera "les dépenses d'investissement, de recherche et développement" de l'entreprise dans le pays, ce qui englobe Google DeepMind (le laboratoire d'IA du géant californien), a indiqué le groupe dans un communiqué.

Google ouvre mardi un centre de données à Waltham Cross, au nord de Londres, dans lequel il avait déjà annoncé l'an dernier injecter un milliard de dollars (850 millions d'euros). La somme annoncée mardi viendra aussi compléter ce financement, a précisé un porte-parole de l'entreprise à l'AFP.

Le Royaume-Uni s'apprête à accueillir Donald Trump pour une deuxième visite d'Etat mercredi et jeudi, après une première visite en 2019 lors de son premier mandat.

Le président américain sera accompagné par plusieurs grands patrons, notamment de la tech. Des annonces d'investissements sont attendues ainsi que la signature d'un accord technologique avec Londres.

Selon un responsable américain, qui s'exprimait auprès de journalistes, dont l'AFP, en amont de la visite, les annonces se porteront à "plus de dix milliards, peut-être des dizaines de milliards" de dollars.

Le gouvernement britannique avait déjà dévoilé dimanche plus d'un milliard de livres d'investissements de banques américaines dans le pays, là aussi en amont de la visite d'Etat du président Trump.

Et l'exécutif britannique a annoncé lundi que Londres et Washington allaient signer un accord pour accélérer les délais d'autorisation et de validation des projets nucléaires entre les deux pays.

Depuis le début de la guerre en Ukraine, Londres redouble d'efforts pour se dégager des hydrocarbures et a fait du nucléaire l'une de ses priorités.

Le partenariat avec Washington, baptisé "Atlantic Partnership for Advanced Nuclear Energy", doit lui aussi être formellement signé lors de la visite d'État de Donald Trump.

 


La note française menacée de passer en catégorie inférieure dès vendredi

La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne. (AFP)
La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne. (AFP)
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  • La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne
  • Les marchés donnent déjà à la France une "notation implicite" bien plus basse que sa note actuelle de AA-, estime M. Morlet-Lavidalie

PARIS: Fitch sera-t-elle vendredi la première agence de notation à faire passer la note souveraine française en catégorie inférieure? Les économistes, qui le pensaient il y a quelques jours, discernent des raisons d'en douter, mais ce ne pourrait être que partie remise.

Fitch ouvre le bal des revues d'automne des agences de notation. Toutes, au vu de l'état des finances publiques françaises et de la crise politique persistante depuis la dissolution, classent la France AA- ou équivalent (qualité de dette "haute ou bonne"), avec, pour certaines comme Fitch, une "perspective négative".

Ce qui préfigure une dégradation: en ce cas, la France basculerait en catégorie A (qualité "moyenne supérieure"), et devrait verser à ceux qui investissent dans sa dette une prime de risque supérieure, accroissant d'autant les remboursements de cette dette.

Pour Eric Dor, directeur des études économiques à l'IESEG School of Management, une dégradation serait "logique". D'abord parce que la situation politique n'aide pas à mettre en œuvre "un plan crédible d'assainissement budgétaire", comme Fitch l'exigeait en mars.

Mais aussi pour effacer "une incohérence" : 17 pays européens sont moins bien notés que la France alors qu'ils ont - à très peu d'exceptions près - des ratios de finances publiques meilleurs que les 5,8% du PIB de déficit public et 113% du PIB de dette publique enregistrés en France en 2024.

Coup d'envoi 

Depuis mardi, la nomination rapide à Matignon de Sébastien Lecornu pour succéder à François Bayrou, tombé la veille lors du vote de confiance, ravive l'espoir d'un budget 2026 présenté en temps et heure.

Lucile Bembaron, économiste chez Asterès, juge ainsi "plausible" que Fitch "attende davantage de visibilité politique" pour agir.

D'autant, remarque Hadrien Camatte, économiste France chez Natixis, que les finances publiques n'ont pas enregistré cette année de nouveau dérapage inattendu, et que "la croissance résiste".

L'Insee a même annoncé jeudi qu'en dépit du "manque de confiance" généralisé, celle-ci pourrait dépasser la prévision du gouvernement sortant - 0,7% - pour atteindre 0,8% cette année.

Anthony Morlet-Lavidalie, responsable France à l'institut Rexecode, observe aussi que Fitch, la plus petite des trois principales agences internationales de notation, "donne rarement le coup d'envoi" des dégradations.

Mais il estime "très probable" que la principale agence, S&P Global, abaissera le pouce lors de sa propre revue, le 28 novembre.

Selon ses calculs, la France ne sera en effet pas en mesure de réduire à moins de 5% son déficit public l'an prochain, contre les 4,6% qu'espérait François Bayrou.

Les économistes affirment cependant qu'une dégradation ne troublerait pas les marchés, "qui l'ont déjà intégrée", relève Maxime Darmet, économiste senior chez Allianz Trade.

Syndrome 

La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne.

Les marchés donnent déjà à la France une "notation implicite" bien plus basse que sa note actuelle de AA-, estime M. Morlet-Lavidalie.

Il craint des taux qui resteraient "durablement très élevés", provoquant "un étranglement progressif", avec des intérêts à rembourser captant "une part significative de la dépense publique, alors qu'on a des besoins considérables sur d'autres postes".

L'économiste décrit une France en proie au "syndrome du mauvais élève".

"Lorsqu'on avait 20/20", explique-t-il - la France était jusqu'à 2012 notée AAA, note maximale qu'a toujours l'Allemagne - "on faisait tout pour s'y maintenir. Maintenant on dit que 17/20 (AA-) ça reste une très bonne note. Bientôt ce sera +tant qu'on est au-dessus de la moyenne, c'est pas si mal+. Quand on est la France, en zone euro, on devrait quand même être un peu plus ambitieux que cela!", dit-il à l'AFP.

Pour autant, même abaissée à A+, "la dette française resterait de très bonne qualité", relativise M. Camatte, préférant souligner "la forte épargne des ménages et une position des entreprises qui reste très saine".