BEYROUTH: L'armée israélienne a repris ses frappes de drones sur des cibles dans les zones frontalières du sud du Liban jeudi.
L'une de ces attaques, qui visait un véhicule à Mays al-Jabal, a tué trois personnes qui ramassaient de la ferraille dans des bâtiments endommagés. Le ministère libanais de la Santé a déclaré que les deux passagers du véhicule étaient des ressortissants syriens. Les médias du Hezbollah ont identifié le conducteur comme étant un citoyen libanais, Izzat Karout.
Moins de deux heures plus tard, une autre attaque de drone dans la même zone a tué un motocycliste, qui serait un ancien secouriste blessé lors d'un précédent raid israélien. La municipalité de Mays al-Jabal a indiqué qu'il s'agissait d'Oussama Bahij Farhat, un volontaire de la défense civile libanaise.
Citant une source de sécurité, la chaîne d'information israélienne Canal 12 a rapporté que la «deuxième attaque a été menée pour cibler un membre du Hezbollah».
Depuis l'entrée en vigueur de l'accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah en novembre, les attaques israéliennes continuent de faire des victimes tous les jours. Plus de 2 000 violations israéliennes de la souveraineté libanaise ont été enregistrées dans le sud du pays, dans la banlieue sud de Beyrouth et dans les zones situées à l'est, le long de la frontière avec la Syrie.
Jeudi encore, une activité intense des avions de reconnaissance israéliens dans l'espace aérien libanais a été observée, en particulier dans le ciel de Beyrouth et de sa banlieue sud.
Une source politique a déclaré à Arab News que cette dernière activité était «la preuve qu'Israël n'a répondu à aucune pression diplomatique visant à mettre fin à ses violations».
L'accord de cessez-le-feu, conclu sous la médiation des États-Unis et de la France, stipule que le Hezbollah doit se retirer des zones frontalières situées au sud du fleuve Litani et démanteler son infrastructure militaire, ce qui permet à l'armée libanaise de renforcer sa présence dans cette région en coordination avec la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul).
Les forces israéliennes, qui ont mené une offensive terrestre dans le sud du Liban en octobre, se sont retirées à la suite de l'accord de paix, mais ont maintenu une présence sur cinq collines qu'elles décrivent comme des sites stratégiques.
Le président libanais Joseph Aoun, qui est rentré à Beyrouth jeudi après une visite officielle aux Émirats arabes unis, a déclaré que «l'armée libanaise contrôle plus de 85% du sud après l'avoir nettoyé, d'un point de vue militaire, dans le cadre de ses engagements à l'égard de l'accord de cessez-le-feu».
Parallèlement, l'ambassade des États-Unis au Liban a déclaré que le général de division Michael Leeney rejoignait le mécanisme de mise en œuvre de la cessation des hostilités, le groupe international créé pour surveiller la mise en œuvre de l'accord de cessez-le-feu, «en tant que haut responsable militaire américain à plein temps à Beyrouth». Sa nomination s'inscrit dans le prolongement des relations étroites entre les forces armées libanaises et l'armée américaine, a ajouté le communiqué. Le général de division Jasper Jeffers continuera à présider le mécanisme tout en remplissant ses autres fonctions en tant que commandant des forces d'opérations spéciales américaines au Levant, dans le Golfe et en Asie centrale, a indiqué l'ambassade.
Lors de leurs rencontres avec M. Leeney, les responsables libanais ont unanimement demandé que des mesures soient prises pour mettre un terme aux «violations continues de l'accord par Israël».
Après une réunion avec le commandant de l'armée libanaise, le général Rodolf Haykal, le député Ghassan Skaff a déclaré à Arab News: «Environ 90% de la zone située au sud du fleuve Litani est désormais débarrassée des installations du Hezbollah, et l'armée a progressivement renforcé son contrôle sur la région.»
«L'armée libanaise compte sur le dialogue concernant la stratégie de défense pour traiter la question des armes du Hezbollah au nord du fleuve Litani, et des travaux sont en cours à ce sujet.»
«Le commandement de l'armée estime que la pression exercée sur Israël est encore insuffisante pour mettre fin à ses violations. Les violations continues d'Israël se produisent avec le soutien des Américains, et Israël ne cherche plus de justifications pour bombarder la banlieue sud de Beyrouth, par exemple.»
Jeanine Hennis-Plasschaert, coordinatrice spéciale des Nations unies pour le Liban, avait déjà lancé un avertissement: «Les habitants des districts de Bint Jbeil et de Tyr ne peuvent toujours pas retourner chez eux en raison de la destruction massive des infrastructures et des biens causée par la récente guerre.»
«La situation humanitaire dans le sud du Liban est extrêmement préoccupante et il est urgent de rétablir les services de base.»
«Les solutions temporaires ne suffisent plus face à l'aggravation de la crise humanitaire, et l'État libanais et la communauté internationale doivent agir rapidement pour reconstruire et fournir les éléments essentiels à une vie digne aux personnes déplacées et aux citoyens affectés.»
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com