En cas de désaccord avec la politique du gouvernement britannique à l'égard de Gaza, les fonctionnaires sont invités à démissionner

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Publié le Mardi 10 juin 2025

En cas de désaccord avec la politique du gouvernement britannique à l'égard de Gaza, les fonctionnaires sont invités à démissionner

  • Plus de 300 employés du Foreign Office ont signé une lettre adressée au ministre des affaires étrangères pour lui faire part de leurs inquiétudes.
  • La Grande-Bretagne facilite des "violations potentielles du droit international" en exportant des armes vers Israël

LONDRES : Le personnel du ministère britannique des affaires étrangères, du Commonwealth et du développement a été invité à quitter son emploi s'il n'est pas d'accord avec la politique du gouvernement à l'égard de Gaza.

Plus de 300 fonctionnaires ont signé une lettre envoyée le mois dernier au ministre des affaires étrangères, David Lammy, pour lui faire part de leurs inquiétudes concernant les ventes d'armes britanniques et leur "complicité" dans le "mépris flagrant [...] du droit international" par l'armée israélienne dans l'enclave palestinienne.

Dans une réponse à la lettre, envoyée par les deux plus hauts fonctionnaires du ministère, Nick Dyer et Sir Oliver Robbins, les signataires ont été informés : "(Si) votre désaccord avec un aspect quelconque de la politique ou de l'action du gouvernement est profond, votre ultime recours est de démissionner de la fonction publique. C'est une solution honorable".

Un fonctionnaire qui a signé la plainte initiale a déclaré à la BBC : "(Il y a) de la frustration et un profond sentiment de déception à l'idée que l'espace de contestation soit de plus en plus réduit".

Cette lettre est le quatrième cas où des fonctionnaires contactent de hauts responsables pour leur faire part de leurs inquiétudes quant à la position du Royaume-Uni sur la guerre à Gaza.

Les signataires de cette lettre, envoyée le 16 mai, comprennent des employés d'ambassades étrangères et des employés basés à Londres.

Parmi les sujets abordés figurent les violations potentielles du droit international, le nombre de morts à Gaza et les activités des colons israéliens en Cisjordanie occupée.

"En juillet 2024, le personnel a exprimé son inquiétude quant aux violations du droit humanitaire international par Israël et à la complicité potentielle du gouvernement britannique. Dans l'intervalle, la réalité du mépris d'Israël pour le droit international est devenue plus criante", indique la lettre.

Elle ajoute que les actions d'Israël, notamment son blocus sur l'aide alimentaire entrant à Gaza, ont conduit "de nombreux experts et organisations humanitaires à accuser Israël d'utiliser la famine comme arme de guerre", et que le Royaume-Uni facilite les "violations potentielles du droit international" en continuant d'exporter des armes vers le pays.

La lettre note également que "le gouvernement israélien a explicitement planifié le transfert forcé de la population de Gaza".

Dans leur réponse, M. Dyer et Sir Oliver ont déclaré qu'il "pourrait être utile" de "rappeler" aux signataires que l'OCFD dispose de systèmes permettant de répondre aux préoccupations du personnel en matière de politique, y compris le "recours ultime" que constitue la démission.

Le "marché au cœur de la fonction publique britannique est que nous nous engageons à mettre en œuvre les politiques du gouvernement du jour de tout cœur, dans les limites imposées par la loi et le code de la fonction publique", ont-ils écrit.

Un ancien fonctionnaire du FCDO a déclaré à la BBC que la réponse rhétorique "fournit simplement au gouvernement une prétendue 'dénégation plausible' pour permettre des violations du droit international".

Le fonctionnaire a ajouté, sous couvert d'anonymat, que l'OCFD n'avait pas tiré les leçons du rapport Chilcot de 2016 sur la guerre d'Irak, qui avait suggéré l'existence de "croyances enracinées" au sein de la fonction publique, nécessitant des systèmes pour remettre en question la "pensée de groupe" à l'avenir.

L'OCFD a déclaré dans un communiqué : "Il existe des systèmes en place qui permettent (au personnel) de faire part de leurs préoccupations s'ils en ont.

Un porte-parole a ajouté : "Depuis le premier jour, ce gouvernement applique rigoureusement le droit international en ce qui concerne la guerre à Gaza.

"L'un des premiers actes de notre gouvernement a été de suspendre les licences d'exportation susceptibles d'être utilisées par les forces de défense israéliennes à Gaza.

"Nous avons suspendu les exportations directes de pièces de F-35 destinées à Israël, et nous n'exportons catégoriquement aucune bombe ou munition susceptible d'être utilisée à Gaza.

Le gouvernement britannique a déjà déclaré qu'il estimait qu'Israël "risquait" d'enfreindre le droit international et humanitaire à Gaza.

En septembre dernier, 30 licences d'exportation d'armes ont été suspendues par crainte d'un "risque évident" d'utilisation illégale, mais plus de 300 sont toujours en vigueur.

La guerre à Gaza a tué plus de 50 000 Palestiniens et en a déplacé des millions d'autres qui n'ont pas accès aux ressources de base.

L'année dernière, la Cour pénale internationale a émis des mandats d'arrêt à l'encontre du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et de l'ancien ministre de la défense Yoav Gallant. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Tesla va construire en Chine une usine de stockage d'électricité

Une photo montre une voiture électrique connectée à une borne de recharge Tesla V4 (Tesla Supercharger) à Chasse-sur-Rhône, dans le centre de la France, le 6 juin 2025. (AFP)
Une photo montre une voiture électrique connectée à une borne de recharge Tesla V4 (Tesla Supercharger) à Chasse-sur-Rhône, dans le centre de la France, le 6 juin 2025. (AFP)
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  • Le groupe américain Tesla a annoncé vendredi la signature en Chine d'un contrat pour construire sa première usine à grande échelle de stockage destinée au réseau électrique chinois

NEW YORK: Le groupe américain Tesla, spécialiste des véhicules électriques et qui fabrique également des batteries et des panneaux solaires, a annoncé vendredi la signature en Chine d'un contrat pour construire sa première usine à grande échelle de stockage destinée au réseau électrique chinois.

"Tesla a officiellement signé son premier projet d'usine électrique de stockage d'énergie pour le réseau en Chine continentale", a indiqué le groupe sur son compte sur le réseau social chinois Weibo.

Il a précisé que cette installation, qui devrait être "la plus grande" de ce type en Chine, allait "permettre d'ajuster les ressources du réseau électrique et de résoudre efficacement les pressions liées à la fourniture d'électricité en milieu urbain".

Selon le média financier chinois Yicai, le montant du contrat signé par Tesla Shanghai, les autorités de cette grande ville de l'Est de la Chine et la société China Kangfu International Leasing, prévoit des investissements de quatre milliards de yuans, soit un peu moins de 560 millions de dollars.

Tesla a installé une chaîne d'assemblage de véhicules à Shanghai, qui a également produit plus de 100 Megapacks au premier trimestre 2025 destinés à l'exportation, en particulier vers l'Europe.

Un Megapack est une batterie géante qui peut stocker plus de 3,9 mégawattheures (MWh) d'électricité, soit l'équivalent de la consommation de 3.600 foyers en moyenne pendant une heure, selon le site internet de Tesla.

Le groupe précise que ces blocs, ressemblant à des conteneurs blancs, peuvent être connectés les uns aux autres à l'infini tout en disposant chacun de leur propre dispositif de connectivité.

A ce stade, le groupe américain indique en avoir installé pour l'équivalent de plus de 10 gigawattheures (GWh), notamment dans plusieurs Etats américains comme le Texas (81 unités) et l'Alaska (37 unités) ainsi qu'en Australie (212 unités).

La signature de ce contrat intervient au moment où les relations sont tendues entre Washington et Pékin, sur fond de guerre commerciale initiée par le président américain Donald Trump.

Or le patron de Tesla, le milliardaire Elon Musk, a été un proche conseiller de M. Trump pendant sa campagne pour la Maison Blanche et dirigeait jusqu'à peu la commission à l'efficacité gouvernementale (Doge) ayant pour mission de réduire drastiquement les dépenses fédérales.


Guerre Iran-Israël: les derniers développements

Des traînées de roquettes sont visibles dans le ciel au-dessus de la ville côtière israélienne de Netanya au milieu d'un nouveau barrage d'attaques de missiles iraniens le 21 juin 2025. (AFP)
Des traînées de roquettes sont visibles dans le ciel au-dessus de la ville côtière israélienne de Netanya au milieu d'un nouveau barrage d'attaques de missiles iraniens le 21 juin 2025. (AFP)
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  • Les derniers développements samedi, au neuvième jour de la guerre entre l'Iran et Israël, marqué par une affirmation israélienne selon laquelle le programme militaire nucléaire iranien aurait été retardé d'au moins deux ans

Jérusalem: Voici les derniers développements samedi, au neuvième jour de la guerre entre l'Iran et Israël, marqué par une affirmation israélienne selon laquelle le programme militaire nucléaire iranien aurait été retardé d'au moins deux ans.

- "Deux ou trois ans" de retard pour une éventuelle bombe iranienne -

Israël estime avoir "déjà retardé d'au moins deux ou trois ans la possibilité" pour l'Iran de disposer de la bombe atomique, a déclaré le ministre des Affaires étrangères israélien Gideon Saar dans un entretien au journal allemand Bild publié samedi, jugeant le résultat de l'offensive israélienne "très significatif".

- "Campagne prolongée" -

Israël doit se préparer à une "campagne prolongée" contre l'Iran, a déclaré le chef d'état-major de l'armée israélienne Eyal Zamir dans un message vidéo adressé aux "citoyens d'Israël", appelant la population à se préparer à "des jours difficiles".

- Négocier "sans attendre" -

L'Allemagne, la France et la Grande-Bretagne ont exhorté l'Iran à négocier "sans attendre l'arrêt des frappes" israéliennes, après une rencontre à Genève avec le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi.

Ils ont appelé Téhéran "poursuivre les discussions avec les Etats-Unis" sur son programme nucléaire.

- "Deux semaines" -

Le président américain Donald Trump, qui s'était donné jeudi "deux semaines" pour décider d'une éventuelle participation militaire des Etats-Unis aux frappes contre l'Iran, a affirmé vendredi que cette date butoir était un "maximum" et qu'il pourrait prendre sa décision avant. "L'Iran ne veut pas parler à l'Europe. Ils veulent nous parler à nous. L'Europe ne va pas pouvoir aider sur ce sujet", a-t-il déclaré.

- Pas de diplomatie avant l'arrêt de "l'agression" -

M. Araghchi a affirmé, lui, que son pays était prêt à "envisager" un retour à la diplomatie avec les Etats-Unis "une fois l'agression" israélienne "stoppée".

"Nous sommes favorables à la poursuite des discussions avec l'E3 (Allemagne, France, Royaume-Uni Ndlr) et l'Union européenne", a-t-il néanmoins dit.

- Iran: 657 morts selon une ONG -

Au moins 657 civils et militaires ont été tués et plus de 2.000 blessés en Iran par les frappes israéliennes depuis le 13 juin, selon l'organisation Human Rights Activists News Agency (HRANA) basée aux Etats-Unis.

- Explosions à Téhéran -

Plusieurs explosions ont été entendues vendredi soir à Téhéran. Les défenses anti-aériennes ont été activées selon un média iranien.

L'armée israélienne a annoncé plus tôt avoir visé des lanceurs de missiles dans le sud-ouest de l'Iran, et frappé des cibles à Téhéran, Ispahan (centre) et dans l'ouest du pays.

- Inspections "incontestables" -

Le chef de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, a assuré que son organisation pouvait "garantir", par un système d'inspections "incontestables", que l'Iran ne pourrait pas développer l'arme nucléaire.

"Une solution diplomatique est possible si la volonté politique est là. Des éléments d'un accord ont été discutés", a-t-il dit.

- 19 blessés à Haïfa -

L'hôpital Rambam de Haïfa a annoncé avoir pris en charge 19 blessés, dont un dans un état grave, après des tirs de missiles iraniens sur cette ville du nord d'Israël.

- Un 3e porte-avions américain vers le Moyen-Orient -

L'USS Gerald Ford, le dernier-né des porte-avions américains, va prendre la semaine prochaine la route de l'Europe, a annoncé un responsable de la Marine, qui place ainsi un troisième porte-avions à proximité du Moyen-Orient.


Guerre Iran-Israël: Paris, Berlin et Londres vont faire «une offre de négociation complète» aux Iraniens

Paris, Berlin et Londres vont faire vendredi à Genève "une offre de négociation complète" aux Iraniens incluant le nucléaire, les activités balistiques et le financement des groupes terroristes dans la région, a déclaré Emmanuel Macron. (AFP)
Paris, Berlin et Londres vont faire vendredi à Genève "une offre de négociation complète" aux Iraniens incluant le nucléaire, les activités balistiques et le financement des groupes terroristes dans la région, a déclaré Emmanuel Macron. (AFP)
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  • "Il faut absolument prioriser le retour à la négociation de fond qui inclut le nucléaire pour aller vers le zéro enrichissement, le balistique pour limiter les activités, les capacités iraniennes"
  • Le chef de la diplomatie iranienne Abbas Araghchi doit rencontrer dans la journée à Genève ses homologues britannique, David Lammy, français Jean-Noël Barrot et allemand Johann Wadephul, ainsi que la cheffe de la diplomatie de l'Union européenne

LE BOURGET: Paris, Berlin et Londres vont faire vendredi à Genève "une offre de négociation complète" aux Iraniens incluant le nucléaire, les activités balistiques et le financement des groupes terroristes dans la région, a déclaré Emmanuel Macron.

"Il faut absolument prioriser le retour à la négociation de fond qui inclut le nucléaire pour aller vers le zéro enrichissement, le balistique pour limiter les activités, les capacités iraniennes et le financement de tous les groupes terroristes de déstabilisation de la région", a insisté le président français, en marge du salon aéronautique du Bourget.

Le chef de la diplomatie iranienne Abbas Araghchi doit rencontrer dans la journée à Genève ses homologues britannique, David Lammy, français Jean-Noël Barrot et allemand Johann Wadephul, ainsi que la cheffe de la diplomatie de l'Union européenne Kaja Kallas.

Les Européens doivent se coordonner lors d'un déjeuner, avant la rencontre prévue vers 15H00 locales (13H00 GMT).

Le nucléaire iranien "est une menace et il ne faut aucun laxisme en la matière" mais "personne ne peut sérieusement penser que cette menace, on y répond avec les opérations en cours uniquement", a jugé Emmanuel Macron.

"Il y a des centrales qui sont extrêmement protégées" et "nul ne sait aujourd'hui totalement dire où est l'uranium enrichi à 60% (...). Donc c'est un programme dont il faut reprendre le contrôle aussi par l'expertise technique et la négociation", a-t-il argumenté.

Selon une source diplomatique, cette solution complète consiste par exemple à "définir un cadre de vérification poussée des installations nucléaires iraniennes (...) On pourrait imaginer que l’AIEA (Agence internationale de l'Energie atomique) puisse entrer partout pour des inspections sans préavis".

"Ce serait un modèle d'inspections qui ressemblerait à quelque chose qu’on avait mis en place sur le nucléaire en Irak après 1991 et la guerre du Golfe qui avait vu la défaite de Saddam Hussein", a-t-on ajouté.

Emmanuel Macron a appelé aussi Israël à cesser ses frappes sur "les infrastructures civiles" iraniennes. "Rien ne justifie des frappes sur les infrastructures énergétiques et les populations civiles", a-t-il répété.

Le chef de l'Etat n'entend pas "oublier non plus la situation à Gaza qui exige aujourd'hui, pour des raisons humanitaires mais sécuritaires également, un cessez le feu le plus rapide, une reprise de l'aide humanitaire et une reprise du travail politique".

Affirmant que l'Iran était sur le point de se doter de la bombe atomique, Israël a lancé le 13 juin une attaque aérienne massive contre la République islamique, qui a déclenché la riposte iranienne. Depuis, les frappes israéliennes sur l'Iran et les tirs de missiles iraniens contre le territoire israélien se succèdent.

Jeudi, le président américain Donald Trump avait évoqué une possibilité "substantielle" de négociations avec l'Iran et déclaré qu'il déciderait "au cours des deux prochaines semaines" d'une intervention de son pays aux côtés d'Israël.