BRUXELLES : Le parquet fédéral belge a annoncé lundi que deux Israéliens avaient été entendus par la police belge dans le cadre d'une plainte déposée par des ONG concernant de possibles crimes de guerre commis dans la bande de Gaza.
Les deux suspects, dont l'identité n'a pas été révélée, ont été relâchés après leur audition, a ajouté la même source.
Le parquet fédéral examine actuellement deux plaintes « relatives à des violations graves du droit international commises dans la bande de Gaza », visant deux soldats israéliens présumés qui se trouvaient en Belgique ce week-end pour assister au festival de musique électro Tomorrowland.
Ces plaintes émanent de l'organisation belge pro-palestinienne HRF (Hind Rajab Foundation), en collaboration avec le GLAN (Global Action Legal Network), un réseau international de juristes spécialisés dans les violations des droits humains.
Les deux organisations affirment avoir identifié ces deux Israéliens dans un petit groupe d'hommes brandissant un drapeau de la « brigade Givati », une unité de l'armée israélienne en première ligne de la guerre à Gaza, devant la scène de Tomorrowland, près d'Anvers, vendredi.
Selon un communiqué diffusé ce week-end par HRF, ils sont accusés d'avoir commis des « attaques aveugles contre des zones civiles, des habitations et des hôpitaux ; d'avoir eu recours à la torture et aux boucliers humains ; d'avoir procédé à des détentions arbitraires massives et à des déplacements forcés de civils ».
Cette ONG belge les accuse ainsi d'être « directement impliqués dans certains des crimes les plus odieux commis pendant la campagne militaire israélienne ».
Même si les suspects ne sont pas Belges et que les faits ont été commis à l'étranger, la justice belge pourrait faire valoir la compétence universelle de ses tribunaux sur ces questions de violations du droit international (crimes contre l'humanité, crimes de guerre, génocide) pour les poursuivre.
Lundi, le parquet fédéral a indiqué qu'« après un premier examen de ces plaintes, il a estimé qu’il pourrait disposer d’une compétence » sur la base d'une nouvelle disposition du code de procédure pénale en vigueur depuis avril 2024 : l'article 14/10.
« Cet article attribue une compétence extraterritoriale aux juridictions belges pour connaître des infractions commises hors de notre territoire et visées notamment par une règle de droit international conventionnel, en l'espèce les Conventions de Genève du 12 août 1949 relatives aux crimes de guerre et la Convention des Nations unies contre la torture du 10 décembre 1984 », est-il détaillé.