Frappes meurtrières sur Gaza : Israël étend ses opérations

Une charrette à cheval transportant des blessés et les corps de victimes décédées arrive au complexe médical Nasser à Khan Yunis, dans le sud de la bande de Gaza, le 20 juillet 2025. (Photo par AFP)
Une charrette à cheval transportant des blessés et les corps de victimes décédées arrive au complexe médical Nasser à Khan Yunis, dans le sud de la bande de Gaza, le 20 juillet 2025. (Photo par AFP)
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Publié le Mardi 22 juillet 2025

Frappes meurtrières sur Gaza : Israël étend ses opérations

  • Des frappes israéliennes meurtrières ont visé mardi la bande de Gaza, où Israël étend ses opérations militaires contre le Hamas, malgré les appels internationaux à mettre fin à la guerre et aux souffrances de la population.
  • Faute de pouvoir utiliser leur voiture à cause des pénuries de carburant, des habitants transportaient les blessés à pied. "

DEIR AL- BALLAH, TERRITOIRES PALESTINIENS : Des frappes israéliennes meurtrières ont visé mardi la bande de Gaza, où Israël étend ses opérations militaires contre le Hamas, malgré les appels internationaux à mettre fin à la guerre et aux souffrances de la population.

Lundi, l'Organisation mondiale de la santé a dénoncé des attaques israéliennes contre plusieurs de ses locaux dans le centre de Gaza. Israël a annoncé étendre ses opérations autour de Deir el-Balah, y compris dans une zone où il n'était jamais allé en plus de 21 mois de guerre.

Après un appel lancé lundi par 25 pays en faveur d'une fin « immédiate » de la guerre, la France a réclamé mardi que la presse internationale « puisse accéder à Gaza pour montrer » ce qui se passe dans ce territoire assiégé, où plus de deux millions de Palestiniens sont en danger de famine.

Mardi, la Défense civile a annoncé que des frappes israéliennes avaient fait 15 morts, dont 13 dans le camp d'Al-Shati, dans le nord de la bande de Gaza, qui abrite des milliers de déplacés.

Raed Bakr, père de trois enfants âgé de 30 ans, a décrit « une explosion massive » qui a soufflé leur tente pendant la nuit.

« J'ai cru être dans un cauchemar. Du feu, de la poussière, de la fumée, des morceaux de corps projetés en l'air, des débris partout. Les enfants criaient », a témoigné à l'AFP Bakr, dont la femme a été tuée l'année dernière.

Faute de pouvoir utiliser leur voiture à cause des pénuries de carburant, des habitants transportaient les blessés à pied. « Il n'y avait ni voiture ni même de charrettes à ânes », a-t-il ajouté. 

Lundi, après un appel israélien à évacuer le secteur de Deir el-Balah, un peu plus au sud, des familles entières avaient pris la route, transportant leurs affaires à bout de bras ou sur des charrettes tirées par des ânes.

Selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA), entre 50 000 et 80 000 personnes se trouvaient alors dans la zone, et près de 88 % du territoire de Gaza sont désormais soumis à un ordre d'évacuation israélien ou inclus dans une zone militarisée par Israël.

Mardi, le patriarche latin de Jérusalem, Pierbattista Pizzaballa, a affirmé que la situation humanitaire à Gaza était « moralement inacceptable ».

- « Nuit de terreur » -

Muhannad Thabet, âgé de 33 ans, a décrit « une nuit de terreur » dans ce camp, avec « des frappes aériennes et des explosions ininterrompues ».

Il raconte avoir transporté un enfant de six ans à l'hôpital Chifa, débordé par le nombre de blessés.

Lundi soir, le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a annoncé que des soldats israéliens étaient entrés dans la résidence du personnel de l'agence onusienne dans le secteur de Deir el-Balah.

Ces militaires ont forcé « des femmes et des enfants à évacuer les lieux à pied, tandis que le personnel masculin et des membres de leur famille ont été menottés, déshabillés, interrogés sur place et contrôlés sous la menace d'une arme », a déclaré M. Tedros, qui a également dénoncé l'attaque du principal entrepôt de l'OMS à Deir el-Balah.

« La souffrance des civils à Gaza a atteint de nouveaux sommets », ont estimé lundi 25 pays, parmi lesquels la France, le Royaume-Uni, le Canada et l'Australie, en dénonçant le refus israélien « de fournir une aide humanitaire essentielle à la population ».

Le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar, a condamné cet appel, soulignant que le soutien du Hamas à ce communiqué prouvait que les signataires faisaient « fausse route ». 

- « Situation effroyable » -

Mardi, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a réclamé l'accès de la presse étrangère au territoire et a dit avoir « l'espoir de pouvoir faire sortir quelques collaborateurs de journalistes dans les prochaines semaines ».

Il était interrogé sur la radio publique France Inter au sujet de plusieurs collaborateurs de l'Agence France-Presse qui se trouvent dans « une situation effroyable », selon la direction de l'agence.

Lundi, l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) a exprimé son inquiétude face à la malnutrition croissante dans la région. « Levez le siège et laissez l'aide humanitaire entrer », a-t-elle imploré.


Liban: le chef de l'Etat demande à l'armée de «s'opposer à toute incursion israélienne»

Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit. (AFP)
Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit. (AFP)
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  • Dans un communiqué, le chef de l'Etat a condamné cette opération et "demandé à l'armée de faire face à toute incursion israélienne (...) pour défendre le territoire libanais et la sécurité des citoyens"
  • Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), "dans une agression grave et sans précédent", une unité israélienne "appuyée par des véhicules a effectué une incursion dans le village de Blida, à plus d'un kilomètre de la frontière"

BERYROUTH: Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit.

Dans un communiqué, le chef de l'Etat a condamné cette opération et "demandé à l'armée de faire face à toute incursion israélienne (...) pour défendre le territoire libanais et la sécurité des citoyens".

Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), "dans une agression grave et sans précédent", une unité israélienne "appuyée par des véhicules a effectué une incursion dans le village de Blida, à plus d'un kilomètre de la frontière".

Cette unité "a investi le bâtiment de la municipalité du village, où dormait Ibrahim Salamé, un employé municipal, qui a été tué par les soldats de l'ennemi", a ajouté l'Ani.

Le ministère de la Santé a confirmé la mort de l'employé municipal.

Des villageois cités par l'Ani ont indiqué que l'incursion avait duré plusieurs heures et que les forces israéliennes s'étaient retirées à l'aube.

Sur X, le Premier ministre libanais Nawaf Salam a dénoncé "une agression flagrante contre les institutions de l'Etat libanais et sa souveraineté".


Liban: incursion israélienne dans un village frontalier, un employé municipal tué

Un employé municipal a été tué jeudi, selon le ministère libanais de la Santé, lors d'une incursion israélienne nocturne dans un village du sud du Liban, confirmée par Israël qui a affirmé agir contre le Hezbollah pro-iranien. (AFP)
Un employé municipal a été tué jeudi, selon le ministère libanais de la Santé, lors d'une incursion israélienne nocturne dans un village du sud du Liban, confirmée par Israël qui a affirmé agir contre le Hezbollah pro-iranien. (AFP)
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  • En vertu d'un cessez-le-feu qui a mis fin en novembre 2024 à la guerre entre le Hezbollah et Israël, ce pays a retiré ses troupes du sud du Liban mais continue d'occuper cinq points sur le territoire libanais, frontalier du nord d'Israël
  • Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), "dans une agression grave et sans précédent", une unité israélienne "appuyée par des véhicules a effectué une incursion dans le village de Blida, à plus d'un kilomètre de la frontière"

BEYROUTH: Un employé municipal a été tué jeudi, selon le ministère libanais de la Santé, lors d'une incursion israélienne nocturne dans un village du sud du Liban, confirmée par Israël qui a affirmé agir contre le Hezbollah pro-iranien.

En vertu d'un cessez-le-feu qui a mis fin en novembre 2024 à la guerre entre le Hezbollah et Israël, ce pays a retiré ses troupes du sud du Liban mais continue d'occuper cinq points sur le territoire libanais, frontalier du nord d'Israël.

Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), "dans une agression grave et sans précédent", une unité israélienne "appuyée par des véhicules a effectué une incursion dans le village de Blida, à plus d'un kilomètre de la frontière".

Cette unité "a investi le bâtiment de la municipalité du village, où dormait Ibrahim Salamé, un employé municipal, qui a été tué par les soldats de l'ennemi", a ajouté l'Ani.

Le ministère de la Santé a confirmé la mort de l'employé municipal.

Des villageois cités par l'Ani ont indiqué que l'incursion avait duré plusieurs heures et que les forces israéliennes s'étaient retirées à l'aube.

Sur X, le Premier ministre libanais Nawaf Salam a dénoncé "une agression flagrante contre les institutions de l'Etat libanais et sa souveraineté".

L'armée israélienne a confirmé avoir mené cette incursion, affirmant qu'elle intervenait dans le cadre de ses "activités visant à détruire une infrastructure terroriste" du Hezbollah.

Elle a ajouté que l'unité avait "repéré un suspect à l'intérieur du bâtiment" de la municipalité et ouvert le feu après avoir identifié "une menace directe" sur les soldats.

L'incident "fait l'objet d'une enquête", selon l'armée.

Dans un autre village frontalier, Adaissé, une unité israélienne a dynamité un bâtiment servant à abriter des cérémonies religieuses, selon l'Ani.

Ces derniers jours, l'aviation israélienne a intensifié ses frappes au Liban, affirmant viser des membres ou des infrastructures du Hezbollah.

Mardi, le porte-parole du Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme, Jeremy Laurence, a indiqué que 111 civils avaient été tués au Liban par les forces israéliennes depuis la fin de la guerre.

Le Hezbollah est sorti très affaibli du conflit et les Etats-Unis exercent une intense pression sur le gouvernement libanais pour qu'il livre ses armes à l'armée nationale, ce qu'il refuse jusqu'à présent.

Le mécanisme de surveillance du cessez-le-feu, qui regroupe outre le Liban et Israël, les Etats-Unis, la France et l'ONU, s'est réuni mercredi dans la localité frontalière de Naqoura, qui abrite le quartier général des forces de l'ONU.

L'émissaire américaine Morgan Ortagus a déclaré au cours de la réunion que "l'armée libanaise doit à présent exécuter entièrement son plan" visant à "placer toutes les armes sous le contrôle de l'Etat d'ici la fin de l'année".


Soudan: l'ONU appelle à mettre un terme au siège d'El-Facher après une tuerie dans une maternité

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  • Le chef des paramilitaires soudanais Mohamed Daglo a reconnu mercredi soir une "catastrophe" dans la ville, assurant: "La guerre nous a été imposée"
  • Antonio Guterres s'est dit "gravement préoccupé par l'escalade militaire récente" à El-Facher, appelant à "mettre un terme immédiatement au siège et aux hostilités"

PORT-SOUDAN: Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a appelé jeudi à mettre un terme à l'"escalade militaire" au Soudan, après le meurtre de plus de 460 personnes dans une maternité à El-Facher, ville clé prise par les forces paramilitaires.

Les informations se multiplient sur des exactions massives depuis que les Forces de soutien rapide (FSR, paramilitaires) ont pris dimanche, après 18 mois de siège, cette dernière grande ville qui échappait à leur contrôle dans la vaste région du Darfour, où "les massacres continuent" selon des images satellite analysées par le Humanitarian Research Lab (HRL) de l'université Yale.

Le chef des paramilitaires soudanais Mohamed Daglo a reconnu mercredi soir une "catastrophe" dans la ville, assurant: "La guerre nous a été imposée".

Antonio Guterres s'est dit "gravement préoccupé par l'escalade militaire récente" à El-Facher, appelant à "mettre un terme immédiatement au siège et aux hostilités".

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) s'est dite "consternée par les informations faisant état du meurtre tragique de plus de 460 patients et accompagnateurs à la maternité saoudienne d'El-Facher". Selon l'institution, cette maternité était le seul hôpital encore partiellement opérationnel dans la ville.

Après la prise d'El-Facher à leurs rivaux, l'armée du général Abdel Fattah al-Burhane, les FSR contrôlent désormais l'ensemble du Darfour, vaste région de l'ouest du Soudan couvrant le tiers du pays.

Les communications satellite restent coupées -sauf pour les FSR qui contrôlent le réseau Starlink-, les accès d'El-Facher restent bloqués malgré les appels à ouvrir des corridors humanitaires. Dans ce contexte, il est extrêmement compliqué de joindre des sources locales indépendantes.

Maîtres du Darfour 

"Plus de 2.000 civils ont été tués au cours de l'invasion de la milice (des FSR) à El-Facher, ciblant les mosquées et les volontaires du Croissant-Rouge", a pour sa part affirmé Mona Nour Al-Daem, chargée de l'aide humanitaire au gouvernement pro-armée.

A El-Facher, le comité de résistance local, qui documente les exactions depuis le début du conflit, a rapporté mercredi soir avoir entendu des tirs dans l'ouest de la ville, "où quelques soldats restants combattent avec (...) ténacité".

Depuis dimanche, plus de 36.000 personnes ont fui les violences, majoritairement vers la périphérie d'El-Facher et vers Tawila, cité située à 70 km plus à l'ouest et qui était déjà la plus importante zone d'accueil du Soudan, selon l'ONU, avec plus de 650.000 déplacés.

De rares images de l'AFP en provenance de Tawila montrent des déplacés portant leurs affaires sur leur dos ou sur leur tête. Certains montent des tentes, d'autres, parfois blessés, sont assis dans des conditions précaires.

Le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme a alerté sur le "risque croissant d'atrocités motivées par des considérations ethniques" en rappelant le passé du Darfour, ensanglanté au début des années 2000 par les massacres et les viols des milices arabes Janjawid, dont sont issues les FSR, contre les tribus locales Massalit, Four ou Zaghawa.

"Unité" 

Les FSR, qui ont installé au Darfour une administration parallèle, contrôlent désormais l'ouest du Soudan et certaines parties du sud, avec leurs alliés. L'armée contrôle le nord, l'est et le centre du troisième plus vaste pays d'Afrique, ravagé par plus de deux ans de guerre.

Des experts craignent une nouvelle partition du Soudan, après l'indépendance du Soudan du Sud en 2011. Mais le chef des FSR a affirmé mercredi que la prise complète du Darfour par ses forces favoriserait "l'unité" du pays.

"La libération d'El-Facher est une opportunité pour l'unité du Soudan et nous disons : l'unité du Soudan par la paix ou par la guerre", a déclaré M. Daglo mercredi.

Les pourparlers menés depuis plusieurs mois par le groupe dit du "Quad", qui réunit les Etats-Unis, l'Egypte, les Emirats arabes Unis et l'Arabie saoudite, sont restés dans l'impasse, selon un responsable proche des négociations.

Leurs propositions de trêve se heurtent, selon lui, "à l'obstructionnisme continu" du pouvoir de M. Burhane, qui a refusé en septembre une proposition prévoyant à la fois son exclusion et celle des FSR de la transition politique post-conflit.