PARIS: Un an après les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, la France continue de récolter les fruits de cet événement mondial.
Si l’été olympique avait quelque peu déçu certains professionnels du tourisme, l’été 2025 marque un tournant plus favorable.
L’Île-de-France, en particulier, affiche une dynamique encourageante : entre janvier et mai, 19,2 millions de visiteurs y ont été recensés, soit une hausse de 1 % par rapport à l’an dernier.
Ce rebond est porté principalement par la clientèle étrangère, en augmentation de 8 %, selon le Comité régional du tourisme Paris Île-de-France.
Les anciens sites olympiques suscitent encore la curiosité : des touristes viennent découvrir les lieux où étaient installés les stades éphémères, et la vasque olympique, désormais située dans le jardin des Tuileries, s’impose comme un symbole fédérateur.
La fréquentation aérienne à Paris devrait augmenter de 18 % en juillet et de 7 % en août. « On ne fantasme pas une explosion de fréquentation grâce aux Jeux, mais l’image de Paris s’est consolidée », affirme l’Office de tourisme de Paris.
La tendance est également positive ailleurs dans l’Hexagone, même si elle reste tributaire de facteurs saisonniers. La météo joue toujours un rôle majeur dans les réservations.
Si les régions du Nord-Ouest ont pâti d’un été 2024 maussade, la Bretagne et la Normandie reprennent des couleurs grâce au beau printemps 2025 et à la canicule de juin. Les campings enregistrent une hausse de 4 % des réservations, et les professionnels anticipent une croissance globale de 2,5 % dans l’hôtellerie de plein air.
Au niveau national, les signaux sont au vert, selon Atout France : les réservations dans l’hôtellerie sont en hausse de 1,5 %, et de 16 % pour les locations de vacances. Juin a été un excellent mois, porté notamment par une clientèle de seniors, attirés par des températures plus clémentes et une moindre affluence.
Contexte économique difficile
Si les Français restent prudents en raison du contexte économique, les étrangers sont bien au rendez-vous.
Les Américains, malgré une parité euro-dollar moins avantageuse, maintiennent leur fréquentation, tandis que les Canadiens, Scandinaves, Australiens et Chinois affichent une croissance de 10 à 15 %.
Au total, les visiteurs internationaux devraient être 4,7 % plus nombreux cet été qu’en 2024.
Mais tous ces efforts ne masquent pas certaines failles persistantes. Un sondage mené auprès de plus de 100 touristes à Paris révèle une légère baisse de satisfaction par rapport à l’été olympique.
Alors que la capitale avait obtenu la note moyenne de 8,18/10 en 2024, elle plafonne à 7,94 en 2025. En cause : la dégradation perçue de la propreté (passée de 7 à 6,5/10) et de la sécurité (de 8,6 à 7,6/10).
Paris est une ville magnifique, mais les touristes ont bien des raisons de se plaindre : certains quartiers sentent l’urine, d’autres pâtissent de la présence de détritus, de crottes de chien ou d’un sentiment d’insécurité accru.
Sans le dispositif policier exceptionnel des JO, les incivilités semblent avoir regagné du terrain.
Les transports, eux aussi, cristallisent les critiques : le métro parisien est jugé vétuste, mal indiqué, et les procédures de billetterie souvent incompréhensibles pour les étrangers.
Enfin, si les serveurs gagnent en amabilité (note moyenne de 7,9 contre 7,2 en 2024), les Parisiens, dans leur ensemble, sont perçus comme moins accueillants, malgré l’importance de l’impact touristique sur le plan économique.
En 2024, 100 millions de visiteurs étrangers
Avec 100 millions de visiteurs étrangers accueillis en 2024, la France reste la première destination touristique mondiale en nombre. Mais en termes de recettes, elle stagne à la quatrième place, derrière l’Espagne (126 milliards d’euros), les États-Unis et le Royaume-Uni.
En 2024, les recettes touristiques françaises s’élevaient à 71 milliards d’euros. Pour corriger ce déséquilibre, le Comité interministériel du tourisme, réuni fin juillet à Angers, a fixé un objectif ambitieux : atteindre 100 milliards d’euros de recettes d’ici 2030.
Cette transformation passe par une diversification et une montée en gamme de l’offre : tourisme durable, œnotourisme, tourisme de savoir-faire, tourisme sportif ou encore tourisme d’affaires.
Des mesures concrètes ont été annoncées, parmi lesquelles une nouvelle régulation des meublés touristiques, une simplification de l’embauche dans le secteur, ainsi que des campagnes de promotion ciblées, notamment vers l’Asie.
Le gouvernement souhaite également renforcer l’attractivité des métiers du tourisme, avec un plan « saisonniers » et une nouvelle édition de la Semaine des Métiers du Tourisme.
La campagne internationale lancée sous le slogan « Jouez les prolongations » vise à capitaliser sur l’héritage des Jeux pour prolonger l’élan positif. Car au-delà des infrastructures rénovées et des chiffres flatteurs, l’enjeu est désormais qualitatif : faire en sorte que chaque visiteur reparte avec une image chaleureuse, fluide et durable de la France.