France: l'homme qui a allumé sa cigarette avec la flamme du Soldat inconnu condamné à 3 mois de prison avec sursis

Une Citroën 2 CV classique passe devant l'Arc de Triomphe lors du défilé de véhicules anciens "Traversée de Paris" à Paris le 20 juillet 2025. (AFP)
Une Citroën 2 CV classique passe devant l'Arc de Triomphe lors du défilé de véhicules anciens "Traversée de Paris" à Paris le 20 juillet 2025. (AFP)
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Publié le Samedi 09 août 2025

France: l'homme qui a allumé sa cigarette avec la flamme du Soldat inconnu condamné à 3 mois de prison avec sursis

  • L'homme qui a allumé sa cigarette avec la flamme du Soldat inconnu lundi sous l'Arc de Triomphe à Paris a été condamné vendredi à trois mois de prison
  • La sépulture du Soldat inconnu est installée sous l'Arc de Triomphe depuis le 11 novembre 1920 à la mémoire des soldats morts pour la France lors de la Première Guerre mondiale

PARIS: L'homme qui a allumé sa cigarette avec la flamme du Soldat inconnu lundi sous l'Arc de Triomphe à Paris a été condamné vendredi à trois mois de prison assortis d'un sursis probatoire de 18 mois.

Hakim H. a été jugé en comparution immédiate devant le tribunal correctionnel de Pari spour violation de sépulture, tombeau, urne ou monument édifié à la mémoire des morts, après son geste de lundi soir qui avait suscité l'indignation.

"Je regrette amèrement, je m'excuse auprès de tous les Français", a déclaré le conducteur d'engins de travaux de 47 ans avant d'éclater en sanglots dans le box des accusés.

L'homme, domicilié en Normandie - dans l'ouest de la France - et dormant sur son lieu de travail à Paris la semaine, a reconnu les faits qui lui étaient reprochés, qualifiant son acte de "bêtise du siècle".

La sépulture du Soldat inconnu est installée sous l'Arc de Triomphe depuis le 11 novembre 1920 à la mémoire des soldats morts pour la France lors de la Première Guerre mondiale. Une flamme éternelle y brûle depuis 1923.

"C'est une victoire", a réagi son avocat, José Lebughe Mangai, qui espérait "une peine proportionnée aux faits", et ce "compte tenu de son passé pénal", a-t-il souligné à propos des 28 mentions au casier judiciaire de son client.

Hakim H., de nationalité marocaine et en situation régulière sur le territoire français, a déclaré lors de l'audience avoir "agi mécaniquement", sous l'influence de médicaments et d'alcool au moment des faits.

Une expertise psychiatrique dans le cadre de l'enquête a révélé "une polytoxicomanie, une addiction à l'alcool, et un TDAH (trouble déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité)". Un trouble de l'humeur bipolaire lui a également été diagnostiqué en 2019, a précisé la présidente de l'audience.

Le tribunal a assorti sa peine d'emprisonnement avec sursis d'une obligation de soins et du paiement d'un euro symbolique au Centre des monuments nationaux, qui s'était porté partie civile.

Une vidéo de la scène avait circulé mardi sur les réseaux sociaux: les images montraient Hakim H. s'accroupissant près de la flamme du Soldat inconnu, sous l'Arc de Triomphe, pour y allumer une cigarette avant de repartir tranquillement, sous le regard de quelques touristes.

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau avait dénoncé sur X un geste "indigne et misérable", qui porte "atteinte à la mémoire de ceux qui sont morts pour la France". L'entourage du ministre avait indiqué à l'AFP son souhait de retirer à Hakim H. son titre de séjour.


Enquête ouverte après des propos menaçants d'un rabbin israélien visant Emmanuel Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le premier ministre arménien au palais présidentiel de l'Élysée avant leur rencontre à Paris, le 14 juillet 2025. La France reconnaîtra officiellement l'État palestinien, a annoncé le président français Emmanuel Macron le 24 juillet 2025. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le premier ministre arménien au palais présidentiel de l'Élysée avant leur rencontre à Paris, le 14 juillet 2025. La France reconnaîtra officiellement l'État palestinien, a annoncé le président français Emmanuel Macron le 24 juillet 2025. (AFP)
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  • Le parquet de Paris a ouvert une enquête pour menaces de mort visant Emmanuel Macron, après une vidéo virulente d’un rabbin israélien dénonçant le projet de reconnaissance de l’État de Palestine
  • Le grand rabbin de France a condamné ces propos « abjects » et précisé que l’auteur, David Daniel Cohen, n’a jamais exercé de fonction rabbinique en France ni été formé par ses institutions

PARIS: Une enquête a été ouverte après les propos menaçants visant le président Emmanuel Macron tenus par un rabbin israélien dans une vidéo diffusée après un signalement notamment du ministre de l'Intérieur, a indiqué vendredi le parquet de Paris.

Le rabbin "a proféré plusieurs menaces abjectes notamment à l'encontre du Président de la République", a écrit sur X Bruno Retailleau, dénonçant "des propos totalement inacceptables".

"J'ai immédiatement saisi la plateforme Pharos afin de bloquer leur diffusion" et "également signalé ces propos à la justice au titre de l'article 40 du code de procédure pénale", a ajouté le ministre.

A la suite des signalements de M. Retailleau et de Pharos, une enquête a été ouverte "concernant des menaces de mort à l'encontre du président de la République", a précisé le parquet, confirmant partiellement une information du Parisien.

L'enquête a été confiée à la brigade criminelle de la police judiciaire parisienne, a-t-on ajouté.

Dans une vidéo diffusée sur YouTube, le rabbin David Daniel Cohen, qui semble vivre en Israël, s'en est pris à Emmanuel Macron, à qui il reproche son projet de reconnaissance de l'Etat de Palestine.

Avec cette reconnaissance, prévue en septembre, le président Macron exprime "son antisémitisme profond" et lance "une déclaration de guerre à Dieu", dit en français le rabbin dans cette vidéo de 37 minutes intitulée "La téfila de Moché Rabbénous - La fin de la France et de l'Iran".

"Ce président français, il faut qu'il le sache, il a tout intérêt à se préparer son cercueil. Dieu va lui montrer ce que ça veut dire vouloir être aussi effronté et vouloir avoir des déclarations contre Dieu", poursuit-il.

Condamnant "avec force les propos abjects et intolérables de Daniel David Cohen", le grand rabbin de France, Haïm Korsia, sur X, a tenu "à préciser qu'il n'a jamais exercé de fonction rabbinique en France, qu'il n'a pas été formé ni n'est diplômé de l'école rabbinique de France".


Aude: météo favorable pour les pompiers qui luttent encore contre le feu

Les pompiers, qui ont réussi à fixer jeudi soir l'incendie géant dans l'Aude, peuvent compter vendredi sur une météo favorable pour poursuivre leur combat contre les flammes qu'ils ne pourront toutefois éteindre totalement que dans quelques jours. (AFP)
Les pompiers, qui ont réussi à fixer jeudi soir l'incendie géant dans l'Aude, peuvent compter vendredi sur une météo favorable pour poursuivre leur combat contre les flammes qu'ils ne pourront toutefois éteindre totalement que dans quelques jours. (AFP)
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  • "Le crachin qui tombe faiblement ce matin est aussi le bienvenu pour (...) progresser du feu fixé vers le feu maîtrisé", en s'attaquant aux reprises et aux "points chauds"
  • Cependant, "le ciel bas", qui rend plus facile le travail des pompiers au sol, est "défavorable pour les moyens aériens", a déclaré de son côté le colonel Christophe Magny, à la tête des opérations

SAINT-LAURENT-DE-LA-CABERISSE: Les pompiers, qui ont réussi à fixer jeudi soir l'incendie géant dans l'Aude, peuvent compter vendredi sur une météo favorable pour poursuivre leur combat contre les flammes qu'ils ne pourront toutefois éteindre totalement que dans quelques jours.

"L'évolution de la météo nous est favorable", a déclaré vendredi matin à la presse le sous-préfet de Narbonne, Rémi Recio, soulignant "un affaiblissement du vent" et une humidité qui remonte, favorisant le travail des pompiers.

"Le crachin qui tombe faiblement ce matin est aussi le bienvenu pour (...) progresser du feu fixé vers le feu maîtrisé", en s'attaquant aux reprises et aux "points chauds", a-t-il encore précisé devant le poste de commandement de Saint-Laurent-de-la-Cabrerisse, à une trentaine de kilomètres de Narbonne.

Cependant, "le ciel bas", qui rend plus facile le travail des pompiers au sol, est "défavorable pour les moyens aériens", a déclaré de son côté le colonel Christophe Magny, à la tête des opérations.

Cet incendie, le plus important depuis au moins 50 ans sur le pourtour méditerranéen français, a parcouru 17.000 hectares de végétation en un peu plus de 48 heures et coûté la vie à une personne.

"La mobilisation des sapeurs pompiers restera intense sur le terrain dans les jours à venir", selon la préfecture qui a interdit l'accès aux massifs forestiers audois jusqu'à dimanche inclus.

Pour elle, "les axes fermés à la circulation restent pour l’essentiel non reconnus et donc potentiellement encore dangereux, notamment du fait de la présence de câbles électriques sur les routes".

Dans ce contexte, "les personnes sinistrées, sauf autorisation des autorités locales sur place, ne peuvent pas encore regagner leur domicile".

Le préfet de l'Aude, Christian Pouget, a précisé que quelque 2.000 personnes évacuées n'avaient pas encore pu rentrer chez elles.

Jeudi, plusieurs centaines d'entre elles ont encore été accueillies dans les salles polyvalentes mises à disposition par les communes.

"Pas éteint avant plusieurs jours"

M. Pouget a également affirmé que l'incendie ne serait pas "déclaré éteint avant plusieurs jours", ajoutant qu'"il y a encore beaucoup de travail".

Près de 2.000 soldats du feu et 600 engins restent ainsi mobilisés.

Jeudi soir, 1.500 foyers étaient encore privés d'électricité, a fait savoir à l'AFP Enedis, pour qui "la priorité immédiate (...) est d'assurer la continuité des services essentiels", comme l'accès à l'eau ou aux réseaux de télécommunications.

"Au plus fort de la crise, 5.000 foyers ont été privés d'électricité", selon la préfecture qui recommande d'annuler tous les évènements publics et privés prévus ce weekend.

Le sinistre géant a aussi détruit ou endommagé 36 habitations et brûlé 54 véhicules.

Parties mardi après-midi de la commune de Ribaute, à une quarantaine de kilomètres de Narbonne et de Carcassonne, les flammes ont parcouru 17.000 hectares de pinède et de garrigue, dont 13.000 brûlés, selon la sécurité civile.

C'est le pire incendie depuis au moins 50 ans sur le pourtour méditerranéen français, selon une base de données gouvernementale répertoriant les feux de forêt depuis 1973.

À Saint-Laurent-de-la-Cabrerisse, une femme de 65 ans a été retrouvée morte mercredi à son domicile dévasté par les flammes. La préfecture a également décompté 18 blessés: deux habitants hospitalisés, dont un grièvement brûlé, et 16 sapeurs-pompiers.

Jeudi soir, le feu a enfin pu être fixé.

C'est le résultat de "la lutte menée depuis le début", se sont félicités les pompiers de l'Aude. "C'était un travail classique mais d'une ampleur extraordinaire", ont-ils précisé à l'AFP.

D'après les premiers éléments de l'enquête, l'incendie a démarré sur le bord d'une route à Ribaute, selon la gendarmerie.

Le parquet de Carcassonne a indiqué à l'AFP ne pas connaître encore son origine.

Par ailleurs, le préfet a évalué "de 800 à 900 hectares" les vignobles perdus.

"Si on n'est pas aidés, on ne se relèvera pas. On perd gros. C'est un désespoir complet. Ça m’écœure, cette vigne, toutes ces années de travail, c'est parti en fumée en une heure", confie à l'AFP Fabien Vergnes, 52 ans, dans sa propriété de 20 hectares à Tournissan, à quelques kilomètres de Saint-Laurent.


Sous pression de l'opinion, le Conseil constitutionnel se prononce sur la loi Duplomb

Sur la loi agricole, la décision de l'institution, attendue à partir de 18H00, sera particulièrement scrutée. Elle enverra un signal tant sur le débat environnemental et sanitaire provoqué par le texte, que sur le droit parlementaire lié aux conditions de son examen. (AFP)
Sur la loi agricole, la décision de l'institution, attendue à partir de 18H00, sera particulièrement scrutée. Elle enverra un signal tant sur le débat environnemental et sanitaire provoqué par le texte, que sur le droit parlementaire lié aux conditions de son examen. (AFP)
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  • Pour les parlementaires de gauche, qui ont saisi les Sages, le texte est contraire à la Charte de l'environnement, à valeur constitutionnelle
  • Notamment son principe de précaution, ainsi que le "droit de vivre dans un environnement équilibré et respectueux de la santé"

PARIS: La loi Duplomb passera-t-elle le crible du Conseil constitutionnel? Les Sages doivent rendre jeudi leurs conclusions très attendues sur la réintroduction sous conditions d'un pesticide interdit, ainsi que sur trois autres textes, notamment la réforme du scrutin municipal à Paris, Lyon et Marseille.

Sur la loi agricole, la décision de l'institution, attendue à partir de 18H00, sera particulièrement scrutée. Elle enverra un signal tant sur le débat environnemental et sanitaire provoqué par le texte, que sur le droit parlementaire lié aux conditions de son examen.

Présentée comme une réponse aux grandes manifestations agricoles de 2024, la loi Duplomb a été l'objet d'un fort mouvement de contestation malgré l'été, poussé par les défenseurs de l'environnement. Une pétition réclamant son abrogation a réuni plus de 2,1 millions de signatures.

En cause notamment: la réintroduction à titre dérogatoire d'un pesticide de la famille des néonicotinoïdes. Nocif pour la biodiversité, mais toujours autorisé ailleurs en Europe, le retour de l'acétamipride est réclamé par certains producteurs de betteraves et de noisettes.

Pour les parlementaires de gauche, qui ont saisi les Sages, le texte est contraire à la Charte de l'environnement, à valeur constitutionnelle. Notamment son principe de précaution, ainsi que le "droit de vivre dans un environnement équilibré et respectueux de la santé".

La gauche condamne également la procédure utilisée à l'Assemblée pour faire adopter le texte. Ses défenseurs l'avaient rejeté d'emblée pour contourner les quelque 3.500 amendements déposés - dont beaucoup par les écologistes et les Insoumis - empêchant leur examen dans l'hémicycle.

Mais difficile, même pour les experts en droit, de deviner quelles interprétations le Conseil constitutionnel, présidé par Richard Ferrand, privilégiera.

La jurisprudence n'est à première vue pas favorable aux requérants. L'institution s'est déjà prononcée par le passé sur l'utilisation au Sénat d'une procédure de rejet équivalente - sans censurer.

"Mais les échanges internes" des membres de l'institution de l'époque "révèlent une gêne constante face à ces manœuvres procédurales", a relevé dans une tribune l'ancien ministre de la Justice Jean-Jacques Urvoas, appelant à protéger le droit d'amendement, affirmé dans la Constitution.

Sur le fond, les Sages avaient aussi validé en 2020 une dérogation à l'utilisation des néonicotinoïdes - mais temporaire, et tout en reconnaissant leurs "incidences sur la biodiversité" et "risques pour la santé humaine".

Dans la loi Duplomb, la dérogation est prévue en cas de "menace grave compromettant la production agricole", mais sans limite de temps - seule une clause de revoyure est prévue après trois ans.

"Débat sociétal"

La FNSEA, puissant syndicat agricole dont est issu le sénateur LR Laurent Duplomb, n'a pas voulu s'exprimer avant la décision.

Pour Véronique Le Floc'h, présidente du deuxième syndicat Coordination rurale, une censure sur l'acétamipride serait hypocrite: "Il aurait fallu que l'Etat donne des vrais moyens pour trouver des alternatives" face aux ravageurs.

Mais pour la Confédération paysanne, troisième syndicat, la loi Duplomb répond "à des intérêts très particuliers d'une filière", et non à la "colère agricole" de 2024 et aux problématiques de revenu des agriculteurs.

De nombreuses sociétés savantes ont appelé le Conseil constitutionnel à censurer la loi, rappelant la "présomption forte de lien entre l'exposition aux pesticides" et "certains cancers" ou autres pathologies.

Les parlementaires requérants visent aussi d'autres mesures du texte, adopté début juillet avec les voix de la coalition gouvernementale et de l'extrême droite. Entre autres: la facilitation des procédures d'autorisation de construction pour certains ouvrages de stockage d'eau.

En cas de validation de la loi jeudi, les regards se tourneront vers Emmanuel Macron, qui aura quinze jours pour la promulguer... ou demander une deuxième délibération au Parlement, comme le pressent les contempteurs de la loi.

Pour Lorine Azoulai, co-présidente du collectif Nourrir rassemblant plusieurs ONG, le combat se poursuivra au-delà: "ces dernières semaines ont montré la nécessité d'un débat sociétal", estime-t-elle.

"PLM" 

Autre texte aux forts enjeux politiques examiné par le Conseil: la réforme dite "PLM". Elle instaure deux scrutins dans les trois plus grandes villes de France: l'un pour élire les conseillers d'arrondissement ou de secteur, l'autre pour ceux du conseil municipal, sur une circonscription unique.

Les Sages ont été saisis par des députés et sénateurs de gauche, ainsi que les sénateurs Les Républicains.

Le PS parisien pointe une réforme conçue pour favoriser la ministre de la Culture Rachida Dati (LR), et augmenter ses chances de ravir la mairie de Paris en 2026.

Les Sages doivent également se prononcer jeudi sur la loi de "refondation" de Mayotte, notamment ses nombreuses mesures migratoires, ainsi que sur l'allongement de la rétention administrative pour certains étrangers.