Israël annonce avoir tué le porte-parole de la branche armée du Hamas

Porte-parole des Brigades Ezzedine al-Qassam depuis 2002, Abou Obeida avait été l'un des chefs du Hamas à annoncer dans une vidéo l'attaque du 7-Octobre. (AFP)
Porte-parole des Brigades Ezzedine al-Qassam depuis 2002, Abou Obeida avait été l'un des chefs du Hamas à annoncer dans une vidéo l'attaque du 7-Octobre. (AFP)
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Publié le Lundi 01 septembre 2025

Israël annonce avoir tué le porte-parole de la branche armée du Hamas

  • "Nous avons désormais peur de la nuit et de dormir dans nos tentes", affirme Iman Rajab, une habitante de Gaza, après des raids israéliens intenses ayant fait au moins 63 morts dimanche selon la Défense civile
  • "Le porte-parole terroriste du Hamas, Abou Obeida, a été éliminé à Gaza et a rejoint les autres (personnes) éliminées de l'axe du mal d'Iran, du Liban et du Yémen au fond de l'enfer", a affirmé le ministre de la Défense israélien, Israël Katz

GAZA: Israël a annoncé dimanche avoir tué le porte-parole de la branche armée du mouvement islamiste Hamas dans la bande de Gaza, à l'heure où son armée poursuit son offensive dans le territoire palestinien affamé et ravagé par la guerre.

"Nous avons désormais peur de la nuit et de dormir dans nos tentes", affirme Iman Rajab, une habitante de Gaza, après des raids israéliens intenses ayant fait au moins 63 morts dimanche selon la Défense civile.

"Le porte-parole terroriste du Hamas, Abou Obeida, a été éliminé à Gaza et a rejoint les autres (personnes) éliminées de l'axe du mal d'Iran, du Liban et du Yémen au fond de l'enfer", a affirmé le ministre de la Défense israélien, Israël Katz, sur son compte X.

L'armée israélienne a également fait état de la mort de "Houdhayfa al-Kahlout, alias Abou Obeida".

Le Hamas, dont l'attaque sans précédent le 7 octobre 2023 contre Israël a déclenché la guerre à Gaza, n'a pas réagi dans l'immédiat à cette annonce.

"Ce n'est pas fini, la plupart des dirigeants du Hamas se trouvent à l'étranger, et nous les atteindrons également", a déclaré le chef d'état-major de l'armée israélienne, Eyal Zamir.

Porte-parole des Brigades Ezzedine al-Qassam depuis 2002, Abou Obeida avait été l'un des chefs du Hamas à annoncer dans une vidéo l'attaque du 7-Octobre.

Depuis le début de la guerre, il a fait des dizaines de discours télévisés et publié des messages audio, ainsi que des communiqués de presse et des tweets sur les réseaux sociaux du mouvement. Il apparaît toujours en uniforme militaire et son visage couvert d'un keffieh.

Une nouvelle vague de bombardements israéliens nocturnes a ciblé plusieurs secteurs de la bande de Gaza, dont la ville éponyme contre laquelle l'armée s'apprête à lancer une offensive d'envergure pour en finir avec le Hamas.

Au lever du jour dimanche, de la fumée s'élevait dans le ciel au-dessus de Gaza-ville, dans le nord du territoire, selon des images de l'AFP. Devant une tente détruite, des couvertures tâchées de sang se mêlent aux décombres.

"Horreur" 

"Nous prions Dieu pour que la guerre cesse car nous sommes fatigués des déplacements, nous avons peur et nous avons faim", affirme à l'AFP Iman Rajab, qui vit dans un camp de déplacés ciblé par une frappe dans le quartier de Maqousi.

"Horreur, peur et destruction. Le feu s'est déclaré dans toutes les tentes, seul Dieu nous a protégés du feu", indique Achraf Abou Amsha, habitant dans une tente plus loin.

Dans la morgue de l'hôpital Al-Chifa de Gaza-ville, des proches pleurent près de corps alignés par terre.

Dimanche, la Défense civile de Gaza a fait état de 63 personnes tuées au cours d'opérations militaires israéliennes dans le territoire palestinien, dont 24 près de sites de distribution d'aide.

Sollicitée par l'AFP, l'armée israélienne a dit qu'elle se renseignait tout en rappelant qu'il lui était très difficile de réunir des informations sans l'horaire et les coordonnées précises des faits rapportés.

Compte tenu des restrictions imposées aux médias à Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans et les informations des différentes parties.

Selon l'ONU, l'immense majorité des habitants ont été déplacés plusieurs fois par la guerre à Gaza, où les quelque deux millions d'habitants sont assiégés par Israël depuis près de 23 mois.

L'ONU a déclaré la famine dans ce petit territoire pauvre, mais Israël dément.

Fuite des habitants 

Samedi, la Croix-Rouge internationale a mis en garde contre une évacuation massive de la population de Gaza-ville, après que l'armée a jugé "inévitable" une telle évacuation en prévision de son offensive.

Des milliers d'habitants ont déjà fui la ville. Selon l'ONU, près d'un million de personnes vivent dans le gouvernorat de Gaza, incluant la ville et ses environs.

Avec l'offensive annoncée sur Gaza-ville, M. Netanyahu et ses alliés d'extrême droite disent vouloir en finir avec le Hamas et ramener les otages toujours retenus à Gaza.

Le Hamas a confirmé dimanche la mort de l'un de ses chefs, Mohammed Sinouar, trois mois après que l’armée israélienne a annoncé l'avoir tué dans une frappe à Khan Younès dans le sud de la bande de Gaza.

Cette attaque a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP à partir de données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 47 restent retenues à Gaza dont 25 ont été déclarées mortes par l'armée israélienne.

La campagne de représailles israéliennes a fait au moins 63.459 morts à Gaza, en majorité des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas.


Israël dit avoir intercepté un missile tiré du Yémen

Le porte-parole militaire des Houthis, Yahya Saree, a indiqué mercredi que les rebelles avaient tiré deux missiles visant des cibles dans la région de Tel-Aviv, dans le cadre de leur "réponse à l'agression israélienne de notre pays". (AFP)
Le porte-parole militaire des Houthis, Yahya Saree, a indiqué mercredi que les rebelles avaient tiré deux missiles visant des cibles dans la région de Tel-Aviv, dans le cadre de leur "réponse à l'agression israélienne de notre pays". (AFP)
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  • "Suite aux sirènes qui ont retenti il y a peu dans plusieurs zones" du pays, "un missile lancé depuis le Yémen a été intercepté", a indiqué l'armée israélienne dans un communiqué
  • Selon cette source, ce tir de missile est le premier à déclencher les sirènes en Israël depuis l'assassinat de Ghaleb al-Rawhi et neuf de ses ministres dans un raid israélien jeudi dans la capitale Sanaa, contrôlée par les rebelles

JERUSALEM: L'armée israélienne a déclaré mercredi avoir intercepté un missile tiré depuis le Yémen, où les rebelles houthis ont juré de venger leur Premier ministre, tué la semaine dernière dans une frappe israélienne à Sanaa.

"Suite aux sirènes qui ont retenti il y a peu dans plusieurs zones" du pays, "un missile lancé depuis le Yémen a été intercepté", a indiqué l'armée israélienne dans un communiqué.

Selon cette source, ce tir de missile est le premier à déclencher les sirènes en Israël depuis l'assassinat de Ghaleb al-Rawhi et neuf de ses ministres dans un raid israélien jeudi dans la capitale Sanaa, contrôlée par les rebelles.

Le porte-parole militaire des Houthis, Yahya Saree, a indiqué mercredi que les rebelles avaient tiré deux missiles visant des cibles dans la région de Tel-Aviv, dans le cadre de leur "réponse à l'agression israélienne de notre pays".

"Nos opérations vont se poursuivre et s'intensifier dans les temps à venir", a-t-il ajouté.

Dans un discours télévisé dimanche, le chef des rebelles Abdelmalek al-Houthi avait assuré que "le ciblage d'Israël par des drones et des missiles" allait continuer et s'intensifier.

Ahmad Ghaleb al-Rahwi est le plus haut responsable politique connu des insurgés à avoir été tué dans des raids israéliens depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza, déclenchée par une attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.

Après le début de cette guerre, les Houthis, affirmant agir en solidarité avec les Palestiniens, ont lancé drones et missiles en direction du territoire israélien, la plupart interceptés, et mené des attaques contre des navires présentés comme liés à Israël au large du Yémen.

En riposte, l'armée israélienne a mené des frappes contre des cibles des Houthis, des alliés de l'Iran, ennemi juré d'Israël.

 


Liban: la Finul dénonce une «grave attaque» de drones israéliens contre des Casques bleus

La Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) a fait état mercredi de l'une des attaques israéliennes "les plus graves" contre son personnel depuis le cessez-le-feu ayant mis fin en novembre à la guerre entre Israël et le Hezbollah libanais. (AFP)
La Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) a fait état mercredi de l'une des attaques israéliennes "les plus graves" contre son personnel depuis le cessez-le-feu ayant mis fin en novembre à la guerre entre Israël et le Hezbollah libanais. (AFP)
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  • Selon la Finul, "une grenade est tombée à moins de 20 mètres et trois autres à environ 100 mètres du personnel et des véhicules de l’ONU"
  • La Finul affirme que "l'armée israélienne avait été informée à l’avance des travaux de dégagement" qu'elle effectuait dans la zone, et ajoute que "les opérations ont été suspendues après l'incident"

BEYROUTH: La Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) a fait état mercredi de l'une des attaques israéliennes "les plus graves" contre son personnel depuis le cessez-le-feu ayant mis fin en novembre à la guerre entre Israël et le Hezbollah libanais.

Israël n'a pas réagi dans l'immédiat à cette déclaration de la Finul.

"Hier matin, des drones de l'armée israélienne ont largué quatre grenades à proximité de Casques bleus de la Finul, qui dégageaient des barrages routiers entravant l’accès à une position de l’ONU proche de la Ligne bleue", la ligne de démarcation fixée par l'ONU entre Israël et le Liban, a déclaré la mission de l'ONU dans un communiqué.

"Il s’agit de l’une des attaques les plus graves contre le personnel et les biens de la Finul" depuis novembre, a-t-elle ajouté, sans faire état de blessés.

Selon la Finul, "une grenade est tombée à moins de 20 mètres et trois autres à environ 100 mètres du personnel et des véhicules de l’ONU".

La Finul affirme que "l'armée israélienne avait été informée à l’avance des travaux de dégagement" qu'elle effectuait dans la zone, et ajoute que "les opérations ont été suspendues après l'incident".

La mission, qui fait tampon entre Israël et le Liban depuis mars 1978, a également dénoncé "une violation grave de la résolution 1701 (qui a servi de base à l'accord de cessez-le-feu, ndlr) ainsi que du droit international".

Le Conseil de sécurité de l'ONU a décidé jeudi de prolonger une dernière fois le mandat de la Finul et, sous pression des Etats-Unis et d'Israël, de programmer son retrait en 2027.

Un cessez-le-feu conclu sous médiation américaine, a mis fin le 27 novembre 2024 à plus d'un an de conflit entre le Hezbollah et Israël, dont deux mois de guerre ouverte, au terme duquel le mouvement libanais est sorti fortement affaibli.

Cet accord prévoit que seules l'armée libanaise et la force de paix de l'ONU soient déployées dans le sud du pays, à la frontière avec Israël, y excluant la présence à la fois du Hezbollah et de l'armée israélienne.

Mais celle-ci continue de maintenir des troupes dans cinq positions frontalières jugées stratégiques dans le sud du Liban et mène régulièrement des frappes principalement contre des sites et des cadres du Hezbollah.


Israël intensifie ses préparatifs en vue d'une offensive sur Gaza-ville

L'armée israélienne se prépare "sur le plan logistique et opérationnel à des opérations de combat étendues et à la mobilisation massive de réservistes", indique un communiqué militaire. (AFP)
L'armée israélienne se prépare "sur le plan logistique et opérationnel à des opérations de combat étendues et à la mobilisation massive de réservistes", indique un communiqué militaire. (AFP)
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  • Un groupe de réservistes a appelé mardi à Tel-Aviv leurs camarades à ne pas répondre à ces appels car "tout acte visant à légitimer la poursuite des hostilités au détriment d'un accord pour les otages (retenus à Gaza, ndlr) est une trahison envers eux"
  • Nombre de ces réservistes quittent leur vie, leur famille et leur travail pour la quatrième ou cinquième fois depuis le début de la guerre, déclenchée le 7 octobre 2023 par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste sur le sol israélien

JERUSALEM: Israël intensifie mardi ses préparatifs militaires en réintégrant dans ses rangs des milliers de réservistes en vue d'une offensive annoncée sur la ville de Gaza après près de deux années de guerre contre le Hamas palestinien.

Un groupe de réservistes a appelé mardi à Tel-Aviv leurs camarades à ne pas répondre à ces appels car "tout acte visant à légitimer la poursuite des hostilités au détriment d'un accord pour les otages (retenus à Gaza, ndlr) est une trahison envers eux et envers le peuple israélien", selon Max Kresch, un de ces réservistes.

Nombre de ces réservistes quittent leur vie, leur famille et leur travail pour la quatrième ou cinquième fois depuis le début de la guerre, déclenchée le 7 octobre 2023 par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste sur le sol israélien.

Dans le territoire palestinien ravagé par le conflit, 85 personnes ont été tuées mardi dans des bombardements israéliens, selon la Défense civile, l'organisation de premiers secours opérant sous l'autorité du Hamas.

"Vers une victoire écrasante" 

Compte tenu des restrictions imposées aux médias à Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante ce bilan.

Malgré une pression croissante, à l'étranger comme en Israël, pour mettre fin à la guerre, le gouvernement israélien a ordonné à l'armée de lancer une offensive sur Gaza-ville, dans le but affiché d'y anéantir le Hamas et de récupérer les personnes enlevées le 7 octobre 2023 et encore retenues à Gaza.

L'armée israélienne se prépare "sur le plan logistique et opérationnel à des opérations de combat étendues et à la mobilisation massive de réservistes", indique un communiqué militaire.

En approuvant fin août les plans militaires pour la conquête de Gaza, le ministre de la Défense Israël Katz avait autorisé la mobilisation d'environ 60.000 réservistes.

"Chers soldats, réguliers et réservistes, tout au long de cette guerre, nous avons pris des décisions très difficiles (...) Mais nous les avons mises en œuvre parce que vous nous avez donnés, à moi et au pays, la force de faire avancer Israël vers une victoire écrasante" contre le Hamas, a dit mardi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu dans une vidéo.

Dans une publication sur X mardi, le porte-parole de l'armée israélienne en arabe, Avichay Adraee, a averti les habitants de Gaza de "l'élargissement des opérations de combat vers la ville de Gaza".

L'armée avait affirmé fin août que l'évacuation de Gaza-ville était "inévitable" en vue de l'offensive.

La majorité des plus de deux millions d'habitants de la bande de Gaza assiégée a déjà été déplacée au moins une fois depuis le début de la guerre.

Khalil al-Madhoun, 37 ans, qui vit dans un appartement partiellement détruit dans l'ouest de Gaza-ville, a expliqué avoir tenté deux fois de se rendre dans le sud, mais sans succès. "Le centre et le sud sont complètement surpeuplés", a-t-il dit à l'AFP par téléphone.

Appel à Trump 

Les Nations unies estiment qu'environ un million de personnes vivent dans la ville de Gaza et ses environs, où une famine a été déclarée.

Mardi, des images tournées par une journaliste de l'AFP à Tel el-Hawa, quartier du sud de Gaza-ville montrent des secouristes du Croissant-Rouge sortir des décombres le corps sans vie d'une petite fille, entièrement recouvert de poussière.

"Nous dormions dans nos maisons et soudain nous nous sommes réveillés au bruit des bombardements (...) et avons trouvé la plupart de nos voisins assassinés et blessés", a déclaré à l'AFP Sanaa al-Dreimli, une voisine.

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Sur les 251 personnes enlevées le 7-Octobre, 47 restent retenues à Gaza dont 25 ont été déclarées mortes par l'armée israélienne.

Des proches d'otages ont imploré mardi le président américain Donald Trump de "conclure un accord" pour ramener leurs proches, dans une conférence de presse à Tel-Aviv.

La campagne de représailles israéliennes a fait au moins 63.633 morts dans la bande de Gaza, en majorité des civils, selon le ministère de la Santé de Gaza, placé sous l'autorité du Hamas. Le ministère, dont les chiffres sont jugés fiables par l'ONU, ne précise pas le nombre de combattants tués.