L'Arabie saoudite appelle à la reconnaissance mondiale de la Palestine et à la fin de l'agression israélienne à Gaza

 Le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, s'exprime lors d'une réunion de haut niveau à l'ONU visant à galvaniser le soutien en faveur d'une solution à deux États pour le conflit israélo-palestinien. (AP)
Le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, s'exprime lors d'une réunion de haut niveau à l'ONU visant à galvaniser le soutien en faveur d'une solution à deux États pour le conflit israélo-palestinien. (AP)
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Publié le Mardi 23 septembre 2025

L'Arabie saoudite appelle à la reconnaissance mondiale de la Palestine et à la fin de l'agression israélienne à Gaza

  • Lors d'un sommet historique de l'ONU coprésidé par le Royaume et la France, le ministre saoudien des Affaires étrangères condamne les "attaques répétées" contre la souveraineté des pays arabes et musulmans
  • Le prince Faisal ben Farhane déclare que les actions d'Israël "menacent la paix et la stabilité régionales et internationales et sapent les efforts de paix dans la région

NEW YORK : L'Arabie saoudite a réaffirmé son soutien à une solution à deux États pour le conflit entre Israéliens et Palestiniens, lors d'une conférence de paix coprésidée par le Royaume et la France à l'Assemblée générale de l'ONU à New York lundi.

Les autorités saoudiennes ont également appelé à la reconnaissance mondiale de l'État de Palestine et à la fin de l'agression israélienne à Gaza et en Cisjordanie.

Prenant la parole au nom du prince héritier Mohammed ben Salmane, le ministre des Affaires étrangères du Royaume, le prince Faisal ben Farhane, a commencé par partager les salutations du roi Salmane, ainsi que les meilleurs vœux du prince héritier pour le succès de la conférence.

Il a également remercié le président français, Emmanuel Macron, pour la déclaration officielle de reconnaissance de l'État de Palestine par la France.

La conférence franco-saoudienne d'une journée s'est déroulée dans un contexte d'escalade de la violence au Moyen-Orient. Le prince Faisal a condamné l'agression continue d'Israël à Gaza, en Cisjordanie et à Al-Quds Al-Sharif (Jérusalem), y compris ce qu'il a décrit comme des "crimes brutaux", ainsi que les "attaques répétées contre la souveraineté des pays arabes et musulmans", citant en particulier la récente frappe israélienne sur Doha.

"Ces actions soulignent l'insistance d'Israël à poursuivre ses pratiques agressives qui menacent la paix et la stabilité régionales et internationales et sapent les efforts de paix dans la région", a-t-il déclaré.

Seule la mise en œuvre d'une solution à deux États peut apporter une paix durable, a-t-il ajouté.

Le prince Faisal a également salué le récent vote de l'Assemblée générale des Nations unies sur la "Déclaration de New York sur le règlement pacifique de la question de Palestine et la mise en œuvre de la solution à deux États", dans laquelle 142 États membres sur 193 ont voté en faveur de la déclaration.

"Cela reflète la volonté de la communauté internationale de rendre justice au peuple palestinien et de consolider ses droits légaux et historiques conformément aux cadres internationaux, aux résolutions pertinentes des Nations unies et à l'initiative de paix arabe", a-t-il ajouté.

Il a déclaré que l'Arabie saoudite était prête à travailler avec la France et d'autres pays en quête de paix pour donner suite aux résultats de la conférence de lundi, contribuer à mettre fin à la guerre à Gaza, cesser les actions unilatérales qui portent atteinte à la souveraineté palestinienne et établir un État palestinien indépendant le long des frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale.

Dans son discours de clôture, le prince Fayçal a remercié les États qui ont déjà reconnu officiellement l'État de Palestine ou qui prévoient de le faire, et il a exhorté les autres à prendre "une mesure historique similaire".

Il a ajouté : "Une telle action aura un impact considérable sur le soutien des efforts visant à mettre en œuvre la solution à deux États, à parvenir à une paix permanente et globale au Moyen-Orient et à trouver une nouvelle réalité qui permettra à la région de jouir de la paix, de la stabilité et de la prospérité".

DISCOURS COMPLET :
Au nom de Dieu, le miséricordieux, le compatissant,

Excellence Monsieur le Président de la République française, Excellence Monsieur le Secrétaire général, Excellence Monsieur le Président de l'Assemblée générale, Mesdames et Messieurs les invités,

que Dieu, la paix et la bénédiction soient avec vous. J'ai l'honneur de prononcer la déclaration du Royaume d'Arabie saoudite en tant que coprésident de cette conférence, au nom de Son Altesse Royale le Prince Mohammed bin Salman bin Abdulaziz Al-Saud, Prince héritier et Premier ministre du Royaume.

J'ai le plaisir de vous transmettre les salutations de Sa Majesté le Roi Salman bin Abdulaziz Al-Saud, Gardien des Deux Saintes Mosquées, ainsi que ses vœux et ceux du prince héritier pour le succès de cette conférence. Nous remercions Son Excellence le Président Macron et Son Excellence Antonio Guterres pour leurs efforts en vue de parvenir à la solution des deux États ; nous le remercions également d'avoir reconnu l'État de Palestine.

Cette conférence est coprésidée par le Royaume d'Arabie saoudite et la France à un moment où les autorités d'occupation israéliennes poursuivent leur agression et leurs crimes brutaux contre nos frères les Palestiniens dans la bande de Gaza et leurs violations en Cisjordanie et à Al-Quds Al-Sharif, ainsi que leurs attaques répétées contre la souveraineté des pays arabes et musulmans, dont la dernière en date est celle contre le Qatar.

Cela souligne l'insistance d'Israël à poursuivre ses pratiques agressives qui menacent la paix et la stabilité régionales et internationales et sapent les efforts de paix dans la région. Cela réaffirme notre conviction profondément ancrée que la mise en œuvre de la solution des deux États est le seul moyen de parvenir à une paix juste et permanente.

La position historique de son Excellence le Président français de reconnaître l'État de Palestine, le fait que de nombreux pays aient adopté cette même position courageuse, et le large soutien à la résolution de l'Assemblée générale d'adopter (la déclaration) la Déclaration de New York sur le règlement pacifique de la question de Palestine et la mise en œuvre de la solution des deux États, qui a reçu 142 voix en sa faveur, reflètent la volonté de la communauté internationale de rendre justice au peuple palestinien et de consolider son droit historique légal, conformément aux cadres internationaux, aux résolutions pertinentes des Nations unies et à l'initiative de paix arabe.

Le Royaume tient à poursuivre son partenariat avec la France et tous les pays qui appellent à la paix pour assurer le suivi de la mise en œuvre des résultats de cette conférence afin de mettre fin à la guerre à Gaza et d'arrêter toutes les mesures unilatérales qui menacent la souveraineté palestinienne, d'œuvrer à la fin du conflit dans la région et d'établir l'État palestinien indépendant sur les frontières de 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale.

En conclusion, nous remercions à nouveau les pays qui ont reconnu ou annoncé leur intention de reconnaître l'État de Palestine ; nous appelons tous les autres pays à prendre une mesure historique similaire qui aura un impact considérable sur le soutien des efforts visant à mettre en œuvre la solution à deux États, à parvenir à une paix permanente et globale au Moyen-Orient et à trouver une nouvelle réalité dans laquelle la région pourra jouir de la paix, de la stabilité et de la prospérité.

Je vous remercie de votre attention.

L'Arabie saoudite et la France ont publié une déclaration après la conférence de paix à l'Assemblée générale des Nations unies.

Le texte de la déclaration commune :
1. Nous, dirigeants de la République française et du Royaume d'Arabie saoudite, coprésidents de la Conférence internationale de haut niveau pour le règlement pacifique de la question de Palestine et la mise en œuvre de la solution des deux États, félicitons les États qui se sont réunis aux Nations unies à New York le 22 septembre 2025, à un moment historiquement critique pour la paix, la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient.

2. La Conférence internationale de haut niveau a abouti à l'adoption de la Déclaration de New York, approuvée par l'Assemblée générale à une majorité exceptionnelle de 142 voix. Cette déclaration ambitieuse réaffirme l'engagement international inébranlable en faveur de la solution des deux États et trace une voie irréversible pour construire un avenir meilleur pour les Palestiniens, les Israéliens et tous les peuples de la région.

3. Alors que nous sommes réunis, la situation à Gaza continue de se détériorer avec l'intensification de l'offensive terrestre israélienne dans la ville de Gaza, et les civils et les otages paient un prix injustifiable en raison de la guerre en cours. La déclaration de New York vise à offrir une alternative de principe, mais réaliste, au cycle de la violence et des guerres sans fin.

4. Il est temps pour la communauté internationale de passer des paroles aux actes. Nous saluons l'important travail accompli par les dix-sept coprésidents des groupes de travail de la conférence pour tracer la voie d'une mise en œuvre rapide de la solution à deux États. Nous appelons tous les États à mettre rapidement en œuvre la déclaration de New York par des mesures tangibles, concrètes et irréversibles. Nous saluons les engagements et les mesures importants déjà pris par les États membres des Nations unies.

5. Nous nous félicitons de la reconnaissance de l'État de Palestine par l'Australie, la Belgique, le Canada, le Luxembourg, Malte, le Portugal, le Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord, le Danemark, Andorre, Monaco et Saint-Marin, ainsi que par la France, confirmée aujourd'hui à l'Assemblée générale des Nations unies. Nous invitons les Etats qui ne l'ont pas encore fait à rejoindre ce mouvement.

6. Mettre fin à la guerre à Gaza et assurer la libération de tous les otages reste notre priorité absolue. Nous appelons à un cessez-le-feu permanent, à la libération de tous les otages, à l'échange de prisonniers, à l'acheminement sans entrave de l'aide humanitaire dans tout Gaza et au retrait total des forces israéliennes de Gaza.

7. Afin de garantir le jour d'après aux Palestiniens et aux Israéliens, nous nous engageons à soutenir le déploiement d'une mission internationale temporaire de stabilisation, à l'invitation de l'Autorité palestinienne, qui sera mandatée par le Conseil de sécurité des Nations unies, conformément à la déclaration de New York. Parallèlement, nous nous engageons à accroître notre soutien à la formation et à l'équipement de la police et des forces de sécurité palestiniennes, en nous appuyant sur les programmes existants, notamment USSC, EUPOLCOPPS et EUBAM Rafah.

8. Nous soulignons qu'il importe d'unifier la bande de Gaza et la Cisjordanie sous l'égide de l'Autorité palestinienne. Nous nous félicitons de la politique de l'Autorité palestinienne intitulée "Un État, un gouvernement, une loi, une arme" et nous nous engageons à continuer de soutenir sa mise en œuvre. Dans le contexte de la fin de la guerre à Gaza, nous réaffirmons que le Hamas doit mettre fin à son règne à Gaza, désarmer et remettre ses armes à l'Autorité palestinienne, avec l'engagement et le soutien de la communauté internationale, conformément à l'objectif d'un État palestinien souverain.

9. Cette conférence et la reconnaissance de la Palestine visent à la réalisation d'un État palestinien souverain, démocratique et économiquement viable, vivant côte à côte avec Israël dans la paix et la sécurité. À cet égard, nous saluons les engagements historiques pris par le président Mahmoud Abbas, notamment en ce qui concerne le règlement pacifique de la question de Palestine, le rejet continu de la violence et du terrorisme, et sa déclaration selon laquelle l'État palestinien n'a pas l'intention d'être un État militarisé et est prêt à travailler sur des accords de sécurité bénéfiques pour toutes les parties, dans le plein respect de sa souveraineté.

10. Nous nous félicitons des réformes déjà engagées par l'Autorité palestinienne, notamment :

L'abrogation du système de paiement des prisonniers, qui est maintenant effective ;

la réforme de l'école et du programme scolaire, sous la supervision de l'UE et avec le soutien de l'Arabie saoudite ;

L'engagement d'organiser des élections générales et présidentielles démocratiques et transparentes dans un délai d'un an après le cessez-le-feu, permettant une compétition démocratique entre les acteurs palestiniens engagés à respecter la plate-forme et les principes de l'OLP.

Nous soutenons le président Abbas dans la mise en œuvre de nouvelles mesures visant à réformer la gouvernance de l'Autorité palestinienne.

11. Nous nous félicitons du lancement de la Coalition d'urgence pour la Palestine, qui vise à mobiliser un soutien budgétaire d'urgence à l'Autorité palestinienne. Nous invitons tous les États et toutes les organisations internationales à se joindre à cet effort. Nous réitérons notre appel au déblocage immédiat par Israël des recettes fiscales palestiniennes retenues et nous nous engageons à réviser le Protocole de Paris sur les relations économiques et à mettre en place un nouveau cadre pour les transferts de recettes d'apurement.

12. nous demandons instamment aux dirigeants israéliens de saisir cette occasion de paix et de s'engager publiquement et clairement en faveur de la solution des deux États, de mettre immédiatement fin à la violence et à l'incitation contre les Palestiniens, d'arrêter toutes les activités de colonisation, d'accaparement de terres et d'annexion dans le territoire palestinien occupé et de mettre un terme à la violence des colons. Dans un premier temps, nous demandons instamment à Israël d'annuler le projet E1 et de renoncer publiquement à tout projet d'annexion. Nous rappelons que toute forme d'annexion est une ligne rouge pour la communauté internationale qui a de graves conséquences et constitue un risque direct pour les accords de paix existants et futurs.

13. à cet égard, nous nous félicitons des mesures concrètes prises par les États membres pour répondre aux mesures unilatérales contre la solution des deux États et aux violations du droit international jusqu'à ce qu'Israël mette fin aux actions qui mettent en péril la solution des deux États, dans le plein respect du droit international.

14. nous réaffirmons que la fin de l'occupation israélienne et l'instauration d'une paix juste et durable entre Israéliens et Palestiniens, sur la base des résolutions pertinentes des Nations unies, constituent le seul moyen de parvenir à une intégration régionale complète, comme le prévoit l'initiative de paix arabe. À cet égard, nous nous félicitons de l'engagement pris d'étudier une architecture de sécurité régionale qui pourrait fournir des garanties de sécurité pour tous, en s'appuyant sur l'expérience de l'ANASE et de l'OSCE, ouvrant ainsi la voie à un Moyen-Orient plus stable. Nous réaffirmons notre soutien à la relance des efforts sur les volets Syrie-Israël et Liban-Israël dans le but de parvenir à une paix globale, juste et durable au Moyen-Orient, conformément au droit international et aux résolutions pertinentes des Nations unies.

15. nous réitérons notre appel à tous les États pour qu'ils se joignent à cette dynamique afin de garantir la paix et la sécurité pour tous au Moyen-Orient, la reconnaissance mutuelle et la pleine intégration régionale.


Un mort dans des frappes israéliennes au Liban (ministère)

Une photographie montre l'épave d'un véhicule visé par une frappe aérienne israélienne sur la route reliant le village frontalier d'Odeisseh, dans le sud du Liban, à Markaba, le 16 décembre 2025. (AFP)
Une photographie montre l'épave d'un véhicule visé par une frappe aérienne israélienne sur la route reliant le village frontalier d'Odeisseh, dans le sud du Liban, à Markaba, le 16 décembre 2025. (AFP)
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  • Des frappes israéliennes dans le sud du Liban ont fait un mort et un blessé, Israël affirmant viser des membres du Hezbollah malgré le cessez-le-feu de novembre 2024
  • Sous pression internationale, le Liban s’est engagé à désarmer le Hezbollah au sud du Litani, mais Israël accuse le mouvement de se réarmer, une accusation relayée par le sénateur américain Lindsey Graham

BEYROUTH: Des frappes israéliennes dans le sud du Liban ont fait un mort et un blessé dimanche, a annoncé le ministère libanais de la Santé, tandis que l'armée israélienne a déclaré avoir visé des membres du Hezbollah.

Israël continue à mener régulièrement des frappes au Liban et affirme viser le mouvement islamiste soutenu par l'Iran, malgré un cessez-le-feu qui a mis fin le 27 novembre 2024 à plus d'un an d'hostilités, en marge de la guerre dans la bande de Gaza.

Israël maintient également des troupes dans cinq positions frontalières du sud du Liban qu'il estime stratégiques.

Selon le ministère libanais de la Santé, deux frappes israéliennes ont touché dimanche un véhicule et une moto dans la ville de Yater, à environ cinq kilomètres de la frontière avec Israël, tuant une personne et en blessant une autre.

L'armée israélienne a déclaré avoir "frappé un terroriste du Hezbollah dans la zone de Yater" et ajouté peu après avoir "frappé un autre terroriste du Hezbollah" dans la même zone.

Dimanche également, l'armée libanaise a annoncé que des soldats avaient découvert et démantelé "un dispositif d'espionnage israélien" à Yaroun, une autre localité proche de la frontière.

Sous forte pression américaine et par crainte d'une intensification des frappes israéliennes, le Liban s'est engagé, comme prévu par l'accord de cessez-le-feu, à désarmer le Hezbollah et à démanteler d'ici la fin de l'année toutes ses structures militaires entre la frontière israélienne et le fleuve Litani, à une trentaine de kilomètres plus au nord.

Israël a mis en doute l'efficacité de l'armée libanaise et accusé le Hezbollah de se réarmer, tandis que le mouvement chiite a rejeté les appels à abandonner ses armes.

En visite en Israël dimanche, le sénateur américain Lindsey Graham a lui aussi accusé le mouvement de se réarmer. "Mon impression est que le Hezbollah essaie de fabriquer davantage d'armes (...) Ce n'est pas un résultat acceptable", a-t-il déclaré dans une vidéo diffusée par le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu.

Plus de 340 personnes ont été tuées par des tirs israéliens au Liban depuis le cessez-le-feu, selon un bilan de l'AFP basé sur les chiffres du ministère libanais de la Santé.


Un sénateur américain réclame une action militaire contre le Hamas et le Hezbollah s'ils ne désarment pas

Le sénateur Lindsey Graham entre dans la salle du Sénat à Washington, DC, le 11 décembre 2025. (AFP)
Le sénateur Lindsey Graham entre dans la salle du Sénat à Washington, DC, le 11 décembre 2025. (AFP)
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  • Le sénateur américain Lindsey Graham appelle au désarmement du Hamas et du Hezbollah, menaçant d’une action militaire s’ils refusent, et conditionne toute paix durable à cette étape
  • Malgré des cessez-le-feu fragiles à Gaza (octobre) et avec le Hezbollah (novembre 2024), les tensions persistent, Israël poursuivant des frappes et les médiateurs poussant vers une phase 2 du plan de paix

Jérusalem: L'influent sénateur américain Lindsey Graham a réclamé dimanche une action militaire contre le Hamas palestinien et le Hezbollah libanais si ces deux mouvements ne démantelaient pas leur arsenal.

Après deux années d'une guerre dévastatrice dans la bande de Gaza, un fragile cessez-le-feu entre Israël et le Hamas est observé depuis octobre dans le territoire palestinien, bien que les deux parties s'accusent mutuellement de le violer.

Une trêve avec le Hezbollah est également entrée en vigueur en novembre 2024, après deux mois d'une guerre ouverte. Mais Israël continue de mener des frappes en territoire libanais, disant cibler le mouvement islamiste.

Concernant ses deux ennemis, alliés de l'Iran, Israël fait du démantèlement de leur arsenal militaire l'une des principales conditions à toute paix durable.

"Il est impératif d'élaborer rapidement un plan, d'impartir un délai au Hamas pour atteindre l'objectif du désarmement", a affirmé le sénateur républicain lors d'une conférence de presse à Tel-Aviv.

Dans le cas contraire, "j'encouragerais le président (Donald) Trump à laisser Israël achever le Hamas", a-t-il dit.

"C'est une guerre longue et brutale, mais il n'y aura pas de succès où que ce soit dans la région, tant que le Hamas n'aura pas été écarté du futur de Gaza et tant qu'il n'aura pas été désarmé", a estimé M. Graham.

Depuis le cessez-le-feu entré en vigueur le 10 octobre à Gaza, les médiateurs appellent à accentuer les efforts pour passer à la prochaine phase d'un plan de paix américain.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

"La phase deux ne pourra pas réussir tant que le Hamas n'aura pas été désarmé", a martelé M. Graham.

- "Grand ami d'Israël" -

Tout en se disant "optimiste" sur la situation au Liban où le gouvernement s'est engagé à désarmer le Hezbollah, M. Graham a brandi la menace d'une "campagne militaire" contre le mouvement.

"Si le Hezbollah refuse d'abandonner son artillerie lourde, à terme nous devrions engager des opérations militaires", a-t-il estimé, allant jusqu'à évoquer, en coopération avec le Liban, une participation des Etats-Unis aux côtés d'Israël.

Plus tôt dimanche, le sénateur a été reçu par le Premier ministre Benjamin Netanyahu, qui a salué en lui "un grand ami d'Israël, un grand ami personnel".

Samedi, les Etats-Unis et les garants du cessez-le-feu --Egypte, Qatar et Turquie-- ont appelé Israël et le Hamas à "respecter leurs obligations" et à "faire preuve de retenue" à Gaza.

Le Hamas appelle de son côté à stopper les "violations" israéliennes du cessez-le-feu.

Vendredi, six personnes, dont deux enfants, ont péri dans un bombardement israélien sur une école servant d'abri à des déplacés, d'après la Défense civile à Gaza, un organisme de secours dépendant du Hamas.


Israël approuve la création de 19 nouvelles colonies en Cisjordanie

Cette photo montre des moutons dans un champ à Kafr al-Labad, avec la colonie israélienne d'Avnei Hefetz en arrière-plan, près de la ville de Tulkarem, en Cisjordanie occupée, le 18 décembre 2025. (FICHIER/AFP)
Cette photo montre des moutons dans un champ à Kafr al-Labad, avec la colonie israélienne d'Avnei Hefetz en arrière-plan, près de la ville de Tulkarem, en Cisjordanie occupée, le 18 décembre 2025. (FICHIER/AFP)
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  • Israël a approuvé l’installation de 19 nouvelles colonies en Cisjordanie, portant à 69 le nombre de colonies validées en trois ans, dans une démarche visant selon le gouvernement à empêcher la création d’un État palestinien
  • Cette décision, critiquée par l’ONU et de nombreux pays, intervient dans un contexte d’intensification de la colonisation et de fortes violences depuis le 7 octobre 2023

JÉRUSALEM: Les autorités israéliennes ont annoncé dimanche avoir approuvé l'installation de 19 colonies en Cisjordanie, une mesure visant selon elles à "bloquer l'établissement d'un Etat palestinien terroriste", dans un contexte d'intensification de la colonisation depuis le 7-octobre.

Cette annonce porte à 69 le nombre total de colonies ayant obtenu un feu vert ces trois dernières années, d'après un communiqué publié par les services du ministre des Finances d'extrême droite Bezalel Smotrich, lui-même colon et partisan d'une annexion de ce territoire occupé par Israël depuis 1967.

Elle intervient quelques jours après un rapport du secrétaire général des Nations unies faisant état d'une croissance record des colonies israéliennes depuis le début du suivi en 2017.

"La proposition du ministre des Finances Bezalel Smotrich et du ministre de la Défense Israël Katz de déclarer et formaliser 19 nouvelles colonies en Judée et Samarie (la Cisjordanie, NDLR) a été approuvée par le cabinet" de sécurité du gouvernement, ont annoncé les services de M. Smotrich.

Selon lui, cette initiative doit permettre d'empêcher l'émergence d'un Etat palestinien.

"Sur le terrain, nous bloquons l'établissement d'un Etat palestinien terroriste. Nous continuerons à développer, construire et à nous implanter sur la terre de notre patrimoine ancestral", est-il écrit dans le communiqué.

Hormis Jérusalem-Est, occupée et annexée par Israël, plus de 500.000 Israéliens vivent aujourd'hui en Cisjordanie dans des colonies que l'ONU juge illégales au regard du droit international, au milieu de quelque trois millions de Palestiniens.

Sur les colonies dévoilées dimanche, cinq sont des avant-postes qui existent déjà depuis plusieurs années, c'est-à-dire des colonies déjà implantées en territoire palestinien, sans avoir obtenu les autorisations nécessaires des autorités israéliennes.

Ces 19 colonies se trouvent dans des zones "hautement stratégiques", ont précisé les services du ministre. Deux d'entre elles, Ganim et Kadim, dans le nord de la Cisjordanie, seront réinstallées après avoir été démantelées il y a deux décennies.

- "Expansion implacable" -

La colonisation s'est poursuivie sous tous les gouvernements israéliens, de gauche comme de droite depuis 1967, et s'est nettement intensifiée sous l'exécutif actuel, en particulier depuis le début de la guerre à Gaza déclenchée le 7 octobre 2023 par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas en Israël.

Dans le rapport de l'ONU consulté mi-décembre par l'AFP, son secrétaire général Antonio Guterres avait "condamné l'expansion implacable de la colonisation israélienne en Cisjordanie occupée, y compris Jérusalem Est, qui continue à alimenter les tensions, empêcher l'accès des Palestiniens à leur terre et menace la viabilité d'un Etat palestinien totalement indépendant, démocratique, continu et souverain".

"Ces développements enracinent encore l'occupation israélienne illégale et viole le droit international et le droit des Palestiniens à l'autodétermination", a-t-il ajouté.

L'avancée de la colonisation s'accompagne en outre d'une augmentation "alarmante" des violences des colons, dénonce-t-il dans le document, évoquant des attaques parfois "en présence ou avec le soutien des forces de sécurité israéliennes".

Depuis le 7-octobre, plus d'un millier de Palestiniens, parmi lesquels des combattants, mais aussi beaucoup de civils, ont été tués en Cisjordanie par des soldats ou des colons israéliens, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données de l'Autorité palestinienne.

Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, au moins 44 Israéliens, parmi lesquels des civils et des soldats, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Les nouveaux projets de colonies dévoilés par Israël provoquent régulièrement un tollé international, Paris y voyant une "menace existentielle" pour un Etat palestinien.

Fin septembre, le président américain Donald Trump, pourtant un soutien indéfectible d'Israël, avait averti qu'il "ne lui permettrait pas d'annexer la Cisjordanie".