«Il n’y a rien là-bas qui ne vous fasse dire: “Waouh!”: Les israéliens ne tarissent pas d’éloges sur Dubaï

Un restaurant, très prisé, a même ouvert au Burj Khalifa, le plus haut bâtiment du monde (Photo, AFP)
Un restaurant, très prisé, a même ouvert au Burj Khalifa, le plus haut bâtiment du monde (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 13 janvier 2021

«Il n’y a rien là-bas qui ne vous fasse dire: “Waouh!”: Les israéliens ne tarissent pas d’éloges sur Dubaï

  • Comme Gil Hoffman, plus de 40 000 Israéliens se sont rendus à Dubaï en décembre, jeunes et moins jeunes, religieux et laïcs, lors de voyages rendus possibles par les accords d’Abraham
  • «Il n’y a rien là-bas qui ne vous fasse dire: “Waouh!”. C’est très impressionnant»

JÉRUSALEM: Au début, Gil Hoffman, juif religieux israélien qui effectue sa première visite dans un pays arabe, hésitait à porter sa kippa – une calotte qui répond à l’exigence orthodoxe de se couvrir la tête – quand il marchait dans les rues de Dubaï. Il pensait qu'il était dans un environnement hostile. 

Originaire des États-Unis, Gil a donc préféré enfiler une casquette de baseball. Mais après avoir été chaleureusement accueilli, et avoir rencontré de nombreux autres Israéliens, il a compris qu’il était dans un environnement «très amical». Il a finalement enlevé sa casquette et mis sa kippa, d’abord au Dubaï Mall, le plus grand centre commercial du monde, puis un peu partout aux Emirats. 

«C’était merveilleux», explique-t-il à propos de sa visite lors d’une conférence d’investissement qu’il couvrait pour le journal Jerusalem Post. «Je ne suis jamais allé en Égypte et en Jordanie parce que je sentais que je ne serais pas le bienvenu là-bas. Ici, c’était tellement accueillant et amical, et j’ai pu percevoir l'impact de la coopération commerciale entre Israéliens et Émiratis.» 

Il est logé au 65e étage du Marriot Marquis, un hôtel qui a transformé certains de ses plats en plats kasher à l’occasion de la conférence. Les lois alimentaires juives pour la nourriture kasher, sont quelque peu similaires aux règles du halal. D’autres hôtels de Dubaï proposent également une cuisine kasher. Un restaurant kasher a même ouvert au Burj Khalifa, le plus haut bâtiment du monde et il est littéralement pris d'assaut. 

Comme Gil Hoffman, plus de 40 000 Israéliens se sont déjà rendus à Dubaï durant le mois de décembre. Pour ceux-là, jeunes et moins jeunes, religieux et laïcs, ce voyage a été rendu possible par la signature des accords d’Abraham entre les Émirats arabes unis (EAU) et Israël. Ces accords ont acté la normalisation complète des relations entre les deux pays. Pour les deux parties, il s’agit d’une avancée majeure vers la paix et la stabilité régionales. 

Vu d'Israël, un vol direct vers le monde arabe ne dure que trois heures et demie. 

Mais l’Autorité palestinienne considère cette normalisation au rythme soutenu, comme une trahison du soutien traditionnel arabe à sa cause et un revers dans la lutte pour mettre fin à l’occupation militaire israélienne vieille de cinquante-trois ans. 

Les Israéliens interrogés pour cet article ont fait l’éloge de l’hospitalité de Dubaï, de la diversité des habitants, de la modernité et de son architecture. Ils ont tous de très bons souvenirs de leurs séjours. Cela augure des relations chaleureuses entre les deux pays et, selon certains Israéliens de retour, pourrait contribuer à une image plus positive des Arabes en Israël, où ils sont méprisés par certains qui les considèrent comme des ennemis.  

Plusieurs personnes interrogées ont exprimé cependant leur inquiétude: la mauvaise conduite de certains jeunes visiteurs israéliens – qui volent des objets dans des hôtels — pourrait donner une mauvaise image d’Israël à Dubaï. Et certains Israéliens de gauche refusent d’adhérer à cette mode touristique. Selon eux, cela crée une diversion et occulte la nécessité de faire la paix avec les Palestiniens.  

Pourtant, ceux qui sont venus sont enthousiasmés par le centre financier des EAU. «Dubaï est une ville très organisée et fonctionnelle», raconte Olga Cohen, 63 ans, ancienne employée du Musée d’art de Tel Aviv. «C’est très différent. Il n’y a rien là-bas qui ne vous fasse dire: “Waouh!”. C’est très impressionnant. Nous sommes allés, entre autres, au marché de l’or. Tout est propre et organisé.» 

Cependant, Olga, comme d’autres visiteurs, a été déçue de ne pas avoir rencontré d’Émiratis pendant son séjour. Les guides et les autres personnes qu’elle a rencontrées étaient invariablement des travailleurs étrangers. 

Lorsqu’Olga Cohen compare son voyage à Dubaï avec une visite en Égypte il y a vingt ans, le premier partenaire de paix d’Israël, elle se rappelle de la population qui avait dans l’ensemble, à l'époque, conservé une attitude hostile. «C’était comme être dans un pays ennemi qui vous déteste», explique-t-elle. Dubaï, en revanche, est «très sympathique». L’Égypte a mené cinq guerres avec Israël avant la visite inattendue d’Anouar al-Sadate à Jérusalem en 1977. Les Émirats arabes unis eux n’ont jamais été en guerre avec Israël, et, avant même les accords d’Abraham, des liens secrets existaient avec l’État juif. 

Yahli Boudon, âgé de 13 ans, s’est rendu à Dubaï avec ses parents et ses deux frères. «C’était amusant et cool», dit-il. «Mais c’est une destination différente de l’Europe, où l’accent est mis sur l’histoire. À Dubaï, il n’y a pratiquement pas d’histoire. Ils ont vraiment commencé à la construire dans les années 1960.» 

Le jeune, originaire de la banlieue de Mevaseret Zion à Jérusalem, raconte qu’il a passé des moments «relaxants et agréables» : il a visité le souk nocturne, fait un voyage en jeep dans le désert et passé beaucoup de temps à la piscine de l’hôtel. «Le service était exceptionnel», ajoute-t-il. 


Les États-Unis affirment bénéficier d'un soutien régional pour la résolution de paix sur Gaza

Des bâtiments détruits par l'armée israélienne  dans le quartier de Shijaiya de la ville de Gaza, lors d'une visite organisée par l'armée pour les journalistes, le 5 novembre 2025. (AP Photo)
Des bâtiments détruits par l'armée israélienne  dans le quartier de Shijaiya de la ville de Gaza, lors d'une visite organisée par l'armée pour les journalistes, le 5 novembre 2025. (AP Photo)
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  • Selon le projet de résolution, la gouvernance de Gaza serait transférée au Hamas et la démilitarisation serait imposée au groupe
  • Une copie du projet de résolution a été distribuée mercredi soir pour examen formel par le Conseil de sécurité

NEW YORK : La mission américaine auprès de l'ONU a déclaré mercredi que des partenaires régionaux clés, notamment l'Arabie saoudite, le Qatar et les Émirats arabes unis, ont apporté leur soutien à son projet de résolution pour Gaza.

Cette évolution est le signe d'une avancée diplomatique au sein du Conseil de sécurité de l'ONU en faveur d'un mandat transitoire de deux ans pour l'enclave déchirée par la guerre et du déploiement d'une force internationale de stabilisation.

Au cours d'une réunion convoquée par l'ambassadeur américain aux Nations unies, Mike Waltz, les dix membres élus et non permanents du Conseil (Algérie, Danemark, Grèce, Guyane, Pakistan, Panama, Corée du Sud, Sierra Leone, Slovénie et Somalie), rejoints par des États régionaux tels que l'Arabie saoudite, l'Égypte, le Qatar, la Turquie et les Émirats arabes unis, ont exprimé leur soutien à l'initiative menée par Washington, a déclaré un porte-parole de la mission américaine.

Le projet de résolution soutient la création d'un organe de gouvernance transitoire, appelé "Conseil de la paix". Le contrôle de la bande de Gaza serait ainsi transféré des mains du Hamas et la démilitarisation serait imposée au groupe.

Le projet de résolution autorise également le déploiement d'une "Force internationale de stabilisation" à Gaza, qui opérerait dans le cadre d'un mandat de deux ans de l'ONU. Elle aurait le pouvoir d'utiliser "toutes les mesures nécessaires" pour protéger les civils, superviser les flux d'aide humanitaire, sécuriser les zones le long des frontières avec Israël et l'Égypte, démilitariser les acteurs non étatiques et former une nouvelle force de police palestinienne.

Une copie du projet de résolution a été distribuée mercredi soir pour examen formel par les 15 membres du Conseil de sécurité.

L'adhésion régionale au projet reflète "l'opportunité historique" de mettre fin à des décennies d'effusion de sang au Moyen-Orient et de transformer Gaza en un territoire plus sûr et plus prospère, a poursuivi le porte-parole, et souligne l'intention des États-Unis de traduire la résolution en résultats plutôt qu'en "discours sans fin".

Le soutien des principaux acteurs régionaux est important car leur participation est largement considérée comme une condition préalable à l'autorisation de toute force multinationale de stabilisation d'opérer à Gaza et d'obtenir une légitimité internationale.

Le porte-parole américain a souligné qu'aucune troupe américaine ne serait déployée à Gaza. En revanche, Washington a engagé des pourparlers avec des États tels que l'Indonésie, les Émirats arabes unis, l'Égypte, le Qatar, la Turquie et l'Azerbaïdjan en vue de fournir des troupes à une force internationale de stabilisation.

Le projet de texte stipulerait qu'une telle force opérerait sous un commandement unifié, comme convenu par le Conseil de paix, l'Égypte et Israël une fois que des accords sur le statut de la mission auront été conclus.

Il décrit également une séquence d'événements au cours desquels la force stabilisera la situation sécuritaire à Gaza, démilitarisera les groupes armés non étatiques, mettra les armes hors service et supervisera la formation et le soutien de la force de police palestinienne nouvellement approuvée.


Turquie: le chef kurde Öcalan veut agir avec «sérieux et responsabilité»

 Le chef emprisonné de la guérilla kurde Abdullah Öcalan appelle à agir avec "sérieux et sens des responsabilités" pour mener le processus de paix en cours avec la Turquie à son terme, dans un message publié mardi par des députés turcs. (AFP)
Le chef emprisonné de la guérilla kurde Abdullah Öcalan appelle à agir avec "sérieux et sens des responsabilités" pour mener le processus de paix en cours avec la Turquie à son terme, dans un message publié mardi par des députés turcs. (AFP)
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  • "Pour passer à une phase positive, il est essentiel que chacun agisse avec sensibilité, sérieux et sens des responsabilités"
  • Abdullah Öcalan, qui a appelé en février son mouvement à se dissoudre, est détenu à l'isolement depuis 1999 sur l'île prison d'Imrali, au large d'Istanbul

ISTANBUL: Le chef emprisonné de la guérilla kurde Abdullah Öcalan appelle à agir avec "sérieux et sens des responsabilités" pour mener le processus de paix en cours avec la Turquie à son terme, dans un message publié mardi par des députés turcs.

"Pour passer à une phase positive, il est essentiel que chacun agisse avec sensibilité, sérieux et sens des responsabilités", écrit le leader historique du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), auquel une délégation du parti prokurde DEM a rendu visite lundi.

Abdullah Öcalan, qui a appelé en février son mouvement à se dissoudre, est détenu à l'isolement depuis 1999 sur l'île prison d'Imrali, au large d'Istanbul.

Le PKK a annoncé le 26 octobre le retrait vers le nord de l'Irak de ses derniers combattants présents en Turquie, complétant ainsi la première phase du processus de paix initié un an auparavant par Ankara.

Lors d'une cérémonie en juillet, une trentaine de combattants en treillis avaient symboliquement brûlé leurs armes.

Le parti prokurde, troisième force au Parlement, a appelé à "passer à la deuxième phase, à savoir les étapes juridiques et politiques".

"Nous nous efforçons de développer une phase positive, et non une phase destructrice et négative", poursuit M. Öcalan. "L'intégration du phénomène kurde dans toutes ses dimensions dans le cadre légal de la République et un processus de transition solide doivent en constituer le fondement", écrit-il.

Une commission parlementaire transpartisane planche depuis août sur une traduction légale et encadrée de cette transition vers la paix.

Elle doit notamment décider du sort d'Abdullah Öcalan et de possibles garanties de sécurité pour ses combattants.

La libération du leader kurde âgé de 76 ans est au cœur des demandes du PKK. Il a été autorisé en septembre à rencontrer ses avocats pour la première fois en six ans.

Selon des analystes, le PKK est affaibli par des décennies de guérilla qui ont fait au moins 50.000 morts, selon un bilan officiel. Et la communauté kurde, qui représente selon des estimations 20% de la population turque sur 86 millions d'habitants, est épuisée par un long conflit.


Un hôpital de Gaza déclare avoir reçu les corps de 15 prisonniers palestiniens

L'hôpital Nasser, dans le sud de la bande de Gaza, a annoncé mercredi avoir reçu les corps de 15 prisonniers palestiniens dans le cadre de l'accord de cessez-le-feu avec Israël. (AFP)
L'hôpital Nasser, dans le sud de la bande de Gaza, a annoncé mercredi avoir reçu les corps de 15 prisonniers palestiniens dans le cadre de l'accord de cessez-le-feu avec Israël. (AFP)
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  • Sur les 28 otages décédés que le Hamas avait accepté de remettre à Israël dans le cadre de l'accord, 21 ont été restitués à ce jour. Israël exige toujours la restitution des sept dernières dépouilles
  • Le mouvement islamiste palestinien a également libéré le 13 octobre les 20 derniers otages vivants retenus dans la bande de Gaza, en échange de la libération de près de 2.000 prisonniers palestiniens

KHAN YOUNES: L'hôpital Nasser, dans le sud de la bande de Gaza, a annoncé mercredi avoir reçu les corps de 15 prisonniers palestiniens dans le cadre de l'accord de cessez-le-feu avec Israël.

"La dixième série de dépouilles de martyrs palestiniens, soit 15 martyrs", est arrivée "dans le cadre de l'échange de dépouilles entre la partie palestinienne et l'occupation israélienne", a déclaré l'hôpital en précisant que 285 dépouilles ont été reçues dans la bande de Gaza depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu le 10 octobre.

Sur les 28 otages décédés que le Hamas avait accepté de remettre à Israël dans le cadre de l'accord, 21 ont été restitués à ce jour. Israël exige toujours la restitution des sept dernières dépouilles.

Le mouvement islamiste palestinien a également libéré le 13 octobre les 20 derniers otages vivants retenus dans la bande de Gaza, en échange de la libération de près de 2.000 prisonniers palestiniens.

Mardi, la branche armée du Hamas a fait parvenir aux autorités israéliennes la dépouille d'une personne, identifiée mercredi comme Itay Chen, un soldat israélo-américain tué à l'âge de 19 ans.

Dans la bande de Gaza, des proches de personnes arrêtées par Israël et qui attendent leur retour ont dit lors de plusieurs remises de dépouilles par Israël que les corps étaient très difficiles à identifier.

Le service de presse du gouvernement du Hamas à Gaza a de nouveau accusé mercredi les autorités israéliennes de refuser de transmettre des listes de noms des personnes dont les dépouilles arrivent dans le territoire palestinien.