Wikipédia, un "dinosaure" d'Internet non marchand devenu la plus grande encyclopédie du monde

Jimmy Wales, fondateur de l'encyclopédie en ligne Wikipedia, pose pour un portrait à Londres le 13 janvier 2021. (DANIEL LEAL-OLIVAS / AFP)
Jimmy Wales, fondateur de l'encyclopédie en ligne Wikipedia, pose pour un portrait à Londres le 13 janvier 2021. (DANIEL LEAL-OLIVAS / AFP)
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Publié le Jeudi 14 janvier 2021

Wikipédia, un "dinosaure" d'Internet non marchand devenu la plus grande encyclopédie du monde

  • Septième site le plus visité au monde, Wikipédia compte plus de 55 millions d'articles publiés dans 309 langues
  • Voilà donc Wikipédia face à deux grands défis: continuer à susciter des vocations d'encyclopédistes, et de modérer ses propres contenus et débats internes, sur la base du bénévolat

PARIS: "Wikipédia, c'est quand même le plus grand bien commun numérique que nous ait livré internet": l'encyclopédie en ligne gratuite, l'un des derniers "dinosaures" de l'internet libertaire et participatif, fête ses 20 ans avec plusieurs défis à relever.

"Un petit miracle" à l'heure du triomphe des Gafam et de l'internet marchand, ainsi la décrit auprès de l'AFP l'historien Rémi Mathis, ex-président de l'association Wikimedia France.

Créée le 15 janvier 2001 par l'Américain Jimmy Wales avec un but non lucratif, Wikipédia ambitionne de réunir sur une même plateforme en ligne les savoirs de la planète grâce à des millions de contributeurs bénévoles. 

Le succès fut immédiat. Le premier site a été développé en anglais, les Wikipédia allemand et suédois ont suivi en mars 2001, et peu après dix autres -- dont le français, l'italien, le chinois, le russe et le catalan.

Pour l'avenir, Jimmy Wales espère que Wikipédia va essaimer dans les pays en développement: "Il est réellement important que le prochain milliard de personnes qui arrivent sur internet aient envie de contribuer". Le fondateur, interrogé par l'AFP, rêve d'une "institution qui dure aussi longtemps (...) que l'université d'Oxford."

Septième site le plus visité au monde, Wikipédia compte plus de 55 millions d'articles publiés dans 309 langues. Le contenu de chaque site est autonome: pas de traductions mais des contributions originales, parfois complétées par des robots à partir de données publiques.

Aux antipodes de l'encyclopédie traditionnelle rédigée par des experts reconnus, ce recueil de savoirs compilés par des amateurs, souvent anonymes, s'est attiré d'innombrables critiques, et l'hostilité de certains milieux académiques.

Manque de diversité 

"Lorsqu'on connaît plus en détail la façon dont Wikipédia est surveillée, les articles sont écrits, et la communauté échange, on peut quand même considérer qu'il y a un niveau de fiabilité globale qui est important", estime Lionel Barbe, maître de conférences à l'Université Paris-Nanterre.

Reste un problème de diversité dans les sources et thématiques abordées, avec des angles morts sur des sujets liés aux pays en développement. En cause, le profil des contributeurs, majoritairement originaires des Etats-Unis et des pays occidentaux.

"Le fait de vouloir bâtir une encyclopédie n'attire pas n'importe qui et les gens qui sont là sont souvent des CSP+, urbains, diplômés", appuie Rémi Mathis, auteur de "Wikipédia: Dans les coulisses de la plus grande encyclopédie du monde" (First Editions).

"A 80%, voire plus, ce sont des hommes blancs qui écrivent des articles de Wikipédia", explique à l'AFP Marie-Noëlle Doutreix, maître de conférence à l'université Lyon 2.

"On est passé de 15 à 18,6% de biographies de femmes dans le Wikipédia francophone", se réjouit Natacha Fault. Fondatrice du projet "Les sans pages", visant à combattre les déséquilibres de genre. 

Mais "le gender gap ne sera jamais comblé car la réalité, c'est que les réalisations des femmes ont été très peu documentées" au cours de l'histoire.

Refuge face aux dérives des réseaux sociaux ? 

Malgré tout, à l'heure du triomphe des Gafam, l'encyclopédie en ligne fait figure de rare rescapée de l'utopie participative du web libertaire, conçu comme "un réseau décentralisé d'échange et de connaissances", rappelle Lionel Barbe, pour qui "Wikipédia, c'est quand même le plus grand bien commun numérique que nous ait livré internet".

Jimmy Wales assure: "Nous ne sommes pas détournés de notre mission par le souci d'engranger plus de revenus, donc nous ne sommes pas confrontés à ces problèmes que nous voyons aujourd'hui, cette question des algorithmes conçus de manière à encourager l'engagement afin d'augmenter les recettes publicitaires."

"L'internet marchand a aussi intérêt à ce que Wikipédia perdure", nuance Marie-Noëlle Doutreix. "Google a favorisé la visibilité de Wikipédia, mais en retour il utilise ses articles dans son moteur de recherche et a un trafic important grâce à cette encyclopédie."

Certains voudraient aussi s'inspirer du modèle original de modération communautaire de l'encyclopédie face à la circulation massive de fausses informations sur les réseaux sociaux.

"Il ne faut pas non plus croire que c'est Wikipédia qui va nous sauver de nos propres démons. Cela reste un outil. Si on adore le complotisme, je doute que ce soit Wikipédia qui puisse vous en décourager", explique Lionel Barbe.

Voilà donc Wikipédia face à deux grands défis: continuer à susciter des vocations d'encyclopédistes, et de modérer ses propres contenus et débats internes, sur la base du bénévolat.

Le tout, comme l'explique Lionel Barbe, dans un "contexte de très forte progression des fantasmes collectifs."


La Riyadh Fashion Week ouvre ses portes aux marques internationales pour l’édition 2025

Pour sa troisième édition, qui se déroulera du 16 au 21 octobre, cette manifestation de six jours proposera plus de 25 défilés, 10 présentations de créateurs, une salle d'exposition spécialisée et des activités à l'échelle de la ville. (Fourni)
Pour sa troisième édition, qui se déroulera du 16 au 21 octobre, cette manifestation de six jours proposera plus de 25 défilés, 10 présentations de créateurs, une salle d'exposition spécialisée et des activités à l'échelle de la ville. (Fourni)
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  • L’édition 2025 de la Riyadh Fashion Week (16–21 octobre) inclura pour la première fois des marques internationales, aux côtés de designers saoudiens
  • L’événement vise à renforcer la place du Royaume dans l’industrie mondiale de la mode en créant des liens entre talents locaux et acteurs internationaux

DUBAÏ : Pour la première fois, l’édition 2025 de la Riyadh Fashion Week ouvrira son calendrier aux marques internationales.

De retour pour sa troisième édition du 16 au 21 octobre, le rendez-vous de six jours présentera plus de 25 défilés, 10 présentations de créateurs, un showroom sélectionné avec soin, ainsi que des activations à l’échelle de la ville.

La liste des créateurs participants n’a pas encore été dévoilée.

Organisé par la Commission de la mode saoudienne, l’une des 11 commissions culturelles du ministère de la Culture d’Arabie saoudite, l’événement mettra également en lumière les talents locaux.

Le programme comprendra des pièces de haute couture, des tenues de soirée, du prêt-à-porter féminin et masculin, ainsi que du streetwear.

« La Riyadh Fashion Week est devenue une porte d’entrée pour celles et ceux qui souhaitent comprendre et participer à l’avenir de l’industrie de la mode saoudienne », a déclaré Burak Cakmak, directeur général de la Commission de la mode saoudienne, dans un communiqué.

« En accueillant le monde à Riyad, nous créons une plateforme unique où les leaders internationaux peuvent établir des liens concrets avec les acheteurs, les médias et les consommateurs locaux. »

« Dans le même temps, l’événement braque les projecteurs sur les talents saoudiens, dont la créativité va de l’artisanat au design contemporain, renforçant ainsi l’influence croissante du Royaume sur la scène mode internationale », a-t-il ajouté.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Noon By Noor dévoile sa nouvelle collection à la Semaine de la mode de Londres

 La marque associe des coupes masculines à de subtils détails féminins. (Fourni)
La marque associe des coupes masculines à de subtils détails féminins. (Fourni)
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  • Leurs collections comportent souvent des chemises surdimensionnées, des blazers ajustés, des pantalons à jambes larges et des tricots fins
  • Les deux créateurs s'inspirent de l'art, de l'architecture et de la nature pour produire des pièces conçues pour être faciles à porter, polyvalentes et subtilement expressives

DUBAI : Les créatrices Shaikha Noor Al-Khalifa et Shaikha Haya Al-Khalifa de la marque bahreïnienne Noon By Noor s'apprêtent à présenter leur collection printemps-été 2026 lors de la Semaine de la mode de Londres.

L'événement se déroule du 18 au 22 septembre, et le duo dévoilera ses nouvelles pièces le 19 septembre.

Fondée en 2008, la marque est connue pour son mélange de tailoring décontracté et de détails raffinés. Les créateurs, qui sont cousins, ont tous deux étudié la mode aux États-Unis et sont retournés à Bahreïn pour lancer leur marque, qui associe des coupes masculines à de subtils détails féminins.

Leurs collections comportent souvent des chemises surdimensionnées, des blazers ajustés, des pantalons à jambes larges et des tricots fins. Les deux créateurs s'inspirent de l'art, de l'architecture et de la nature pour produire des pièces conçues pour être faciles à porter, polyvalentes et subtilement expressives.


La production reste en grande partie basée à Bahreïn, la marque s'engageant à préserver l'artisanat et le contrôle créatif au niveau local. En 2024, Noon By Noor a ouvert une boutique au Ritz-Carlton de Manama, consolidant ainsi sa présence dans la région.

La marque a également présenté des collections à la Semaine de la mode de New York et à la Semaine de la mode de Londres. En février, la collection automne-hiver 2025 a été présentée à Londres dans le cadre d'un salon à Somerset House.

Les modèles ont été inspirés par le paysage architectural de Bahreïn, en particulier par le travail de l'architecte suisse Christian Kerez, dont les parkings à étages de Muharraq sont devenus un centre culturel.


Les quatre parkings ont été commandés par l'Autorité bahreïnienne pour la culture et les antiquités dans le cadre d'un vaste projet de préservation et de développement de la ville, qui a été la capitale du Bahreïn jusqu'en 1932.

"Nous avons la chance d'avoir été nourris d'art et d'architecture, à la fois dans notre maison et dans notre environnement à Bahreïn - un lieu riche dans les deux cas, où nous pouvons puiser une inspiration constante", a déclaré Shaikha Noor Al-Khalifa à l'époque.

La ligne présentait des vestes sculpturales, des corsages drapés et des silhouettes tranchées. Conformément à l'éthique de la marque, les ornements étaient minimes et les textures et les tissus jouaient un rôle essentiel.

Les créateurs ont utilisé une technique consistant à effilocher et à effilocher des tweeds de laine et à les réappliquer sur du tulle pour créer leur propre tissu léger.


Le théâtre libanais à Dubaï : un pont culturel en pleine croissance

Badih Abou Chakra et Rola Beksmati. (Photo: fournie)
Badih Abou Chakra et Rola Beksmati. (Photo: fournie)
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  • Le théâtre libanais rayonne à l’international, et Dubaï s’impose comme un carrefour culturel où les artistes créent des liens profonds avec un public local et international
  • Badih Abou Chakra et Rola Beksmati soulignent l’importance du soutien gouvernemental, des subventions et des partenariats privés pour faire évoluer le théâtre libanais et toucher un public plus large

DUBAÏ:  Le théâtre libanais, riche de son histoire et de ses dynamiques culturelles, connaît un essor remarquable à Dubaï, une ville qui s’affirme comme un carrefour culturel entre le Liban et la région du Golfe.

Ces dernières années, des productions comme Venus ont renforcé l’idée que Dubaï devient un prolongement du théâtre libanais, porté par des artistes talentueux désireux d’explorer des thématiques universelles.

Badih Abou Chakra, acteur, explique dans une interview avec Arab News en français : « Le lien entre Dubaï et le Liban est avant tout culturel. Les Libanais cherchent à se reconnecter à leur pays d’origine à travers l’art vivant. Le théâtre offre un moyen de renouer avec leurs racines tout en s’adaptant aux réalités contemporaines. »

Cette vision trouve un écho dans Venus, une pièce qui, à travers sa mise en scène et ses performances, aborde des thèmes puissants liés aux relations humaines, au pouvoir, à la vulnérabilité, mais aussi à l’introspection personnelle et collective.

Une exploration des relations humaines

Dans Venus, une actrice et un metteur en scène se retrouvent dans un face-à-face intense lors d’une audition. La pièce explore la complexité de leur dynamique, mettant en lumière les jeux de pouvoir, mais aussi les instants de fragilité qui peuvent marquer toute relation professionnelle.

Venus met en scène Rola Beksmati et Badih Abou-Chacra, avec un texte original de David Ives, adapté par Lina Khoury et Gabriel Yammine, et dirigé par Jacques Maroun.

Selon Badih Abou Chakra, « Le théâtre n’est pas simplement une performance. Il s’agit de l’exploration de l’être humain dans toute sa diversité. Sur scène, l’interaction entre les acteurs devient une exploration de l’intime et du collectif. »

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(Photo: fournie)

C’est cet aspect vivant, cette énergie particulière entre les deux artistes, qui nourrit l’essence même de la pièce.

Rola Beksmati, co-vedette de la production, partage également sa vision du processus créatif : « Le théâtre, c’est avant tout un espace où l’on explore constamment de nouvelles facettes de soi. Chaque représentation devient une occasion de redécouvrir des aspects que l’on ne soupçonnait pas chez soi. »

Pour elle, l’échange avec le public et l’autre acteur est essentiel : « C’est cette interaction qui confère toute sa richesse au théâtre. »

L’écriture et le soutien institutionnel : clés de l'évolution du théâtre

Rola Beksmati évoque l’écriture comme un moyen essentiel de se connaître : « Le théâtre, à travers l’écriture, permet de projeter une part de soi, de la comprendre et de la faire évoluer. » Pour elle, chaque texte théâtral devient une exploration, une manière de grandir en tant qu’artiste et en tant qu’individu. L’écriture devient ainsi une forme d’introspection.

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(Photo: fournie)

Cependant, pour que cette scène théâtrale prospère au Liban, un soutien structurel est indispensable. Badih Abou Chakra met en lumière le manque de stratégie de financement : « Les subventions publiques sont essentielles, mais il est également crucial de développer des partenariats avec le secteur privé. Grâce à ces contributions, le théâtre pourra évoluer, attirer de nouveaux talents et proposer des productions de plus grande envergure. »

Une scène théâtrale en expansion

Le théâtre libanais à Dubaï, à travers des productions comme Venus, démontre la capacité de l’art théâtral à transcender les frontières géographiques et culturelles. La scène artistique émiratie devient ainsi un terreau fertile pour l’émergence de nouvelles voix, portées par une créativité enracinée dans les réalités libanaises, tout en s’ouvrant à un public régional.

Pour que cette dynamique se renforce, un soutien soutenu de l’État et du secteur privé est indispensable. L’art théâtral ne se limite pas à la scène : il nécessite des investissements, des ressources et une structure protectrice pour garantir la pérennité des productions et favoriser l’émergence de nouvelles générations de talents.