«Charte des principes de l'islam»: Macron salue «un engagement net et clair»

La «charte des principes» de l'islam de France adoptée par le Conseil français du culte musulman (CFCM) est «un engagement net, clair et précis en faveur de la République», s'est félicité lundi Emmanuel Macron, selon l'Elysée.  Ce texte marque aussi «une étape extrêmement importante» en permettant «une clarification de l'organisation du culte musulman», a ajouté le président au cours d'une réunion avec les responsables du CFCM à l'Elysée, a précisé la présidence. (AFP).
La «charte des principes» de l'islam de France adoptée par le Conseil français du culte musulman (CFCM) est «un engagement net, clair et précis en faveur de la République», s'est félicité lundi Emmanuel Macron, selon l'Elysée. Ce texte marque aussi «une étape extrêmement importante» en permettant «une clarification de l'organisation du culte musulman», a ajouté le président au cours d'une réunion avec les responsables du CFCM à l'Elysée, a précisé la présidence. (AFP).
Short Url
Publié le Mardi 19 janvier 2021

«Charte des principes de l'islam»: Macron salue «un engagement net et clair»

  • Ce texte marque aussi «une étape extrêmement importante» en permettant «une clarification de l'organisation du culte musulman», a ajouté le président au cours d'une réunion avec les responsables du CFCM à l'Elysée, a précisé la présidence
  • «Tout commence», a-t-il lancé à ces derniers à la fin de l'entretien qui a réuni les représentants des cinq fédérations, sur huit, ayant adopté la charte dimanche, avant le début lundi de l'examen du projet de loi de lutte contre le séparatisme

PARIS : La «charte des principes» de l'islam de France adoptée par le Conseil français du culte musulman (CFCM) est «un engagement net, clair et précis en faveur de la République», s'est félicité lundi Emmanuel Macron, selon l'Elysée.

Ce texte marque aussi «une étape extrêmement importante» en permettant «une clarification de l'organisation du culte musulman», a ajouté le président au cours d'une réunion avec les responsables du CFCM à l'Elysée, a précisé la présidence.

«Tout commence», a-t-il lancé à ces derniers à la fin de l'entretien qui a réuni les représentants des cinq fédérations, sur huit, ayant adopté la charte dimanche, avant le début lundi de l'examen du projet de loi de lutte contre le séparatisme.

Cette charte «est vraiment un texte fondateur dans la relation entre l'Etat et l'islam de France», a insisté l'Elysée, en saluant «la forte mobilisation» du CFCM, notamment au cours du week-end où ses responsables ont rencontré le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.

Au cours de la réunion, le président du CFCM Mohammed Moussaoui a précisé à M. Macron que la charte avait été approuvée par «toutes les fédérations» du Conseil mais que trois d'entre elles «avaient besoin d'un peu plus de temps pour expliquer à leurs adhérents de quoi il s'agissait», selon l'Elysée.

«Le texte va faire sa vie, être transmis à nos instances locales, aux responsables des mosquées, imams, et leur retour d’expérience nous permettra de le perfectionner», a indiqué M. Moussaoui dans la cour de l'Elysée, en saluant «l'unité retrouvée» des fédérations composant le CFCM.

Cette charte «dit de façon claire que les principes de la foi musulmane sont complètement compatibles avec les principes de la République», a-t-il expliqué.

Les représentants du CFCM ont réaffirmé au chef de l'Etat leur «volonté de mettre en place le Conseil des imams dans les plus brefs délais pour pouvoir commencer le vrai travail: celui d’agréer les imams, clarifier leur statut, leur cadre de travail et leur mission, et protéger l’imamat des auto-proclamés et des personnes non formées», selon M. Moussaoui.

L'Elysée a dit attendre que la charte soit signée par l'ensemble des fédérations et que le conseil des imams soit mis en oeuvre d'ici la fin janvier.

Composée de dix articles, la charte affirme «sans ambiguïté», selon la présidence, «la supériorité des principes de la République sur les principes religieux» ainsi que «deux points politiques essentiels»: «le refus de toute ingérence étrangère» et «le rejet de l'islam politique», comme l'avait demandé Emmanuel Macron dans son discours aux Mureaux (Yvelines) en octobre.

Le chef de l'Etat «souhaite que cette charte puisse sortir du cadre du CFCM» et soit adoptée «par d'autres acteurs», précise l'Elysée, en prévenant que «ceux qui la refusent» n'auront droit à «aucun traitement de faveur».

 


Macron fustige les «bourgeois des centres-villes» qui financent «parfois» le narcotrafic

Short Url
  • Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international"
  • La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic

PARIS: Le président Emmanuel Macron a estimé mercredi lors du Conseil des ministres que ce sont "parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants", selon des propos rapportés par la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon lors de son compte-rendu.

Le chef de l'État a appuyé "l'importance d'une politique de prévention et de sensibilisation puisque, je reprends ses mots, +c'est parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants+", a précisé Maud Bregeon, ajoutant: "on ne peut pas déplorer d'un côté les morts et de l'autre continuer à consommer le soir en rentrant du travail".

Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international". La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic.

 


Amiante dans les écoles: plus de 50 personnes et sept syndicats portent plainte à Marseille

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
Short Url
  • "La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu
  • Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent"

MARSEILLE: Ils sont parents d'élèves, enseignants, agents municipaux: une cinquantaine de personnes, toutes exposées à l'amiante dans des écoles des Bouches-du-Rhône, vont déposer mercredi à Marseille une plainte contre X pour "mise en danger délibérée de la vie d'autrui".

Sept syndicats et trois associations de victimes de l'amiante sont aussi plaignants dans ce dossier, qui concerne 12 établissements scolaires, la plupart à Marseille.

"La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu, qui représente ces plaignants d'une douzaine d'établissements scolaires et dont la plainte va être déposée à 14h.

Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent".

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire.

"Une collègue est décédée en avril 2024 des suites d’un cancer lié à l’amiante, reconnu comme maladie professionnelle", a expliqué dans un dossier de presse le collectif stop amiante éducation, dans lequel sont réunis les syndicats et associations plaignants.

Le collectif dénonce "de nombreuses défaillances", notamment une absence d'information sur l'amiante, malgré les obligations réglementaires, ou encore une absence de protection pendant les travaux.

En mars, les syndicats enseignants avaient révélé que plus de 80% des bâtiments scolaires en France étaient potentiellement concernés par la présence d'amiante.

Un rapport du Haut Conseil de la Santé Publique publié en 2014, prévoit que d’ici 2050, 50.000 à 75.000 décès par cancer du poumon dus à l’amiante aient lieu, auxquels s’ajoutent jusqu'à 25.000 décès par mésothéliome (un autre type de cancer).

 


Assassinat de Mehdi Kessaci: «Non, je ne me tairai pas» face au narcotrafic, dit son frère dans une tribune au Monde

Short Url
  • "Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic"
  • "On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement"

PARIS: "Non, je ne me tairai pas" face au narcotrafic, a déclaré mercredi dans une tribune publiée dans le journal Le Monde Amine Kessaci, le frère de Mehdi, abattu jeudi à Marseille par deux personnes à moto.

"Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic", a également écrit le militant écologiste de 22 ans, engagé dans la lutte contre le narcobanditisme. En 2020, cette famille de six enfants avait déjà été endeuillée par l'assassinat d'un autre de ses frères, Brahim, 22 ans, dont le corps avait été retrouvé carbonisé dans un véhicule.

"On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement", a encore déclaré Amine Kessaci, qui a enterré mardi son frère Mehdi. "Voici ce que font les trafiquants : ils tentent d’annihiler toute résistance, de briser toute volonté, de tuer dans l’œuf tout embryon de révolte pour étendre leur pouvoir sur nos vies", a-t-il ajouté.

La protection policière qui lui a été accordée ne l'a pas été à ses proches, a souligné le militant écologiste de 22 ans. "Pourtant, qui ignorait que ma famille avait déjà payé un tribut de sang? Comment ne pas savoir que ma famille pouvait être touchée ?", s'est-il interrogé.

"Face à un tel ennemi, l’Etat doit prendre la mesure de ce qu'il se passe et comprendre qu'une lutte à mort est engagée", a-t-il encore prévenu.

"Il est temps d’agir, par exemple de faire revenir les services publics dans les quartiers, de lutter contre l’échec scolaire qui fournit aux trafiquants une main-d’œuvre soumise, de doter les enquêteurs et les forces de police des moyens dont ils ont besoin, de renforcer, de soutenir réellement les familles de victimes du narcotrafic. Nous comptons nos morts, mais que fait l’Etat ?"

Medhi Kessaci, 20 ans, a été assassiné jeudi à Marseille près d'une salle de concert par deux hommes à moto, activement recherchées, un "crime d'intimidation" et "un assassinat d'avertissement" pour les autorités.