Quand la Jordanie vaccine, les réfugiés se réjouissent

Une réfugiée syrienne reçoit le vaccin contre le coronavirus le 18 janvier à Mafraq, dans le nord de la Jordanie (Photo, AFP).
Une réfugiée syrienne reçoit le vaccin contre le coronavirus le 18 janvier à Mafraq, dans le nord de la Jordanie (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 19 janvier 2021

Quand la Jordanie vaccine, les réfugiés se réjouissent

  • Dans le cadre de sa lutte contre l'épidémie, la Jordanie a décidé d'intégrer les réfugiés à sa campagne de vaccination nationale lancée mercredi
  • Le royaume est donc le premier pays au monde à vacciner gratuitement non seulement ses citoyens mais aussi les réfugiés inscrits auprès du Haut Commissariat aux réfugiés

MAFRAQ: Assise dans un minibus blanc devant le dispensaire de la ville d'al-Mafraq, dans le nord de la Jordanie, Fatima Ali, une réfugiée syrienne de 70 ans, a les larmes aux yeux quand un médecin lui administre lundi un vaccin contre le nouveau coronavirus.

« C'est un cadeau de Dieu », souffle cette réfugiée originaire de Deraa (sud-ouest de la Syrie), qui a fui la guerre dans son pays, il y a sept ans, avec son mari et ses six enfants.

« Je suis très contente, car je viens d'être immunisée contre cette maladie qui nous terrifie », dit Ali, dont les cheveux roux sont recouverts d'un foulard noir. 

« La Jordanie nous traite avec générosité et sans faire de distinction avec ses citoyens », se réjouit son mari, Hussein Mohammad, qui l'accompagne, coiffé d'un keffieh à damier blanc et rouge.

Dans le cadre de sa lutte contre l'épidémie, la Jordanie a décidé d'intégrer les réfugiés à sa campagne de vaccination nationale lancée mercredi.

« Réduire la propagation de la Covid-19 nécessite que les personnes les plus vulnérables dans notre société et dans le monde puissent accéder aux vaccins peu importe d'où ils viennent », souligne dans un communiqué Dominik Bartsch, représentant du Haut Commissariat aux réfugiés (HCR) en Jordanie.

Le royaume est le premier pays au monde à vacciner gratuitement non seulement ses citoyens mais aussi les réfugiés inscrits auprès du HCR, précise Mohammad Hawari, porte-parole de l'organisation onusienne dans le pays.

A ce jour, la Jordanie a autorisé les vaccins produits par le géant pharmaceutique chinois Sinopharm et l'américano-allemand Pfizer-BioNTech.

« Changer ma vie »

Fatima Ali et son mari habitent le camp de Zaatari, situé à l'est d'al-Mafraq, qui accueille quelque 80 000 réfugiés. Selon le HCR, 1 992 cas de Covid-19 y ont été recensés depuis le début de la pandémie.

Depuis mercredi, une centaine de réfugiés ont été vaccinés et la campagne doit continuer dans le camp d'Azraq --à une centaine de kilomètres à l'est de la capitale Amman et qui compte 36 000 réfugiés syriens--, selon Hawari.

Au total, la Jordanie a recensé 315 544 cas de nouveau coronavirus, dont 4.153 morts.

Pour sa campagne de vaccination, Amman a identifié comme prioritaires le personnel médical, les personnes souffrant de maladies chroniques et les personnes âgées de plus de 60 ans. 

L'objectif des autorités est de vacciner environ le quart des 10 millions d'habitants du royaume.

Quelque 200 000 personnes, répondant aux critères fixés par les autorités, se sont inscrites sur une liste électronique du ministère de la Santé pour se faire vacciner.

A leur arrivée lundi au dispensaire d'al-Mafraq, à bord de quatre minibus, les 24 heureux élus du jour, tous âgés, ont dû changer de masque et attendre qu'on les appelle un par un pour rentrer dans le bâtiment afin de recevoir leur injection. 

« Ça va changer ma vie. Je ne sortais plus et restais cloitrée », témoigne avec soulagement Cheikha al Hariri, 70 ans. Cette mère de quatre enfants vit depuis sept ans dans le camp de Zaatari.

Après avoir été vaccinés, un papier est distribué aux réfugiés avec le téléphone d'un médecin à contacter en cas d'effets secondaires indésirables.

Manhal Hilal, arrivé en 2012 au camp de Zaatari avec sa femme et sa fille, raconte la stupéfaction de ses deux fils restés en Syrie quand ils ont appris qu'il allait bénéficier du vaccin.

« Quand je leur ai dit que j'allais être vacciné, ils ne m'ont pas cru, ils pensaient que je blaguais ! », assure cet homme de 71 ans.

« J'ai été obligé de leur jurer que c'était vrai et alors ils m'ont répondu que j'avais vraiment de la chance », ajoute-t-il. 

La campagne de vaccination n'a pas commencé en Syrie bien que le fléau frappe durement le pays, par ailleurs en proie à la guerre depuis 2011. Les combats ont fait plus de 380 000 morts et poussé à la fuite des millions de personnes.

La Jordanie accueille actuellement quelque 663 000 réfugiés syriens enregistrés auprès de l'ONU, tandis que le royaume estime à 1,3 million le nombre de personnes qui ont trouvé refuge dans le pays depuis le début de la guerre en Syrie.


Une délégation saoudienne se rend à New York pour assister à la 80e session de l’Assemblée générale de l’ONU

Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, s'exprime lors de la 79e session de l'Assemblée générale de l'ONU à New York, le 28 septembre 2024. (AFP/File)
Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, s'exprime lors de la 79e session de l'Assemblée générale de l'ONU à New York, le 28 septembre 2024. (AFP/File)
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  • Une délégation de haut niveau, dirigée par le ministre des Affaires étrangères saoudien, participe à la 80e session de l’AGNU à New York, avec un agenda axé sur la paix, le développement et la coopération internationale
  • L’Arabie saoudite présidera des événements majeurs autour de la question palestinienne et renforcera ses engagements en matière de diplomatie humanitaire et de développement durable

RIYAD: Le ministre des Affaires étrangères de l’Arabie saoudite s’est envolé vendredi pour New York afin de diriger la délégation du Royaume participant à la 80e session de l’Assemblée générale des Nations Unies (AGNU).

Dans un communiqué, le ministère des Affaires étrangères a précisé que la délégation conduite par le prince Faisal ben Farhane comprend la princesse Reema bent Bandar Al Saud, ambassadrice d’Arabie saoudite aux États-Unis ; Adel ben Ahmed Al-Jubeir, ministre d’État aux Affaires étrangères et envoyé pour le climat ; Faisal ben Fadhil Alibrahim, ministre de l’Économie et de la Planification ; le Dr Abdullah Al Rabeeah, directeur général du centre d’aide humanitaire saoudien KSRelief ; Abdulrahman Al-Rassi, vice-ministre chargé des affaires multilatérales internationales et superviseur général de la diplomatie publique ; ainsi qu’Abdulaziz Alwasil, ambassadeur saoudien auprès de l’ONU.

En marge de l’AGNU80, le Royaume organisera plusieurs initiatives et réunions visant à renforcer la sécurité et la stabilité régionales et internationales, et à faire progresser les efforts diplomatiques, humanitaires et de développement, indique le communiqué.

L’Arabie saoudite présidera également la Conférence internationale de haut niveau sur le règlement pacifique de la question palestinienne et la mise en œuvre de la solution à deux États au niveau des dirigeants, ainsi que la réunion ministérielle de haut niveau de l’Alliance mondiale pour la mise en œuvre de la solution à deux États.

Le prince Faisal et sa délégation participeront également aux célébrations du 80e anniversaire de l’ONU, en plus d’un large éventail de réunions officielles visant à renforcer la coopération multilatérale, examiner les développements régionaux et internationaux, soutenir les efforts en faveur de la paix et de la sécurité mondiales, et coordonner l’action conjointe pour atteindre les Objectifs de développement durable.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Liban: deux morts dans des frappes israélienne dans le sud

Les frappes israéliennes sur le sud du Liban ont tué deux personnes et en ont blessé 11 autres vendredi, selon le ministère libanais de la Santé. Il s'agit des dernières attaques en date malgré le cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah. (X/@AmalKhalil83)
Les frappes israéliennes sur le sud du Liban ont tué deux personnes et en ont blessé 11 autres vendredi, selon le ministère libanais de la Santé. Il s'agit des dernières attaques en date malgré le cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah. (X/@AmalKhalil83)
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  • Deux personnes ont été tuées et onze blessées dans des frappes israéliennes au sud du Liban, dont l’une a visé un véhicule à l’entrée d’un hôpital à Tebnine, selon le ministère libanais de la Santé
  • L’ONU et l’armée libanaise alertent sur les risques d’escalade, évoquant plus de 4.500 violations du cessez-le-feu par Israël depuis novembre 2024

BEYROUTH: Deux personnes ont été tuées et onze autres blessées vendredi dans des frappes israéliennes sur le sud du Liban, a indiqué le ministère libanais de la Santé.

Ces frappes interviennent au lendemain d'une série de raids aériens sur cinq localités du sud du pays, dont les habitants ont été sommés par l'armée israélienne d'évacuer.

L'armée israélienne mène régulièrement des attaques au Liban, affirmant cibler le Hezbollah, malgré un accord de cessez-le-feu qui a mis fin en novembre 2024 à une guerre meurtrière.

Dans un communiqué, le ministère de la Santé a indiqué qu'une "frappe de l'ennemi israélien a visé une voiture devant l'entrée de l'hôpital gouvernemental de Tebnine", faisant un mort et 11 blessés.

Une autre frappe a visé un véhicule dans la ville d'Ansar, également dans le sud du Liban, faisant un mort, a ajouté la même source.

L'armée israélienne n'a pas commenté dans l'immédiat.

Jeudi, elle avait affirmé avoir frappé plusieurs installations de stockage d'armes appartenant à l'unité al-Radwan, force d'élite du Hezbollah pro-iranien.

Dans un communiqué, les Casques bleus déployés dans le sud du Liban ont estimé que ces attaques "mettent en danger la stabilité fragile qui a été instaurée depuis novembre" 2024.

Ils ont appelé Israël à "s'abstenir de toute nouvelle frappe et à se retirer complètement du territoire libanais", où l'armée israélienne occupe toujours cinq positions.

L'armée libanaise a indiqué que les frappes de jeudi portaient à 4.500 les "violations" du cessez-le-feu par Israël, ajoutant qu'elles entravaient les efforts pour désarmer le Hezbollah.

Sous pression américaine, le gouvernement libanais a ordonné le mois dernier à l'armée d'élaborer un plan visant à désarmer le Hezbollah, sorti très affaibli de la guerre.


L'armée israélienne va frapper Gaza-ville avec «une force sans précédent», appelle la population à évacuer

Ci-dessus, de la fumée s'échappe lors d'un bombardement israélien sur le territoire palestinien assiégé, le 19 septembre 2025. (AFP)
Ci-dessus, de la fumée s'échappe lors d'un bombardement israélien sur le territoire palestinien assiégé, le 19 septembre 2025. (AFP)
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  • L’armée israélienne prépare une offensive massive sur Gaza-ville, appelant les civils à fuir vers le sud, déjà surchargé de déplacés, au milieu de bombardements intensifiés
  • La communauté internationale, dont l’ONU, Paris et Londres, condamne fermement cette escalade, qualifiée d’intolérable et destructrice, alors que les accusations de génocide se multiplient

Jérusalem: L'armée israélienne s'apprête à frapper Gaza-ville avec une "force sans précédent", a-t-elle déclaré vendredi, appelant la population à évacuer la zone déjà massivement bombardée depuis mardi et le début d'une offensive majeure largement décriée par la communauté internationale.

"Les forces israéliennes vont continuer leurs opérations avec une force sans précédent contre le Hamas et d'autres organisations terroristes", a affirmé sur X le porte-parole arabophone de l'armée israélienne, le colonel Avichay Adraee, appelant la population à évacuer.

Il a enjoint ceux restés dans la ville, située dans le nord de la bande de Gaza, à "rejoindre les centaines de milliers de résidents qui ont évacué vers la zone humanitaire dans le sud" du territoire palestinien ravagé par la guerre.

"Nous n'avons nulle part ou aller", témoigne auprès de l'AFP Oum Mohamed al-Hattab, une Palestinienne du camp de réfugiés de Chati, dans l'ouest de Gaza-ville.

"Mes sept enfants et moi vivons encore dans des tentes dans l'ouest de la ville après que l'occupation (l'armée israélienne) a bombardé notre maison", ajoute-t-elle.

"Je n'ai pas peur de mourir, j'ai peur pour mes enfants", confie Layla Azzam, 34 ans, qui vit avec ses trois enfants à Tel al-Hawa dans le sud de Gaza-ville.

"Nous n'avons même pas de tente, nous voulons être en sécurité, arrêter la guerre", poursuit-elle.

La Défense civile de Gaza, sous l'autorité du Hamas, a fait état de 13 morts dans des frappes israéliennes vendredi.

L'ONU estimait fin août à environ un million le nombre d'habitants dans la ville de Gaza et ses environs. L'armée israélienne a affirmé que "plus de 350.000" personnes avaient fui la zone.

- Exode massif -

Compte tenu des restrictions imposées aux médias à Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les informations des différentes parties.

Israël mène ces derniers jours d'intenses bombardements sur Gaza-ville, provoquant de nouveaux déplacements de la population vers le sud.

La route côtière longeant la bande de Gaza est saturée de personnes fuyant vers le sud, à pied, en voiture ou sur des charrettes tirées par des ânes, leurs affaires entassées à la hâte, rapportent des journalistes de l'AFP sur place.

L'offensive sur Gaza-ville a valu à Israël de nombreuses et sévères condamnations à l'international. Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a déploré une situation "moralement, politiquement et légalement intolérable" à Gaza.

Paris de son côté a exhorté Israël à "mettre fin à cette campagne destructrice", tandis que Londres l'a qualifiée de "totalement irresponsable et épouvantable".

Mardi, une commission d'enquête indépendante mandatée par l'ONU a établi qu'Israël commettait un génocide contre les Palestiniens à Gaza. Les autorités israéliennes ont nié.

Fort du soutien américain, Israël avait annoncé mardi le début de cette nouvelle campagne terrestre et aérienne à Gaza-ville, déclarant vouloir y anéantir le Hamas, dont l'attaque du 7 octobre 2023 en Israël a déclenché la guerre dans la bande de Gaza.

En riposte à l'attaque, Israël a lancé une offensive dévastatrice qui a fait des dizaines de milliers de morts et provoqué un désastre humanitaire dans le petit territoire, où quelque deux millions de Palestiniens assiégés ont été plusieurs fois déplacés depuis le début de la guerre il y a bientôt deux ans.

En Cisjordanie, l'armée israélienne a par ailleurs annoncé vendredi avoir arrêté une cellule "terroriste", soupçonnée d'un tir de roquette dans cette région.

Selon l'armée, trois suspects ont été arrêtés et des "dizaines de roquettes et des explosifs" ont été trouvés dans un bâtiment, situé dans un village proche de Ramallah en Cisjordanie occupée.