Pourquoi Biden ne changera rien aux relations économiques entre les États-Unis et l’Arabie saoudite

Des drapeaux américains flottent, le Capitole est à l’arrière-plan, le 10 janvier 2021. (Reuters)
Des drapeaux américains flottent, le Capitole est à l’arrière-plan, le 10 janvier 2021. (Reuters)
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Publié le Mercredi 20 janvier 2021

Pourquoi Biden ne changera rien aux relations économiques entre les États-Unis et l’Arabie saoudite

  • «Les États-Unis et l’Arabie saoudite sont partenaires depuis les années 1940 et je pense que les deux pays entretiennent une relation étroite», explique Tarik Solomon
  • Les États-Unis sont le deuxième partenaire commercial de l’Arabie saoudite, alors que cette dernière est l’un des principaux partenaires commerciaux des États-Unis au Moyen-Orient

DJEDDAH: Bien que certains analystes prédisent un changement dans les relations entre l’Arabie saoudite et les États-Unis après l’investiture de Joe Biden mercredi prochain, le nouveau président de la Chambre de commerce des États-Unis (AmCham) en Arabie saoudite estime que ce changement à la Maison Blanche n’aura aucun impact significatif sur les relations entre les deux alliés.

«Les États-Unis et l’Arabie saoudite sont partenaires depuis les années 1940 et je pense que les deux pays entretiennent une relation étroite. Nous nous attendons à ce que l’administration Biden et la victoire de ce dernier à l’élection présidentielle ouvrent la voie à de nouvelles politiques étrangères. C’est une évidence lorsqu’un changement d’administration, et surtout de parti, se produit», fait savoir Tarik Solomon, président de l’AmCham en Arabie saoudite, à Arab News.

L’AmCham a récemment ouvert sa première chambre au Royaume. Elle fait partie des centaines de branches de la Chambre de commerce américaine à travers le monde. Dans la région, il existe déjà des branches à Dubaï et à Abu Dhabi, ainsi qu’en Égypte et au Liban.

Les États-Unis et l’Arabie saoudite entretiennent une relation économique solide. D’après le département d’État américain, les États-Unis sont le deuxième partenaire commercial de l’Arabie saoudite, alors que cette dernière est l’un des principaux partenaires commerciaux des États-Unis au Moyen-Orient et la troisième source d’importation de pétrole.

M. Solomon s’attend à un style différent de communication dans les relations américano-saoudiennes à venir. «Nous verrons probablement un retour aux procédures de communication officielles standard sous Biden, plutôt que la politique de décrets par tweets de Trump», indique-t-il.

Cependant, la relation saoudo-américaine se caractérise depuis longtemps par son pragmatisme, rappelle M. Solomon.

«Biden pourrait exiger certaines concessions et il imposera probablement des conditions plus strictes sur le soutien. Toutefois, en ce qui concerne le commerce et les investissements, nous nous engageons à travailler sans relâche pour améliorer cette relation», ajoute-t-il.

Selon Tarik Solomon, l’objectif de l’AmCham est de renforcer la coopération entre les deux pays en termes de commerce et d’investissement, de diversifier l’économie saoudienne afin qu’elle soit moins dépendante des hydrocarbures, et de contribuer à améliorer l’image du Royaume aux États-Unis.

En 2019, l’Arabie saoudite était le 27e marché de biens et de services des États-Unis. D’une valeur totale de 39 milliards de dollars (soit 32 milliards d’euros), ce marché se focalise sur les industries militaires, de l’énergie, de l’aluminium, des engrais et des produits pétrochimiques.

«Ces chiffres sont très élevés lorsque nous prenons, par exemple, l’industrie des véhicules militaires, qui représente à elle seule 2 milliards de dollars [1,65 milliard d’euros]», précise M. Solomon. «Il y a beaucoup d’échanges commerciaux entre l’Arabie saoudite et les États-Unis et il existe un grand potentiel de croissance.»

Le président de l’AmCham espère cependant pousser davantage d’entreprises américaines à investir dans de nouveaux secteurs à fort potentiel et qui constituent des piliers des objectifs de la Vision 2030 du gouvernement saoudien. Parmi les domaines d’investissement prometteurs du Royaume, M. Solomon a mis en avant les secteurs industriel, touristique, sportif, technologique, et des loisirs.

«Ce qui nous intéresse le plus actuellement est le secteur industriel, car c’est là que le travail de localisation et de renouvellement de l’énergie et de l’équipement industriel prend de l’ampleur. Nous sommes également intéressés par le sport, le tourisme et les loisirs», souligne M. Solomon.

Outre le secteur industriel, la technologie est également un domaine prometteur à fort potentiel, mais M. Solomon note qu’il y a un léger retard des investissements américains sur ce volet, comme sur celui de l’économie numérique qu’il souhaite développer tant qu’il demeure non exploité dans le pays, d’autant plus que le gouvernement augmente les investissements dans ce secteur.

Tarik Solomon met en lumière l’importance de la visite du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane aux États-Unis sous l’administration Trump. «Le prince héritier Mohammed ben Salmane a conclu de nombreux mémorandums d’accord entre le gouvernement saoudien et les entités américaines, y compris avec Aramco et Sabic. Ce que nous considérons comme de nouvelles opportunités d’investissement pour les États-Unis, dans un marché qui était généralement fortement protégé.»

M. Solomon estime que le dialogue stratégique dans le domaine du commerce et des investissements sera la clé de la réussite et de l’amélioration des opportunités d’investissement entre les deux pays. 

«Nous devons nous rappeler que l’Arabie saoudite est notre amie et qu’elle a toujours été là pour nous. Nous avons toujours entretenu des relations solides», insiste-t-il. «L’Arabie saoudite doit faire des choix. Notre objectif est d’être son premier choix en tant que partenaire de confiance.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Saudi Eksab et le Guyana s’allient pour développer des investissements dans des secteurs clés

Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
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  • Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un MoU pour développer des investissements conjoints dans des secteurs stratégiques clés
  • L’accord, conclu en marge de la Future Investment Initiative à Riyad, vise à renforcer la coopération économique et la diversification durable

RIYAD : Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un protocole d’accord (MoU) visant à explorer une collaboration en matière d’investissements dans des secteurs stratégiques clés, en marge de la Future Investment Initiative (FII) à Riyad.

Le protocole a été signé par Yazeed Alyahya, PDG de Saudi Eksab, et Zulfikar Ally, ministre guyanais du Service public, de l’Efficacité gouvernementale et de la Mise en œuvre, en présence du président du Guyana, Mohamed Irfaan Ali.

Selon un communiqué, cet accord ouvre la voie à un renforcement de la coopération pour promouvoir des opportunités d’investissement stratégiques et identifier de nouveaux domaines d’intérêt commun. Il consolide également le rôle de Saudi Eksab en tant que partenaire de confiance soutenant la croissance durable et la diversification économique.

« Le Guyana entre dans une phase de développement transformateur. À travers cette collaboration avec Saudi Eksab, nous souhaitons explorer des partenariats capables d’accélérer le développement des infrastructures et la diversification économique tout en favorisant la coopération mondiale », a déclaré Ally dans le communiqué.

De son côté, AlYahya a ajouté : « Ce partenariat marque une étape prometteuse dans notre mission visant à identifier des initiatives d’investissement à fort impact, génératrices d’une croissance économique partagée. Nous sommes impatients de concrétiser des opportunités significatives. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le PIF en passe d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de l’année, selon Al-Rumayyan

M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
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  • Les actifs du PIF ont triplé depuis 2015 et devraient atteindre 1 000 milliards de dollars d’ici la fin de l’année, avec plus de 100 entreprises créées pour diversifier l’économie
  • Une nouvelle stratégie du fonds, centrée sur six secteurs clés dont le tourisme, la logistique et l’énergie renouvelable, vise à renforcer la transformation économique du Royaume

RIYAD : Yasir Al-Rumayyan, gouverneur du Fonds public d’investissement (PIF), a déclaré que les actifs du fonds ont triplé depuis 2015, ajoutant que l’objectif d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de cette année est presque atteint.

Le PIF constitue la pierre angulaire de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite. Son effectif est passé d’environ 40 employés en 2015 à quelque 4 000 aujourd’hui, et le fonds dispose désormais de bureaux dans plusieurs grandes capitales mondiales.

Al-Rumayyan a indiqué que le PIF a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de stimuler la diversification économique.

Il a révélé qu’une nouvelle stratégie du PIF sera annoncée prochainement, celle-ci étant actuellement dans les dernières étapes d’approbation. Cette stratégie se concentrera sur six secteurs clés : le tourisme, les voyages et le divertissement, le développement urbain, la fabrication avancée et l’innovation, la logistique, l’énergie renouvelable et NEOM.

Cet axe stratégique, a-t-il souligné, permettra au fonds de hiérarchiser ses investissements selon des calendriers précis : « Nous ne voulons pas aborder tous les investissements avec le même niveau de priorité, » a-t-il ajouté.

Al-Rumayyan a également mis en avant le succès du PIF dans la relance de la King Abdullah Economic City, qui fait partie de son portefeuille. Il a expliqué que le PIF a augmenté sa participation de minoritaire à majoritaire, transformant une entreprise restée largement inactive pendant près de deux décennies en un pôle dynamique attirant ports, entreprises et industries automobiles, entre autres.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Beautyworld Middle East : le savoir-faire français entre innovation, luxe et clean beauty

Beautyworld Middle East a accueilli 86 marques françaises réunies sous la bannière Choose France. (Photo: ANFR)
Beautyworld Middle East a accueilli 86 marques françaises réunies sous la bannière Choose France. (Photo: ANFR)
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  • Le pavillon français à Beautyworld Middle East 2025 a mis en avant 86 marques, illustrant l’excellence et l’innovation françaises dans le secteur de la beauté et des cosmétiques
  • Face à un marché du Golfe en forte croissance, les entreprises françaises — entre tradition, technologie et durabilité — confirment leur capacité à répondre aux nouvelles attentes d’un secteur en expansion

DUBAÏ : Du 27 au 29 octobre, Beautyworld Middle East a accueilli 86 marques françaises réunies sous la bannière Choose France. Organisé par Business France, le pavillon met en lumière le savoir-faire français dans les domaines de la beauté, des cosmétiques et du bien-être, allant des soins de la peau et de la parfumerie aux produits en marque blanche et innovations technologiques.

Dans ce cadre, cinq marques françaises se distinguent par leur approche innovante et leur capacité à séduire le marché du Golfe, en pleine expansion.

Atelier du Savon : l’excellence des ingrédients naturels

Frédéric Brunel-Acquaviva, PDG de l’Atelier du Savon, dirige une manufacture spécialisée dans les savons et cosmétiques naturels, située dans le sud de la France. L’entreprise commercialise ses propres marques, mais réalise également des productions en marque blanche pour des hôtels et distributeurs au Moyen-Orient.

« La cosmétique française est reconnue pour sa qualité ; nos partenaires souhaitent intégrer des ingrédients locaux comme la luffa, l’huile de figue de barbarie ou l’huile de date », précise-t-il.

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L’Atelier du Savon (Photo: ANFR)

Trois ans après sa première participation à Dubaï, l’entreprise continue d’innover grâce à un laboratoire de R&D interne.

Le Laboratoire des Granions : le collagène au cœur de l’innovation

Créé en 1948, le Laboratoire des Granions est un acteur majeur des compléments alimentaires en France. Ilias Kadi, responsable export, met en avant le succès du Collagène Eternity, un collagène à bas poids moléculaire pour une meilleure assimilation.

Présent dans plus de 16 000 pharmacies en France et exporté dans 50 pays, le laboratoire combine expertise pharmaceutique et innovation afin de répondre aux besoins d’un marché international exigeant.

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Le Laboratoire des Granions (Photo: ANFR)

Onérique : le skincare émotionnel

Fondée par Glorimar Primera-Riedweg, Onérique se distingue par une approche sensorielle et émotionnelle du soin. « Chaque produit doit éveiller des sensations positives dès le premier contact », explique la fondatrice. La marque présente trois produits phares au salon : des perles de soin à base d’algues marines, un exfoliant et une crème mousse hydratante.

Présente à Beautyworld Middle East, Onérique cherche à développer des partenariats aux Émirats arabes unis et en Arabie saoudite.

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Onérique ​​​​​​(Photo: ANFR)

L’Officine du Monde : la nigelle au service du bien-être

La marque française, fondée par Olivier Decazes et par la Dr Rita Massoud, pharmacienne franco-égyptienne, exploite les vertus millénaires de la nigelle pour concevoir des compléments alimentaires et cosmétiques. Grâce à la thymoquinone, principe actif anti-inflammatoire de la plante, l’entreprise propose des solutions pour la peau, le confort articulaire ou la régulation de la glycémie entre autres.

« Tout est formulé par un pharmacien, avec des ingrédients importés d’Inde, d’Égypte, d’Éthiopie et de Tunisie. Et Tous les produits sont fabriqués en France », souligne Mr. Decazes.

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L’Officine du Monde (Photo: ANFR)

Creation Parfums Paris 26 : la passion du parfum sur mesure

Virginie Smadja, fondatrice de Creation Parfums Paris 26, conçoit des parfums en private label pour des clients dans le monde entier, notamment dans les pays du Golfe.

« Chaque client peut avoir des demandes différentes, ce qui rend le métier fascinant », explique-t-elle.

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"Just Together" (Photo: Instagram)

Dernièrement, elle a lancé son propre parfum, Just Together, alliant la tradition de l’Oud à des fragrances plus fraîches et sucrées, inspirées de la French touch. Pour Virginie, « ce n’est plus un métier, mais une véritable passion.»

Un marché régional en pleine expansion

Le salon met en évidence le rôle stratégique du Moyen-Orient, et plus particulièrement des Émirats arabes unis, dans l’univers de la beauté et du luxe. Évalué à 8,5 milliards USD en 2024, le marché des cosmétiques dans la région affiche une croissance soutenue de près de 6 % par an, portée par une demande accrue en innovation, qualité et durabilité.

Véritable plateforme de rayonnement pour l’ensemble du Golfe, les Émirats s’imposent comme un carrefour incontournable pour les marques internationales.

La présence française à Beautyworld Middle East illustre parfaitement cette dynamique : entre parfumerie, soins high-tech et cosmétiques écoresponsables, les entreprises tricolores confirment leur savoir-faire unique et leur capacité à allier héritage, excellence et innovation au service des nouvelles attentes du marché.