Biden rend hommage aux victimes de la Covid, Trump vante son bilan

Le nouveau président des Etats-Unis Joe Biden en discours dans son fief du Delaware le 19 janvier (Photo, AFP).
Le nouveau président des Etats-Unis Joe Biden en discours dans son fief du Delaware le 19 janvier (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 20 janvier 2021

Biden rend hommage aux victimes de la Covid, Trump vante son bilan

  • Joe Biden a marqué le contraste avec le président sortant Donald Trump qui a depuis des mois tenté de minimiser l'impact d'une pandémie ayant fait plus de 400 000 morts aux Etats-Unis
  • «Pour guérir, nous devons nous souvenir. Il est difficile parfois de se souvenir mais c'est ainsi que nous guérissons», a-t-il déclaré devant l'imposant mémorial Abraham Lincoln

WASHINGTON: A moins de 24 heures de sa prestation de serment, Joe Biden a rendu mardi à Washington hommage aux victimes de la Covid-19, marquant le contraste avec le président sortant Donald Trump qui a depuis des mois tenté de minimiser l'impact d'une pandémie ayant fait plus de 400 000 morts aux Etats-Unis, se félicitait du bilan de son mandant.

« Pour guérir, nous devons nous souvenir. Il est difficile parfois de se souvenir mais c'est ainsi que nous guérissons », a-t-il déclaré devant l'imposant mémorial Abraham Lincoln.

L'ancien bras droit de Barack Obama, qui deviendra mercredi à midi le 46e président de l'histoire des Etats-Unis, s'est ensuite recueilli, au son de la chanson « Hallelujah » de Leonard Cohen, face aux 400 lumières qui avaient été allumées tout autour du bassin rectangulaire dans lequel se reflétait le Washington Monument.

Reclus dans la Maison Blanche, Donald Trump, qui quitte le pouvoir au plus bas dans les sondages et coupé d'une partie de son camp, s'est lui contenté d'un message vidéo pré-enregistré en guise de discours d'adieu à l'issue d'un mandat marqué par une avalanche de scandales, deux « impeachments » et un assaut meurtrier du Capitole. 

S'il a pour la première fois mardi souhaité la réussite de la nouvelle administration, il n'a à aucun moment félicité son successeur, ni prononcé son nom.

Celui qui pendant plus de deux mois a refusé le verdict des urnes en dénonçant des fraudes imaginaires va devenir le premier président à ne pas assister à la prestation de serment de son successeur depuis 150 ans.

Quelques heures plus tôt, au moment de quitter son fief du Delaware, Joe Biden s'était montré très ému, des larmes coulant sur son visage.

« Eh bien, excusez mon émotion, lorsque je mourrai, Delaware sera écrit dans mon cœur », a déclaré le démocrate en écho aux paroles de l'auteur irlandais James Joyce. 

A 78 ans, Joe Biden sera le plus vieux président américain à prendre ses fonctions. 

Il a souligné le choix historique de sa colistière Kamala Harris, qui deviendra mercredi la première femme vice-présidente mais aussi la première personne noire, et d'origine indienne, à occuper cette fonction. 

« Ne me dites pas que les choses ne peuvent pas changer. Elles peuvent changer, et elles changent. C'est ça l'Amérique », a lancé le démocrate. 

Avant son départ pour la Floride, prévu mercredi matin, Donald Trump pourrait encore gracier plusieurs dizaines de personnes.

Dans son message d'adieu, le défenseur de « l'Amérique d'abord » a vanté son bilan économique et en politique étrangère, notamment sa fermeté face à la Chine. 

« Je suis tout particulièrement fier d'être le premier président depuis des décennies à ne pas avoir déclenché de nouvelles guerres », s'est targué le président sortant.

Washington méconnaissable

Mardi, la capitale fédérale était méconnaissable.

Les mesures de sécurité entourant la cérémonie d'investiture, prévue à 12H00 mercredi (17H00 GMT), sont exceptionnelles. Quelque 25 000 soldats de la Garde nationale et des milliers de policiers venus de tout le pays seront déployés.

De hautes grilles, parfois surmontées de barbelés, protègent la « zone rouge » entre la colline du Capitole et la Maison Blanche. On est loin de l'ambiance de liesse qui avait envahi Washington après la victoire de Joe Biden début novembre.

Le comité organisateur de la cérémonie a limité le nombre d'invités et, sur l'immense esplanade du « National Mall », où des milliers d'Américains viennent traditionnellement voir leur nouveau président prêter serment, plus de 190 000 drapeaux ont été plantés pour représenter ce public absent. 

Depuis le 6 janvier, près d'une centaine de manifestants ont été inculpés pour avoir participé aux violences du Capitole. 

Parmi eux, des élus et des membres anciens ou actifs des forces de l'ordre. 

Biden se pose en rassembleur

Sur le fond comme sur la forme, Joe Biden entend marquer un contraste aussi net que possible avec son prédécesseur.    

Mercredi, celui qui se présente comme un « rassembleur » lancera un message d'unité aux Américains, lors d'un discours de 20 à 30 minutes.

Autre moment d'union à la symbolique forte : Mitch McConnell, chef des républicains au Sénat, sera présent avec lui, à son invitation, lors d'une messe à la cathédrale Saint-Matthieu mercredi matin. Les autres dirigeants du Congrès ont aussi été conviés.

En attendant, le processus de confirmation par le Sénat des ministres désignés par le président élu a commencé mardi, afin que le gouvernement soit au plus tôt en ordre de marche face aux nombreuses crises qui traversent l'Amérique.

Sur le front diplomatique, le futur secrétaire d'Etat, Antony Blinken, a promis de rompre avec quatre années d'unilatéralisme, en « revigorant » les alliances mises à mal sous Donald Trump. Mais le futur chef de la diplomatie américaine a aussi déclaré que le républicain avait « eu raison » d'avoir adopté une position « plus ferme face à la Chine ». 

La prochaine secrétaire au Trésor Janet Yellen a elle appelé à « voir grand » dans la réponse à la crise économique provoquée par la pandémie, et à remettre donc à plus tard les préoccupations sur le déficit public.

Le gouvernement sortant a de son côté annoncé d'ultimes décisions, dont la plus spectaculaire est celle du secrétaire d'Etat Mike Pompeo de considérer que la Chine « commet un génocide » contre les musulmans ouïghours.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.