Kamala Harris brise un nouveau plafond de verre, une vice-présidente historique

Kamala Harris est assermentée en tant que 49e vice-présidente des États-Unis le 20 janvier 2021 au Capitole américain à Washington, DC (Photo, AFP).
Kamala Harris est assermentée en tant que 49e vice-présidente des États-Unis le 20 janvier 2021 au Capitole américain à Washington, DC (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 21 janvier 2021

Kamala Harris brise un nouveau plafond de verre, une vice-présidente historique

  • Forte d'un parcours brillant, digne du meilleur rêve américain, malgré des chapitres controversés, elle rêvait de devenir la première femme présidente des Etats-Unis
  • Vice-présidente, elle ne quittera pas tout à fait la chambre haute: c'est elle qui pourra faire pencher la balance en cas d'égalité prévisible

WASHINGTON: Déjà maintes fois pionnière, Kamala Harris a brisé mercredi un nouveau plafond de verre en devenant la première femme, et la première personne de couleur, à accéder à la vice-présidence des Etats-Unis, consécration d'une carrière hors normes.

A 56 ans, la dynamique et pugnace sénatrice de Californie a permis à Joe Biden, 78 ans, d'engranger les voix d'un électorat plus divers qui avait soif de se voir mieux représenté au sommet du pouvoir. 

A tel point que certains électeurs disaient voter non pas pour le vétéran de la politique mais pour elle, fille d'un père jamaïcain et d'une mère indienne.   

C'est vêtue de blanc, en souvenir des suffragettes, qu'elle avait fait son discours de victoire en novembre, rendant un vibrant hommage à sa mère et à celles «qui ont tant sacrifié pour l'égalité, la liberté et la justice pour tous». 

«Je pense à elle, aux générations de femmes, noires, asiatiques, blanches, latinas, amérindiennes, qui ont ouvert la voie.»  

En saluant «l'audace» de Joe Biden de l'avoir choisie, elle a promis: «Si je suis la première femme à occuper ces fonctions, je ne serai pas la dernière. Car chaque petite fille qui regarde ce soir voit que nous sommes dans le pays de tous les possibles». 

«Votre pouvoir»  

Pendant la campagne, cette ex-procureure avait appelé sans relâche à une mobilisation historique, en dénonçant les tentatives d'entraver le scrutin dans des Etats républicains. 

«Pourquoi croyez-vous que tant de gens puissants (...) essayent de vous empêcher de voter?», avait-elle lancé à de jeunes électeurs afro-américains en Géorgie. Car «ils connaissent votre pouvoir.» 

Après la vague historique de colère contre le racisme et les violences policières, elle promet avec l'ancien vice-président de Barack Obama d'«éradiquer» les injustices.

Tous en respectant strictement les mesures contre le Covid-19, comme Joe Biden, elle a mené une campagne plus active que le septuagénaire, dansant au rythme des fanfares ou s'entretenant avec les clients de cafés... en extérieur, pandémie oblige.

Pionnière

Forte d'un parcours brillant, digne du meilleur rêve américain, malgré des chapitres controversés, elle rêvait de devenir la première femme présidente des Etats-Unis.

C'est finalement en vice-présidente qu'elle est entrée à la Maison Blanche mais avec un oeil, sans doute, sur la présidentielle de 2024. Et l'espoir de briser alors l'ultime plafond de verre. 

Kamala Harris accumule déjà les titres de pionnières. 

Elle a grandi à Oakland, où ses parents - un père professeur d'économie et une mère, aujourd'hui décédée, chercheuse spécialiste du cancer du sein - militaient pour les droits civiques.

Diplômée de l'université Howard, fondée à Washington pour accueillir les étudiants afro-américains en pleine ségrégation, elle rappelle régulièrement son appartenance à l'association d'étudiantes noires «Alpha Kappa Alpha». 

Après deux mandats de procureure à San Francisco (2004-2011), elle avait été élue, deux fois, procureure générale de Californie (2011-2017), devenant alors la première femme, mais aussi la première personne noire, à diriger les services judiciaires de l'Etat le plus peuplé du pays.

Puis en janvier 2017, elle avait prêté serment au Sénat à Washington, s'inscrivant comme la première femme originaire d'Asie du Sud et seulement la deuxième sénatrice noire dans l'histoire.

Vice-présidente, elle ne quittera pas tout à fait la chambre haute: c'est elle qui, d'après la Constitution, pourra faire pencher la balance en cas d'égalité prévisible, avec dès mercredi soir 50 sénateurs démocrates contre 50 républicains. 

«Prête à être présidente»

Au Sénat, ses interrogatoires serrés des candidats de Donald Trump l'ont rendue célèbre. 

Mais c'est contre Joe Biden qu'elle avait fait les plus fortes étincelles, en l'attaquant, alors candidate à la primaire démocrate, sur ses positions passées concernant les politiques de déségrégation raciale dans les années 1970.   

En racontant comment, petite fille, elle était dans l'un des bus amenant les écoliers noirs dans les quartiers blancs, elle avait ému, et bondi brièvement dans les sondages.

Peinant à définir clairement sa candidature, elle avait toutefois jeté l'éponge avant même le premier scrutin.  

Ses expériences dans les branches législative, judiciaire et exécutive du pouvoir, et sa proximité avec Beau Biden, fils du futur président décédé d'un cancer en 2015, ont malgré tout convaincu son ex-rival de la choisir comme colistière.

Joe Biden compte aussi sur son image moderne de femme se présentant en «Momala», fière de sa famille mixte et recomposée, avec son époux, l'avocat Douglas Emhoff, père de deux enfants, à ses côtés. Comme lorsqu'elle est entrée mercredi à la Maison Blanche.

Mais son passé de procureure pèse aussi contre elle. Des progressistes déplorent sa réputation de dureté, notamment en punissant strictement de petits délits qui ont, selon ses détracteurs, affecté surtout les minorités.

Face à Mike Pence, dans le seul débat des vice-présidents, elle avait éreinté la gestion par l'exécutif de la crise du coronavirus. 

Le lendemain, Donald Trump l'avait traitée de «monstre». 

«Je ne fais pas de commentaires sur ses remarques puériles», avait réagi Kamala Harris

A ses côtés, Joe Biden s'était indigné des propos «honteux» du président. Avant de faire les éloges de sa colistière: «C'est l'une des meilleures personnes que j'ai côtoyées. C'est quelqu'un qui est prêt, au premier jour, à être présidente des Etats-Unis». 


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.