Les réductions saoudiennes soudaines impactent le marché pétrolier

La raffinerie de pétrole et le terminal pétrolier de Ras Tanura de Saudi Aramco en Arabie saoudite, le 21 mai 2018 (Photo, Reuters).
La raffinerie de pétrole et le terminal pétrolier de Ras Tanura de Saudi Aramco en Arabie saoudite, le 21 mai 2018 (Photo, Reuters).
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Publié le Jeudi 21 janvier 2021

Les réductions saoudiennes soudaines impactent le marché pétrolier

  • Alors qu’à la fin de l'année dernière on parlait de Brent «bloqué» entre 50 et 55 dollars le baril, de nombreux experts le voient désormais à plus de 60 dollars en 2021
  • Les «trois grands acteurs» de la scène financière américaine - Bank of America (BoA), Goldman Sachs et JP Morgan (JPM) - ont tous récemment publié des perspectives positives concernant le pétrole

DUBAI: Soudainement, les perspectives du prix du pétrole ont radicalement changé.

Alors qu’à la fin de l'année dernière, on parlait de Brent «bloqué» entre 50 et 55 dollars le baril, de nombreux experts le voient désormais à plus de 60 dollars en 2021. Les plus optimistes le positionnent à 65 dollars d'ici l’été.

Les «trois grands acteurs» de la scène financière américaine - Bank of America (BoA), Goldman Sachs et JP Morgan (JPM) - ont tous récemment publié des perspectives positives concernant le pétrole pour le restant de l’année.

La BoA a déclaré qu'un certain nombre de facteurs macroéconomiques «pourraient ensemble propulser le pétrole à la mi-2021 au-delà de l'objectif de 60 dollars que nous avons annoncé en juin de l'année dernière» et a reconnu que le prix du pétrole pourrait «facilement dépasser» ses projections.

JPM a affirmé qu'un «supercycle» des prix du pétrole - scénario dans lequel la demande croissante et l'offre étroitement contrôlée conduiraient temporairement à des prix bien au-dessus des niveaux actuels - pourrait se profiler à l’horizon.

Dans le pronostic récent probablement le plus optimiste, les analystes de Goldman Sachs – qui figurent déjà parmi les plus optimistes du secteur - ont avancé la date à laquelle ils s'attendent à ce que le Brent atteigne 65 dollars. Ils pensent maintenant que ce sera six mois plus tôt, soit en juillet de cette année.

«Les événements des premières semaines de l'année ont fortement réduit les risques de déraillement du rééquilibrage du marché», a précisé Goldman Sachs.

Que s'est-il donc passé pour aboutir à un changement aussi important? Bien qu'il existe une série de nouvelles économiques positives - du déploiement mondial de vaccins à une flambée générale du prix des produits de base, synonyme d’une reprise de l'activité industrielle - cela a été atténué dans une certaine mesure par l'augmentation du nombre de cas de Covid-19 dans de nombreuses parties du monde.

Mais ce qui semble avoir fait la différence selon les analystes de l’énergie, est la décision inattendue de l'Arabie saoudite au début du mois, de réduire sa production d’un million de barils par jour. Cette réduction unilatérale - accueillie par la Russie, partenaire OPEP + du Royaume, comme un «cadeau de nouvel an» - a évité les tensions latentes au sein de l’OPEP + tout en accélérant l’élimination des stocks mondiaux de pétrole encore élevés, à la suite des bouleversements sur le marché pétrolier en 2020.

«La réduction unilatérale et inattendue de la production de l'Arabie saoudite compensera à notre avis l’impact négatif à court terme de la demande causée par un virus qui se propage rapidement», a affirmé Goldman Sachs.

La réduction de l'Arabie saoudite - qui, selon son ministre de l’Énergie, le prince Abdul Aziz bin Salman, était le reflet de son rôle de «gardien de l'industrie pétrolière» - maintiendra la production de mars à de bas niveaux, alors que la demande mondiale de pétrole remonte nettement, le déploiement de vaccins encourageant davantage l’activité économique mondiale.

Les autres facteurs positifs pour le Brent, selon Goldman Sachs, sont la transition présidentielle américaine, qui devrait conduire à un plan de relance de 2 trillions de dollars par Joe Biden, et la discipline financière stricte au sein de l'industrie américaine du schiste, qui ne devrait pas augmenter de manière importante la production, jusqu'à ce que le pétrole atteigne 65 dollars le baril.

La BoA a interprété l'augmentation générale du prix des produits de base - pas uniquement du pétrole brut - comme signe de reprise de la croissance économique mondiale, en particulier en Asie.

Indépendamment des perspectives économiques mondiales généralement plus favorables, JPM a souligné le rôle crucial que la réduction du pétrole saoudien avait joué dans la nouvelle tendance haussière du Brent et dans une perspective à plus long terme.

«La réduction de l'offre à court terme est la preuve que l'Arabie saoudite est disposée à appliquer davantage de réductions si la demande est menacée, et garantit une réduction importante des stocks de l'OCDE (Organisation de Coopération et de Développement Economiques), également capable d'absorber l'offre accrue de la part de la Libye et de l'Iran.»

Il est trop tôt pour annoncer la fin du choc économique lié à la pandémie, mais au moins sur les marchés mondiaux de l'énergie, il semble que le rééquilibrage de l'offre et de la demande est sur la bonne voie.

Le prix du pétrole reflète également cet optimisme. Le Brent se négocie maintenant à plus de 56 dollars le baril - un record dans la post-pandémie.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L’Arabie saoudite enregistre une hausse de 26% de l’IDE net, selon Gastat

L'Arabie saoudite vise à attirer 100 milliards de dollars d'IDE par an d'ici à 2030. (Images Getty)
L'Arabie saoudite vise à attirer 100 milliards de dollars d'IDE par an d'ici à 2030. (Images Getty)
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  •  Ces derniers chiffres interviennent après que l'Arabie saoudite s’est hissée à la 13e place de l'indice de confiance 2025 de Kearney pour l'investissement direct étranger, publié en avril
  • Le Royaume a ainsi gagné une place par rapport à l'année dernière et a conservé sa position de troisième marché émergent le plus attractif

RIYAD: Les investissements directs étrangers nets en Arabie saoudite ont atteint 22,1 milliards de riyals saoudiens (5,89 milliards de dollars; 1 dollar = 0,88 euro) au quatrième trimestre 2024, soit une hausse de 26% par rapport aux trois mois précédents, selon des données officielles récemment publiées.

Selon l'Autorité générale des statistiques, ce chiffre est le plus élevé de l'année, dépassant les 15,5 milliards de riyals saoudiens observés au cours des trois premiers mois de 2024, les 19 milliards de riyals saoudiens enregistrés au cours du deuxième trimestre et les 17,5 milliards de riyals saoudiens observés au cours du troisième trimestre.

L'Arabie saoudite vise à attirer 100 milliards de dollars d'IDE par an d'ici la fin de la décennie, car elle cherche à faire des progrès significatifs dans la diversification de son économie et à réduire sa dépendance aux revenus du pétrole brut, qui dure depuis des décennies.

En ce qui concerne les entrées, Gastat a révélé que 23,8 milliards de riyals saoudiens ont été reçus au cours des trois derniers mois de 2024, marquant une augmentation de 17 pour cent par rapport au troisième trimestre.

La valeur des sorties d'IDE s'est élevée à 1,8 milliard de riyals saoudie,s au cours du quatrième trimestre, soit une baisse de 39% par rapport aux trois mois précédents.

Comparaison avec 2023

La valeur nette totale de l'IDE au quatrième trimestre a diminué de 13 pour cent par rapport à la même période de 2023, où le chiffre s'élevait à 25,5 milliards de riyals saoudiens.

Par rapport au dernier trimestre de 2023, la valeur des entrées a diminué de 11% au cours des trois derniers mois de 2024.

Gastat a ajouté que la valeur des flux sortants a enregistré un taux de croissance de 20 pour cent par rapport à la même période de 2023.

Les ambitions de l'Arabie saoudite en matière d'IDE prennent de l'ampleur

Ces derniers chiffres interviennent après que l'Arabie saoudite s'est hissée à la 13e place de l'indice de confiance 2025 de Kearney pour l'investissement direct étranger, publié en avril.

Le Royaume a ainsi gagné une place par rapport à l'année dernière et a conservé sa position de troisième marché émergent le plus attractif, ce qui témoigne d'une confiance mondiale continue dans sa stratégie de transformation.

Kearney a déclaré que la progression de l'Arabie saoudite dans le classement reflète l'approche audacieuse et réformatrice du pays pour construire une économie compétitive à l'échelle internationale et prête pour l'avenir.

En octobre, le Royaume a également approuvé une loi sur l'investissement actualisée afin d'accroître les flux d'IDE, le ministère de l'Investissement déclarant que cette loi renforcerait la transparence et simplifierait le processus d'investissement.

La règle promet également des protections accrues pour les investisseurs, y compris l'adhésion à l'État de droit, le traitement équitable et les droits de propriété, ainsi que des garanties solides pour la propriété intellectuelle et les transferts de fonds en continu.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Oman: pose de la première pierre d'une usine de GNL de TotalEnergies

"Marsa est un projet véritablement innovant. Petit projet, un million de tonnes d'énergie, mais entièrement électrifié. On parle de décarbonation, on parle d'électrification. Ici, c'est une réalité", s'est félicité le PDG de TotalEnergies, Patrick Pouyanné, lors de la cérémonie d'inauguration. (AFP)
"Marsa est un projet véritablement innovant. Petit projet, un million de tonnes d'énergie, mais entièrement électrifié. On parle de décarbonation, on parle d'électrification. Ici, c'est une réalité", s'est félicité le PDG de TotalEnergies, Patrick Pouyanné, lors de la cérémonie d'inauguration. (AFP)
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  • "La production de GNL devrait démarrer au premier trimestre 2028 et sera en priorité destinée à répondre au marché des carburants marins (soutage de GNL) dans le Golfe", précisent dans un communiqué les groupes français et omanais
  • Cette annonce intervient un an après la décision finale d'investissement pour cette usine de liquéfaction, d'une capacité d'un million de tonnes de GNL par an, située dans le nord du sultanat

PARIS: La première pierre de l'usine de gaz naturel liquéfié (GNL) Marsa LNG a été posée jeudi à Oman, un site qui doit notamment servir à alimenter le transport maritime, ont annoncé TotalEnergies et son partenaire local, la compagnie OQEP.

"La production de GNL devrait démarrer au premier trimestre 2028 et sera en priorité destinée à répondre au marché des carburants marins (soutage de GNL) dans le Golfe", précisent dans un communiqué les groupes français et omanais.

"Marsa est un projet véritablement innovant. Petit projet, un million de tonnes d'énergie, mais entièrement électrifié. On parle de décarbonation, on parle d'électrification. Ici, c'est une réalité", s'est félicité le PDG de TotalEnergies, Patrick Pouyanné, lors de la cérémonie d'inauguration.

Cette annonce intervient un an après la décision finale d'investissement pour cette usine de liquéfaction, d'une capacité d'un million de tonnes de GNL par an, située dans le nord du sultanat.

L'installation est construite par une coentreprise de TotalEnergies (80%), qui revendique la place de troisième acteur mondial du GNL, et OQEP (20%).

"Bénéficiant d’un emplacement idéal à l’entrée du Golfe, le site de Marsa LNG a été choisi pour établir le premier hub de soutage de GNL marin du Moyen-Orient", soulignent les deux partenaires.

Selon eux, l'utilisation du GNL pour le transport maritime permet de réduire d'environ 20% les émissions de gaz à effet de serre par rapport au fioul.

L'utilisation de ce gaz est toutefois contestée par certains experts et défenseurs de l'environnement. L'ONG européenne Transport et environnement estime ainsi que les entreprises ont "mis sous le tapis un énorme problème, à savoir les fuites de méthane", puissant gaz à effet de serre, qui "concernent les navires utilisant le GNL et les infrastructures terrestres associées à la production, au transport et au stockage".

TotalEnergies et OQEP affirment par ailleurs que Marsa LNG, fonctionnant à l'électricité et associée à un parc solaire, sera "l’une des usines de GNL ayant la plus faible intensité carbone au monde".


CMA CGM annonce la reprise de la compagnie aérienne cargo en faillite Air Belgium

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
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  • Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium
  • L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable

PARIS: Le transporteur maritime français CMA CGM a annoncé mercredi qu'il reprenait la compagnie aérienne belge Air Belgium qui était placée en liquidation en raison d'un passif important accumulé pendant la pandémie de Covid, en promettant de sauvegarder 124 emplois sur 401.

Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium. Il totalisera dès lors neuf appareils effectuant plusieurs liaisons depuis la France, la Belgique et les Etats-Unis. Sa flotte doit doubler d'ici 2027.

L'ajout des quatre appareils d'Air Belgium - deux Airbus A330F et deux Boeing B747F - "permet de renforcer immédiatement nos capacités aériennes tout en répondant aux défis logistiques actuels", s'est réjoui le vice-président exécutif de la division aérienne de CMA CGM, Damien Mazaudier.

L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable.

Les liens entre Air Belgium et CMA CGM sont anciens puisque la compagnie belge était chargée de l'exploitation de quatre Airbus A330F appartenant à CMA CGM Air Cargo basés à Liège, avant que la compagnie n'obtienne son certificat de transporteur aérien français et ne rapatrie ses appareils à l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle.

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. Deux d'entre eux effectuent une liaison régulière entre Bruxelles et la Chine, tandis que les deux autres sont exploités pour le compte de tiers, a indiqué Damien Mazaudier.

Parallèlement, le groupe marseillais a annoncé son intention de renforcer sa flotte basée à Chicago, où stationnent déjà deux Boeing B777F, "auxquels viendront s'ajouter trois autres appareils" du même modèle.

Ce hub permet d'effectuer des liaisons entre les Etats-Unis, la Chine et l'Asie du Sud-Est. CMA CGM n'a pas souhaité commenter l'impact de la guerre commerciale en cours entre Pékin et Washington sur cette activité.

"Ces avions renforceront la présence du groupe sur les routes transpacifiques et soutiendront l'expansion de ses activités cargo sur le marché américain", a expliqué CMA CGM.

En Europe, CMA CGM Air Cargo dispose déjà de liaisons régulières depuis Paris vers Hong Kong, Shanghai et Zhengzhou.