Le Japon s'accroche à ses Jeux, malgré des bruits d'annulation

Pour sauver la face, le gouvernement chercherait à s'assurer au préalable que Tokyo organise les JO de 2032, la prochaine édition disponible (après Paris-2024 et Los Angeles-2028) (Photo, AFP).
Pour sauver la face, le gouvernement chercherait à s'assurer au préalable que Tokyo organise les JO de 2032, la prochaine édition disponible (après Paris-2024 et Los Angeles-2028) (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 23 janvier 2021

Le Japon s'accroche à ses Jeux, malgré des bruits d'annulation

  • «Nous souhaitons tous que les Jeux aient lieu, pour leur portée symbolique, mais nous devons prendre des décisions basées sur les preuves, la science et les risques à un moment donné»
  • Alors que des élections législatives doivent se tenir au Japon cet automne, le Parti libéral-démocrate au pouvoir «pourrait prendre un risque énorme en organisant ces Jeux extrêmement impopulaires»

TOKYO: Les diverses parties prenantes au Japon des JO de Tokyo, reportés l'an dernier en raison de la pandémie de la Covid-19, ont réaffirmé vendredi leur intention de les tenir cet été, malgré des informations selon lesquelles le gouvernement nippon y aurait secrètement renoncé.

«Je suis déterminé» à accueillir des Jeux olympiques «sûrs» à Tokyo, en signe de «victoire de l'humanité sur le nouveau coronavirus», a déclaré le Premier ministre Yoshihide Suga lors d'une séance parlementaire.

Le comité d'organisation de Tokyo-2020 a aussi rappelé vendredi qu'il était «entièrement concentré» sur les préparatifs pour accueillir les JO (23 juillet-8 août), à l'unisson avec le gouvernement japonais et la ville de Tokyo, le Comité international olympique (CIO) et le Comité international paralympique (CIP).

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«Je suis déterminé» à accueillir des Jeux olympiques «sûrs» à Tokyo, en signe de «victoire de l'humanité sur le nouveau coronavirus», a déclaré le Premier ministre Yoshihide Suga (Photo, AFP).

Selon le journal britannique The Times, qui a cité jeudi une source au sein de la coalition au pouvoir au Japon, le gouvernement aurait déjà secrètement acté l'impossibilité d'organiser les Jeux olympiques cette année, du fait de la recrudescence mondiale du coronavirus, y compris au Japon.

Pour sauver la face, le gouvernement chercherait à s'assurer au préalable que Tokyo organise les JO de 2032, la prochaine édition disponible (après Paris-2024 et Los Angeles-2028), toujours selon le Times.

«Déterminés» 

D'autres responsables nippons ont démenti en bloc. Le porte-parole adjoint du gouvernement japonais, Manabu Sakai, a déclaré qu'il n'y avait «rien de vrai» dans l'article du Times et la gouverneure de Tokyo, Yuriko Koike, a assuré n'avoir «aucune idée» quant à l'origine de l'information.

«Nous nous coordonnons étroitement avec le gouvernement, le comité organisateur et le CIO» et «la vérité est qu'il n'y a eu aucune discussion sur une annulation ou un report» des Jeux, a déclaré Mme Koike à la presse.

Le directeur général de Tokyo-2020, Toshiro Muto, avait annoncé que la tenue des Jeux était le «cap inflexible» des organisateurs.

Face aux doutes grandissants, le président du CIO, Thomas Bach, a encore assuré vendredi soir dans un message vidéo que «tout le monde était déterminé à faire de ces Jeux olympiques, dans six mois, la lumière au bout du tunnel dans lequel nous sommes encore tous».

En mars dernier, au moment où la première vague du coronavirus se propageait à travers le monde, le CIO avait pris la décision sans précédent de reporter les Jeux juste après l'annonce, par l'Australie et le Canada, de leur intention de ne pas envoyer leurs sportifs à Tokyo.

Des Jeux sans public ?

La recrudescence actuelle de la pandémie touche aussi le Japon, où l'opinion publique est désormais très majoritairement opposée à l'organisation des Jeux, préférant un nouveau rapport ou une annulation pure et simple, selon de récents sondages.

Alors que des élections législatives doivent se tenir au Japon cet automne au plus tard, le Parti libéral-démocrate (PLD) au pouvoir «pourrait prendre un risque énorme en organisant ces Jeux extrêmement impopulaires», a estimé Amir Anvarzadeh, stratégiste chez Asymmetric Advisors.

«Il est quasiment certain», vu le nombre de personnes impliquées et les nouvelles variantes de la Covid-19 en circulation, que les JO causaient une flambée d'infections s'ils avaient lieu, a souligné cet analyste.

Des élus de l'opposition au Japon ont d'ailleurs demandé jeudi le report ou l'annulation des JO.

L'Association médicale de Tokyo a quant à elle suggéré vendredi que l'événement se déroule sans public. Les organisateurs, favorables à une présence du public, même limitée, entendent trancher dans les prochains mois sur la question.

«Il ne peut y avoir de tabou pour garantir des Jeux sûrs», a pour sa part déclaré Thomas Bach, évoquant une panoplie de mesures allant «des règles d'immigration et de quarantaine» à «la question de la vaccination et celle des spectateurs». 

«Position difficile» 

«Combien? Et pourra-t-il y avoir des spectateurs? », A-t-il lancé. Le CIO n'a jamais exclu l'hypothèse d'un huis clos, que le rayonnement et les revenus des Jeux doivent essentiellement à leur retransmission dans le monde entier, bien plus qu'à l'affluence dans les stades.

Enfin, le directeur des urgences à l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), Michael Ryan, s'est lui aussi exprimé vendredi sur ce sujet sensible: «Nous souhaitons tous que les Jeux aient lieu, pour leur portée symbolique, mais nous devons prendre, depuis un an, des décisions basées sur les preuves, la science et les risques à un moment donné».

Ces risques sont «réévalués en permanence par le gouvernement japonais et le CIO», a ajouté M. Ryan, pour qui «il est difficile d'imaginer des jeux se déroulant dans le contexte d'une situation d'urgence à Tokyo».

«Il n'y a pas de réponses faciles», a ajouté M. Ryan, pour qui «science et politique, ce n'est pas la même chose». Il reconnaît que «le gouvernement japonais est dans une position difficile» mais se dit convaincu qu'il prendra «la décision appropriée au moment le plus approprié».


Le Royaume-Uni, la France et l'Arabie saoudite discutent de la création d'un État palestinien

Un garçon palestinien tient un livre alors qu'il est assis dans les décombres d'une maison, suite aux frappes israéliennes de la nuit. (AFP)
Un garçon palestinien tient un livre alors qu'il est assis dans les décombres d'une maison, suite aux frappes israéliennes de la nuit. (AFP)
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  • David Lammy, ministre des affaires étrangères : des discussions sont en cours avant la conférence de l'ONU en juin
  • "Il est inacceptable qu'un groupe de personnes, quel qu'il soit, ait vécu sans État pendant plus longtemps que je n'ai vécu"

LONDRES : Le gouvernement britannique est en pourparlers avec ses homologues français et saoudien au sujet de la reconnaissance officielle d'un État palestinien, a révélé le ministre britannique des affaires étrangères, David Lammy.

Les discussions devraient avoir lieu lors d'une conférence aux Nations unies en juin, a rapporté The Guardian.

Jusqu'à présent, 160 pays reconnaissent la Palestine, dont récemment l'Espagne, la Norvège et l'Irlande. Si un accord peut être conclu, cela signifierait l'ajout de deux membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies - et alliés clés d'Israël - à cette liste.

M. Lammy a déclaré à la commission des relations internationales de la Chambre des Lords que la reconnaissance de la Palestine par les pays de l'UE n'avait fait que peu ou pas de différence dans la progression vers la création d'un État, et que le Royaume-Uni souhaitait faire plus qu'un geste symbolique.

"Il est inacceptable qu'un groupe de personnes, quel qu'il soit, vive sans État depuis plus longtemps que moi", a-t-il déclaré à la commission.

"Nous avons toujours dit que la reconnaissance n'était pas une fin en soi et que nous préférerions qu'elle fasse partie d'un processus menant à deux États.

"Le président (français) Emmanuel Macron a eu beaucoup à dire à ce sujet, tout récemment, aux côtés des Saoudiens, et nous sommes bien sûr en discussion avec eux en ce moment".

M. Lammy a déclaré qu'un État viable ne pouvait pas inclure le maintien du Hamas au pouvoir à Gaza, et qu'un processus de démilitarisation complète de l'enclave devrait être entrepris.

Il a ajouté que l'expansion des colonies israéliennes en Cisjordanie constituait une menace pour une solution à deux États et que la violence des colons contre les Palestiniens était "choquante".

Il s'en est également pris à Israël qui continue d'empêcher l'aide d'entrer dans la bande de Gaza : "Le blocus de l'aide nécessaire à Gaza est épouvantable, les souffrances sont terribles, les besoins sont immenses, les pertes en vies humaines sont extrêmes.

Le 9 avril, M. Macron a déclaré que la France reconnaîtrait probablement un État palestinien lors de la conférence de juin, à la suite d'une visite officielle en Égypte.

Il a ensuite déclaré que cette décision, qui serait le premier acte de reconnaissance d'un État du G7, visait à "déclencher une série d'autres reconnaissances [...], y compris la reconnaissance d'Israël par des États qui ne le font pas actuellement".

Michel Duclos, conseiller spécial à l'Institut Montaigne, un groupe de réflexion basé à Paris, a déclaré au Guardian que le résultat de la conférence de juin "pourrait n'être rien de plus qu'une feuille de route ou un ensemble de propositions".

Il a ajouté : "Le dilemme pour la France pourrait bientôt devenir plus difficile : peut-elle continuer à reporter sa reconnaissance de la Palestine en attendant une véritable dynamique de deux États ? Ou bien un nouveau report nuirait-il à sa crédibilité ?".

L'Arabie saoudite a clairement indiqué que la normalisation des liens avec Israël était subordonnée à la recherche d'une solution à deux États.


Le président russe Vladimir Poutine reçoit le ministre de l'intérieur des Émirats arabes unis 

Le président russe Vladimir Poutine a reçu le cheikh Saif bin Zayed Al-Nahyan, vice-premier ministre et ministre de l'intérieur des Émirats arabes unis. (WAM)
Le président russe Vladimir Poutine a reçu le cheikh Saif bin Zayed Al-Nahyan, vice-premier ministre et ministre de l'intérieur des Émirats arabes unis. (WAM)
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  • Les deux parties discutent d'initiatives conjointes dans les domaines de la sécurité et de la police
  • Elles ont également examiné des initiatives conjointes dans les domaines de la sécurité et de la police

DUBAI : Le président russe Vladimir Poutine a reçu le cheikh Saif bin Zayed Al-Nahyan, vice-premier ministre et ministre de l'Intérieur des Émirats arabes unis, lors d'une réunion officielle, a rapporté jeudi l'Agence de presse des Émirats.

Les deux parties ont discuté des relations bilatérales, soulignant leur engagement commun à promouvoir la paix et la coopération mondiale.

Elles ont également examiné des initiatives conjointes dans les domaines de la sécurité et de la police, notamment les progrès réalisés dans le cadre du dialogue stratégique entre les services de police, les programmes de formation en matière de protection de l'enfance et d'autres efforts de collaboration.

Mohammed Ahmed Al-Jaber, ambassadeur des Émirats arabes unis auprès de la Fédération de Russie.


Ukraine: 7 morts après une frappe ukrainienne sur une ville occupée par Moscou

 Une frappe de drones ukrainiens a tué jeudi au moins sept personnes et fait plus de 20 blessés dans la ville sous contrôle russe d'Olechky, dans la région de Kherson située dans le sud de l'Ukraine, a affirmé un responsable russe local. (AFP)
Une frappe de drones ukrainiens a tué jeudi au moins sept personnes et fait plus de 20 blessés dans la ville sous contrôle russe d'Olechky, dans la région de Kherson située dans le sud de l'Ukraine, a affirmé un responsable russe local. (AFP)
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  • La ville d'Olechky, qui comptait environ 20.000 habitants avant l'offensive russe à grande échelle en Ukraine lancée en 2022, se trouve sur la rive orientale du fleuve Dnipro, qui est occupée dans ce secteur par Moscou
  • Elle est située à quelques kilomètres à l'est de Kherson, la capitale régionale, qui avait été également conquise par Moscou avant d'être reprise à l'automne 2022 par l'armée ukrainienne

MOSCOU: Une frappe de drones ukrainiens a tué jeudi au moins sept personnes et fait plus de 20 blessés dans la ville sous contrôle russe d'Olechky, dans la région de Kherson située dans le sud de l'Ukraine, a affirmé un responsable russe local.

"Vers 09H30, à Olechky, dans la zone du marché central, des soldats ukrainiens ont mené une frappe massive de drones (...) sur des civils. Beaucoup de gens se trouvaient au marché au moment de l'attaque", a affirmé sur Telegram Vladimir Saldo, le dirigeant régional nommé par Moscou.

"Selon des données préléminaires, il y a au moins sept morts et plus de 20 blessés", a-t-il ajouté.

Dans un message distinct, toujours sur Telegram, il a accusé l'armée ukrainienne d'avoir envoyé de nouveaux drones après la première vague de l'attaque pour "achever les survivants" sur place.

Il a publié une vidéo présumée des lieux de l'attaque, filmée depuis les airs et non authentifiée, montrant des volutes de fumée s'échappant de petits batîments.

La ville d'Olechky, qui comptait environ 20.000 habitants avant l'offensive russe à grande échelle en Ukraine lancée en 2022, se trouve sur la rive orientale du fleuve Dnipro, qui est occupée dans ce secteur par Moscou.

Elle est située à quelques kilomètres à l'est de Kherson, la capitale régionale, qui avait été également conquise par Moscou avant d'être reprise à l'automne 2022 par l'armée ukrainienne.

Le fleuve Dnipro marque dans cette zone la ligne de front et les attaques de drones, de part et d'autre, sont constantes et font très régulièrement des victimes civiles.