Braquage pour l'argent ou à visée terroriste ? Quatre hommes jugés à Paris

C'est pourtant pour un projet de braquage qu'ils comparaissent pour une semaine, les juges d'instruction ayant décidé, à l'issue de l'enquête, de requalifier les faits (Photo, AFP).
C'est pourtant pour un projet de braquage qu'ils comparaissent pour une semaine, les juges d'instruction ayant décidé, à l'issue de l'enquête, de requalifier les faits (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 23 janvier 2021

Braquage pour l'argent ou à visée terroriste ? Quatre hommes jugés à Paris

  • «Sa va saigné le 17»: ces quelques mots, envoyés par SMS, qui ont déclenché leur interpellation, quatre jours avant le premier rendez-vous national du mouvement
  • «La question qui se pose est celle de la visée et de l'objectif» de ce projet, évoqué «au milieu de discussions reprenant les thèses avancées par des organisations terroristes»

PARIS: Le projet de braquage avait-il une visée terroriste? Quatre hommes, soupçonnés de radicalisation islamiste, comparaissent depuis vendredi à Paris pour avoir envisagé d'attaquer une banque lors de l'acte I des gilets jaunes, le 17 novembre 2018.
Ce sont quelques mots, envoyés par SMS, qui ont déclenché leur interpellation, quatre jours avant le premier rendez-vous national du mouvement. «Sa va saigné le 17», écrivait l’un des autres.
Plusieurs mois plus tard, le ministre de l'Intérieur d'alors, Christophe Castaner, affirmera qu'une «attaque terroriste» avait à l'époque été «neutralisée».
C'est pourtant pour un projet de braquage qu'ils comparaissent pour une semaine, les juges d'instruction ayant décidé, à l'issue de l'enquête, de requalifier les faits.

«La question qui se pose est celle de la visée et de l'objectif» de ce projet, évoqué «au milieu de discussions reprenant les thèses avancées par des organisations terroristes», explique, en début d'après-midi, le président du tribunal.
«Derrière, il y a l'éventuelle présence du concept de "ghanima", c'est-à-dire d'une démarche pour aller récupérer un butin à des fins de lutte dans le cadre du jihad armé».
Dans le box, deux frères, Kamel (37 ans) et Hillal A. (25 ans), ainsi que Kévin B. (27 ans), qui purgeait au moment des faits une peine de six ans pour l'association de malfaiteurs terroristes.
A la barre, Rémi M., 54 ans, remis en liberté un an plus tôt après plus d'une détention provisoire. Comme ses coprévenus, il a toujours contesté un plan terroriste mais reconnaît un projet de braquage.

Tout ça vient de «difficultés financières» et d'un «besoin d'argent», soutient-il, lunettes et longue barbe poivre et sel sous son masque chirurgical.
«C'est moi qui a parlé d'un distributeur à côté de chez moi qui était en travaux. J'ai dit: "regarde le distributeur, il y a des sous dedans, c'est facile à ouvrir"», assure-t-il.
Alors sans emploi à Saint-Etienne, il raconte avoir rencontré les deux frères à la mosquée et avoir «sympathisé» un mois et demi plus tôt, l'aîné ayant un «projet de mariage».
Eux «n'avait rien», ils »dormaient sur un paillasson» et lui voulait «aider ses enfants, payer une voiture à son fils». «C'est une utopie», tente-t-il. «Il y a des utopies qui ne sont pas illégales», fait remarquer le président, sceptique.
Fusil de chasse

Les deux frères ont été sur écoute et sous surveillance à partir de la fin août 2018, dans le cadre d'une enquête qui s'est étendue aux autres prévenus.

Dans des conversations, Kamel A. et Kevin B. échangent alors de la propagande du groupe EI, ce dernier revendiquant avoir «prêté allégeance». «Faut s'désavouer ou faut agir», dit-il notamment en septembre, selon une retranscription.
Fin octobre, au domicile des deux frères, Rémi M. déclare qu'il faut «s'organiser» pour la «grève générale» du 17 novembre: «C'est là qu'il faut agir (...) quand tous les flics sont sur la route », lance-t-il. «On va les punir ces chiens», répond Kamel A.
Le 17 novembre, «c'est là que c'est le bon moment pour aller ouvrir un coffre car [les policiers] ne seront pas là, on se fera pas arrêter», affirme à la barre Rémi M.
Et la réplique de Kamel A., demande le président? «Je sais pas», répète-t-il. «Il ne m'a jamais parlé de violence».
C'est lui qui, le 8 novembre, a envoyé le fameux texto «sa va saigné le 17» à un correspondant hors du dossier. Le message s'inscrivait dans une conversation au sujet d'une pièce de rechange pour sa voiture, précise le président.
Cela veut dire que ce jour-là, «les gilets jaunes vont faire des dégâts», assure Rémi M, qui jure: «Il y a aucune connotation, c'est une expression».
Le procès doit se poursuivre mardi avec les interrogatoires des autres prévenus, pour se finir vendredi soir.


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.