À l'ONU, appels en faveur d’une dynamique internationale renforcée contre le terrorisme

Vladimir Voronkov, sous-secrétaire général du Bureau de lutte contre le terrorisme des Nations Unies (Photo, AFP/Archives).
Vladimir Voronkov, sous-secrétaire général du Bureau de lutte contre le terrorisme des Nations Unies (Photo, AFP/Archives).
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Publié le Mercredi 13 janvier 2021

À l'ONU, appels en faveur d’une dynamique internationale renforcée contre le terrorisme

  • La menace terroriste a eu le temps d’évoluer et de se multiplier dans les deux décennies qui ont suivi les attentats du 11 septembre
  • Près de 70 000 femmes et enfants reliés à Daech sont détenus dans des camps au nord de la Syrie, et environ 13 000 proviennent de pays autres que la Syrie ou l'Irak

NEW YORK: Dans les deux décennies qui ont suivi les attentats du 11 septembre, la menace terroriste a eu le temps d’évoluer et de se multiplier, laissant dans son sillage «des souffrances et des pertes humaines indicibles», selon Vladimir Voronkov, Secrétaire général adjoint à la lutte contre le terrorisme.

Al-Qaïda a fait preuve de résilience malgré la perte d’un nombre de ses figures de proue, dit-il. Il a «mis au point un dangereux modèle international de franchises régionales qui exploitent les failles et les conflits locaux».

Entretemps, de nouveaux groupes ont fait leur apparition, se désole Voronkov, dont Daech. Bien que vaincu en Irak et en Syrie, le groupe a recours aux réseaux sociaux pour recruter, et éventuellement radicaliser, des adeptes partout dans le monde. Et alors même qu’il cherche à se réorganiser et se rétablir, les attaques persistent.

Voronkov, s’est exprimé mardi lors d'une réunion ministérielle du Conseil de sécurité de l'ONU pour marquer le 20e anniversaire cette année de la résolution 1373 qui comprend plusieurs mesures antiterroristes. Adoptée à l'unanimité le 28 septembre 2001 en réponse aux attentats du 11 septembre, elle constitue une étape décisive dans la lutte globale contre ce fléau.

Le Comité contre le terrorisme du Conseil a été créé en parallèle pour exécuter la résolution et renforcer la capacité institutionnelle des États membres à prévenir et riposter contre toute menace terroriste. Son objectif est de criminaliser les activités de ce genre, traduire leurs auteurs en justice, et les empêcher de trouver refuge et financement.

Voronkov a exhorté les ministres, dont plusieurs ont été témoins d'attaques terroristes dans leur propre pays, à mettre en œuvre toutes les ressources afin que Daech soit tenu responsable de ces crimes odieux.

Il les a également appelés à rapatrier les milliers de leurs citoyens, pour la plupart des femmes et des enfants, qui vivent dans l’incertitude en raison de leurs liens antérieurs avec le groupe terroriste.

Près de 70 000 femmes et enfants reliés à Daech sont détenus dans des camps au nord de la Syrie, et environ 13 000 proviennent de pays autres que la Syrie ou l'Irak. Les camps souffrent d'un surpeuplement sévère en plus d’un taux de mortalité infantile élevé, et pourtant, de nombreux pays refusent d'accepter le retour de leurs citoyens qui y sont détenus.

Richard Mills, ambassadeur adjoint des États-Unis auprès de l'ONU, explique que le rapatriement de ces ressortissants étrangers, «en plus d’empêcher ces combattants de retourner aux champs de bataille, revêt un aspect humanitaire car la situation dans ces camps absolument est épouvantable».

Il a ajouté que les États-Unis ont jusqu'à présent rapatrié 12 adolescents et 16 adultes, dont six vont faire face à des accusations criminelles.

Tarek Ladeb, le Représentant permanent de la Tunisie auprès des Nations Unies, et qui assure la présidence du Conseil de sécurité pour le mois en cours, a souligné «les capacités financières considérables de Daech, ses méthodes sophistiquées de recrutement, de financement et de planification, ainsi que sa capacité d’adaptation aux mécanismes nationaux et internationaux de lutte contre le terrorisme».

Il a ajouté que les activités de ce groupe terroriste amplifie les conflits en cours, les envenime, et les rend plus complexes et plus difficiles à résoudre.

Ladeb a évoqué les dernières tendances du terrorisme mondial, et qui comprennent la mobilisation de prétendues «cellules dormantes» ou encore de «loups solitaires», le renforcement des liens entre le terrorisme, le crime transnational organisé, ainsi que l'émergence d'un terrorisme à motivation ethnique ou même raciale.

Michele Coninsx, secrétaire générale adjointe de l'ONU et directrice de la direction exécutive du Comité contre le terrorisme, a pour sa part souligné «la prolifération du terrorisme d'extrême droite, à motivation raciale, ou à motivation ethnique» qui, selon elle, constitue toujours «une réelle cause d’inquiétude».

Pour faire face à ces défis, Ladeb a appelé à une approche exhaustive dans laquelle les groupes de la société civile, le secteur privé, les femmes et les jeunes ont tous leur mot à dire. Il a par ailleurs appelé les États à harmoniser leurs mesures de lutte contre le terrorisme, et de s’engager sérieusement envers les lois internationales qui préservent les droits de l'homme.

«Le terrorisme ne peut et ne doit, en aucun cas, être associé à une religion spécifique, une nationalité, aucune civilisation ou aucun groupe ethnique», a-t-il ajouté.

Voronkov a dévoilé que les terroristes s'adaptent rapidement, et sont généralement «désireux d'exploiter le cyberespace et les nouvelles technologies, les liens avec le crime organisé, ainsi que les lacunes réglementaires, humaines et techniques au niveau local. Leurs tactiques font appel à de nouveaux groupes à travers le spectre idéologique, y compris les groupes extrémistes violents à motivation raciale, ethnique et politique.

«La crise de la Covid-19 n’a fait qu’amplifier ces tendances, tout comme elle jauge l’efficacité de la coopération et la solidarité internationales».

Il a appelé à une meilleure coopération internationale dans les efforts de lutte contre le terrorisme, étant donné que «même les États les mieux préparés sont mis au défi de suivre le rythme de toute sorte de menaces émergentes et évolutives».

Voronkov a discuté par ailleurs de la nécessité de «regarder au-delà du terrorisme comme tactique» et de s'attaquer aux facteurs sous-jacents qui en encouragent la prolifération. Il faudrait aussi poursuivre les efforts afin d’améliorer «les programmes, tous reliés, de paix, et de sécurité, ainsi que dans le domaine de développement durable et de droits de l'homme».

«Il est temps que la communauté internationale passe de la parole aux actes», insiste Subrahmanyam Jaishankar, ministre indien des Affaires extérieures. Il a présenté un plan d'action en huit points, en a encouragé les membres à concrétiser la volonté politique de lutte contre le terrorisme dans un esprit de transparence et de responsabilité, et à rejeter le principe de deux poids, deux mesures.

«Les terroristes sont, ni plus ni moins, des terroristes. Ceux qui les protègent sont tout aussi coupables», a-t-il ajouté.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Israël rejette une enquête de l'ONU l'accusant de «génocide» à Gaza

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
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  • "Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué
  • Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens

JERUSALEM: Israël a "rejeté catégoriquement" mardi le rapport d'une commission d'enquête internationale indépendante des Nations unies qui l'accuse de commettre un "génocide" dans la bande de Gaza depuis octobre 2023.

"Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d'autres responsables israéliens.

En riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, Israël a lancé une offensive dans la bande de Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste palestinien a pris le pouvoir en 2007.

La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU et est vivement critiquée par Israël, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produit à Gaza et continue de (s'y) produire", a déclaré à l'AFP sa présidente, Navi Pillay.

Elle a conclu que les autorités et les forces de sécurité israéliennes avaient commis "quatre des cinq actes génocidaires" définis par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime du génocide.

A savoir: "meurtre de membres du groupe; atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; et mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe".

Cette commission a conclu que le président israélien, Isaac Herzog, Benjamin Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avaient "incité à commettre un génocide et que les autorités israéliennes (n'avaient) pas pris de mesures" pour les en empêcher.

Le ministère des Affaires étrangères israélien a accusé les auteurs du rapport de "servir de relais au Hamas", affirmant qu'ils étaient "connus pour leurs positions ouvertement antisémites — et dont les déclarations horribles à l'égard des Juifs ont été condamnées dans le monde entier."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien.

L'ONU y a déclaré la famine, ce qu'Israël dément.


«Gaza brûle», déclare le ministre israélien de la Défense après des frappes intenses

Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
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  • "Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas"
  • "Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée"

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza.

"Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas", a déclaré M. Katz sur X.

"Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée", a-t-il ajouté.

 


Le Qatar est le seul pays capable d'être un médiateur concernant Gaza, souligne Rubio

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  • Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza
  • "Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar"

TEL-AVIV: Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza, malgré une frappe israélienne ciblant des dirigeants du Hamas dans l'émirat.

"Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar," a déclaré M. Rubio aux journalistes alors qu'il se rendait à Doha depuis Israël.