Compétitivité: L’Arabie Saoudite en hausse dans les classements mondiaux

L’Arabie Saoudite doit « poursuivre les initiatives stratégiques du gouvernement pour atténuer les pertes économiques » pendant la pandémie. (Photo Fayez NOUREDDINE/AFP.)
L’Arabie Saoudite doit « poursuivre les initiatives stratégiques du gouvernement pour atténuer les pertes économiques » pendant la pandémie. (Photo Fayez NOUREDDINE/AFP.)
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Publié le Samedi 11 juillet 2020

Compétitivité: L’Arabie Saoudite en hausse dans les classements mondiaux

  • Les classements sont calculés sur la base de données économiques relatives à l’année dernière, avant la pandémie mondiale du Covid-19.
  • La pandémie aura un impact important sur l’Arabie Saoudite car le processus de diversification de la dépendance au pétrole n'est pas achevé

DUBAI : L’Arabie Saoudite a gagné deux places dans le classement annuel de la compétitivité mondiale calculé par l’International Institute for Management Development (IMD), basé en Suisse.

Cette hausse – de 26 à 24, sur 63 pays classés dans le prestigieux rapport – reflète l’envolée de la valeur de la bourse du Royaume après la cotation record de Saudi Aramco l’année dernière, ainsi que l’opinion positive des dirigeants d’entreprises mondiales quant à son dynamisme économique, sa stabilité politique et ses infrastructures fiables.

Arturo Bris, directeur du World Competitiveness Center de l’IMD, a déclaré à Arab News que l’Arabie Saoudite « fait de la compétitivité selon les règles » et a fait l’éloge de la stratégie Vision 2030.

« Il y a cinq ans, l’Arabie Saoudite se situait dans les dix derniers rangs mondiaux en matière de compétitivité. Elle a maintenant atteint - la 24e place », a-t-il déclaré.

« Vision 2030 a écrit le manuel de la compétitivité, et constitue un cas pratique pour le reste du monde ».

Les classements sont calculés sur la base de données économiques relatives à l’année dernière, avant que la pandémie mondiale Covid-19 ne frappe, mais ils tiennent également compte de l’avis des chefs d’entreprise interrogés entre février et avril de cette année, lorsque le Royaume et le monde étaient en plein marasme économique.

L’IMD a averti que le Royaume est confronté cette année à des défis, notamment la nécessité d’« augmenter la compétitivité régionale au sein de l’Arabie Saoudite pour s’aligner sur les objectifs de la Vision 2030 ».

Elle doit également « poursuivre les initiatives stratégiques du gouvernement pour atténuer les pertes économiques » pendant la pandémie.

Selon M. Bris, la pandémie aura un impact important sur l’Arabie Saoudite car le processus de diversification de la dépendance au pétrole n’étant pas achevé, tout dépendra de la réponse des décideurs politiques à l’impact économique de la crise.

« Je ne suis pas sûr que les nouvelles règles fiscales constituent un pas dans la bonne direction. Les injections de liquidités dans le système bancaire sont des initiatives positives, mais elles ne se traduisent pas nécessairement par une plus grande compétitivité », a-t-il ajouté.

L’Arabie Saoudite dispose de grands avantages sur de nombreux pays avec d’importantes réserves financières et un faible endettement, ce qui lui donne la capacité de lever des fonds sur les marchés mondiaux des capitaux.

« L’Arabie Saoudite tire une énorme puissance de sa capacité à lever des dettes et de l’importance de ses réserves. L’objectif d’un fonds souverain est de soutenir la durabilité de l’économie pour les générations futures », a déclaré M. Bris.

Les faiblesses perçues par les dirigeants de l’économie saoudienne en 2019 comprenaient une croissance relativement faible des revenus par habitant et une dépendance excessive au pétrole, qui constitue la principale exportation, selon l’enquête de l’IMD.

Singapour est arrivé en tête du classement mondial pour la deuxième année consécutive, suivi du Danemark et de la Suisse.

Les États-Unis ont perdu sept places, au 10e rang, soit une de moins que les Émirats arabes unis, premier pays du Moyen-Orient du classement.

Cet article a été publié pour la première fois sur arabnews.com


Gaza : MSF déplore un 15e mort dans ses rangs

Les Nations unies et les groupes de défense des droits humains ont fréquemment condamné le lourd bilan chez les humanitaires dans la bande de Gaza depuis octobre 2023. (AFP)
Les Nations unies et les groupes de défense des droits humains ont fréquemment condamné le lourd bilan chez les humanitaires dans la bande de Gaza depuis octobre 2023. (AFP)
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  • L'ONG Médecins Sans Frontières (MSF) a annoncé la mort dimanche du quinzième de ses collaborateurs en deux ans de conflit dans la bande de Gaza, touché au cours d'une récente attaque qu'elle a attribuée aux forces israéliennes
  • MSF a précisé que ses employés attendaient un car qui devait les conduire à son hôpital de campagne au moment des faits

GENEVE: L'ONG Médecins Sans Frontières (MSF) a annoncé la mort dimanche du quinzième de ses collaborateurs en deux ans de conflit dans la bande de Gaza, touché au cours d'une récente attaque qu'elle a attribuée aux forces israéliennes.

Abed El Hameed Qaradaya, 43 ans, a succombé à ses blessures causées jeudi par des éclats d'obus. Son collègue Omar Hayek avait alors péri, tandis que plusieurs autres personnes avaient été blessées.

MSF a précisé que ses employés attendaient un car qui devait les conduire à son hôpital de campagne au moment des faits.

Abed El Hameed Qaradaya est le troisième collaborateur de Médecins sans frontières à avoir perdu la vie en moins de 20 jours dans la bande de Gaza.

Sa mort a "un impact tragique sur ses proches, MSF et le système de santé de Gaza" où, pendant 18 ans, il a été "un pilier du service de physiothérapie" de l'ONG, a déclaré cette dernière, dont le siège est à Genève.

"Nous sommes profondément attristés et indignés par la perte de nos collègues, un rappel brutal du mépris total pour la vie des civils et la dignité humaine", a encore écrit Médecins sans frontières dans son communiqué.

Les Nations unies et les groupes de défense des droits humains ont fréquemment condamné le lourd bilan chez les humanitaires dans la bande de Gaza depuis octobre 2023.


La Syrie désigne les membres du premier Parlement post-Assad, sous les critiques

Des comités locaux ont désigné dimanche en Syrie une partie des membres du premier Parlement de l'ère post-Assad, dans un processus critiqué pour son manque de démocratie, le tiers des membres étant nommés par le président intérimaire Ahmad al-Chareh. (AFP)
Des comités locaux ont désigné dimanche en Syrie une partie des membres du premier Parlement de l'ère post-Assad, dans un processus critiqué pour son manque de démocratie, le tiers des membres étant nommés par le président intérimaire Ahmad al-Chareh. (AFP)
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  • La formation de ce Parlement devrait consolider le pouvoir d'Ahmad al-Chareh, arrivé à la tête d'une coalition islamiste ayant renversé Bachar al-Assad en décembre 2024, après plus de treize ans de guerre civile
  • Les résultats préliminaires devraient être annoncés dans la soirée, la commission électorale ayant indiqué que "le scrutin était terminé et que le dépouillement était en cours"

DAMAS: Des comités locaux ont désigné dimanche en Syrie une partie des membres du premier Parlement de l'ère post-Assad, dans un processus critiqué pour son manque de démocratie, le tiers des membres étant nommés par le président intérimaire Ahmad al-Chareh.

La formation de ce Parlement devrait consolider le pouvoir d'Ahmad al-Chareh, arrivé à la tête d'une coalition islamiste ayant renversé Bachar al-Assad en décembre 2024, après plus de treize ans de guerre civile.

Les résultats préliminaires devraient être annoncés dans la soirée, la commission électorale ayant indiqué que "le scrutin était terminé et que le dépouillement était en cours". La liste définitive des noms sera annoncée lundi.

Deux provinces du nord-est de la Syrie, sous contrôle des Kurdes, ainsi que celle à majorité druze de Soueida, théâtre de récentes violences, sont exclues du processus. Trente-deux sièges, sur 210, resteront ainsi vacants à l'issue de cette consultation dans laquelle les femmes sont sous-représentées.

Le futur Parlement dont le mandat, renouvelable, est de deux ans et demi, comptera 140 membres désignés par des comités locaux formés par la commission électorale nommée par M. Chareh, et 70 nommés par le président intérimaire.

Selon la commission électorale, 1.578 candidats, dont seulement 14% de femmes, devront être désignés par près de 6.000 personnes.

"Pas des élections" 

Le processus de désignation est critiqué par des organisations de la société civile qui dénoncent une concentration excessive des pouvoirs entre les mains du président et un manque de représentativité des composantes ethniques et religieuses du pays.

Dimanche lors d'un discours devant les membres de la commission électorale à Damas, Ahmad al-Chareh a insisté sur le caractère "transitoire" du processus "lié aux circonstances que traverse la Syrie".

Il avait affirmé en septembre qu'il était impossible pour le moment d'organiser des élections au suffrage direct, arguant notamment que la présence d'un grand nombre de Syriens à l'étranger sans documents en règle compliquait la situation.

Des centaines de milliers de Syriens ont fui la guerre déclenchée en 2011 par la répression de manifestations prodémocratie, qui a fait plus d’un demi-million de morts.

Les nouvelles autorités ont dissous l'Assemblée du peuple, simple chambre d'enregistrement du pouvoir sous le clan Assad pendant des décennies.

Le nouveau Parlement exercera les fonctions législatives jusqu'à l'adoption d'une Constitution permanente et la tenue de nouvelles élections, selon la Déclaration constitutionnelle proclamée en mars.

"Ce ne sont pas des élections, c'est une nomination", a déclaré à l'AFP Bassam al-Ahmad, le directeur exécutif de l'ONG "Syriens pour la Vérité et la Justice", basée à Paris.

Dans un communiqué mi-septembre, 14 ONG ont estimé que le processus permettait au président de "constituer une majorité parlementaire à partir de personnes dont il garantit la loyauté", ce qui pourrait "saper le principe de pluralisme".

"Je soutiens le pouvoir et je suis prêt à le défendre, mais ce ne sont pas de véritables élections", affirme Louay al-Arfi, ancien fonctionnaire à la retraite. "C'est une nécessité de la phase de transition, mais nous voulons des élections directes" par la suite, ajoute cet homme de 77 ans, installé dans un café du centre de Damas.

"Marginalisation" 

"Il est normal qu'il y ait des critiques, le gouvernement est nouveau au pouvoir, et la liberté est nouvelle pour nous", reconnait une candidate, Mayssa Halwani, 48 ans.

Les candidats ne doivent pas être "des partisans de l'ancien régime, ni promouvoir la sécession ou la partition" du pays, selon les règles électorales.

"Les élections auraient pu constituer un nouveau départ politique après la chute de l'ancien régime, mais la marginalisation de nombreuses régions montre que les règles de la participation politique ne sont pas respectées", déplore Nichan Ismaïl, un instituteur de 40 ans du nord-est, sous contrôle kurde.

Dans un message publié sur X dimanche soir, Badran Ciya Kurd, responsable de l'administration autonome kurde dans le nord-est, a estimé que le processus électoral "vise à légitimer une autorité provisoire qui ne représente pas l’ensemble du peuple, au risque d’accentuer les divisions et la fragmentation du pays".

Ce processus "ne respecte pas les règles de base de la démocratie", abonde 200 kilomètres au sud Bourhan Azzam, 48 ans, un militant de la ville de Soueida, aux mains des formations druzes, elle aussi exclue.

 


Gaza: le Hamas dit vouloir un échange «immédiat» d'otages et de détenus, Trump réclame des progrès rapides

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  • Le Hamas a affirmé sa volonté de parvenir à un accord pour mettre fin à deux ans de guerre à Gaza et de procéder à un échange "immédiat" d'otages et de prisonniers avec Israël
  • Donald Trump a mis la pression sur les négociateurs

LE CAIRE: Le Hamas a affirmé sa volonté de parvenir à un accord pour mettre fin à deux ans de guerre à Gaza et de procéder à un échange "immédiat" d'otages et de prisonniers avec Israël, avant des négociations indirectes lundi en Egypte entre les deux belligérants.

Près d'une semaine après avoir présenté un plan de paix pour le territoire palestinien ravagé par l'offensive lancée par Israël à la suite de l'attaque sanglante et sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023, Donald Trump a mis la pression sur les négociateurs.

Il les appelés à "avancer rapidement" lors de ces discussions prévues dans la station balnéaire égyptienne de Charm el-Cheikh, dans le Sinaï (est) qui doivent commencer à la veille du deuxième anniversaire de l'attaque.

"On m'a dit que la première phase devrait être achevée cette semaine", a déclaré le président américain, qui a dépêché en Egypte son émissaire Steve Witkoff et son gendre Jared Kushner, faisant état de "discussions très positives (...) ce week-end avec le Hamas et des pays du monde entier (arabes, musulmans et autres)".

Le plan américain à la base des négociations prévoit un cessez-le-feu, la libération dans les 72 heures des otages enlevés durant l'attaque du 7-Octobre, le retrait par étapes de l'armée israélienne de Gaza et le désarmement du mouvement islamiste.

Dans sa réponse, le Hamas n'a pas mentionné la question de son désarmement, un point clé de la proposition, affirmant qu'il entendait participer à toute discussion sur l'avenir de Gaza et insistant sur la nécessité d'un "retrait total israélien".

Le plan exclut toutefois tout rôle du Hamas "dans la gouvernance de Gaza" et prévoit l'exil de ses combattants.

"Ligne de retrait" 

"Le Hamas est très soucieux de parvenir à un accord pour mettre fin à la guerre et entamer immédiatement le processus d'échange des prisonniers (otages contre détenus palestiniens)", a dit un responsable du mouvement islamiste à l'AFP sous couvert de l'anonymat.

Son négociateur en chef, Khalil Al-Hayya, est arrivé dimanche soir en Egypte à la tête d'une délégation, a annoncé le mouvement islamiste palestinien, précisant que des discussions allaient débuter sur "les mécanismes d'un cessez-le-feu, le retrait des forces d'occupation et un échange de prisonniers".

Les réunions prévues lundi seront les premières auxquelles participe Khalil Al-Hayya depuis qu'Israël l'a pris pour cible, ainsi que d'autres dirigeants du Hamas, lors de frappes sur Doha le mois dernier.

La délégation israélienne partira, elle, pour Charm el-Cheikh lundi, selon le bureau du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

M.  Netanyahu affirme soutenir le plan Trump, tout en précisant que son armée se maintiendra dans la majeure partie de la bande de Gaza, qu'elle contrôle aujourd'hui à 75% environ.

Le président américain a affirmé samedi qu'Israël avait accepté une première "ligne de retrait" à une distance de 1,5 à 3,5 km à l'intérieur du territoire palestinien. Dès que le Hamas l'aura acceptée, un cessez-le-feu "entrera immédiatement en vigueur".

 "Suspendre les opérations"

En cas d'échec des négociations, "nous reprendrons le combat", a averti le chef d'état-major de l'armée israélienne Eyal Zamir.

Dimanche, l'armée israélienne a poursuivi ses bombardements à Gaza, faisant au moins 20 morts selon la Défense civile locale, un service de secours opérant sous l'autorité du Hamas.

Le Hamas a souligné auprès des médiateurs "la nécessité pour Israël de suspendre toute opération militaire dans l'ensemble de la bande de Gaza, de cesser toutes les activités aériennes, de reconnaissance et les survols de drones et de se retirer de l'intérieur de Gaza-ville". Dans le même temps, "le Hamas et les factions de la résistance mettront fin à leurs opérations militaires".

En cas d'accord, les bombardements israéliens devront "cesser", a déclaré le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio.

L'attaque du 7-Octobre a entraîné du côté israélien la mort de 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un bilan établi par l'AFP à partir de données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 47 sont toujours otages à Gaza, dont 25 sont mortes selon l'armée.

L'offensive de représailles israélienne a fait au moins 67.139 morts à Gaza, majoritairement des civils, selon les chiffres du ministère de la Santé du Hamas, fiables selon l'ONU.

L'ONU a déclaré la famine dans une partie de Gaza et ses enquêteurs affirment qu'Israël commet un génocide dans le territoire palestinien. Des accusations rejetées par Israël.