La science-fiction aime les villes monstrueuses

Vue prise le 24 novembre 2003 du « chemin des étoiles » réalisé par Pierrick Sorin et Jean-Claude Mézières, le créateur de la bande dessinée de science fiction Valérian (Photo, AFP)
Vue prise le 24 novembre 2003 du « chemin des étoiles » réalisé par Pierrick Sorin et Jean-Claude Mézières, le créateur de la bande dessinée de science fiction Valérian (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Samedi 23 janvier 2021

La science-fiction aime les villes monstrueuses

  • Planète... Ou ville ? «Toute la surface de Trantor, 200 millions de kilomètres carrés, était recouverte par une seule ville», décrit l'écrivain
  • Derrière le récit de science-fiction, c'est aussi une critique de la vision de l'architecte français Le Corbusier, pour qui les «villes verticales» étaient l'avenir

PARIS: Des bidonvilles à perte de vue, d'immenses tours inhumaines, des rues où le passant a bien du mal à rester en vie... Les villes de science-fiction sont rarement agréables et reflètent les angoisses de l'époque: crime, pollution ou surpopulation. 

La planète Trantor n'existe pas vraiment. C'est une création de l'écrivain américain Isaac Asimov qui, dans les années 1940, l'a mise au coeur de sa série de romans « Fondation », située 10 000 ans dans le futur. 

1
« Sur la ville et l'environnement, l'un des films les plus impressionnants est Blade Runner: on vit dans un brouillard permanent, le gens partent, quittent la terre, parce qu'ils ne peuvent plus vivre dans cette pollution » (Photo, AFP)

Planète... Ou ville ? « Toute la surface de Trantor, 200 millions de kilomètres carrés, était recouverte par une seule ville », décrit l'écrivain. « Sa population, à son sommet, dépassait largement les 40 milliards » d'habitants. 

Cette métropole tentaculaire, qui s'étend aussi à des kilomètres de profondeur, a beau être intimidante, c'est loin d'être la moins hospitalière du genre. 

« Essayez de trouver un exemple dans la littérature ou le cinéma d'une ville du futur qui soit une ville heureuse: il n'y en a pas », résume le géographe Alain Musset. 

« C'est tout simplement parce que ce n'est pas le but de la science-fiction: (les auteurs) ne sont pas là pour décrire une société future idéale, ils sont là pour dénoncer nos sociétés contemporaines », poursuit M. Musset.  

Ce géographe a publié cette année - avant même que la crise sanitaire relance les interrogations sur l'avenir des villes - un essai, « Station Métropolis, direction Coruscan », qui dresse la cartographie des villes de science-fiction. 

Ce n'est pas un hasard si la Métropolis du cinéaste allemand Fritz Lang donne son nom à l'ouvrage. D'innombrables villes de science-fiction ont repris l'esthétique de ce film de 1927 où les travailleurs survivent dans une cité souterraine alors que les classes supérieures vivent une existence idyllique au sommet de vertigineuses tours. 

Difficile de donner une image plus visuelle des conflits entre classes sociales, dix ans après l'arrivée au pouvoir des bolchéviques en Russie et quelques années après l'échec d'une autre révolution communiste, celle des spartakistes, à Berlin. 

Le suicide, seule issue 

De même, au tournant des années 1960 et 1970, c'est la surpopulation qui affole les auteurs. Comment faire tenir sur la planète des habitants dont le nombre ne cesse d'augmenter ? 

La réponse figure dans les « Monades urbaines », roman de 1971 du prolifique américain Robert Silverberg. La population mondiale - 75 milliards d'habitants, vingt fois plus qu'à l'époque de la rédaction - y est parquée dans des tours qui représentent des villes entières. 

Impossible de quitter ces tours qui rassemblent chacune près d'un million de personnes et ne cessent d'être construites. A moins de se donner la mort, comme l'un des personnages pour qui cette vie s'avère insoutenable. 

Derrière le récit de science-fiction, c'est aussi une critique de la vision de l'architecte français Le Corbusier, pour qui les « villes verticales » étaient l'avenir. 

Autre sujet d'angoisse, la criminalité. Réalisé au début des années 1980, à l'époque où les rues de New York connaissaient une franche insécurité, « Escape From New York » de John Carpenter imagine un Manhattan encerclé par un mur. 

Incapable de lutter contre un tel degré de crime, les autorités y ont jugé qu'une seule chose était à faire: isoler la ville et ses criminels du monde extérieur. 

Enfin, une thématique a peu à peu gagné le genre depuis une cinquantaine d'années, celle de l'environnement avec des villes polluées au point de devenir insupportables. 

« Sur la ville et l'environnement, l'un des films les plus impressionnants est Blade Runner: on vit dans un brouillard permanent, le gens partent, quittent la terre, parce qu'ils ne peuvent plus vivre dans cette pollution », met en avant M. Musset. 

Signé en 1982 par Ridley Scott, le film décrit une Los Angeles censée exister en 2019. Elle reste l'une des villes les plus emblématiques de la science-fiction, rassemblant à la fois pollution, crime et rues noires de monde sous les néons. 

Mais là encore, pour créer une ville imaginaire, le cinéaste, inspiré par l'esthétique de Hong Kong, s'est ancré dans un réel bien tangible. 

Le décor « avait même l'odeur d'une métropole sordide », décrit le critique Paul Sammon, dans « Future Noir », ouvrage de référence sur le film. « (Il) était envahi par les odeurs de café brûlé, d'ordures humides et de nouilles en train de cuire. » 


Le drapeau du BIE remis à l’Expo 2030 Riyad: une nouvelle ère commence pour l'Arabie saoudite

Le drapeau du Bureau international des Expositions (BIE) a été officiellement remis à l’Expo 2030 Riyad lors de la cérémonie de clôture de l’Expo 2025 Osaka, marquant la fin de six mois d’échanges mondiaux et le début d’un nouveau chapitre pour le Royaume d’Arabie saoudite sur la scène internationale. (Photo fournie)
Le drapeau du Bureau international des Expositions (BIE) a été officiellement remis à l’Expo 2030 Riyad lors de la cérémonie de clôture de l’Expo 2025 Osaka, marquant la fin de six mois d’échanges mondiaux et le début d’un nouveau chapitre pour le Royaume d’Arabie saoudite sur la scène internationale. (Photo fournie)
Short Url
  • Recevant le drapeau des mains des organisateurs japonais, S.E. l’ingénieur Ibrahim Alsultan, Ministre d’État et Directeur général de la Commission royale pour la ville de Riyad, a symboliquement accepté le transfert des responsabilités de ville hôte
  • Ce moment solennel consacre l’entrée du Royaume dans la phase préparatoire vers l’Exposition universelle 2030, qui se tiendra à Riyad sous le thème « Imaginer l’avenir »

OSAKA: Le drapeau du Bureau international des Expositions (BIE) a été officiellement remis à l’Expo 2030 Riyad lors de la cérémonie de clôture de l’Expo 2025 Osaka, marquant la fin de six mois d’échanges mondiaux et le début d’un nouveau chapitre pour le Royaume d’Arabie saoudite sur la scène internationale.

Recevant le drapeau des mains des organisateurs japonais, S.E. l’ingénieur Ibrahim Alsultan, Ministre d’État et Directeur général de la Commission royale pour la ville de Riyad, a symboliquement accepté le transfert des responsabilités de ville hôte. Ce moment solennel consacre l’entrée du Royaume dans la phase préparatoire vers l’Exposition universelle 2030, qui se tiendra à Riyad sous le thème « Imaginer l’avenir ».

L’événement, auquel ont assisté S.E. Faisal Alibrahim, Ministre de l’Économie et de la Planification, et S.E. le Dr Ghazi Binzagr, Ambassadeur du Royaume au Japon, illustre l’unité nationale et la détermination du Royaume à faire de cette Exposition une réussite mondiale.

« La passation du drapeau du Japon à Riyad marque une étape décisive dans notre parcours vers l’accueil du monde à l’Expo 2030 », a déclaré S.E. l’ingénieur Ibrahim Alsultan. « C’est le lancement officiel du compte à rebours vers une édition sans précédent de la plus prestigieuse exposition mondiale. »

Le ministre a souligné que cette étape reflète la vision stratégique du Royaume, portée par le Serviteur des Deux Saintes Mosquées, le Roi Salman ben Abdelaziz Al Saoud, et par Son Altesse Royale le Prince héritier Mohammed ben Salman ben Abdelaziz Al Saoud, Premier Ministre, dont le leadership inspire l’ensemble du programme de transformation nationale, Vision 2030.

« Grâce au soutien indéfectible de nos dirigeants et à la mobilisation de toutes les institutions publiques et privées, nous offrirons une expérience exceptionnelle, incarnant l’excellence et le leadership du Royaume dans l’accueil d’événements mondiaux », a-t-il ajouté.

De son côté, l’ingénieur Talal AlMarri, Directeur général de l’Expo 2030 Riyadh Company, a déclaré :

« Nous entrons désormais dans la phase opérationnelle. L’Expo 2030 Riyad établira de nouveaux standards mondiaux en matière de durabilité, d’innovation et d’inclusivité. Ce ne sera pas seulement un rassemblement de nations, mais un héritage vivant et une plateforme d’action pour le Royaume et pour le monde. »

Quelques jours avant la cérémonie, le 10 octobre, l’équipe de l’Expo 2030 Riyad avait organisé à l’Expo Area Matsuri l’événement culturel « From Osaka to Riyadh », qui a attiré plus de 15 000 visiteurs. Cette initiative a illustré la capacité organisationnelle et la créativité du Royaume à l’approche de 2030.
Le pavillon saoudien à l’Expo 2025 a d’ailleurs connu un succès retentissant, accueillant plus de 3 millions de visiteurs et figurant parmi les plus fréquentés de l’exposition.

L’Expo 2030 Riyad, prévue du 1er octobre 2030 au 31 mars 2031, rassemblera 197 pays et 29 organisations internationales. Elle devrait accueillir plus de 42 millions de visites sur un site de 6 millions de mètres carrés, réparti en cinq zones thématiques.
L’exposition mettra l’accent sur des solutions concrètes pour un avenir durable, inclusif et interconnecté.

À l’issue de l’événement, le site se transformera en un Village mondial permanent, symbole de l’héritage durable laissé par l’Expo 2030 — pour Riyad, le Royaume et la communauté internationale.


La Riyadh Season 2025 débute par une parade d’ouverture éblouissante

L'événement a donné lieu à un large éventail de représentations par des groupes internationaux et locaux, y compris des ballons géants. (Photo AN d'Abdulrahman bin Shalhoub)
L'événement a donné lieu à un large éventail de représentations par des groupes internationaux et locaux, y compris des ballons géants. (Photo AN d'Abdulrahman bin Shalhoub)
(Photo AN d'Abdulrahman bin Shalhoub)
(Photo AN d'Abdulrahman bin Shalhoub)
(Photo AN d'Abdulrahman bin Shalhoub)
(Photo AN d'Abdulrahman bin Shalhoub)
Short Url
  • La Riyadh Season 2025 a débuté avec une parade spectaculaire mêlant ballons géants, musiques festives et performances internationales, attirant une foule enthousiaste à Riyad

RIYAD : D’immenses foules se sont rassemblées vendredi pour assister à la parade d’ouverture de la Riyadh Season 2025, qui s’est déroulée entre la Kingdom Arena et Boulevard World, au cœur de la capitale saoudienne.

Cette parade figure parmi les événements les plus attendus de l’année, marquant le lancement officiel d’une nouvelle saison.

Le spectacle a mis en scène une grande diversité de performances issues de groupes internationaux et locaux, avec des ballons géants et des personnages adorés du grand public, tels que Captain Tsubasa et Baby Yoda.

Avec une musique entraînante, des couleurs éclatantes et des spectacles vivants, Riyad s’est transformée en une fête rayonnante, pleine d’enthousiasme et de joie.

Turki Alalshikh, président de la General Entertainment Authority, a déclaré sur son compte X :
« La parade a commencé. Tous les regards sont tournés vers les ballons géants alors que chacun vit ce moment tant attendu. #RiyadhSeason 2025 commence sur un départ inoubliable. »

Les organisateurs ont précisé : « La parade est organisée en partenariat avec Macy’s, l’un des organisateurs de parades festives les plus emblématiques de New York, qui présente — pour la première fois hors des États-Unis — une sélection de ses célèbres ballons géants, véritables symboles de ses célébrations annuelles. Ces ballons énormes et finement conçus nécessitent des centaines de participants pour être manœuvrés en parfaite synchronisation, apportant une touche internationale à cette ouverture spectaculaire de la saison. »

Yassin Nour, venu des Philippines, a été émerveillé par la parade et a confié à Arab News : « Ma partie préférée, c’était les feux d’artifice en plein jour. J’ai hâte de découvrir d’autres événements comme celui-ci. »

Mahmoud Samir, d’Égypte, a déclaré : « La parade était magnifique. Elle a dépassé nos attentes. On s’attendait à quelque chose de bien, mais c’était encore mieux que prévu. »

Samir a ajouté que les cérémonies d’ouverture de la Riyadh Season s’améliorent chaque année :
« Si Dieu le veut, nous serons les premiers visiteurs et profiterons de cette belle ambiance. »

Ali Al-Yami, originaire de Najran, a lui aussi été impressionné : « La Riyadh Season me surprend toujours avec ses spectacles d’ouverture. Les ballons étaient vraiment fantastiques et magnifiques. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Des racines et des recettes : l’art de se retrouver autour d’un plat

Sous les lumières vibrantes de la Green Room, « LéLa Cuisine », offre une fusion harmonieuse des traditions libanaises et latino-américaines. (Photo: fournie)
Sous les lumières vibrantes de la Green Room, « LéLa Cuisine », offre une fusion harmonieuse des traditions libanaises et latino-américaines. (Photo: fournie)
Short Url
  • « LéLa Cuisine » incarne une exploration des identités culturelles, en tissant des liens entre les traditions libanaises et latino-américaines à travers des saveurs partagées et réinventées
  • La cuisine devient ici un outil de dialogue interculturel, capable de raconter des histoires de migration, de mémoire et de rencontre, au-delà des frontières géographiques

DUBAÏ: Sous les lumières vibrantes de la Green Room, aux parfums entêtants d'épices mêlées et au rythme d'une musique aux accents du Levant et des Andes, Soul Kitchen invite au voyage. À l’occasion de son deuxième anniversaire, le restaurant a célébré bien plus qu’un simple jalon : il a révélé une philosophie culinaire audacieuse baptisée « LéLa Cuisine », fusion harmonieuse des traditions libanaises et latino-américaines.

Au cœur de cette initiative, une idée forte: la cuisine comme langage universel, capable de traverser les frontières, de raconter l’histoire des diasporas et de créer des ponts entre les cultures.

« Concevoir ces plats consiste à trouver des liens simples entre les cuisines libanaise et latino-américaine, et à créer quelque chose qui semble à la fois familier et nouveau », explique la cheffe exécutive Margarita Vaamonde, qui incarne à elle seule ce mélange d'identités culinaires.

De Caracas à Beyrouth, de Buenos Aires à Baalbek, chaque bouchée offrait une rencontre: le hummus chimichurri, le ceviche tabbouleh, ou encore les arepas à la kafta devenaient des symboles vivants de ces histoires partagées par des générations de migrants en quête d’un nouveau foyer.

--
Chaque bouchée offrait une rencontre. Le ceviche tabbouleh. (Photo: fournie)

Ce projet n’est pas né du hasard. Il est l’aboutissement d’une vision portée par Factory People, groupe à l’origine de Soul Kitchen, et en particulier par les associés Tala Mortada, Wassim Bou Malham et la cheffe Vaamonde. À travers « LéLa Cuisine », ils racontent une histoire de voyage, d’exil, mais aussi d’ancrage et de réinvention.

« Il s'agit de créer des liens entre les cultures à travers la nourriture », affirme Tala Mortada. Et ces liens ne sont pas théoriques : chaque plat était une escale, chaque saveur un échange.

--
La cuisine devient ici un outil de dialogue interculturel, capable de raconter des histoires de migration. "Migration birds" (Photo: fournie)

Au-delà de la gastronomie, Soul Kitchen se positionne comme un espace d’échange culturel, où la musique, les arômes et les récits personnels se croisent. Une véritable ode à la diaspora arabe en Amérique latine, qui, depuis le XIX siècle, a semé les graines d’une culture métissée et vibrante.

Deux ans après son ouverture, Soul Kitchen ne se contente plus de nourrir : il connecte, raconte, unit. Un pari réussi, dans une ville aussi cosmopolite que Dubaï, où la cuisine devient un passeport vers l’autre, et un rappel que, malgré les distances, nos racines peuvent se rejoindre dans une assiette.