Eventuel reconfinement français: «tous les scenarii sur la table»

Le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal (Photo, AFP).
Le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 25 janvier 2021

Eventuel reconfinement français: «tous les scenarii sur la table»

  • «On avait défini notre capacité à contrôler pleinement l'épidémie dès lors qu'il y aurait 5 000 cas par jour en moyenne, on est aujourd'hui à 20 000» indique le porte-parole du gouvernement
  • Interrogé sur la possibilité d'un nouveau confinement, Gabriel Attal a ajouté qu’«il n'y a pas de décision prise» et que les prochains jours seraient «décisifs»

PARIS: Le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal a indiqué dimanche que face à l'augmentation des cas de Covid-19, aucune décision n'avait encore été prise sur un éventuel reconfinement, mais que « tous les scenarii sont sur la table ». 

« On avait défini notre capacité à contrôler pleinement l'épidémie dès lors qu'il y aurait 5 000 cas par jour en moyenne, on est aujourd'hui à 20 000 », a indiqué Attal lors de l'émission de France 3 « Dimanche en Politique ». 

Interrogé sur la possibilité d'un nouveau confinement, le porte-parole du gouvernement a assuré : « Il n'y a pas de décision prise et les prochains jours seront décisifs », mais « par principe, tous les scenarii sont sur la table ».

« Dans la semaine, nous pourrons nous faire une opinion sur cette question du couvre-feu à 18H00 (instauré nationalement le 16 janvier, ndlr), et son impact suffisant ou non sur la circulation du virus », a indiqué Attal. 

Et d'ajouter : « Depuis le début de cette crise le président a toujours été, comme le Premier ministre, au rendez-vous quand il fallait prendre des mesures difficiles, et qu'il fallait les expliquer aux Français ».

« Il y a un rendez-vous cette semaine - vous savez qu'on se réunit autour du président et du Premier ministre toutes les semaines dans un conseil de défense, c'est le mercredi - et il y a un point qui est fait chaque semaine à ce moment-là », a rappelé Attal.

Dans un entretien avec les lecteurs du journal Le Parisien paru dimanche, le ministre de la Santé Olivier Véran a dit attendre « d'être fixé sur les effets du couvre-feu » la semaine prochaine. « Si ça ne baisse pas et si les variants [de la Covid-19] commencent à se diffuser partout », le gouvernement « prendra des mesures supplémentaires » (...) « Et cela s'appelle le confinement », a-t-il prévenu.

Le député LR Eric Ciotti craint que le reconfinement ne soit « inéluctable vu l'évolution des chiffres ». « Il vaut mieux prendre des mesures très fortes maintenant » notamment face aux variants du virus, plutôt que des « demi-mesures » comme depuis septembre, a-t-il estimé sur BFMTV, en reconnaissant que les « arbitrages sanitaires et économiques » étaient difficiles.

De son côté, Nicolas Dupont-Aignon, dirigeant du parti souverainiste Debout la France, juge qu' « un confinement, c'est un constat d'échec ». « Le confinement c'est la mort du pays, le confinement, c'est une dictature sanitaire et moi je voudrais qu'on l'évite », a-t-il ajouté sur LCI.

Dupont-Aignan était « en faveur du premier confinement, parce qu'il n'y avait pas les masques, parce que le pays a été pris par surprise ». Mais selon lui, le deuxième confinement « aurait pu être évité si on avait pris les mesures que j'avais réclamées », comme le contrôle des frontières « que le gouvernement a mis des mois à prendre ».


France: l'homme qui a allumé sa cigarette avec la flamme du Soldat inconnu condamné à 3 mois de prison avec sursis

Une Citroën 2 CV classique passe devant l'Arc de Triomphe lors du défilé de véhicules anciens "Traversée de Paris" à Paris le 20 juillet 2025. (AFP)
Une Citroën 2 CV classique passe devant l'Arc de Triomphe lors du défilé de véhicules anciens "Traversée de Paris" à Paris le 20 juillet 2025. (AFP)
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  • L'homme qui a allumé sa cigarette avec la flamme du Soldat inconnu lundi sous l'Arc de Triomphe à Paris a été condamné vendredi à trois mois de prison
  • La sépulture du Soldat inconnu est installée sous l'Arc de Triomphe depuis le 11 novembre 1920 à la mémoire des soldats morts pour la France lors de la Première Guerre mondiale

PARIS: L'homme qui a allumé sa cigarette avec la flamme du Soldat inconnu lundi sous l'Arc de Triomphe à Paris a été condamné vendredi à trois mois de prison assortis d'un sursis probatoire de 18 mois.

Hakim H. a été jugé en comparution immédiate devant le tribunal correctionnel de Pari spour violation de sépulture, tombeau, urne ou monument édifié à la mémoire des morts, après son geste de lundi soir qui avait suscité l'indignation.

"Je regrette amèrement, je m'excuse auprès de tous les Français", a déclaré le conducteur d'engins de travaux de 47 ans avant d'éclater en sanglots dans le box des accusés.

L'homme, domicilié en Normandie - dans l'ouest de la France - et dormant sur son lieu de travail à Paris la semaine, a reconnu les faits qui lui étaient reprochés, qualifiant son acte de "bêtise du siècle".

La sépulture du Soldat inconnu est installée sous l'Arc de Triomphe depuis le 11 novembre 1920 à la mémoire des soldats morts pour la France lors de la Première Guerre mondiale. Une flamme éternelle y brûle depuis 1923.

"C'est une victoire", a réagi son avocat, José Lebughe Mangai, qui espérait "une peine proportionnée aux faits", et ce "compte tenu de son passé pénal", a-t-il souligné à propos des 28 mentions au casier judiciaire de son client.

Hakim H., de nationalité marocaine et en situation régulière sur le territoire français, a déclaré lors de l'audience avoir "agi mécaniquement", sous l'influence de médicaments et d'alcool au moment des faits.

Une expertise psychiatrique dans le cadre de l'enquête a révélé "une polytoxicomanie, une addiction à l'alcool, et un TDAH (trouble déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité)". Un trouble de l'humeur bipolaire lui a également été diagnostiqué en 2019, a précisé la présidente de l'audience.

Le tribunal a assorti sa peine d'emprisonnement avec sursis d'une obligation de soins et du paiement d'un euro symbolique au Centre des monuments nationaux, qui s'était porté partie civile.

Une vidéo de la scène avait circulé mardi sur les réseaux sociaux: les images montraient Hakim H. s'accroupissant près de la flamme du Soldat inconnu, sous l'Arc de Triomphe, pour y allumer une cigarette avant de repartir tranquillement, sous le regard de quelques touristes.

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau avait dénoncé sur X un geste "indigne et misérable", qui porte "atteinte à la mémoire de ceux qui sont morts pour la France". L'entourage du ministre avait indiqué à l'AFP son souhait de retirer à Hakim H. son titre de séjour.


Enquête ouverte après des propos menaçants d'un rabbin israélien visant Emmanuel Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le premier ministre arménien au palais présidentiel de l'Élysée avant leur rencontre à Paris, le 14 juillet 2025. La France reconnaîtra officiellement l'État palestinien, a annoncé le président français Emmanuel Macron le 24 juillet 2025. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le premier ministre arménien au palais présidentiel de l'Élysée avant leur rencontre à Paris, le 14 juillet 2025. La France reconnaîtra officiellement l'État palestinien, a annoncé le président français Emmanuel Macron le 24 juillet 2025. (AFP)
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  • Le parquet de Paris a ouvert une enquête pour menaces de mort visant Emmanuel Macron, après une vidéo virulente d’un rabbin israélien dénonçant le projet de reconnaissance de l’État de Palestine
  • Le grand rabbin de France a condamné ces propos « abjects » et précisé que l’auteur, David Daniel Cohen, n’a jamais exercé de fonction rabbinique en France ni été formé par ses institutions

PARIS: Une enquête a été ouverte après les propos menaçants visant le président Emmanuel Macron tenus par un rabbin israélien dans une vidéo diffusée après un signalement notamment du ministre de l'Intérieur, a indiqué vendredi le parquet de Paris.

Le rabbin "a proféré plusieurs menaces abjectes notamment à l'encontre du Président de la République", a écrit sur X Bruno Retailleau, dénonçant "des propos totalement inacceptables".

"J'ai immédiatement saisi la plateforme Pharos afin de bloquer leur diffusion" et "également signalé ces propos à la justice au titre de l'article 40 du code de procédure pénale", a ajouté le ministre.

A la suite des signalements de M. Retailleau et de Pharos, une enquête a été ouverte "concernant des menaces de mort à l'encontre du président de la République", a précisé le parquet, confirmant partiellement une information du Parisien.

L'enquête a été confiée à la brigade criminelle de la police judiciaire parisienne, a-t-on ajouté.

Dans une vidéo diffusée sur YouTube, le rabbin David Daniel Cohen, qui semble vivre en Israël, s'en est pris à Emmanuel Macron, à qui il reproche son projet de reconnaissance de l'Etat de Palestine.

Avec cette reconnaissance, prévue en septembre, le président Macron exprime "son antisémitisme profond" et lance "une déclaration de guerre à Dieu", dit en français le rabbin dans cette vidéo de 37 minutes intitulée "La téfila de Moché Rabbénous - La fin de la France et de l'Iran".

"Ce président français, il faut qu'il le sache, il a tout intérêt à se préparer son cercueil. Dieu va lui montrer ce que ça veut dire vouloir être aussi effronté et vouloir avoir des déclarations contre Dieu", poursuit-il.

Condamnant "avec force les propos abjects et intolérables de Daniel David Cohen", le grand rabbin de France, Haïm Korsia, sur X, a tenu "à préciser qu'il n'a jamais exercé de fonction rabbinique en France, qu'il n'a pas été formé ni n'est diplômé de l'école rabbinique de France".


Aude: météo favorable pour les pompiers qui luttent encore contre le feu

Les pompiers, qui ont réussi à fixer jeudi soir l'incendie géant dans l'Aude, peuvent compter vendredi sur une météo favorable pour poursuivre leur combat contre les flammes qu'ils ne pourront toutefois éteindre totalement que dans quelques jours. (AFP)
Les pompiers, qui ont réussi à fixer jeudi soir l'incendie géant dans l'Aude, peuvent compter vendredi sur une météo favorable pour poursuivre leur combat contre les flammes qu'ils ne pourront toutefois éteindre totalement que dans quelques jours. (AFP)
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  • "Le crachin qui tombe faiblement ce matin est aussi le bienvenu pour (...) progresser du feu fixé vers le feu maîtrisé", en s'attaquant aux reprises et aux "points chauds"
  • Cependant, "le ciel bas", qui rend plus facile le travail des pompiers au sol, est "défavorable pour les moyens aériens", a déclaré de son côté le colonel Christophe Magny, à la tête des opérations

SAINT-LAURENT-DE-LA-CABERISSE: Les pompiers, qui ont réussi à fixer jeudi soir l'incendie géant dans l'Aude, peuvent compter vendredi sur une météo favorable pour poursuivre leur combat contre les flammes qu'ils ne pourront toutefois éteindre totalement que dans quelques jours.

"L'évolution de la météo nous est favorable", a déclaré vendredi matin à la presse le sous-préfet de Narbonne, Rémi Recio, soulignant "un affaiblissement du vent" et une humidité qui remonte, favorisant le travail des pompiers.

"Le crachin qui tombe faiblement ce matin est aussi le bienvenu pour (...) progresser du feu fixé vers le feu maîtrisé", en s'attaquant aux reprises et aux "points chauds", a-t-il encore précisé devant le poste de commandement de Saint-Laurent-de-la-Cabrerisse, à une trentaine de kilomètres de Narbonne.

Cependant, "le ciel bas", qui rend plus facile le travail des pompiers au sol, est "défavorable pour les moyens aériens", a déclaré de son côté le colonel Christophe Magny, à la tête des opérations.

Cet incendie, le plus important depuis au moins 50 ans sur le pourtour méditerranéen français, a parcouru 17.000 hectares de végétation en un peu plus de 48 heures et coûté la vie à une personne.

"La mobilisation des sapeurs pompiers restera intense sur le terrain dans les jours à venir", selon la préfecture qui a interdit l'accès aux massifs forestiers audois jusqu'à dimanche inclus.

Pour elle, "les axes fermés à la circulation restent pour l’essentiel non reconnus et donc potentiellement encore dangereux, notamment du fait de la présence de câbles électriques sur les routes".

Dans ce contexte, "les personnes sinistrées, sauf autorisation des autorités locales sur place, ne peuvent pas encore regagner leur domicile".

Le préfet de l'Aude, Christian Pouget, a précisé que quelque 2.000 personnes évacuées n'avaient pas encore pu rentrer chez elles.

Jeudi, plusieurs centaines d'entre elles ont encore été accueillies dans les salles polyvalentes mises à disposition par les communes.

"Pas éteint avant plusieurs jours"

M. Pouget a également affirmé que l'incendie ne serait pas "déclaré éteint avant plusieurs jours", ajoutant qu'"il y a encore beaucoup de travail".

Près de 2.000 soldats du feu et 600 engins restent ainsi mobilisés.

Jeudi soir, 1.500 foyers étaient encore privés d'électricité, a fait savoir à l'AFP Enedis, pour qui "la priorité immédiate (...) est d'assurer la continuité des services essentiels", comme l'accès à l'eau ou aux réseaux de télécommunications.

"Au plus fort de la crise, 5.000 foyers ont été privés d'électricité", selon la préfecture qui recommande d'annuler tous les évènements publics et privés prévus ce weekend.

Le sinistre géant a aussi détruit ou endommagé 36 habitations et brûlé 54 véhicules.

Parties mardi après-midi de la commune de Ribaute, à une quarantaine de kilomètres de Narbonne et de Carcassonne, les flammes ont parcouru 17.000 hectares de pinède et de garrigue, dont 13.000 brûlés, selon la sécurité civile.

C'est le pire incendie depuis au moins 50 ans sur le pourtour méditerranéen français, selon une base de données gouvernementale répertoriant les feux de forêt depuis 1973.

À Saint-Laurent-de-la-Cabrerisse, une femme de 65 ans a été retrouvée morte mercredi à son domicile dévasté par les flammes. La préfecture a également décompté 18 blessés: deux habitants hospitalisés, dont un grièvement brûlé, et 16 sapeurs-pompiers.

Jeudi soir, le feu a enfin pu être fixé.

C'est le résultat de "la lutte menée depuis le début", se sont félicités les pompiers de l'Aude. "C'était un travail classique mais d'une ampleur extraordinaire", ont-ils précisé à l'AFP.

D'après les premiers éléments de l'enquête, l'incendie a démarré sur le bord d'une route à Ribaute, selon la gendarmerie.

Le parquet de Carcassonne a indiqué à l'AFP ne pas connaître encore son origine.

Par ailleurs, le préfet a évalué "de 800 à 900 hectares" les vignobles perdus.

"Si on n'est pas aidés, on ne se relèvera pas. On perd gros. C'est un désespoir complet. Ça m’écœure, cette vigne, toutes ces années de travail, c'est parti en fumée en une heure", confie à l'AFP Fabien Vergnes, 52 ans, dans sa propriété de 20 hectares à Tournissan, à quelques kilomètres de Saint-Laurent.