Confrontée à la Turquie, la Grèce achète 18 Rafale à la France

Le Rafale, avion de chasse et fleuron de l’industrie aéronautique française (Photo, AFP).
Le Rafale, avion de chasse et fleuron de l’industrie aéronautique française (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 25 janvier 2021

Confrontée à la Turquie, la Grèce achète 18 Rafale à la France

  • Ce contrat, d'un montant d'environ 2,5 milliards d'euros, porte sur 12 appareils d'occasion et 6 avions neufs
  • La décision de négocier a été prise en septembre par le Premier ministre grec en réaction aux explorations gazières de la Turquie et à ses agissements dans des eaux disputées avec la Grèce et Chypre

PARIS: La Grèce doit conclure lundi l'achat de 18 avions de combat Rafale à la France, pour renforcer sa défense et son partenariat avec Paris face aux tensions accrues avec la Turquie voisine.

La ministre française des Armées Florence Parly est attendue à Athènes pour signer un contrat qui « envoie un message clair dans plusieurs directions », selon son homologue Nikos Panagiotopoulos. En premier lieu à Ankara.

Ce contrat, d'un montant d'environ 2,5 milliards d'euros, porte sur 12 appareils d'occasion et 6 avions neufs. 

Il comprend également la fourniture de missiles de croisière Scalp, de missiles antinavires Exocet et des missiles antiaériens à longue portée Meteor.

Cette acquisition a été discutée en un temps record entre les deux gouvernements. La décision de négocier a été prise en septembre par le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis en réaction aux explorations gazières de la Turquie et à ses démonstrations de force dans des eaux disputées avec la Grèce et Chypre.

Des actions turques « illégales et agressives » selon les dirigeants de l'Union européenne qui ont ouvert la voie à des sanctions contre Ankara.

Six des Rafale sont achetés neufs auprès du constructeur Dassault Aviation et doivent être livrés à partir de 2022.

Mais Athènes voulant disposer sans attendre des avions destinés à lui assurer la supériorité aérienne en mer Egée, 12 sont achetés d'occasion à Paris, qui les prélèvera sur l'inventaire de l'armée de l'Air française.

Les livraisons doivent débuter à l'été et les 18 avions être livrés à l'été 2023, selon un responsable du ministère grec de la Défense. Quatre premiers pilotes grecs doivent commencer leur entraînement en France début 2021, selon cette source.

« Rapport de force »

Pour remplacer les 12 avions cédés à la Grèce, le ministère français des Armées va acquérir 12 appareils neufs. Tout le produit de la cession, « de l'ordre de 400 millions d'euros », servira à financer pour partie l'achat, selon le cabinet de la ministre.

Pour la France, le contrat grec représente la première vente du Rafale en Europe, vers qui Paris cherche à orienter ses exportations d’armements et susciter des coopérations.

Et alors que la France a cruellement besoin d’exportations dynamiques pour conserver la viabilité de son industrie et de sa stratégie de défense, cette vente permet également de donner une visibilité de 18 mois supplémentaires à Dassault Aviation et à ses 500 sous-traitants, dont beaucoup sont affaiblis par la crise du secteur aéronautique.

« Ce contrat Rafale vient couronner le renforcement d'une relation sur les deux-trois dernières années. La Grèce est un pays avec lequel on échange de plus en plus sur les enjeux stratégiques », résume-t-on au cabinet de Florence Parly, en évoquant un « partenariat stratégique de facto déjà mis en œuvre ».

Ces derniers mois, la France s'est rangée démonstrativement au côté d'Athènes et a envoyé pendant l'été des Rafale et des navires de guerre face au déploiement de navires militaires et de prospection turcs dans une zone revendiquée par la Grèce.

La Turquie « n’hésite pas à imposer le rapport de force (…) parfois au mépris de son appartenance à l’Alliance (atlantique, ndlr) ou au droit international », juge Paris dans sa revue stratégique de défense actualisée début janvier.

En réaction aux tensions avec la Turquie, la Grèce a annoncé son intention d'augmenter ses capacités militaires en 2021 malgré une récession de plus de 10% en 2020 sous l'effet de la pandémie et alors que le pays se remet d'une décennie de crise de la dette.

Athènes prévoit de consacrer 5,5 milliards d'euros à sa défense cette année, multipliant par cinq ses dépenses d'équipements militaires pour les porter à 2,5 milliards d'euros.

Outre l'acquisition des Rafale, Athènes prévoit d'acheter des frégates, des hélicoptères et des drones, de moderniser sa flotte d'avions F-16 et de recruter 15 000 militaires supplémentaires. La Grèce a par ailleurs annoncé qu'elle portait à 12 mois, contre neuf actuellement, la durée du service militaire.

Athènes et Ankara ont toutefois convenu de reprendre lundi à Istanbul des discussions au sujet de leurs différends.


De fortes explosions à Tel-Aviv et Jérusalem après des tirs de missiles iraniens

Des membres des forces de sécurité israéliennes inspectent un cratère à l'endroit où un missile iranien a frappé un dépôt de bus à Herzliya, près de Tel-Aviv, le 17 juin 2025. (Photo de Jack GUEZ / AFP)
Des membres des forces de sécurité israéliennes inspectent un cratère à l'endroit où un missile iranien a frappé un dépôt de bus à Herzliya, près de Tel-Aviv, le 17 juin 2025. (Photo de Jack GUEZ / AFP)
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  • « Des sirènes ont retenti dans plusieurs régions d'Israël après l'identification de missiles lancés depuis l'Iran en direction de l'État d'Israël », a déclaré l'armée dans un communiqué.
  • Dans un message sur Telegram, la police israélienne a rapporté que des missiles et des éclats d'obus étaient tombés dans la région de Tel-Aviv, causant des dégâts matériels mais sans faire de blessés.

JERUSALEM : De fortes explosions ont été entendues au-dessus de Tel-Aviv et Jérusalem mardi matin par des journaliste de l'AFP après le retentissement des sirènes d'alerte dans certaines régions d'Israël à la suite de tirs de missiles depuis l'Iran, selon l'armée.

« Des sirènes ont retenti dans plusieurs régions d'Israël après l'identification de missiles lancés depuis l'Iran en direction de l'État d'Israël », a déclaré l'armée dans un communiqué.

Elle a ajouté que l'armée de l'air « opérait pour intercepter et frapper là où c'était nécessaire pour éliminer la menace ».

Une vingtaine de minutes plus tard, l'armée a publié un communiqué indiquant que la population était autorisée à quitter les abris dans plusieurs régions du pays, ajoutant que des équipes de secours étaient à l'œuvre dans plusieurs endroits où des informations sur la chute de projectiles avaient été reçues.

Dans un message sur Telegram, la police israélienne a rapporté que des missiles et des éclats d'obus étaient tombés dans la région de Tel-Aviv, causant des dégâts matériels mais sans faire de blessés.

Les services d'incendie et de secours ont indiqué de leur côté avoir reçu les premières indications concernant un « tir de missile et un incendie » dans une ville du district de Dan, une zone entourant Tel-Aviv.

« Vers 8 h 45 (5 h 45 GMT), de nombreux appels ont été reçus concernant un tir de missile et un incendie dans la région de Gush Dan. Les équipes de lutte contre les incendies se rendent sur les lieux », ont-ils indiqué dans un communiqué.


Les forces américaines restent «dans une posture défensive» au Moyen-Orient annonce la Maison Blanche

Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X. (AFP)
Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X. (AFP)
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  • "Ce que vous voyez en temps réel, c'est la paix par la force et l'Amérique d'abord. Nous sommes en position défensive dans la région, pour être forts, dans la poursuite d'un accord de paix, et nous espérons certainement que c'est ce qui se passera"
  • "Et le président (Donald) Trump l'a dit clairement, c'est sur la table. La question est de savoir si l'Iran l'acceptera"

WASHINGTON: Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X.

"Nous défendrons les intérêts américains" dans la région, a-t-il ajouté, alors que le conflit entre Israël et l'Iran se poursuit pour la cinquième nuit consécutive.

"Ce que vous voyez en temps réel, c'est la paix par la force et l'Amérique d'abord. Nous sommes en position défensive dans la région, pour être forts, dans la poursuite d'un accord de paix, et nous espérons certainement que c'est ce qui se passera", a déclaré de son côté le ministre de la Défense, Pete Hegseth, interrogé sur la chaîne Fox News.

"Et le président (Donald) Trump l'a dit clairement, c'est sur la table. La question est de savoir si l'Iran l'acceptera", a-t-il ajouté.

Le président américain va écourter sa participation au sommet du G7 au Canada pour rentrer à Washington dans la soirée en raison de la situation au Moyen-Orient, a indiqué la Maison Blanche.

Ces déclarations sur la posture "défensive" des forces américaines surviennent alors que des informations diffusées par des médias israéliens ont fait état d'une supposée participation directe des Américains aux frappes contre l'Iran.

Entretemps, le porte-avions américain Nimitz, qui croisait en mer de Chine méridionale, a mis le cap à l'ouest et prend la direction du Moyen-Orient, a confirmé un responsable du Pentagone.

Il remonte actuellement le détroit de Malacca, entre l'île indonésienne de Sumatra et la Malaisie.

Des sites qui géolocalisent en temps réel les positions des avions dans le monde entier ont identifié pour leur part dans la nuit de dimanche à lundi le mouvement d'une trentaine d'avions ravitailleurs américains, qui ont décollé des Etats-Unis et se sont dirigés vers différentes bases militaires en Europe.

Israël, allié des Etats-Unis, a lancé vendredi une campagne aérienne massive d'une ampleur sans précédent contre l'Iran, en ciblant des centaines de sites militaires et nucléaires, avec l'objectif affiché de l'empêcher de se doter de l'arme nucléaire. L'Iran tire depuis des salves de missiles en riposte.

Le président américain a appelé sur son réseau Truth Social "tout le monde à évacuer Téhéran immédiatement".

"L'Iran aurait dû signer l'+accord+ quand je leur ai dit de signer. Quel dommage et quel gâchis de vies humaines. Pour le dire simplement, L'IRAN NE PEUT PAS AVOIR D'ARME NUCLEAIRE", a-t-il aussi écrit.

Les Etats-Unis aident déjà Israël à intercepter les missiles iraniens visant son territoire.

 

 


Conflit Israël-Iran: Trump quitte prématurément le G7

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  • Le président américain, dont le séjour dans les Rocheuses canadiennes devait se prolonger jusqu'à mardi en fin de journée et se conclure par une conférence de presse, "rentre à Washington pour s'occuper de nombreux sujets importants"
  • Cette annonce vient peu après que Donald Trump a écrit sur son réseau Truth Social: "Tout le monde devrait évacuer Téhéran immédiatement."

KANANASKIS: "A cause de ce qui se passe au Moyen-Orient, le président Trump va partir ce soir après le dîner" avec les autres dirigeants du sommet du G7 au Canada, un jour plus tôt que prévu, a annoncé lundi sa porte-parole Karoline Leavitt sur X.

Le président américain, dont le séjour dans les Rocheuses canadiennes devait se prolonger jusqu'à mardi en fin de journée et se conclure par une conférence de presse, "rentre à Washington pour s'occuper de nombreux sujets importants", a-t-elle déclaré par ailleurs dans un court communiqué.

Cette annonce vient peu après que Donald Trump a écrit sur son réseau Truth Social: "Tout le monde devrait évacuer Téhéran immédiatement."