Future Investment Initiative de Riyad, une 4e édition qui se veut une renaissance post-covid

La Future Investment Initiative (FII), une plate-forme internationale de débat entre les dirigeants mondiaux, les investisseurs et les innovateurs, a démarré mercredi en Arabie saoudite. (Une photo)
La Future Investment Initiative (FII), une plate-forme internationale de débat entre les dirigeants mondiaux, les investisseurs et les innovateurs, a démarré mercredi en Arabie saoudite. (Une photo)
Richard Attias, PDG de « FII Institute », la société qui organise cet événement (Photo, Fournie)
Richard Attias, PDG de « FII Institute », la société qui organise cet événement (Photo, Fournie)
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Publié le Jeudi 28 janvier 2021

Future Investment Initiative de Riyad, une 4e édition qui se veut une renaissance post-covid

  • Le FII adopte un format de haute technologie unique en son genre dans le but de réimaginer l'économie mondiale
  • Richard Attias, PDG de «FII Institute» explique à Arab News que l'événement de 2021 sera «complètement différent» des premières éditions

DUBAÏ: Médaillés olympiques, dirigeants politiques, lauréats du prix Nobel et dirigeants d'entreprises internationales figureront parmi les orateurs attendus à la quatrième édition de la Future Investment Initiative (FII), un événement sur deux jours qui débutera mercredi et adoptera pour la première fois un format hybride. 

Inaugurant cette 4e édition du FII, le patron du Fonds privé saoudien d'investissement, Yasir al-Rumayyan a affirmé que si la pandémie a imposé d'énormes défis, elle aussi ouvert la voie à de nombreuses opportunités. «Les choses ont changé, les choses devaient changer», a-t-il ainsi martelé.

#EnDirect: Inauguration de la 4ème édition du #FII, sous le thème #FIINeoRenaissance post-pandémie @FIIKSA https://t.co/d3x4y6ORGW

— ArabNewsFR (@ArabNewsfr) January 27, 2021

 

Pour le premier débat de cette 4e édition, la première table ronde a été consacrée à la manière dont les investisseurs peuvent tirer profit du ralentissement économique. Lors de ce débat, Yasir al-Rumayyan a mis en avant les choix de développement durables pris par l'Arabie saoudite, notamment avec le projet The Line à Neom, ou encore dans la diversification accélérée de son économie. 
«Les investissements de l'Arabie saoudite sont variés et ne se font pas uniquement dans certains secteurs», a ainsi rappelé Yasir Al-Rumayyan.

Prenaient également part à ce premier débat le responsable de Crédit Suisse, Thomas Gottstein, ainsi que Ray Dalio de Bridgewater Associates. Pour ce dernier, si le programme de vaccination se déploie comme prévu, il y aura «un rebond de la croissance et de l'inflation».

Plate-forme de débat d'envergure mondiale

Le Jamaïcain Usain Bolt, qui a remporté huit médailles d'or aux Jeux olympiques, fait partie des 150 orateurs qui participeront à cet événement, placé sous le thème «La néo-Renaissance». 

En raison des restrictions sur les voyages liées à la pandémie du coronavirus, certains orateurs participeront à l'événement en personne à Riyad, alors que de nombreux autres y participeront virtuellement depuis New York, Paris, Pékin et Mumbai. 

Parmi les autres orateurs de renom dont la participation a été annoncée ces derniers jours, on compte le sénateur Matteo Renzi, ancien Premier ministre italien, Kevin Rudd, ancien Premier ministre australien, le président argentin, Alberto Fernandez, et Bruno Le Maire, ministre français de l'Économie et des Finances. 

La FII est considérée comme une plate-forme de débat internationale entre dirigeants, investisseurs et innovateurs du monde entier. Alors que l'économie saoudienne s'ouvrait aux investissements étrangers en 2019, 24 accords d'investissement totalisant 20 milliards de dollars ont été annoncés lors de cet événement. 

Richard Attias, PDG de «FII Institute», la société qui organise cet événement, explique à Arab News que, compte tenu des restrictions liées à la pandémie, l'événement de 2021 sera «complètement différent» des premières éditions. 

«Mais nous nous devons de transmettre un message positif, un message d'optimisme, pour affirmer que l'économie mondiale ne doit pas et ne peut pas s'arrêter. Voilà pourquoi nous présentons cette conversation sous un format inédit.» 

«La conversation tournera autour de la renaissance de l'économie mondiale. En effet, cette relance constituera la néo-renaissance de l'économie mondiale. J'espère que cette renaissance affectera positivement tous les secteurs. Sous les auspices du «FII Institute», les orateurs et les participants discuteront de la manière dont le monde de l'investissement, l'industrie du sport, les industries de la durabilité seront réinventées.»

M. Attias précise que cet événement sur deux jours adoptera, «pour la première fois», la technologie des conférences, «qui rassemblera tous les participants dans un monde virtuel». 

Changement dans le monde du travail

À l’instar du groupe français Thales, des modèles de travail flexibles ont contribué à autonomiser la main-d'œuvre au sein de l’entreprise en continuant à développer la production même pendant la crise sanitaire de la Covid-19.

D’après Todd Gibbons, directeur général de BNY Mellon, «avec quelques ajustements, la technologie est déjà en place pour changer complètement l'apparence des lieux de travail d'aujourd'hui et de demain».

Une réponse exemplaire aux défis de 2020

Conformément aux dires du politique américain, Eric Cantor, l’Arabie saoudite a su faire face aux nombreux défis de l’année 2020. En effet, la vision 2030 du Royaume dirigé par le prince héritier Mohammed ben Salmane est avant-gardiste. Grâce à cela, l’Arabie saoudite, mais aussi les Émirats arabes unis, ont su attirer les investisseurs.

Alors qu’à l’échelle mondiale, le défi actuel repose sur la santé de tout un chacun, le Dr Harsh Vardhan, ministre de la Santé et du Bien-Être familial en Inde remercie l'Arabie saoudite pour son soutien à la communauté indienne face à la Covid-19.

Le ministre de l'Énergie d’Arabie saoudite, le prince Abdelaziz ben Salmane, a en effet insisté sur le fait que, face à la pandémie, le Royaume s’est «concentré sur le bien-être de ses citoyens, même si cela avait un impact sur l’économie, tout en restant consciencieux».

 

 

 


La note française menacée de passer en catégorie inférieure dès vendredi

La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne. (AFP)
La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne. (AFP)
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  • La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne
  • Les marchés donnent déjà à la France une "notation implicite" bien plus basse que sa note actuelle de AA-, estime M. Morlet-Lavidalie

PARIS: Fitch sera-t-elle vendredi la première agence de notation à faire passer la note souveraine française en catégorie inférieure? Les économistes, qui le pensaient il y a quelques jours, discernent des raisons d'en douter, mais ce ne pourrait être que partie remise.

Fitch ouvre le bal des revues d'automne des agences de notation. Toutes, au vu de l'état des finances publiques françaises et de la crise politique persistante depuis la dissolution, classent la France AA- ou équivalent (qualité de dette "haute ou bonne"), avec, pour certaines comme Fitch, une "perspective négative".

Ce qui préfigure une dégradation: en ce cas, la France basculerait en catégorie A (qualité "moyenne supérieure"), et devrait verser à ceux qui investissent dans sa dette une prime de risque supérieure, accroissant d'autant les remboursements de cette dette.

Pour Eric Dor, directeur des études économiques à l'IESEG School of Management, une dégradation serait "logique". D'abord parce que la situation politique n'aide pas à mettre en œuvre "un plan crédible d'assainissement budgétaire", comme Fitch l'exigeait en mars.

Mais aussi pour effacer "une incohérence" : 17 pays européens sont moins bien notés que la France alors qu'ils ont - à très peu d'exceptions près - des ratios de finances publiques meilleurs que les 5,8% du PIB de déficit public et 113% du PIB de dette publique enregistrés en France en 2024.

Coup d'envoi 

Depuis mardi, la nomination rapide à Matignon de Sébastien Lecornu pour succéder à François Bayrou, tombé la veille lors du vote de confiance, ravive l'espoir d'un budget 2026 présenté en temps et heure.

Lucile Bembaron, économiste chez Asterès, juge ainsi "plausible" que Fitch "attende davantage de visibilité politique" pour agir.

D'autant, remarque Hadrien Camatte, économiste France chez Natixis, que les finances publiques n'ont pas enregistré cette année de nouveau dérapage inattendu, et que "la croissance résiste".

L'Insee a même annoncé jeudi qu'en dépit du "manque de confiance" généralisé, celle-ci pourrait dépasser la prévision du gouvernement sortant - 0,7% - pour atteindre 0,8% cette année.

Anthony Morlet-Lavidalie, responsable France à l'institut Rexecode, observe aussi que Fitch, la plus petite des trois principales agences internationales de notation, "donne rarement le coup d'envoi" des dégradations.

Mais il estime "très probable" que la principale agence, S&P Global, abaissera le pouce lors de sa propre revue, le 28 novembre.

Selon ses calculs, la France ne sera en effet pas en mesure de réduire à moins de 5% son déficit public l'an prochain, contre les 4,6% qu'espérait François Bayrou.

Les économistes affirment cependant qu'une dégradation ne troublerait pas les marchés, "qui l'ont déjà intégrée", relève Maxime Darmet, économiste senior chez Allianz Trade.

Syndrome 

La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne.

Les marchés donnent déjà à la France une "notation implicite" bien plus basse que sa note actuelle de AA-, estime M. Morlet-Lavidalie.

Il craint des taux qui resteraient "durablement très élevés", provoquant "un étranglement progressif", avec des intérêts à rembourser captant "une part significative de la dépense publique, alors qu'on a des besoins considérables sur d'autres postes".

L'économiste décrit une France en proie au "syndrome du mauvais élève".

"Lorsqu'on avait 20/20", explique-t-il - la France était jusqu'à 2012 notée AAA, note maximale qu'a toujours l'Allemagne - "on faisait tout pour s'y maintenir. Maintenant on dit que 17/20 (AA-) ça reste une très bonne note. Bientôt ce sera +tant qu'on est au-dessus de la moyenne, c'est pas si mal+. Quand on est la France, en zone euro, on devrait quand même être un peu plus ambitieux que cela!", dit-il à l'AFP.

Pour autant, même abaissée à A+, "la dette française resterait de très bonne qualité", relativise M. Camatte, préférant souligner "la forte épargne des ménages et une position des entreprises qui reste très saine".


La précarité s'ancre dans le quotidien des Français, alerte le Secours populaire

Revenus insuffisants, dépense imprévue, endettement excessif: au final, un Français sur cinq s'estime précaire pour différentes raisons, soit 20% de la population, contre 24% l'an dernier. (AFP)
Revenus insuffisants, dépense imprévue, endettement excessif: au final, un Français sur cinq s'estime précaire pour différentes raisons, soit 20% de la population, contre 24% l'an dernier. (AFP)
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  • "La précarité est toujours plus ancrée en France, elle interfère dans tous les aspects de la vie, que ce soit la santé, les loisirs, la vie familiale", estime auprès de l'AFP Henriette Steinberg, secrétaire générale du Secours populaire
  • "La situation en France s'est détériorée" depuis une quinzaine d'années et dernièrement "on observe une stabilisation", précise Henriette Steinberg

PARIS: La précarité s'ancre dans le quotidien des Français, touchant tous les aspects de la vie des plus fragiles, alerte jeudi le Secours Populaire, qui publie un baromètre témoignant de cette situation jugée préoccupante.

"La précarité est toujours plus ancrée en France, elle interfère dans tous les aspects de la vie, que ce soit la santé, les loisirs, la vie familiale", estime auprès de l'AFP Henriette Steinberg, secrétaire générale du Secours populaire.

L'association publie un baromètre qui indique qu'un tiers des Français (31%) rencontrent des difficultés financières pour se procurer une alimentation saine permettant de faire trois repas par jour. De même 39% ont du mal à payer leurs dépenses d'électricité et 49% à partir en vacances au moins une fois par an, selon ce sondage réalisé par l'Institut Ipsos, auprès d'un échantillon de 1.000 personnes, représentatif de la population nationale âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas.

"La situation en France s'est détériorée" depuis une quinzaine d'années et dernièrement "on observe une stabilisation", précise Henriette Steinberg.

Revenus insuffisants, dépense imprévue, endettement excessif: au final, un Français sur cinq s'estime précaire pour différentes raisons, soit 20% de la population, contre 24% l'an dernier.

Malgré un "léger mieux" constaté sur certains indicateurs lié au "ralentissement de l'inflation", ce baromètre révèle "une situation sociale toujours très préoccupante", selon le Secours populaire.

En début de semaine, la déléguée interministérielle à la prévention et la lutte contre la pauvreté, Anne Rubinstein, a évoqué des "difficultés" rencontrées par l'Etat pour résorber un taux de pauvreté qui a atteint un niveau record en 2023 en France métropolitaine.

Face à cette situation, la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS) a appelé mardi à une "mobilisation collective" pour "débloquer la lutte contre la précarité".

Au niveau européen, 28% de la population déclare se trouver en situation précaire, également selon ce baromètre du Secours Populaire, qui s'appuie aussi sur des échantillons de 1.000 personnes représentatifs de neuf autres pays (Allemagne, Grèce, Italie, Pologne, Royaume-Uni, Moldavie, Portugal, Roumanie, Serbie).

La part des personnes se considérant comme précaires demeure à un niveau "très alarmant" en Grèce (46%) et en Moldavie (45%), pointe le baromètre.

En 2024, le Secours populaire a soutenu 3,7 millions de personnes en France. L'association fournit notamment de l'aide alimentaire et organise des activités pour différents publics pour rompre l'isolement.


Face à l'explosion des dépenses militaires, l'ONU appelle à «repenser les priorités»

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a appelé mardi le monde à "repenser les priorités" en redirigeant une partie des dépenses militaires record vers le développement de l'humanité et la lutte contre la pauvreté. (AFP)
Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a appelé mardi le monde à "repenser les priorités" en redirigeant une partie des dépenses militaires record vers le développement de l'humanité et la lutte contre la pauvreté. (AFP)
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  • "Aujourd'hui, nous publions un rapport qui révèle une réalité saisissante: le monde dépense bien plus à faire la guerre qu'à construire la paix", a-t-il déclaré Antonio Guterres
  • Selon l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri), les dépenses militaires mondiales ont atteint en 2024 près de 2.700 milliards de dollars, en hausse de plus de 9% sur un an

NATIONS-UNIES: Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a appelé mardi le monde à "repenser les priorités" en redirigeant une partie des dépenses militaires record vers le développement de l'humanité et la lutte contre la pauvreté.

"Aujourd'hui, nous publions un rapport qui révèle une réalité saisissante: le monde dépense bien plus à faire la guerre qu'à construire la paix", a-t-il déclaré Antonio Guterres.

Selon l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri), les dépenses militaires mondiales ont atteint en 2024 près de 2.700 milliards de dollars, en hausse de plus de 9% sur un an.

C'est "l'équivalent de 334 dollars par habitant de la planète", "près de 13 fois le montant de l'aide publique au développement des pays les plus riches et 750 fois le budget ordinaire de l'ONU", a noté Antonio Guterres.

Et en parallèle, la majorité des Objectifs de développement durables (ODD) visant à améliorer le sort de l'humanité d'ici 2030 (éradication de l'extrême pauvreté, égalité hommes-femmes, éducation...) ne sont pas sur la bonne voie.

Pourtant, mettre un terme à la faim dans le monde d'ici 2030 nécessiterait seulement 93 milliards de dollars par an, soit 4% des dépenses militaires de 2024, et faire en sorte que chaque enfant soit totalement vacciné coûterait entre 100 et 285 milliards par an, note le rapport demandé par les Etats membres.

Au total, l'ONU estime aujourd'hui à 4.000 milliards de dollars les investissements supplémentaires nécessaires chaque année pour atteindre l'ensemble des ODD, un montant qui pourrait grimper à 6.400 milliards dans les prochaines années.

Alors le secrétaire général de l'ONU a lancé un "appel à l'action, un appel à repenser les priorités, un appel à rééquilibrer les investissements mondiaux vers la sécurité dont le monde a vraiment besoin".

"Des dépenses militaires excessives ne garantissent pas la paix, souvent elles la sapent, encourageant la course aux armements, renforçant la méfiance et détournant des ressources de ce qui représentent les bases de la stabilité", a-t-il ajouté. "Un monde plus sûr commence par investir au moins autant pour lutter contre la pauvreté que nous le faisons pour faire la guerre".

"Rediriger même une fraction des dépenses militaires actuelles pourraient combler des écarts vitaux, envoyer des enfants à l'école, renforcer les soins de santé de base, développer les énergies propres et des infrastructures résistantes, et protéger les plus vulnérables", a-t-il plaidé.