Le Sénat français valide la prolongation de l'urgence sanitaire jusqu'au 3 mai

Le ministre de la Santé Olivier Véran avait proposé la date du 1er juin, la jugeant «nécessaire pour que la campagne de vaccination produise pleinement ses effets» (Photo, AFP).
Le ministre de la Santé Olivier Véran avait proposé la date du 1er juin, la jugeant «nécessaire pour que la campagne de vaccination produise pleinement ses effets» (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Jeudi 28 janvier 2021

Le Sénat français valide la prolongation de l'urgence sanitaire jusqu'au 3 mai

  • «Ne pas voter cette prolongation reviendrait à poignarder l'exécutif dans le dos en plein milieu de la bataille», a affirmé le président du groupe Indépendants, Claude Malhuret
  • Députés et sénateurs vont tenter de se mettre d'accord sur un texte commun. En cas d'échec, une nouvelle lecture sera organisée dans les deux chambres

PARIS: Le Sénat dominé par l'opposition de droite a donné son feu vert mercredi soir à une prolongation de l'état d'urgence sanitaire, face à l'épidémie de Covid-19, jusqu'au 3 mai, un mois de moins que l'échéance votée par l'Assemblée nationale.

La chambre haute a voté en première lecture, par 235 voix pour, 39 voix contre et 70 abstentions, le projet de loi prorogeant une nouvelle fois ce régime d'exception dont l'application doit prendre fin le 16 février.

LR et centristes se sont très largement prononcés en faveur de la prorogation, comme les groupes RDPI à majorité En Marche, RDSE à majorité radicale et Indépendants. Le PS s'est abstenu et les groupes CRCE à majorité communiste et écologiste ont voté contre.

« Ne pas voter cette prolongation reviendrait à poignarder l'exécutif dans le dos en plein milieu de la bataille », a affirmé le président du groupe Indépendants, Claude Malhuret.

Députés et sénateurs vont tenter de se mettre d'accord sur un texte commun. En cas d'échec, une nouvelle lecture sera organisée dans les deux chambres, l'Assemblée ayant le dernier mot.

Alors que le Sénat a raccourci la prolongation demandée, du 1er juin au 3 mai, le ministre de la Santé Olivier Véran a jugé la date du 1er juin « cohérente au regard de la dynamique de l'épidémie », ajoutant que « c'est le temps nécessaire pour que la campagne de vaccination produise pleinement ses effets ».

« Je comprends le souhait pour le Parlement d'avoir des clauses de revoyure plus fréquentes, si nous arrivons à trouver le chemin d'un accord qui permette demain aux deux chambres de conclure, je n'y serai pas défavorable », a-t-il ajouté.

Le gouvernement a néanmoins présenté sans succès des amendements pour rétablir l'échéance du 1er juin et revenir sur les modifications introduites par les sénateurs.

Le Sénat a ainsi souhaité interdire « toute limitation des réunions dans les locaux d'habitation qui se heurterait au droit au respect de la vie privée » et encadrer les mesures de quarantaine ou d'isolement.

Il a en outre prévu qu'au delà d'une durée d'un mois, une mesure de confinement soit soumise au vote du Parlement. Il a aussi introduit une disposition permettant aux préfets de déroger à la fermeture des commerces de détail.

Le projet de loi reporte encore du 1er avril au 31 décembre la caducité même du cadre juridique de l'état d'urgence. 

« Le Sénat, tête de pont des collectivités territoriales, s'il accompagne votre politique, elle sera sans doute plus efficace, car mieux comprise par les Français », a affirmé le rapporteur LR Philippe Bas, alors que plane la menace d'un troisième confinement.

Le centriste Philippe Bonnecarrère a lui aussi mis en garde contre le danger d'un « tête-à-tête » entre le chef de l'Etat et les citoyens.

« Nous sommes aujourd'hui dans une lassitude extrême de nos compatriotes », a averti à gauche Marie-Pierre de La Gontrie (PS), disant craindre « un sentiment pas de révolte, mais de refus ».

La présidente du groupe CRCE Eliane Assassi a de son côté refusé « cette mise à l’encan des libertés individuelles et collectives ».

L'état d'urgence sanitaire a été appliqué du 23 mars au 10 juillet 2020, et à nouveau depuis le 17 octobre.


Global Sumud Flotilla : Greta Thunberg, Alexis Deswaef et des centaines d’activistes prennent la mer pour Gaza

Le départ est prévu pour le 31 août depuis Barcelone, avant de rejoindre d’autres bateaux le 4 septembre au large de la Tunisie et d’autres ports méditerranéens.  (Photo X)
Le départ est prévu pour le 31 août depuis Barcelone, avant de rejoindre d’autres bateaux le 4 septembre au large de la Tunisie et d’autres ports méditerranéens. (Photo X)
Short Url
  • Parmi les participants se trouve Alexis Deswaef, vice-président de la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH)
  • Pour lui, cette action est une nécessité :“Si j'embarque ce 31 août sur la Global Sumud Flotilla, c’est parce qu’il faut agir d’urgence pour mettre fin au génocide à Gaza, alors que nos gouvernements, qui ont les moyens d’agir, ne font absolument rien”

PARIS: Une nouvelle flottille humanitaire, baptisée “Global Sumud Flotilla”, s’apprête à quitter plusieurs ports méditerranéens dans les prochains jours pour tenter de “briser le blocus israélien illégal” imposé à la bande de Gaza. L’initiative, qui réunira des centaines de militants, humanitaires, artistes et médecins venus de 44 pays différents, se veut une réponse citoyenne face à ce que ses organisateurs qualifient de “nettoyage ethnique” et de “génocide en cours”.

Le départ est prévu pour le 31 août depuis Barcelone, avant de rejoindre d’autres bateaux le 4 septembre au large de la Tunisie et d’autres ports méditerranéens. Parmi les personnalités impliquées figurent Greta Thunberg, l’actrice américaine Susan Sarandon, l’acteur suédois Gustaf Skarsgård, l’Irlandais Liam Cunningham et plusieurs médecins et humanitaires.

Alexis Deswaef en première ligne

Parmi les participants se trouve Alexis Deswaef, vice-président de la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH). Pour lui, cette action est une nécessité :“Si j'embarque ce 31 août sur la Global Sumud Flotilla, c’est parce qu’il faut agir d’urgence pour mettre fin au génocide à Gaza, alors que nos gouvernements, qui ont les moyens d’agir, ne font absolument rien”, déclare-t-il.

Il s’agit de sa deuxième tentative d’atteindre Gaza. En juin dernier, lors de la Marche to Gaza, il avait été bloqué au canal de Suez par les autorités égyptiennes. Cette fois-ci, il se dit déterminé :“Cette action internationale est la réponse citoyenne à l’inaction de nos gouvernements face à ce génocide diffusé en direct sur nos téléphones portables, avec la famine organisée par l’armée d’occupation israélienne et un nettoyage ethnique en cours sous nos yeux.”

Un contexte explosif

La tentative de la Global Sumud Flotilla s’inscrit dans un contexte de guerre qui dure depuis 22 mois. Selon le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas, au moins 61 430 Palestiniens ont été tués depuis le début de l’offensive israélienne, des chiffres jugés fiables par l’ONU.

Le conflit a été déclenché par l’attaque du Hamas contre Israël en 2023, qui avait causé 1 219 morts, principalement des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des chiffres officiels.

Les précédentes tentatives de briser le blocus se sont heurtées à la force. Dans la nuit du 8 au 9 juin, le voilier Madleen, transportant 12 militants de plusieurs nationalités, avait été arraisonné par l’armée israélienne à 185 km des côtes de Gaza. Les passagers avaient ensuite été expulsés, certains après une brève détention.

Organisation et indépendance

La Global Sumud Flotilla se définit comme une organisation “indépendante”, non affiliée à aucun gouvernement ou parti politique. Si le nombre exact de bateaux n’a pas été révélé, les organisateurs promettent une mobilisation sans précédent.


Attal ne souhaite pas de nouvelle dissolution si Bayrou tombe

 Gabriel Attal "fera tout pour que François Bayrou reste Premier ministre" et ne souhaite pas de nouvelle dissolution si celui-ci n'obtient pas la confiance de l'Assemblée le 8 septembre car "ce n'est pas aux Français de régler les problèmes de l'Assemblée". (AFP)
Gabriel Attal "fera tout pour que François Bayrou reste Premier ministre" et ne souhaite pas de nouvelle dissolution si celui-ci n'obtient pas la confiance de l'Assemblée le 8 septembre car "ce n'est pas aux Français de régler les problèmes de l'Assemblée". (AFP)
Short Url
  • "Je ferai tout pour aider le gouvernement à tenir et François Bayrou à rester Premier ministre", a déclaré mercredi le chef du groupe parlementaire Renaissance (macroniste) sur France inter
  • "Ce à quoi je suis prêt, c'est qu'on se mette autour d'une table avec les responsables politiques prêts à avancer. De toute façon, quel que soit le vote du 8 septembre, il faudra un budget pour le pays", a-t-il ajouté

PARIS: Gabriel Attal "fera tout pour que François Bayrou reste Premier ministre" et ne souhaite pas de nouvelle dissolution si celui-ci n'obtient pas la confiance de l'Assemblée le 8 septembre car "ce n'est pas aux Français de régler les problèmes de l'Assemblée".

"Je ferai tout pour aider le gouvernement à tenir et François Bayrou à rester Premier ministre", a déclaré mercredi le chef du groupe parlementaire Renaissance (macroniste) sur France inter.

"Ce à quoi je suis prêt, c'est qu'on se mette autour d'une table avec les responsables politiques prêts à avancer. De toute façon, quel que soit le vote du 8 septembre, il faudra un budget pour le pays", a-t-il ajouté.

Se disant hostile à la suppression des deux jours fériés sans compensation salariale, il n'a pas répondu s'il était prêt à faire une concession sur la taxation des plus fortunés à l'égard de la gauche.

"On proposera des alternatives. Mais pour ça, encore faut-il qu'il y ait un gouvernement", a-t-il éludé.

Si le gouvernement Bayrou chute, l'ancien Premier ministre "ne croit pas qu'une nouvelle dissolution apporterait de la stabilité".

"Si on se demande chaque année s'il faut que les Français revotent, c'est que le problème ne vient pas des Français, mais bien de l'Assemblée elle-même. Et ce n'est pas aux Français de régler les problèmes de l'Assemblée, c'est à l'Assemblée de régler ses propres problèmes", a-t-il estimé.

"Dans la quasi-totalité des pays européens qui nous entourent, ils ont une Assemblée avec des forces éclatées. Et pourtant ils arrivent à travailler ensemble et à trouver des solutions ", a-t-il fait valoir.


Vote de confiance: le RN veut une dissolution pour «donner une majorité au pays», affirme Chenu

Le vote de confiance convoqué le 8 septembre par François Bayrou sera son "ultime échec", a prédit mardi le vice-président du Rassemblement national Sébastien Chenu, disant espérer une dissolution pour "donner une majorité au pays". (AFP)
Le vote de confiance convoqué le 8 septembre par François Bayrou sera son "ultime échec", a prédit mardi le vice-président du Rassemblement national Sébastien Chenu, disant espérer une dissolution pour "donner une majorité au pays". (AFP)
Short Url
  • "S'il est un président responsable, il se tourne vers les Français, il dissout l'Assemblée et il leur dit 'donnez une majorité'", a estimé M. Chenu, soulignant que "les Français ont vu ce que ça donnait, un pays sans majorité"
  • Un argument-clé pour le RN, qui "fera campagne (...) pour gouverner le pays non seulement sur un programme, mais sur l'idée de donner une majorité à ce pays", a assuré le vice-président du parti d'extrême droite

PARIS: Le vote de confiance convoqué le 8 septembre par François Bayrou sera son "ultime échec", a prédit mardi le vice-président du Rassemblement national Sébastien Chenu, disant espérer une dissolution pour "donner une majorité au pays".

"François Bayrou tente une ultime manoeuvre, il rencontrera un ultime échec", a déclaré sur Cnews et Europe 1 le député du Nord, anticipant déjà l'étape d'après et une nouvelle dissolution de l'Assemblée nationale par Emmanuel Macron.

"S'il est un président responsable, il se tourne vers les Français, il dissout l'Assemblée et il leur dit 'donnez une majorité'", a estimé M. Chenu, soulignant que "les Français ont vu ce que ça donnait, un pays sans majorité".

Un argument-clé pour le RN, qui "fera campagne (...) pour gouverner le pays non seulement sur un programme, mais sur l'idée de donner une majorité à ce pays", a assuré le vice-président du parti d'extrême droite.

Discours également relayé par son porte-parole Thomas Ménagé, député du Loiret, qui a expliqué sur RMC que "la seule solution dans la Ve République (...) c'est de demander aux Français de s'exprimer à nouveau pour dégager une majorité claire et que la France ne soit pas à l'arrêt".

Pour autant, M. Chenu a balayé tout risque de crise économique lié à l'instabilité politique: "On nous fait le coup à chaque fois. A chaque élection ou à chaque menace de censure, on nous dit attention, tout va s'arrêter, le pays va s'écrouler (...) La France tiendra. Ce n'est pas parce qu'on va changer de Premier ministre, ou qu'on aura une nouvelle majorité, que la France va s'écrouler".