Entre «résistance» et sur-spéculation, Game Stop anime les bourses et crée le débat

Avec son impressionnante armée de boursicoteurs, près de 5 millions de membres jeudi, le forum est à l'origine de l'incroyable hausse du titre des magasins de jeux vidéo GameStop que plusieurs grands fonds d'investissement espèrent voir s'effondrer (Photo, AFP).
Avec son impressionnante armée de boursicoteurs, près de 5 millions de membres jeudi, le forum est à l'origine de l'incroyable hausse du titre des magasins de jeux vidéo GameStop que plusieurs grands fonds d'investissement espèrent voir s'effondrer (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 29 janvier 2021

Entre «résistance» et sur-spéculation, Game Stop anime les bourses et crée le débat

  • Le champ de bataille s'est étendu à d'autres entreprises cotées, dont la chaîne de cinémas AMC et le vénérable transporteur aérien American Airlines
  • L'extrême volatilité d'actions promues par les membres de WSB suscite également des questionnements sur une possible manipulation de titres boursiers et la nécessité d'une régulation

En l'espace de quelques séances, le forum WallStreetBets de la plateforme Reddit a contribué à l'envolée de l'action du groupe GameStop, semant un vent de panique dans les milieux d'affaires. Ses membres raffolent de paris boursiers risqués qu'ils assimilent à des jeux d'argent. 

WallStreetBets, WSB pour les initiés, fait la une de l'actualité financière américaine depuis la fin de la semaine dernière pour sa croisade contre les spéculateurs de Wall Street qui misent sur la chute en Bourse d'entreprises en péril.

Avec son impressionnante armée de boursicoteurs, près de 5 millions de membres jeudi, le forum est à l'origine de l'incroyable hausse du titre des magasins de jeux vidéo GameStop que plusieurs grands fonds d'investissement espèrent voir s'effondrer.

Le champ de bataille s'est étendu à d'autres entreprises cotées, dont la chaîne de cinémas AMC et le vénérable transporteur aérien American Airlines, que les internautes se sont juré de soutenir.

«Les 1% les plus riches gagnent des centaines de milliards de dollars chaque année, même pendant la pandémie, alors que des millions d'Américains ont besoin d'allocations chômage», résume un membre de WSB qui utilise le pseudonyme «Responsible-Height77».

«Il est temps de montrer que les masses ont leur mot à dire et que notre voix compte», poursuit cet étudiant de 21 ans, qui préfère rester anonyme.

Elon Musk, saint patron des trolls

Quand Jaime Rogozinski a fondé WSB en 2012, il était loin d'anticiper une telle force de frappe.

«Je recherchais une communauté qui voulait en savoir plus sur l'art d'investir en Bourse», explique-t-il. «Je n'avais pas d'immenses aspirations».

Mais le forum, qui ne comptait que quelques milliers d'abonnés à ses débuts, n'a cessé de croître, attirant des hordes de jeunes investisseurs amateurs de sensations fortes.

Le groupe a profité d'un coup d'accélérateur ces dernières années avec la démocratisation des courtiers en ligne, notamment la populaire application Robinhood, qui ont éliminé les commissions sur les opérations d'achat ou de vente de produits financiers.  

La pandémie a elle renforcé l'appétit d'investisseurs en herbe, confinés chez eux et privés pour un temps des paris sportifs en ligne.

Ces «dégénérés», comme se font appeler les membres majoritairement masculins de WSB, ont développé une culture alternative, abreuvée de mèmes internet, de références à l'univers du jeu vidéo et, souvent, de langage outrancier.

Le patron de Tesla Elon Musk, pourfendeur des investisseurs misant sur la baisse des actions, y est souvent célébré. Clin d'oeil à ses admirateurs, le milliardaire a redirigé mardi ses quelque 43 millions d'abonnés Twitter vers la page de WallStreetBets.

 

Marchés européens contaminés

Plusieurs entreprises européennes faisant l'objet de paris boursiers à la baisse ont vu leur cours fortement grimper cette semaine, une conséquence indirecte de mouvements extrêmement brutaux autour de l'action GameStop aux Etats-Unis.

En France, le mouvement a été principalement visible sur les deux foncières Klepierre et Unibail-Rodamco-Westfield, qui affichaient respectivement des gains de 21,90% à 21,60 euros et 19,87% à 71,90 euros à la clôture, sans raison apparente, et dans un marché en baisse de 1,16%.

Alexandre Baradez, responsable de l'analyse marché chez IG France, rappelant que ces deux entreprises françaises apparaissent dans le classement des dix entreprises européennes les plus «shortées» au sein de l'indice boursier EuroStoxx 600.

La pratique du «short selling», ou vente à découvert, consiste pour un investisseur à emprunter une action, à la vendre à un prix généralement élevé et à attendre ensuite qu'elle chute, pour la racheter beaucoup moins cher avant de la rendre.

En Europe «c'est beaucoup moins spectaculaire, mais ce sont des mouvements que l'on observe» dans une sorte d'effet de mimétisme conclut Baradez.

Outre-Rhin, le cours de Varta a aussi progressé de 21% depuis le début de la semaine.

Dérives

Corollaire de son succès, WSB n'a pas été épargné par les débordements. Jaime Rogozinski raconte ainsi que des modérateurs ont publié l'an dernier du contenu à caractère raciste et homophobe dans un salon de discussion privé.

Exclus du groupe, ces membres se sont tournés vers Reddit, accusant M. Rogozinski d'exploiter la marque WallStreetBets à des fins personnelles. Ce dernier s'est alors vu retirer son accès privilégié.

M. Rogozinski, qui n'est aujourd'hui plus affilié à la page, estime toutefois que les individus malfaisants sont loin de représenter l'ensemble de la communauté.

Il ose même une comparaison avec le mouvement de dénonciation des excès du capitalisme, Occupy Wall Street, né il y a près d'une décennie.

«Occupy Wall Street protestait contre le fait que les petites gens ne puissent pas participer au jeu boursier. Désormais, les petites gens ont trouvé un moyen de contourner le système de l'intérieur», affirme-t-il.

Robinhood fait marche arrière

L'extrême volatilité d'actions promues par les membres de WSB suscite également des questionnements sur une possible manipulation de titres boursiers et la nécessité d'une régulation.

Plusieurs plateformes de courtage, dont Robinhood, ont restreint jeudi matin les transactions sur GameStop et d'autres entreprises, au grand dam des utilisateurs de Reddit.

Après des critiques tous azimuts, allant jusqu'au dépôt d'un recours collectif à New York contre l'entreprise, Robinhood a finalement fait savoir sur son blog que des «achats limités» sur les titres encadrés seraient à nouveau autorisés à partir de vendredi.

La mesure était une «décision liée à la gestion de risque et n'a pas été ordonnée par les teneurs de marchés vers lesquels nous acheminons les ordres», a assuré la compagnie.

Plusieurs responsables politiques américains avaient fustigé l'annonce initiale de Robinhood, dont la députée démocrate de New York Alexandria Ocasio-Cortez, la qualifiant d'inacceptable».

«AOC» a trouvé plusieurs alliés improbables, dont le sénateur républicain du Texas Ted Cruz... et Elon Musk.


Quatre banques françaises accusées par des ONG de financer la déforestation en Amazonie

Les ONG Reclaim Finance et Canopée ont pointé du doigt jeudi les groupes bancaires BNP Paribas, BPCE, Crédit Agricole et Société Générale pour leurs prêts à deux négociants de soja, dont Cargill, accusés de se fournir auprès de fermiers qui ont déforesté au Brésil. (AFP)
Les ONG Reclaim Finance et Canopée ont pointé du doigt jeudi les groupes bancaires BNP Paribas, BPCE, Crédit Agricole et Société Générale pour leurs prêts à deux négociants de soja, dont Cargill, accusés de se fournir auprès de fermiers qui ont déforesté au Brésil. (AFP)
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  • Entre janvier 2024 et août 2025, BNP Paribas, Crédit Agricole et le groupe BPCE ont été impliqués conjointement dans trois opérations (prêt ou obligation) avec Bunge pour un montant total de 4,3 milliards de dollars, a relevé Reclaim Finance
  • BNP Paribas a également prêté 1,5 milliard de dollars à Cargill en octobre 2024 et la Société Générale a participé à une opération de prêt à Bunge de 3,2 milliards de dollars en mars 2024, toujours selon les ONG

PARIS: Les ONG Reclaim Finance et Canopée ont pointé du doigt jeudi les groupes bancaires BNP Paribas, BPCE, Crédit Agricole et Société Générale pour leurs prêts à deux négociants de soja, dont Cargill, accusés de se fournir auprès de fermiers qui ont déforesté au Brésil.

Les deux négociants, les géants de l'agroalimentaire américains Bunge et Cargill, ont cumulé 200 milliards de dollars de chiffre d'affaires en 2024.

Les ONG ont comparé la localisation des zones déforestées en Amazonie, cartographiées par le réseau MapBiomas, qui surveille par satellite l'occupation des sols, et celle des entrepôts de Bunge et Cargill, recensés par les cadastres brésiliens.

Les associations ont remarqué qu'à 273 reprises, ces silos étaient situés à moins de 50 kilomètres de fermes implantées sur des champs déforestés, suggérant que Bunge et Cargill s'y approvisionnent.

Or, entre janvier 2024 et août 2025, BNP Paribas, Crédit Agricole et le groupe BPCE ont été impliqués conjointement dans trois opérations (prêt ou obligation) avec Bunge pour un montant total de 4,3 milliards de dollars, a relevé Reclaim Finance.

BNP Paribas a également prêté 1,5 milliard de dollars à Cargill en octobre 2024 et la Société Générale a participé à une opération de prêt à Bunge de 3,2 milliards de dollars en mars 2024, toujours selon les ONG.

BNP Paribas a indiqué à l'AFP que ses clients devaient avoir mis en oeuvre l'objectif "zéro déforestation" d'ici à fin 2025. "La conformité des clients avec cette politique sera évaluée (...) courant 2026", a indiqué à l'AFP la banque.

En l'occurrence Bunge et Cargill ont pris des engagements pour éliminer la déforestation d'ici à fin 2025.

Côté Société Générale, leur politique de lutte contre la déforestation "inclut des critères d'exclusion spécifiques pour les clients opérant dans les chaînes de valeur du soja en Amérique du Sud", a affirmé à l'AFP l'entreprise.

Crédit Agricole a également indiqué avoir pris des engagements "zéro déforestation", et suivre leur mise en oeuvre auprès des clients.

Le groupe BPCE a lui critiqué vivement le travail des deux ONG, fustigeant des "chiffres invérifiables, sans méthodologie explicite", ni "preuve apportée", et ajoute qu'il "publiera sa démarche sur la déforestation fin 2025".

L'Amazonie joue un rôle majeur contre le réchauffement climatique via l'absorption de carbone. C'est un des principaux thèmes de la COP30 à Belém, au Brésil, qui s'achève vendredi.

Un moratoire signé en 2006 bannit la commercialisation du soja issu de terres déboisées en Amazonie après 2008.

 


Forum sur l'investissement Arabie saoudite - États-Unis: des milliards d'euros de transactions privées, un partenariat technologique et énergétique renforcé

Le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman et le président américain Trump ont salué le renforcement du partenariat entre l'Arabie saoudite et les États-Unis en annonçant de nouveaux accords d'investissement substantiels. (AFP)
Le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman et le président américain Trump ont salué le renforcement du partenariat entre l'Arabie saoudite et les États-Unis en annonçant de nouveaux accords d'investissement substantiels. (AFP)
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  • La coopération technologique, y compris l'intelligence artificielle et la fabrication avancée, est apparue comme un pilier central du partenariat en pleine évolution
  • Les chefs d'entreprise ont exprimé leur optimisme quant à l'élargissement des opportunités, considérant le partenariat comme une plateforme de croissance dans les secteurs à forte valeur ajoutée

WASHINGTON D.C. L'élan économique généré par la rencontre à la Maison Blanche entre le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman et le président américain Donald Trump mardi s'est rapidement déplacé vers le Forum d'investissement américano-saoudien au Kennedy Center à Washington.

C'est là, mercredi, que les accords gouvernementaux de haut niveau annoncés dans le bureau ovale et lors d'un dîner de gala de la Maison-Blanche la veille se sont rapidement traduits par des accords concrets avec le secteur privé, d'une valeur de plusieurs milliards.

Le forum, organisé par le ministère des investissements d'Arabie saoudite sur le thème "Leadership for Growth : Renforcer le partenariat économique entre l'Arabie saoudite et les États-Unis", a rassemblé des hauts fonctionnaires, des investisseurs et des PDG de certaines des entreprises américaines les plus puissantes.
S'adressant au forum mercredi après-midi, le prince héritier a déclaré que les bases d'un partenariat plus fort entre l'Arabie saoudite et les États-Unis avaient été jetées et que d'autres accords d'investissement dans les domaines de la défense, de l'énergie, de l'IA et des services financiers pouvaient être attendus.

Dans ses propres remarques, le président Trump a déclaré que 270 milliards de dollars d'accords et de ventes étaient signés entre des dizaines d'entreprises. Il a fait l'éloge du prince héritier, le qualifiant de dirigeant audacieux qui s'est engagé dans la relation entre l'Arabie saoudite et les États-Unis.

M. Trump a également déclaré qu'il commencerait à "travailler" sur la guerre au Soudan après que le prince héritier lui a demandé d'aider à mettre fin au conflit, qui fait rage depuis avril 2023 et qui a pris une tournure plus sombre le mois dernier après la chute d'El-Fasher.

"Sa majesté aimerait que je fasse quelque chose de très puissant en rapport avec le Soudan. Ce n'était pas dans mon programme, je pensais que c'était quelque chose de fou et d'incontrôlable", a déclaré M. Trump.

"Mais je vois à quel point c'est important pour vous, et pour beaucoup de vos amis dans cette salle, le Soudan. Et nous allons commencer à travailler sur le Soudan".

Lors de l'ouverture du forum mercredi matin, le ministre saoudien de l'investissement, Khalid Al-Falih, a souligné l'ampleur de la coopération entre l'Arabie saoudite et les États-Unis, annonçant que l'événement donnerait lieu au lancement "d'accords commerciaux révolutionnaires d'une valeur de plusieurs centaines de milliards de dollars".

"Hier, à la Maison Blanche, nous avons assisté à la signature d'une série d'accords stratégiques G2G dans plusieurs secteurs verticaux, notamment la défense, l'IA, les chaînes d'approvisionnement en minerais et en métaux critiques, entre autres", a déclaré M. Al-Falih.

Il a déclaré que la visite du prince héritier à Washington démontrait "la force du partenariat entre l'Arabie saoudite et les États-Unis et notre ambition commune."

M. Al-Falih a ajouté qu'une "étape importante" avait été franchie lors de la discussion de mardi concernant le "cadre stratégique américano-saoudien sur l'accélération des investissements, un mécanisme qui soutient les approbations d'investissements en temps opportun entre nos deux pays".

"Aujourd'hui, nous assisterons également, une fois de plus, au lancement d'accords commerciaux révolutionnaires d'une valeur de plusieurs centaines de milliards de dollars, soulignant ainsi la force de notre partenariat et de notre ambition commune."

Le ministre de l'investissement a souligné que les États-Unis sont le premier investisseur étranger en Arabie saoudite, "un dollar sur quatre investis par des investisseurs internationaux dans le Royaume d'Arabie saoudite provenant des États-Unis".

Le secrétaire américain au commerce, Howard Lutnick, qui s'est adressé au forum après M. Al-Falih, a ajouté que les accords récemment finalisés "ouvrent la voie aux entreprises américaines pour qu'elles deviennent des leaders mondiaux (en) matière d'innovation, de sécurité et de déploiement".

L'événement a été conçu pour consolider les dimensions économiques de l'alliance en alignant les ambitions d'investissement saoudiennes - en particulier celles qui sont à l'origine de la transformation Vision 2030 - sur l'innovation et la technologie américaines.

Il a souligné l'importance stratégique de la technologie, en particulier de l'intelligence artificielle, en tant que pierre angulaire du nouveau partenariat.

Après la signature officielle du partenariat stratégique sur l'intelligence artificielle entre le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, et le secrétaire d'État américain Marco Rubio, les deux parties ont affirmé qu'il s'agissait d'une étape historique pour faire progresser l'innovation et le progrès technologique.

Ce partenariat vise à tirer parti des avantages concurrentiels de l'Arabie saoudite en termes de terres disponibles, de ressources énergétiques et de situation géographique pour créer des pôles technologiques d'intelligence artificielle répondant à la demande locale, régionale et mondiale.

La collaboration englobe la fourniture de semi-conducteurs avancés, le développement d'applications et d'infrastructures d'IA avancées, le renforcement des capacités nationales et l'expansion des investissements à forte valeur ajoutée.

Le secteur privé a immédiatement tiré parti de cette orientation en créant d'importantes coentreprises. Advanced Micro Devices, Cisco Systems et la startup saoudienne Humain ont annoncé la création d'une coentreprise pour construire des centres de données au Moyen-Orient.

Cette initiative débutera par un projet de centre de données de 100 mégawatts en Arabie saoudite.

Le PDG de Humain, Tareq Amin, a confirmé que la startup de vidéo générative Luma AI a déjà signé un contrat pour acheter la totalité de la capacité de ce premier cluster, dont la construction est prévue pour 2026 et qui utilisera une énergie entièrement renouvelable.

La coentreprise vise à construire jusqu'à un gigawatt de nouveaux centres de données d'ici 2030 pour desservir un marché massif couvrant l'Asie, l'Europe, l'Inde, le Moyen-Orient et l'Afrique.

Elon Musk, PDG de Tesla, et Jensen Huang, PDG de Nvidia, ont également participé à une discussion sur les progrès de l'IA. Elon Musk a confirmé par la suite que son entreprise d'IA, XAI, et l'Arabie saoudite travaillaient sur un projet de 500 mégawatts avec Nvidia.

En marge du forum, Wassim Chourbaji, président du Moyen-Orient et de l'Afrique pour Qualcomm, a déclaré à Arab News : "L'ambiance est très positive. Le partenariat est excellent et solide. Je vois des opportunités à long terme.

"Dans le cas de Qualcomm, nous avons annoncé la création d'un centre d'ingénierie de l'IA dans les locaux de Humain. Nous avons annoncé un partenariat avec Humain et Adobe pour exécuter tout le contenu créatif sur notre solution de centre de données avec Humain.

"Nous avons annoncé précédemment la mise en place de nos puces et solutions d'IA les plus avancées avec Humain dans le Royaume d'Arabie saoudite pour construire ce que l'on appelle l'IA hybride... Et l'autre partie est la partie industrielle, où l'IA transforme les industries, y compris le pétrole et le gaz."

Le secteur de l'énergie, qui constitue traditionnellement le socle de la relation, a connu un regain d'intérêt pour les investissements à long terme. Amin Nasser, PDG du géant pétrolier saoudien Aramco, a annoncé que l'Arabie saoudite signerait des accords dans le secteur de l'énergie avec les États-Unis pour un montant de 30 milliards de dollars.

En outre, un accord important a été annoncé pour sécuriser les chaînes d'approvisionnement en minerais essentiels, un pilier clé de la Vision 2030.

MP Materials, qui exploite la seule mine américaine de terres rares, s'associe au ministère américain de la défense et à la société minière saoudienne Maaden pour construire une raffinerie de terres rares en Arabie saoudite.

Cette coentreprise vise à développer le traitement au Moyen-Orient de ces minéraux critiques, qui sont essentiels pour les avions de chasse, les véhicules électriques et d'autres technologies clés.

La Chine domine actuellement le raffinage mondial, et cette nouvelle installation représente un effort coordonné pour trouver d'autres sources d'approvisionnement stables.

En vertu de l'accord, l'entreprise commune entre MP et le ministère américain de la défense détiendra une participation combinée de 49 % dans la raffinerie saoudienne, Maaden détenant les 51 % restants.

L'installation raffinera des terres rares lourdes et légères qui seront utilisées par les industries manufacturières et de défense américaines et saoudiennes et vendues aux pays alliés.

De plus petites entreprises étaient également représentées au forum afin de trouver des moyens de pénétrer le marché saoudien dans des domaines aussi divers que le sport et le divertissement.

Nicholas Cooper, fondateur et PDG de Convergenz, société spécialisée dans les infrastructures de divertissement et de création, a déclaré à Arab News : "Il est très excitant d'être présent au forum d'investissement pour une raison essentielle.

"Je pense que beaucoup de gens sont venus en Arabie saoudite pour prendre, et mon objectif est de pouvoir apporter une valeur ajoutée.

"Je reconnais qu'il existe actuellement un positionnement unique permettant de jeter un pont entre les mondes de la technologie, du style de vie et du divertissement, et de contribuer réellement à influencer la culture. Mais surtout, j'aimerais apporter une valeur ajoutée à la prochaine génération.


Approfondissement du partenariat entre l'Arabie saoudite et les États-Unis en matière de défense et d'investissement

La cérémonie de réception du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à la Maison Blanche (AP)
La cérémonie de réception du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à la Maison Blanche (AP)
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  • Le partenariat entre Riyad et Washington a dépassé ses cadres traditionnels pour s'orienter vers une coopération plus approfondie fondée sur le transfert de connaissances, la localisation industrielle et les plateformes d'investissement transfrontalières
  • Dans ce contexte, Sultan Almorqi, directeur général de Raytheon Saudi Arabia, a déclaré que RTX, la société mère de Raytheon Saudi Arabia, est depuis huit décennies un partenaire de confiance du Royaume

Les relations entre l'Arabie saoudite et les États-Unis sont entrées dans une nouvelle phase de développement qualitatif, ont déclaré des responsables et des analystes saoudiens, citant l'expansion de la coopération en matière de défense, d'investissement et d'économie de la connaissance dans le cadre de la Vision 2030, qui redéfinit les priorités économiques du Royaume et ses partenariats stratégiques avec Washington.

Le partenariat entre Riyad et Washington a dépassé ses cadres traditionnels pour s'orienter vers une coopération plus approfondie fondée sur le transfert de connaissances, la localisation industrielle et les plateformes d'investissement transfrontalières.

Engagement de RTX

Dans ce contexte, Sultan Almorqi, directeur général de Raytheon Saudi Arabia, a déclaré que RTX, la société mère de Raytheon Saudi Arabia, est depuis huit décennies un partenaire de confiance du Royaume, qui répond à ses besoins en matière de défense et d'aviation.

M. Almorqi a déclaré à Asharq Al Awsat que RTX avait contribué à renforcer la localisation, à développer les talents et à atteindre des objectifs stratégiques à long terme.

Il a ajouté : "Aujourd'hui, RTX poursuit son engagement profond à travailler avec le Royaume, en s'appuyant sur ses technologies avancées et son expertise mondiale pour renforcer ce partenariat de longue date et soutenir sa défense future et ses capacités industrielles en ligne avec les objectifs de la Vision 2030."

RTX est l'un des plus grands groupes mondiaux dans le domaine de la défense et de l'aérospatiale et comprend des entreprises de premier plan telles que Raytheon et Pratt and Whitney. Son portefeuille comprend des systèmes de défense avancés, des solutions de détection, des solutions spatiales et des solutions de communication. La société s'appuie sur un long héritage technologique pour développer des radars, des systèmes de défense aérienne et des missiles guidés, ainsi que des solutions pour l'aviation civile et militaire.

Au-delà de la géographie

Sur les fronts de l'économie et de l'investissement, Kamal Bahamdan, fondateur et directeur général de Safanad, une holding mondiale basée à New York, et vice-président du groupe Bahamdan, a déclaré que les relations entre l'Arabie saoudite et les États-Unis constituaient un "partenariat stratégique profondément enraciné qui s'étend sur plusieurs décennies" et qui a renforcé la stabilité régionale tout en stimulant la coopération dans les domaines de l'économie, de l'industrie, du commerce, de l'énergie et de l'investissement.

Il a ajouté que ce qui rapproche Riyad et Washington "va au-delà de la géographie et de la politique et repose sur un héritage historique profond et une vision commune d'un avenir qui sert les intérêts des deux pays".

M. Bahamdan a déclaré que la Vision 2030 avait redessiné la trajectoire des relations économiques avec les États-Unis, la coopération passant d'un cadre traditionnel basé sur le pétrole à des partenariats plus diversifiés et plus souples qui incluent l'investissement direct, la technologie, l'éducation, l'énergie renouvelable et l'innovation.

Il a ajouté : "En participant à plusieurs événements économiques aux États-Unis, j'ai observé un changement positif évident dans la manière dont les investisseurs américains perçoivent le Royaume. Ils y voient désormais une véritable plateforme d'opportunités, soutenue par une vision claire, des stratégies solides et une capacité avérée à tenir ses promesses."

Plateformes d'investissement

Il a indiqué que Safanad a été créée en 2009 en tant que plateforme d'investissement qui sert de "pont économique entre les deux pays" et opère depuis ses bureaux de Riyad et de New York pour renforcer les liens d'investissement et développer des partenariats à valeur durable, en tirant parti de la situation stratégique de l'Arabie saoudite, de son poids régional et du rôle central qu'elle joue dans son environnement.

M. Bahamdan a décrit la visite du prince héritier Mohammed ben Salmane aux États-Unis comme "un moment charnière dans la trajectoire des relations entre les deux pays." Il a ajouté qu'il s'agissait d'une "expression claire de l'orientation du Royaume vers la construction de partenariats plus profonds et plus durables qui s'alignent sur les priorités américaines qui placent l'économie et la technologie au premier plan."

Il a ajouté que l'impact du partenariat s'étendait au-delà du niveau officiel ou des liens des grandes entreprises pour inclure les universités, les centres de recherche et les programmes d'échanges universitaires.

Il a ajouté que l'investissement dans les personnes par l'échange d'expertise, le soutien à l'innovation et le renforcement des partenariats éducatifs représente l'une des voies les plus importantes pour consolider les relations saoudo-américaines à long terme.

M. Bahamdan a déclaré que les relations entre les deux pays "traversent une phase de développement qualitatif et de croissance accélérée" sous l'effet d'un alignement politique et économique qui redéfinit le concept de partenariat pour l'élargir et l'approfondir.

Il a ajouté que les domaines de l'économie numérique, des technologies émergentes et de l'entrepreneuriat sont devenus des espaces naturels pour une coopération renforcée, soutenue par une infrastructure avancée capable d'absorber les investissements mutuels dans l'innovation et la production basée sur la connaissance.

Cet article a été publié pour la première fois sur Asharq Al-Awsat