Une robe «araignée» Aelis dans une galerie d'art pour «décoloniser la nature»

Blanc, beige, gris, ébène: le Français Christophe Josse raconte la haute couture avec des vêtements d'allure rustique et d'inspirations ethniques (Photo, AFP).
Blanc, beige, gris, ébène: le Français Christophe Josse raconte la haute couture avec des vêtements d'allure rustique et d'inspirations ethniques (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 29 janvier 2021

Une robe «araignée» Aelis dans une galerie d'art pour «décoloniser la nature»

  • La présentation à la frontière de plusieurs arts est aussi une sorte de rébellion contre l'isolement imposé par la pandémie
  • Le tout se porte avec des sandales plates, pour une allure «délicate» au lever d'«un jour nouveau avec ses errements, ses voyages multiples et fantasmés»

PARIS: Semblables à des araignées, des robes en dentelle ancienne tissent leur toile au milieu d'œuvres d'art: la créatrice italienne Sofia Crociani a fait de son défilé haute couture virtuelle jeudi un manifeste pour «décoloniser la nature».

Inspirée par les idées de la philosophe de l'environnement et chercheuse française Virginie Maris, la performance est mise en scène par le chorégraphe Jacopo Godani dans la galerie parisienne de Suzanne Tarasieve. 

«Deux gigantesques tableaux de Georg Baselitz nous ont inspiré ce geste de liberté. La robe araignée dialogue avec les toiles», explique Sofia Crociani. 

La présentation à la frontière de plusieurs arts est aussi une sorte de rébellion contre l'isolement imposé par la pandémie et qui confine pour la troisième fois consécutive la Fashion Week sur Internet.   

Mannequin «œuvre d'art»

«Pendant la Covid, on perd l'envie d'être ensemble et l'envie de générer quelque chose ensemble. On porte des masques, on n'existe même plus, il faut retrouver une liberté à travers un acte artistique», dit-elle.

Et le format vidéo «qui n'a pas l'aspect d'un défilé pousse à aller plus loin», souligne Suzanne Tarasieve. 

«Cela m'intéresse de toucher à autre chose (...) Il y a une sorte d'osmose entre le travail de Sofia et des poses devant les tableaux», ajoute la galeriste.

Les mannequins «hypnotisées» par Jacopo Godani sont aussi «considérées comme des objets d'art, pas comme des belles poupées qui marchent», souligne Sofia Crociani.  

Les dentelles de Calais faites à la main, issues des archives personnelles, sont le fil conducteur de la collection, «les trésors du passé» que la créatrice qui se revendique «100% écoresponsable» veut «faire revivre dans le présent».

Des flots de rubans constituent la robe «araignée» ou se posent de façon «décalée» sur des robes rose ou couleur chair. 

Les robes construites «à la verticale» avec des rubans «apportent une liberté incroyable à l'allure, il y a une masse qui se crée autour de vous mais quand vous marchez, cette masse s'ouvre et vous êtes à la fois très libre et protégée», dit Mme Crociani.

Pour recréer un lien avec le public et les clientes, elle reçoit dans un appartement à Paris prêté par «un ami collectionneur».   

«J'essaie de recevoir de façon plus personnelle, dans les salons privés. Pourquoi pas, dans les années 1950, c'était ça la haute couture», souligne-t-elle. 

Mélange des cultures 

Blanc, beige, gris, ébène: le Français Christophe Josse raconte la haute couture avec des vêtements d'allure rustique et d'inspirations ethniques allant de la blouse roumaine aux broderies d'Amérique du Sud en passant par le Maroc. 

Le film «Aurores vagabondes» pour présenter la collection jeudi, au dernier jour de la haute couture, a été tourné dans les ateliers de céramiques de Sèvres dont «la gamme chromatique était en phase avec l'histoire, ainsi que l'esprit de l'excellence qu'on essaie de mettre en avant», raconte le créateur.  

Une robe longue est faite avant comme un duffle coat avec des boutons en verre soufflé et a le dos de »berger marocain». Un pantalon en lin, posé sur une doublure d'organza pour obtenir une structure et des volumes, est orné de broderies norvégiennes. 

Le tout se porte avec des sandales plates, pour une allure «délicate» au lever d'«un jour nouveau avec ses errements, ses voyages multiples et fantasmés». 

«Faire une collection haute couture en ce moment de morosité ambiante, c'est extrêmement exaltant, c'est un moyen de pouvoir s'embarquer sur un navire qui nous amène sur des rivages lointains», souligne-t-il. 

Les boucles d'oreilles massives évoquent à la fois les bijoux africains et les sculptures de l'Israélien Ron Arad. 

«Je revendique le besoin de mixer les cultures», conclut le couturier. 


Le 87ème prix Albert Londres sera remis le 25 octobre à Beyrouth

Le journaliste français et président du Prix Albert Londres, Hervé Brusini, s'exprime lors du dévoilement d'une plaque commémorative en hommage au caméraman de l'AFP Arman Soldin, tué en Ukraine, sur l'esplanade du Centre universitaire de Vichy, dans le centre de la France, le 7 mai. (AFP)
Le journaliste français et président du Prix Albert Londres, Hervé Brusini, s'exprime lors du dévoilement d'une plaque commémorative en hommage au caméraman de l'AFP Arman Soldin, tué en Ukraine, sur l'esplanade du Centre universitaire de Vichy, dans le centre de la France, le 7 mai. (AFP)
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  • La capitale libanaise devait l'an dernier accueillir les délibérations de la plus prestigieuse récompense de la presse francophone, mais les bombardements israéliens sur plusieurs régions du Liban ont obligé le jury à rapatrier ses travaux sur Paris
  • "Il y a d'abord Beyrouth, Beyrouth est une ville heureuse", écrit Albert Londres en novembre 1919, cité par le communiqué de l'association

PARIS: Le 87ème prix Albert Londres, qui récompense le meilleur reportage écrit et audiovisuel francophone de l'année, sera remis le 25 octobre à Beyrouth, a annoncé mercredi l'association.

La capitale libanaise devait l'an dernier accueillir les délibérations de la plus prestigieuse récompense de la presse francophone, mais les bombardements israéliens sur plusieurs régions du Liban ont obligé le jury à rapatrier ses travaux sur Paris.

"Il y a d'abord Beyrouth, Beyrouth est une ville heureuse", écrit Albert Londres en novembre 1919, cité par le communiqué de l'association.

"Mais l'histoire en décida autrement. Quand le journaliste est revenu dans la région dix ans plus tard, les mots massacres et assassinats se sont imposés sous sa plume. Le conflit israélo-palestinien voyait ses premières victimes", poursuit le texte.

"Déjà ! Près de cent ans plus tard, la tragédie est massive. Informer est un enjeu vital malgré les bombes, malgré les murs. Le Prix Albert Londres se devait d'aller y voir. Le propre du reportage, en somme".

L'association Albert Londres a dévoilé la liste des articles, films et livres pré-sélectionnés pour l'édition 2025, sur 134 candidatures.

Pour le 87ème prix de la presse écrite, ont été choisis : Eliott Brachet (Le Monde), Julie Brafman (Libération) , Emmanuel Haddad (L'Orient-Le Jour), Iris Lambert (Society, Libération), Ariane Lavrilleux (Disclose), Célian Macé (Libération), Matteo Maillard (Libération, Jeune Afrique) et Arthur Sarradin (Libération, Paris Match).

Pour le 41ème prix audiovisuel, ont été retenus : Solène Chalvon-Fioriti pour "Fragments de guerre" (France 5), Marianne Getti et Agnès Nabat pour "Tigré : viols, l'arme silencieuse" (Arte), Jules Giraudat et Arthur Bouvart pour "Le Syndrome de La Havane" (Canal+), Julien Goudichaud pour "Calais-Douvres, l'exil sans fin" (LCP), Louis Milano-Dupont et Elodie Delevoye pour "Rachida Dati, la conquête à tout prix" (France 2) et Solène Oeino pour "Le Prix du papier" (M6).

Pour le 9ème prix du livre, ont été désignés Charlotte Belaich et Olivier Pérou pour "La Meute" (Flammarion), Siam Spencer pour "La Laverie" (Robert Laffont), Quentin Müller pour "L'Arbre et la tempête" (Marchialy) et Elena Volochine pour "Propagande : l'arme de guerre de Vladimir Poutine" (Autrement).

L'an dernier, la journaliste du Monde Lorraine de Foucher avait remporté le prix pour l'écrit pour ses reportages et enquêtes sur les viols de Mazan, les migrantes violées et encore les victimes de l'industrie du porno.

Le prix de l'audiovisuel avait été décerné à Antoine Védeilhé et Germain Baslé pour leur film "Philippines: les petits forçats de l'or" (Arte) et le prix du livre avait couronné Martin Untersinger pour "Espionner, mentir, détruire" (Grasset), une enquête sur les attaques dans le cyberespace.

Créé en 1933 en hommage au journaliste français Albert Londres (1884-1932), père du grand reportage moderne, le prix est doté de 5.000 euros pour chacun des candidats, qui doivent avoir moins de 41 ans.


Des projets architecturaux saoudiens parmi les 15 finalistes du nouveau prix RIBA

Le Wadi Safar Experience Center est une porte d'entrée vers le développement plus large de Wadi Safar et s'inspire du style vernaculaire Najdi. (Fourni)
Le Wadi Safar Experience Center est une porte d'entrée vers le développement plus large de Wadi Safar et s'inspire du style vernaculaire Najdi. (Fourni)
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  • Deux projets innovants situés à Riyad – le parc King Salman et le centre d’expérience de Wadi Safar – ont été sélectionnés parmi les 15 finalistes du nouveau prix RIBA
  • Ce prix célèbre des projets ayant un impact social fort et une vision durable

DUBAÏ : Riyad s'impose comme un centre du design de pointe, alors que le Royal Institute of British Architects (RIBA) a dévoilé les 15 finalistes de son tout premier prix des bâtiments les plus transformateurs du Moyen-Orient.

Cette nouvelle distinction récompense les projets architecturaux récents ayant le plus d’impact social et de transformation à travers le Golfe, et deux des candidats les plus remarquables se trouvent dans la capitale saoudienne.

Au cœur de la contribution de Riyad figure le parc King Salman, une vaste opération de réhabilitation de l’ancien aéroport de la ville, réalisée par Gerber Architekten, Buro Happold et Setec. Ce projet ambitieux transforme une relique de l’ère aérienne en une oasis urbaine immense, offrant aux habitants et visiteurs un réseau de jardins, de plans d’eau et d’espaces de loisirs. Il met en œuvre des techniques novatrices de régénération des sols désertiques, d’utilisation durable de l’eau et de plantation résistante au climat.

Non loin de là, le centre d’expérience de Wadi Safar sert de porte d’entrée au développement plus large de Wadi Safar. Conçu par Dar Al Omran – Rasem Badran, il s’inspire du style vernaculaire najdi, avec des cours intérieures et un aménagement paysager en bermes de terre créant une atmosphère fraîche et contemplative tout en valorisant le patrimoine régional.

La liste des finalistes met également en lumière l’excellence dans tout le Moyen-Orient. Aux Émirats arabes unis, le sanctuaire des tortues et de la faune de Khor Kalba (Hopkins Architects) soutient la réhabilitation des tortues et oiseaux en danger dans la mangrove ancestrale de Sharjah, avec des pavillons arrondis se fondant dans le paysage côtier. À Dubaï, le centre Jafar du Dubai College (Godwin Austen Johnson) offre un espace STEM flexible, baigné de lumière naturelle, où l’acoustique et l’efficacité énergétique sont prioritaires.

À Doha, le centre Al-Mujadilah et sa mosquée pour femmes (Diller Scofidio + Renfro) réinterprètent de manière contemporaine un espace sacré, avec un toit percé de plus de 5 000 puits de lumière diffusant une lumière naturelle apaisante dans les salles de prière et les espaces communautaires.

Plusieurs projets revisitent les formes patrimoniales dans un contexte contemporain. À Sharjah, The Serai Wing, Bait Khalid Bin Ibrahim (ANARCHITECT) transforme deux maisons familiales des années 1950, autrefois propriétés d’un marchand de perles, en un hôtel boutique alliant préservation du patrimoine et design contemporain.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Cate Blanchett sera à l’honneur au Festival du film d’El Gouna

Cate Blanchett sera l'invitée d'honneur de cette année et recevra le prix Champion de l'humanité. (Getty Images)
Cate Blanchett sera l'invitée d'honneur de cette année et recevra le prix Champion de l'humanité. (Getty Images)
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  • L’actrice australienne sera l’invitée d’honneur du festival égyptien et recevra le Champion of Humanity Award pour son engagement humanitaire auprès des réfugiés en tant qu’ambassadrice du HCR
  • Reconnue pour ses rôles marquants au cinéma et son implication sur scène, Blanchett est aussi saluée pour son action sur le terrain dans des camps de réfugiés, incarnant la vision du festival : le cinéma au service de l’humanité

DUBAÏ : L’actrice et productrice australienne Cate Blanchett sera mise à l’honneur lors de la 8e édition du Festival du film d’El Gouna, en Égypte, qui se tiendra du 16 au 24 octobre.

Elle sera l’invitée d’honneur de cette édition et recevra le Champion of Humanity Award (Prix de la Championne de l’Humanité).

« De ses rôles emblématiques dans Elizabeth, Blue Jasmine et TÁR, à ses collaborations remarquables avec les plus grands réalisateurs, Cate Blanchett a laissé une empreinte indélébile sur le cinéma mondial », a publié le festival sur Instagram.

« Au-delà de son art, elle continue de défendre des causes humanitaires urgentes en tant qu’ambassadrice de bonne volonté mondiale pour le HCR, reflétant ainsi la vision du festival : le cinéma au service de l’humanité », ajoute le communiqué. « Pour saluer son engagement en faveur des réfugiés et des personnes déplacées de force, Cate Blanchett recevra le Champion of Humanity Award du Festival du film d’El Gouna. »

Cate Blanchett est également connue pour son travail sur scène, ayant été co-directrice artistique de la Sydney Theatre Company. Elle est aussi cofondatrice de Dirty Films, une société de production à l’origine de nombreux films et séries récompensés.

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Depuis 2016, elle occupe le rôle d’ambassadrice de bonne volonté pour le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés. À ce titre, elle utilise sa notoriété pour sensibiliser à la cause des réfugiés et encourager le soutien international. Elle a visité des camps de réfugiés et des communautés hôtes dans des pays comme la Jordanie, le Liban, le Bangladesh, le Soudan du Sud, le Niger et le Brésil.

En 2018, elle a reçu le Crystal Award lors du Forum économique mondial en reconnaissance de son engagement humanitaire.

Amr Mansi, fondateur et directeur exécutif du Festival d’El Gouna, a déclaré : « C’est un immense honneur d’accueillir une artiste du calibre de Cate Blanchett. Son talent exceptionnel fascine le public depuis des décennies, et son engagement humanitaire à travers le HCR est véritablement inspirant.

Ce partenariat avec le HCR et la Fondation Sawiris, ainsi que sa venue, illustrent parfaitement la mission essentielle de notre festival : utiliser la force du cinéma pour promouvoir un changement positif et soutenir l’humanité. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com