Plus de 4 800 interpellations en Russie pendant des manifestations en faveur de Navalny

La police anti-émeute arrête un homme lors d'un rassemblement de soutien au chef de l'opposition emprisonné Alexei Navalny à Moscou le 31 janvier 2021. (Alexander Nemenov/AFP)
La police anti-émeute arrête un homme lors d'un rassemblement de soutien au chef de l'opposition emprisonné Alexei Navalny à Moscou le 31 janvier 2021. (Alexander Nemenov/AFP)
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Publié le Dimanche 31 janvier 2021

Plus de 4 800 interpellations en Russie pendant des manifestations en faveur de Navalny

  • Recouvert par une fine couche de neige, le centre de Moscou a pris à certains endroits des allures de citadelle assiégée avec la police anti-émeute déployée en masse
  • Devant se réunir à l'origine devant le siège des services de sécurité (FSB), les groupes de manifestants se sont dirigés vers le centre de détention où est enfermé Alexeï Navalny, mais sans y parvenir pour la plupart, avant de rejoindre à nouveau le centr

MOSCOU/ MONTREAL : La police russe a procédé dimanche à plus de 4 800 interpellations et bloqué le centre de plusieurs villes, dont Moscou, au cours de nouvelles manifestations en Russie pour exiger la libération de l'opposant Alexeï Navalny.

Ces arrestations ont été immédiatement condamnées par les Etats-Unis et l'Union européenne. 

Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken regretté les « tactiques brutales »  de la police contre des « manifestants pacifiques» , la diplomatie russe dénonçant quant à elle l'« ingérence grossière" des Etats-Unis dans ses « affaires intérieures ».

Le chef de la diplomatie de l'UE, Josep Borrell, a « déploré les interpellations massives »  et « l'usage disproportionné de la force»  contre les manifestants et les journalistes. « Les gens doivent avoir la possibilité d'exercer le droit de manifester sans crainte de répressions », a-t-il déclaré sur Twitter.

Dans la capitale russe, recouverte par une fine couche de neige, manifestants et policiers antiémeutes présents en masse ont joué au chat et à la souris toute la journée de dimanche, au rythme des consignes édictées sur les réseaux sociaux par l'équipe d'Alexeï Navalny.

Le centre de Moscou était totalement bouclé, à commencer par la place de la Loubianka, où se trouve le siège des services de sécurité (FSB), devant lequel les protestataires espéraient à l'origine se rassembler.

Face aux barrages de la police, qui a aussi fermé plusieurs stations de métro, ils ont préféré se diriger vers le centre de détention dans lequel est emprisonné Alexeï Navalny, mais sans y parvenir pour la plupart, avant de rejoindre à nouveau le centre-ville.

Les journalistes ont vu des milliers de manifestants défiler en plein coeur de Moscou en scandant « Poutine est un voleur » ou encore « Liberté ! », bien que leur nombre exact soit difficile à évaluer en raison du désordre ambiant.

MOSCOU DÉNONCE L'«INGÉRENCE GROSSIÈRE» DE WASHINGTON

Moscou a dénoncé dimanche l' « ingérence grossière » des Etats-Unis, qui ont critiqué les interpellations massives de manifestants par la police lors de rassemblements en Russie pour la libération de l'opposant Alexeï Navalny. 

« L'ingérence grossière des États-Unis dans les affaires intérieures de la Russie est un fait avéré, tout comme la promotion des fausses informations et les appels à participer à des actions illégales de la part de plateformes internet contrôlées par Washington », a déclaré sur Facebook le ministère russe des Affaires étrangères. 

« Poutine, c'est le mal » 

« C'est presque embarrassant que le pouvoir ait aussi peur de nous », a plaisanté Elizaveta Dementieva, une manifestante de 31 ans au chômage. 

Nadia, une étudiante de 21 ans, se demande quant à elle « si ces manifestations servent vraiment à quelque chose » : « Il en faudra plus pour que Navalny soit libéré. Et plus encore pour que la Russie soit libre ». 

En début de soirée, l'équipe de M. Navalny a annoncé la fin de la manifestation à Moscou. « Nous leur avons montré à quel point nous étions nombreux ! », a-t-elle lâché sur Telegram, appelant les partisans de l'opposant à aller le soutenir au moment de sa comparution devant un tribunal mardi. 

D'après l'organisation OVD-Info, spécialisée dans le suivi des manifestations, au moins 4 818 personnes ont été interpellées dans 85 villes, mais principalement à Moscou (1 515) et Saint-Pétersbourg (1 097). 

Samedi dernier au cours des précédents rassemblements, plus de 4 000 personnes avaient été arrêtées et une vingtaine d'affaires pénales ouvertes. 

La femme d'Alexeï Navalny, Ioulia Navalnaïa, a notamment été interpellée par la police avant d'être relâchée quelques heures plus tard. 

Selon l'union des journalistes russes, au moins 60 membres de la presse ont été arrêtés. 

A Saint-Pétersbourg, une autre place forte de l'opposition, près de 3 000 personnes rassemblées sur une place du centre-ville ont été dispersées par les forces antiémeutes. 

« Poutine, c'est le mal. Il n'y a pas d'avenir avec lui, impossible de vivre avec de tels salaires et aussi peu de boulot », a dit Andreï, un protestataire de 30 ans. 

LE CANADA DÉPLORE «LES DÉTENTIONS MASSIVES»

Le Canada a déploré dimanche « les détentions massives et le recours à la force » lors des manifestations en Russie en faveur de la libération de l'opposant Alexeï Navalny. 

« Le Canada est profondément préoccupé par les détentions massives et le recours à la force contre les manifestants et les journalistes en Russie », a déclaré le chef de la diplomatie canadienne Marc Garneau dans un tweet. 

« Nous exhortons la Russie à libérer les personnes détenues, à respecter ses engagements internationaux et à protéger la liberté de la presse », a ajouté le ministre. 

« En colère »  

Au-delà de Moscou, à Vladivostok, dans l'Extrême-Orient russe, Andreï, un manifestant de 25 ans, a regretté que quelques dizaines de personnes seulement se soient réunies car « les forces antiémeutes ont bloqué » le lieu de rassemblement prévu. 

En Sibérie, à Novossibirsk, la troisième agglomération de Russie, le média indépendant Taïga a évalué à plus de 5 000 le nombre des protestataires, l'un des plus importants rassemblements antigouvernementaux de ces dernières années. 

« Les gens sont en colère à cause de ce qui se passe et parce que des députés et des militants d'opposition ont été arrêtés cette semaine », a affirmé Khelga Pirogova, une élue locale d'une coalition soutenant M. Navalny. 

La plupart des proches alliés de l'opposant ont été assignés à résidence vendredi par la justice russe, deux jours après une série de perquisitions ayant notamment visé le domicile de sa femme et les locaux de son organisation. 

Alexeï Navalny est la cible de multiples procédures judiciaires, qu'il considère comme ayant un caractère politique. 

Les actions de protestations sont aussi alimentées par la diffusion d'une enquête de son équipe accusant le président Vladimir Poutine de bénéficier d'un immense « palais » sur les rives de la mer Noire, ce que l'intéressé dément. 

Militant anticorruption et ennemi juré du Kremlin, Alexeï Navalny, 44 ans, est retourné en Russie le 17 janvier après des mois de convalescence en Allemagne pour un empoisonnement présumé dont il accuse Vladimir Poutine et les services de sécurité russes d'être les responsables. 


L'écrivain israélien David Grossman qualifie de "génocide" la situation à Gaza

Des Palestiniens reçoivent de la soupe de lentilles dans un point de distribution de nourriture dans la ville de Gaza, le 1er août 2025. (AFP)
Des Palestiniens reçoivent de la soupe de lentilles dans un point de distribution de nourriture dans la ville de Gaza, le 1er août 2025. (AFP)
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  • Le célèbre écrivain israélien David Grossman a qualifié de "génocide" la manière dont son pays mène la guerre dans la bande de Gaza
  • Allant à contre-courant du gouvernement israélien, M. Grossman affirme rester "désespérément fidèle" à l'idée de deux Etats, la Palestine et Israël

ROME: Le célèbre écrivain israélien David Grossman a qualifié de "génocide" la manière dont son pays mène la guerre dans la bande de Gaza, affirmant en avoir "le cœur brisé", dans une interview publiée vendredi dans le quotidien italien La Repubblica.

"J'ai refusé pendant des années d'utiliser ce terme: "génocide". Mais maintenant je ne peux pas m'empêcher de l'utiliser, après ce que j'ai lu dans les journaux, après les images que j'ai vu et après avoir parlé avec des personnes qui y ont été", dit-il.

"Je veux parler comme une personne qui a fait tout ce qu'elle pouvait pour ne pas en arriver à qualifier Israël d'Etat génocidaire", assure-t-il.

"Et maintenant, avec une douleur immense et le cœur brisé, je dois constater ce c'est ce qui se passe devant mes yeux. "Génocide". C'est un mot avalanche: une fois que tu l'as prononcé, il ne fait que grossir, comme une avalanche. Et il apporte encore plus de destruction et de souffrance", ajoute M. Grossman dont les œuvres ont été traduites en de nombreuses langues, dont le français, l'anglais ou l'italien.

Interrogé sur ce qu'il pensait en lisant les chiffres sur les morts à Gaza, il a répondu: "je me sens mal".

"Mettre ensemble les mots +Israël+ et +famine+, le faire en partant de notre histoire, de notre supposée sensibilité aux souffrances de l'humanité, de la responsabilité morale que nous avons toujours dit avoir envers chaque être humain et non seulement envers les juifs... tout ça c'est dévastateur", poursuit M. Grossman.

Allant à contre-courant du gouvernement israélien, M. Grossman affirme rester "désespérément fidèle" à l'idée de deux Etats, la Palestine et Israël, "principalement parce que je ne vois pas d'alternative", saluant dans ce contexte la volonté du président français Emmanuel Macron de reconnaître en septembre l'Etat palestinien.

"Je pense que c'est une bonne idée et je ne comprends pas l'hystérie avec laquelle elle a été accueillie en Israël", dit-il.

"Il est clair qu'il faudra avoir des conditions précises: pas d'armes. Et la garantie d'élections transparentes dont sera exclu quiconque pense à utiliser la violence contre Israël", a conclu l'écrivain.


L'émissaire de Trump promet davantage d'aides humanitaires après une visite à Gaza

Des Palestiniens de Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, se précipitent vers un avion effectuant un largage d'aide au-dessus du territoire palestinien assiégé par Israël, le 1er août 2025. (AFP)
Des Palestiniens de Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, se précipitent vers un avion effectuant un largage d'aide au-dessus du territoire palestinien assiégé par Israël, le 1er août 2025. (AFP)
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  • L'émissaire américain Steve Witkoff a effectué vendredi une visite dans la bande de Gaza dévastée par la guerre, promettant d'y augmenter l'aide humanitaire
  • L'ONG Human Rights Watch (HRW) a fustigé le système de distribution d'aide mis en place par Israël et les Etats-Unis via la Fondation humanitaire à Gaza (GHF), devenu selon elle un "piège mortel" pour les Gazaouis

Gaza, Territoires palestiniens: L'émissaire américain Steve Witkoff a effectué vendredi une visite dans la bande de Gaza dévastée par la guerre, promettant d'y augmenter l'aide humanitaire, au moment où la pression s'accentue sur Israël face aux pertes humaines dans le territoire palestinien affamé.

En amont de cette visite de l'émissaire du président Donald Trump, l'ONG Human Rights Watch (HRW) a fustigé le système de distribution d'aide mis en place par Israël et les Etats-Unis via la Fondation humanitaire à Gaza (GHF), devenu selon elle un "piège mortel" pour les Gazaouis.

Après près de 22 mois d'une guerre dévastatrice déclenchée par une attaque sanglante du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, la bande de Gaza assiégée par Israël est menacée d'une "famine généralisée" selon l'ONU et est totalement dépendante de l'aide humanitaire.

Entretemps, les bombardements et tirs israéliens ont continué dans le territoire palestinien, où la Défense civile a fait état de 22 Palestiniens tués, dont huit qui attendaient de l'aide.

"Qu'ont fait nos fils et nos filles? Qu'ont fait les enfants pour mériter cette famine? Ayez pitié de nous!", se lamente la sexagénaire Yasmine al-Farra à l'hôpital Nasser de Khan Younès (sud), où elle pleure son fils tué.

Steve Witkoff et l'ambassadeur américain en Israël, Mike Huckabee, ont visité dans la matinée un centre de la GHF "afin de connaître la vérité sur les sites d'aide", a indiqué M. Huckabee.

- "Nourrir les gens" -

M. Witkoff a ensuite précisé sur X que leur visite, de "plus de cinq heures", avait pour but "de fournir à @POTUS (le président Trump) une compréhension claire de la situation humanitaire et d'élaborer un plan visant à livrer de la nourriture et une aide médicale aux habitants de Gaza".

Selon le site américain Axios, M. Trump a déclaré travailler sur un plan à Gaza "pour nourrir les gens".

La GHF a lancé ses opérations fin mai, après près de trois mois de total blocus humanitaire imposé par Israël, écartant le système d'aide mis en place par l'ONU.

Depuis, 1.373 Palestiniens qui attendaient de l'aide ont été tués à Gaza, dont 859 près des sites de la GHF, une organisation au financement opaque, "la plupart" par l'armée israélienne, a affirmé l'ONU.

Dans un rapport, HRW a dénoncé un système humanitaire "militarisé" qui a provoqué selon l'ONG des "bains de sang". Elle a qualifié de "crimes de guerre" les "meurtres de Palestiniens en quête de nourriture, par les forces israéliennes".

L'armée israélienne, sollicitée par l'AFP, a dit examiner les rapports faisant état de victimes civiles près des zones de distribution d'aides.

Depuis une semaine, des avions de plusieurs pays ont largué des vivres à Gaza. Les autorités israéliennes ont annoncé que plus de 200 camions d'aide avaient été distribués jeudi par les organisations internationales.

Les agences internationales jugent ces aides insuffisantes et selon l'ONU 6.000 camions attendent le feu vert israélien pour entrer à Gaza.

- Vidéo d'un otage -

M. Witkoff, qui s'était rendu à Gaza en janvier, a rencontré jeudi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, sous pression à la fois en Israël pour tenir ses engagements à détruire le Hamas et libérer les Israéliens kidnappés le 7-Octobre, et à l'étranger pour faire taire les armes à Gaza.

L'attaque du 7-Octobre a entraîné côté israélien la mort de 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 49 sont toujours otages à Gaza, dont 27 ont été déclarées mortes par l'armée.

L'offensive de représailles lancée par Israël à Gaza, a fait au moins 60.249 morts, en majorité des civils, d'après les données du ministère de la Santé à Gaza, jugées fiables par l'ONU.

Vendredi, le Hamas a diffusé une vidéo d'un otage israélien, identifié par les médias israéliens comme Evyatar David, 24 ans. L'otage y apparaît amaigri et visiblement affaibli, détenu dans un tunnel.

L'AFP n'a pas pu déterminer l'authenticité de la vidéo, ni la date de son enregistrement.

Dans un rapport d'enquête publié vendredi, la chaîne publique britannique BBC a affirmé avoir recueilli des témoignages de membres du personnel médical, de groupes de défense des droits humains et de témoins sur plus de 160 enfants touchés par balle pendant la guerre à Gaza. Elle a ajouté que 95 avaient été touchés à la tête ou à la poitrine et que, selon des témoins, 57 d'entre eux auraient été visés par l'armée israélienne.

Interrogée à ce sujet, l'armée israélienne a déclaré que "toute atteinte intentionnelle aux civils, et en particulier aux enfants, est strictement interdite" par l'armée israélienne et le droit international.


Washington cible l'Autorité palestinienne, en plein débat sur la reconnaissance d'un Etat de Palestine

Le président de l'Autorité palestinienne Mahmud Abbas. (File/AFP)
Le président de l'Autorité palestinienne Mahmud Abbas. (File/AFP)
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  • Les Etats-Unis ont annoncé jeudi des sanctions contre des responsables de l'Autorité palestinienne et de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), en pleine offensive en faveur d'un Etat de Palestine

WASHINGTON: Les Etats-Unis ont annoncé jeudi des sanctions contre des responsables de l'Autorité palestinienne et de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), en pleine offensive en faveur d'un Etat de Palestine.

L'annonce des sanctions américaines survient en effet au moment où de nombreux Etats, dont la France et le Canada, ont promis de reconnaître un Etat de Palestine en marge de l'Assemblée générale de l'ONU en septembre, provoquant la colère d'Israël et des Etats-Unis qui parlent d'une "récompense" faite au Hamas dans la bande de Gaza.

La France et l'Arabie saoudite ont co-présidé lundi et mardi à l'ONU une conférence internationale, plaidant ainsi pour la solution à deux Etats, israélien et palestinien, seul chemin pour parvenir à la paix au Proche-Orient.

Washington, qui rejette toute reconnaissance unilatérale d'un Etat palestinien, a décrit la conférence comme étant une "insulte" faite aux victimes de l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.

Dans un communiqué jeudi, le département d'Etat américain a fait part de sanctions contre des responsables de l'Autorité palestinienne et de l'OLP, sans les identifier, accusés notamment d'"internationaliser le conflit avec Israël".

Washington reproche aux deux institutions de "soutenir des actions au sein d'organisations internationales qui sapent et contredisent les engagements antérieurs" notamment à travers la Cour internationale de justice (CIJ) et la Cour pénale internationale (CPI).

Washington avait sanctionné en juin quatre magistrates de la CPI, estimant que leurs procédures visant l'exécutif israélien étaient "illégitimes" et "politisées".

Washington, principal allié d'Israël, accuse aussi l'OLP et l'Autorité palestinienne de "continuer à soutenir le terrorisme, y compris par l'incitation et la glorification de la violence" dans les livres scolaires, une accusation de longue date.

Les sanctions consistent en un refus de visa pour des membres des deux institutions.

- "Distorsion morale" -

"Il est dans l'intérêt de notre sécurité nationale d'imposer des sanctions et de tenir l'OLP et l'Autorité palestinienne responsables du non-respect de leurs engagements et de la remise en cause des perspectives de paix", a indiqué le département d'Etat.

Le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar, s'est aussitôt félicité de cette décision, jugeant que "l'Autorité palestinienne doit payer le prix de sa politique actuelle consistant à verser des indemnités aux terroristes et à leurs familles pour les attentats commis et pour l'incitation à la haine contre Israël dans les écoles, les manuels scolaires, les mosquées et les médias palestiniens".

Il a également relevé, sur X, que cette mesure "met en évidence la distorsion morale de certains pays qui se sont empressés de reconnaître un Etat palestinien virtuel tout en fermant les yeux sur le soutien de l'Autorité palestinienne au terrorisme et à l'incitation à la haine".

L'Autorité palestinienne, dont le président est Mahmoud Abbas, administre la Cisjordanie occupée, tandis que l'OLP, créée en 1964, est le mouvement fondateur représentant les Palestiniens, longtemps dirigée par leur leader historique Yasser Arafat.

L'OLP rassemble la majorité des mouvements politiques palestiniens mais pas le mouvement islamiste Hamas, qui s'est emparé du pouvoir à Gaza en 2007.

Des pays arabes et occidentaux voudraient voir l'Autorité palestinienne, très affaiblie, jouer un rôle dans la gouvernance de la bande de Gaza après la guerre qui y fait rage depuis octobre 2023.

Depuis son retour au pouvoir en janvier, le président Donald Trump, qui a accueilli le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu par trois fois à la Maison Blanche, plus qu'aucun autre dirigeant étranger, a apporté un soutien inconditionnel à Israël, tout en oeuvrant sans succès pour un cessez-le-feu à Gaza.

Mais il s'est montré peu disert sur l'Autorité palestinienne, décriée pour le manque de réformes et la corruption.

Parmi ses premiers décrets, le président Trump avait levé des sanctions imposées sous son prédécesseur Joe Biden visant des colons israéliens extrémistes en Cisjordanie, en proie à une recrudescence des violences.