AL-MUKALLA : Une explosion survenue samedi après-midi dans une station-service de Bayda, ville contrôlée par la milice Houthi, a fait au moins deux morts et plus de 90 blessés, selon un responsable dans le secteur médical.
Une vidéo qui a circulé sur les réseaux sociaux montrait une grande boule de feu jaillissant de la station d'essence, alors que les conducteurs et les piétons, affolés, prenaient la fuite.
Un responsable dans le secteur médical, resté anonyme, n’étant pas autorisé à fournir des informations aux journalistes déclare qu’« une vingtaine de personnes grièvement blessées ont été transportées dans les hôpitaux de Sanaa ».
Les médias de la milice Houthi n'ont pas évoqué les causes de l'explosion. Le fonctionnaire a cependant précisé que la station-service a été construite récemment et fait partie d'un marché noir du carburant et du gaz, qui s'est développé ces dernières années dans les zones contrôlées par les Houthis.
« Les stations d'essence et de pétrole se sont répandues de manière arbitraire dans la région de Bayda », explique le responsable.
Les militants et journalistes yéménites ont exprimé leur consternation, sur les médias sociaux, face aux images de l'explosion.
« C'est l'explosion du port de Beyrouth, en miniature », commente dimanche sur Twitter Sami Noman, journaliste yéménite de la ville de Taiz, au sud du pays, en faisant référence aux énormes explosions qui ont secoué la capitale libanaise en août dernier.
Dans la province avoisinante d'Ibb, une famille de quatre personnes a trouvé la mort samedi, quand une explosion a detruit leur petite maison, selon les médias locaux et les habitants.
Le quotidien Al-Sharyae rapporte qu'une grenade a explosé dans la poche d'un terroriste Houthi, le tuant ainsi que sa sœur et ses deux enfants dans le district de Thi Al-Sefal à Ibb.
Samedi soir, la ville de Hodeida, située au bord de la mer Rouge, a été le théâtre de violents combats entre les forces gouvernementales yéménites et les Houthis soutenus par l'Iran, au moment où les Nations unies mettaient en garde contre des attaques visant des civils.
Les médias officiels affirment que les Forces conjointes, un terme qui désigne les trois principales unités militaires de la côte ouest du pays, ont tué plusieurs membres de la milice Houthi - y compris un responsable de terrain appelé Abou Ibrahim Al-Dailami - et en ont blessé plusieurs autres, après les avoir empêchés de pénétrer dans la zone de Kilo 16 dans la province de Hodeida.
Au cours des derniers mois, les combats et les bombardements sporadiques ont fait des dizaines de victimes parmi les civils et dans les rangs des combattants des deux camps, en dépit des promesses faites par les factions belligérantes d'adhérer à l'accord de Stockholm.
Selon les Nations Unies, la flambée des combats dans les régions de Durihimi et de Hays, depuis la mi-janvier, a déplacé plus de 100 familles et détruit fermes et maisons.
Le Coordinateur humanitaire des Nations Unies au Yémen, Auke Lootsma, a indiqué dans communiqué que « le conflit continue de plonger des millions de personnes dans la misère. Il faut de toute urgence mettre fin aux hostilités afin de permettre aux humanitaires d'évaluer les besoins de la population et de fournir un soutien médical aux civils blessés ainsi qu'une aide matérielle à ceux qui ont été déplacés et qui ont perdu leurs moyens de subsistance ».
Ce texte est la traduction d’un article paru sur rabnews.com