Décidé à tourner la page Trump, Biden veut faciliter les naturalisations

Le président Joe Biden marque sa différence avec son prédécesseur (Photo, AFP).
Le président Joe Biden marque sa différence avec son prédécesseur (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 02 février 2021

Décidé à tourner la page Trump, Biden veut faciliter les naturalisations

  • Le président démocrate ordonnera également de passer en revue tous les freins à l'immigration légale et à l'intégration posée par son prédécesseur Donald Trump
  • Sa stratégie «est fondée sur le postulat de base que notre pays est plus sûr, fort et prospère avec un système migratoire sain, rationnel et humain»

WASHINGTON: Le président Joe Biden demandera mardi à son gouvernement de faciliter la naturalisation des neuf millions de migrants éligibles à la citoyenneté américaine, dans le cadre d'une série de mesures destinées à renouer avec la tradition d'accueil des Etats-Unis.

Le président démocrate ordonnera également de passer en revue tous les freins à l'immigration légale et à l'intégration posée par son prédécesseur Donald Trump, ce qui devrait déboucher sur « des changements de politique radicaux », ont annoncé de hauts responsables du gouvernement.

Sa stratégie « est fondée sur le postulat de base que notre pays est plus sûr, fort et prospère avec un système migratoire sain, rationnel et humain », ont-ils expliqué lors d'un point-presse, en amont de la signature de trois décrets présidentiels dans l'après-midi.

Conformément à ses promesses de campagne, l'un d'eux porte sur la mise en place d'un groupe de travail chargé de réunir les familles de migrants séparées par la politique de « tolérance zéro » à la frontière adoptée par l'administration Trump en 2018. Face au tollé, le gouvernement républicain y avait renoncé, mais des centaines d'enfants n'ont jamais retrouvé leurs parents.

Ce groupe de travail aura pour mission de les identifier et de proposer des solutions pour réunifier les familles, « selon leurs désirs et leurs situations », ont précisé les hauts responsables sans dire si cela pourrait inclure le retour sur le sol américain des parents ou des enfants expulsés.

Un deuxième décret porte sur les pays d'origine des migrants. Outre le retour d'aides économiques, il vise à remettre en place les voies d'immigration légale à la source, comme celles ayant permis sous Barack Obama de faire venir des centaines de mineurs dont les parents étaient déjà aux Etats-Unis, sans qu'ils aient à emprunter des routes migratoires dangereuses.

« Test de richesse »

Quant au troisième décret, il vise à favoriser l'intégration des migrants installés légalement aux Etats-Unis. Il prévoit de « rendre la naturalisation plus accessible aux neuf millions de personnes éligibles à la citoyenneté américaine », selon ces responsables.

Cet objectif passe notamment par une révision de la règle dite « de la charge pour la société » créée en août 2019 par l'administration républicaine pour refuser la carte verte ou la citoyenneté américaine aux migrants touchant des aides sociales, comme par exemple des soins subventionnés ou une allocation logement. 

« Il s'agissait d'un test de richesse pour les migrants », a dénoncé un de ces hauts responsables.

La plupart de ces réformes seront pilotées par le ministre de la sécurité intérieure (DHS). Joe Biden a nommé Alejandro Mayorkas à ce poste, et le Sénat doit se prononcer à la mi-journée sur son choix.

S'il est confirmé, ce fils de réfugiés cubains, arrivé nourrisson aux Etats-Unis, sera le premier Hispanique à diriger ce ministère tentaculaire qui supervise les questions d'immigration, la police aux frontières mais aussi la réponse aux situations d'urgence.

Dès son premier jour à la Maison Blanche, le président avait déjà envoyé des gages à l'aile gauche du parti démocrate qui attend un virage à 180 degrés en matière d'immigration, après quatre années consacrées à verrouiller les frontières des Etats-Unis.

Il a notamment annulé deux mesures-phares de son prédécesseur : la construction d'un mur à la frontière avec le Mexique, que Joe Biden a décidé d'interrompre, et l'interdiction d'entrée sur le sol américain de ressortissants de pays en majorité musulmans, que le démocrate a levée.

Il a également transmis un projet de loi au Congrès qui pourrait entraîner la régularisation des millions de sans-papiers présents aux Etats-Unis. Son adoption nécessitera toutefois de convaincre plusieurs élus républicains, ce qui semble difficile.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.