Macron veut continuer à discuter avec la Russie malgré l'affaire Navalny

Emmanuel Macron, président de la République française. (AFP)
Emmanuel Macron, président de la République française. (AFP)
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Publié le Vendredi 05 février 2021

Macron veut continuer à discuter avec la Russie malgré l'affaire Navalny

  • «Je pense que c'est une énorme erreur, même pour la stabilité de la Russie aujourd'hui», déclare le président français au cours d'une vidéoconférence avec l'Atlantic Council diffusée jeudi
  • Emmanuel Macron avait déjà dénoncé mardi la condamnation «inacceptable» de l'opposant, car «un désaccord politique n'est jamais un crime», et appelé à sa «libération immédiate»

PARIS : Emmanuel Macron affirme qu'il est indispensable de continuer le dialogue avec Vladimir Poutine pour «la paix et la stabilité européenne» malgré l'emprisonnement de l'opposant Alexeï Navalny, qu'il qualifie d'«énorme erreur».

«Je pense que c'est une énorme erreur, même pour la stabilité de la Russie aujourd'hui», déclare le président français au cours d'une vidéoconférence avec l'Atlantic Council diffusée jeudi.

Emmanuel Macron avait déjà dénoncé mardi la condamnation «inacceptable» de l'opposant, car «un désaccord politique n'est jamais un crime», et appelé à sa «libération immédiate».

Mais, dans l'entretien avec l'Atlantic Council, il défend sa politique de «réengagement» entre l'UE et la Russie qu'il promeut depuis le début de son quinquennat. Car, explique-t-il, «il est impossible d'avoir la paix et la prospérité en Europe, en particulier à nos frontières, si nous ne sommes pas en situation de négocier avec la Russie».

«Je suis extrêmement lucide. Dans le court terme, notre capacité à avancer et à obtenir des résultats concrets est très faible. Mais notre devoir est de préserver ou de relancer ces canaux de discussion et ne pas prendre la responsabilité d'arrêter le dialogue», ajoute-t-il.

«Si vous engagez en permanence le dialogue, vous pouvez obtenir quelques résultats, ou au moins éviter des divergences plus sérieuses. Cela va prendre des années, peut être des décennies, mais nous devons le faire pour la paix et la stabilité de l'Europe», insiste Emmanuel Macron, qui avait reçu Vladimir Poutine dans la résidence présidentielle de Brégançon en août 2019, suscitant des réactions mitigées de certains partenaires européens.

Par ailleurs, le président français souhaite que les membres de l'Otan «clarifient» le rôle de l'Alliance atlantique «dans les prochains mois ou semaines», en appelant à une coordination plus efficace entre les Européens et les Américains à l'occasion de l'arrivée au pouvoir du président Joe Biden, mieux disposé sur ce dossier que son prédécesseur Donald Trump.

Il appelle à «préserver la coordination, forte et politique, avec les Etats-Unis afin de définir le concept politique de l'Otan» et à «maintenir l'interopérabilité de nos armées».

Fin 2019, Emmanuel Macron avait provoqué une polémique internationale en jugeant que l'Alliance était en état de «mort cérébrale» avec le désengagement des Etats-Unis.

Le chef de l'Etat annonce aussi qu'il «va pousser pour un sommet du P5 dans les prochains mois» afin d'«essayer de recréer des convergences entre les cinq membres permanents du Conseil de sécurité (Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni et Russie). «Nous avons totalement perdu l'efficacité de ce forum au cours des dernières années», ajoute le chef de l'Etat, qui avait plaidé en vain pour qu'il se réunisse en 2020 sur la crise de la Covid-19.

Enfin, Emmanuel Macron se dit «très heureux» du changement de ton récent du président turc Recep Tayyip Erdogan souhaitant normaliser ses relations avec les Européens après des mois de tensions. «J'espère maintenant que nous allons obtenir des résultats» en Syrie, en obtenant «le retrait des troupes turques en Libye», au Nagorny-Karabakh ou en «faisant baisser la tension en Méditerranée orientale, où la situation semble s'apaiser».

 


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.