Palmyre, l'ancienne ville détruite par Daech, renaît virtuellement

Section ouest de la rue des Colonnades, Louis Vignes, 1864. Tirage albuminé. 8,8 x 11,4 pouces (22,5 x 29 cm). (Getty Research Institute, 2015.R.15)
Section ouest de la rue des Colonnades, Louis Vignes, 1864. Tirage albuminé. 8,8 x 11,4 pouces (22,5 x 29 cm). (Getty Research Institute, 2015.R.15)
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Publié le Vendredi 14 mai 2021

Palmyre, l'ancienne ville détruite par Daech, renaît virtuellement

  • En plus du temple de Bel et du Tetrapylon, du temple de Baal Shamin, de l'arc de triomphe, et des colonnes de la Vallée des Tombeaux, plusieurs tombes caractéristiques de la tour ont été partiellement ou complètement détruites
  • L'exposition qui doit durer trois ans comprend de nouveaux éléments, vus d'un prisme non occidental

DUBAÏ: Le 18 août 2015, Khaled Al-As’ad, ancien directeur des antiquités et des musées de Palmyre en Syrie, a été assassiné par Daech pour avoir tenté de protéger le patrimoine culturel de la ville antique. Âgé de 83 ans, il avait consacré sa vie à la préservation de l’un des sites archéologiques les plus importants au monde.

Décapité publiquement pour avoir refusé de révéler l'emplacement des vestiges qu'il avait aidé à cacher, son exécution a choqué et horrifié le monde. Après la mort de Khaled al-As'ad, Daech a entrepris de détruire de nombreux monuments des ruines de Palmyre, dont le temple de Bel et le Tetrapylon. Des dommages irréparables ont été causés à un chef-d'œuvre du génie humain et à l'un des centres culturels les plus importants du monde antique.

«Pour mon père, Palmyre était le centre du monde et la porte d’entrée de la civilisation syrienne», confie Waleed Khaled al-As’ad, fils de l’archéologue et directeur émérite des antiquités et des musées de Palmyre. «Il croyait fermement à l’importance de préserver son héritage. Il a fait de son mieux pour elle, et a travaillé pendant plus de cinquante ans dans les fouilles ainsi que dans la restauration de ses monuments, car il a toujours estimé qu'un être humain sans passé est un être humain sans présent ni avenir.»

Waleed Khaled al-As’ad est le fils de l’archéologue, et directeur émérite des antiquités et des musées de Palmyre. (Photo Fournie)
Waleed Khaled al-As’ad est le fils de l’archéologue, et directeur émérite des antiquités et des musées de Palmyre. (Photo Fournie)

Les dommages de Palmyre, située à environ 218 kilomètres au nord-est de Damas, sont considérables. En plus du temple de Bel et du Tetrapylon, du temple de Baal Shamin, de l'arc de triomphe, et des colonnes de la Vallée des Tombeaux, plusieurs tombes caractéristiques de la tour ont été partiellement ou complètement détruites, bien qu'une grande partie du site antique conserve encore son intégrité et son authenticité, selon l'UNESCO.

«Mon père disait: « Palmyre est ma destinée. Je veux rester ici, vivre parmi ces ruines où je suis né et où je mourrai. Mon amour et mon attachement pour cette ville sont sans pareils. J'ai visité plusieurs villes de l'Est et de l'Ouest, et si je devais choisir ma préférée, ce serait Palmyre. J'ai vécu sur sa terre et bu de son eau, et quels que soient les efforts et la contribution que j'y apporte, ils ne seront jamais suffisants, car elle mérite ce qu'il y a de mieux».

Vue imaginaire du Tetrapylon avec l’agora en arrière-plan, artiste anonyme d'après Louis-François Cassas, ca. 1799. Gravure sur plaque. 17,3 x 27,9 pouces (44 x 71 cm). (Getty Research Institute, 84001)
Vue imaginaire du Tetrapylon avec l’agora en arrière-plan, artiste anonyme d'après Louis-François Cassas, ca. 1799. Gravure sur plaque. 17,3 x 27,9 pouces (44 x 71 cm). (Getty Research Institute, 84001)

«Il a choisi de mourir comme un palmier, debout et profondément enraciné dans la terre où il est né, a vécu, a été tué et crucifié pour la sauvegarder. Ce chevalier savait qu'il écrirait le dernier chapitre de sa vie s'il insistait pour rester, mais il avait décidé de ne pas quitter le champ de bataille. Il pensait que s'il partait, personne d'autre n’y resterait».

Un long entretien entre Al-As'ad et l'historien spécialiste de l'art et de l'archéologie Ridha Moumni est au cœur de la première exposition arabe virtuelle de Getty, «Return to Palmyra», (Retour à Palmyre) qui a été lancée le 3 février et comprend de rares gravures du XVIIIe siècle de Louis-François Cassas. Nouvelle présentation de «The Legacy of Ancient Palmyra» (L’Héritage de l’Ancienne Palmyre) de Getty, qui a été lancée en 2017, l'exposition comprend une technologie mise à jour, de nouveaux textes, une traduction arabe classique et des photographies du XIXe siècle de Louis Vignes.

Frances Terpak est commissaire et responsable des photographies au Getty Research Institute et commissaire de l’exposition. (Photo Fournie)
Frances Terpak est commissaire et responsable des photographies au Getty Research Institute et commissaire de l’exposition. (Photo Fournie)

«L’exposition vise à sensibiliser davantage à l’importance de la ville dans le monde antique et à sa longue histoire en tant que centre commercial multiculturel animé», précise Frances Terpak, conservatrice et responsable des photographies au Getty Research Institute et commissaire de l’exposition. «En rappelant au public pourquoi Palmyre est importante, l’exposition partage également un message d’espoir qu’un jour la ville sera reconstruite - marquant ainsi un «retour» à Palmyre.»

L'exposition qui doit durr trois ans comprend de nouveaux éléments, vus d'un prisme non occidental, ainsi que l’histoire des lieux détaillée écrite par Joan Aruz, conservatrice émérite de l'Ancient Near Eastern Art (Art Antique du Proche-Orient) au Metropolitan Museum of Art.

Ce sont les souvenirs d'Al-As'ad cependant qui résonneront sans doute le plus, en particulier l’expérience de grandir parmi les ruines guidé par son père, ses visites au musée quand il était enfant, ainsi que son propre parcours vers l'administration du site antique.

Temple de Bel, Louis Vignes, 1864. Tirage albuminé. 8,8 x 11,4 pouces (22,5 x 29 cm). (Getty Research Institute, 2015.R.15)
Temple de Bel, Louis Vignes, 1864. Tirage albuminé. 8,8 x 11,4 pouces (22,5 x 29 cm). (Getty Research Institute, 2015.R.15)

«La plupart du temps, mon père m'emmenait avec lui – lorsque j’étais enfant ou adolescent - pour des missions de fouilles et de restauration, à Palmyre et ailleurs», se souvient Al-As’ad. «Il m'a aussi permis de passer du temps avec lui et d'autres archéologues syriens et étrangers pendant les nuits de clair de lune, à la maison d'hôtes du Temple de Bel, qui est un lieu majestueux et sacré. Ce sont certainement des souvenirs inoubliables».

Al-As’ad se souvient d’un homme aimable, généreux et compétent avec des opinions religieuses modérées. Son père était modeste, respecté et accueillant, et avait consacré sa vie à Palmyre et à la préservation du patrimoine humain. Il a encouragé son fils à apprendre et à lire, à suivre l'actualité des différentes missions et découvertes, et à étudier le génie «parce que Palmyre a davantage besoin d'ingénieurs que d'archéologues.» Al-As’ad a succédé à son père en 2003 en tant que directeur des antiquités et des musées, restant à Palmyre jusqu'à ce que la ville tombe aux mains de Daech en 2015.

«Mon père a choisi d’être comme les sculptures de Palmyre - un homme qui regarde vers l’avenir, même au moment de la mort», explique Al-As’ad, qui a réussi à s’échapper de la ville juste avant qu’elle ne soit envahie. «Il a été fidèle à ses principes jusqu'au dernier moment de sa vie. Oui, il est parti, mais ce qui nous réconforte, c'est que la barbarie de Daech a fait de lui la figure la plus populaire de l'histoire de Palmyre après Zénobie et Athéna.

Temple de Bel, Louis Vignes, 1864. Tirage albuminé. 8,8 x 11,4 pouces (22,5 x 29 cm). (Getty Research Institute, 2015.R.15)
Temple de Bel, Louis Vignes, 1864. Tirage albuminé. 8,8 x 11,4 pouces (22,5 x 29 cm). (Getty Research Institute, 2015.R.15)

Al-As’ad n’est pas encore revenu Palmyre. Quand il le fera enfin, lui et sa famille récupéreront le corps de son père et «l'enterreront dans une tombe spéciale digne de son grand sacrifice». Ils tenterons alors de fonder un musée dans la maison où il a vécu, et contribuer ainsi à la reconstruction de la ville. «De cette manière, nous pourrions suivre ses traces et continuer à préserver la ville qu’il a défendue jusqu’à son dernier souffle», affirme Al-As’ad.

L’un des objectifs de l’exposition Getty, qui comprend des photographies en couleurs et plusieurs tirages en noir et blanc de l’art conceptuel de la photographe allemande Ursula Schulz-Dornburg, est de mettre en lumière l’état fragile du site et d’attirer sur lui l’attention du monde.

«Je suis envahi par un désir constant de retourner à Palmyre, même si j’ai peur d’y revenir et de voir de mes propres yeux la barbarie sans précédent et sans raison qui s’est abattue sur elle», confie Al-As’ad. «Mais je dois y retourner pour achever le périple de mon défunt père et accomplir mon devoir envers la ville en l'honneur de sa mémoire. De même qu’à cause de ma conviction de la nécessité de faire revivre ce site du patrimoine mondial.»

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur arabnews.com

 


« I like it hot ! » : J. Lo fait sensation à Abou Dhabi

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  • Jennifer Lopez, 56 ans, prouve qu’elle reste l’une des artistes les plus enflammées au monde

ABOU DHABI: De retour à Abou Dhabi après son spectacle magistral en février, Jennifer Lopez a dansé toute la soirée mardi à l’Etihad Arena sur l’île de Yas dans le cadre de sa tournée mondiale « Up All Night ».

En interprétant ses tubes cultes comme « On the Floor », « Ain’t Your Mama » et « Dance Again », Lopez a fait monter la température avec son énergie débordante et ses chorégraphies percutantes.

Même si j’ai regretté que « Jenny From the Block » n’ait pas bénéficié d’un moment à elle, Lopez l’a tout de même interprétée en medley avec « We Will Rock You » de Queen.

Pour célébrer ses 56 ans, elle a chanté « Birthday », le single sorti le 24 juillet, très applaudi par le public.

La superstar a remercié ses fans et les a encouragés à s’aimer les uns les autres et à suivre ce qu’ils aiment.

Elle a également plaisanté sur la chaleur intense des Émirats. « I like it hot ! », a-t-elle lancé en se ventilant.

Avec plusieurs changements de tenues et des plages musicales bien calibrées, le show a alterné entre titres dynamiques, ballades lentes et medleys.

Lopez a rendu hommage à sa culture latino en interprétant quelques-uns de ses succès en espagnol, notamment « Qué Hiciste » et « Si Una Vez ».

Elle a chanté en dansant le flamenco, vêtue d’une tenue inspirée du traje de flamenca, la robe traditionnelle des femmes aux festivals andalous.

L’artiste n’est pas étrangère au Golfe : elle avait déjà fait sensation en avril lors du Grand Prix d’Arabie saoudite de F1 à Djeddah, puis en novembre dernier à Riyad pour l’événement « 1001 Seasons of Elie Saab ».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L’artiste saoudienne met en lumière le riche paysage culturel de l’Asir à travers ses œuvres

L'artiste Arafat Al-Asimi a déclaré qu'elle se sentait le plus à l'aise dans la nature et les dessins de paysages traditionnels. (Fourni)
L'artiste Arafat Al-Asimi a déclaré qu'elle se sentait le plus à l'aise dans la nature et les dessins de paysages traditionnels. (Fourni)
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  • Arafat Al-Asimi a surmonté de nombreux défis pour s’imposer comme artiste en tant que femme

MAKKAH : Les montagnes verdoyantes de la région d’Asir en Arabie saoudite ont nourri la vision artistique d’Arafat Al-Asimi.

En évoquant ses débuts, Al-Asimi confie qu’elle aime utiliser des couleurs pastel pour représenter des paysages naturels et patrimoniaux. Les montagnes, les vallées, les nuances des forêts et le climat unique de la région ont nourri son imagination artistique.

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L’artiste Arafat Al-Asimi affirme se sentir chez elle au cœur de la nature et des paysages traditionnels. (Fournie)

Elle explique se sentir profondément liée à la nature et aux dessins de paysages traditionnels, en particulier ceux inspirés de l’Asir, car ils traduisent son fort sentiment d’appartenance et lui procurent un équilibre et un confort psychologique.

Elle partage également sa passion pour l’intégration de la calligraphie arabe dans ses œuvres, soulignant combien cette pratique allie esthétique visuelle et identité culturelle.


Le programme Saudi Game Champions soutient les talents locaux pour une portée mondiale

Le programme a proposé plus de 180 heures d'ateliers spécialisés et plus de 1 500 heures de mentorat, auxquels ont participé 25 studios de jeux saoudiens. (Fourni)
Le programme a proposé plus de 180 heures d'ateliers spécialisés et plus de 1 500 heures de mentorat, auxquels ont participé 25 studios de jeux saoudiens. (Fourni)
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  • Le programme comprenait plusieurs étapes : un Game Jam, des phases d'incubation et d'accélération, et une cérémonie de clôture célébrant les réalisations et les talents locaux
  • L'initiative vise à aider les participants à entrer sur le marché avec des normes élevées de qualité et de professionnalisme

RIYAD : Le Centre de l'entrepreneuriat numérique du ministère des communications et des technologies de l'information a conclu le programme Saudi Game Champions, une initiative de neuf mois visant à soutenir la croissance des studios de développement du pays.

Le programme comprenait plusieurs étapes : un Game Jam, des phases d'incubation et d'accélération, et une cérémonie de clôture célébrant les réalisations et les talents locaux.

L'initiative vise à aider les participants à entrer sur le marché avec des normes élevées de qualité et de professionnalisme.

Elle a offert plus de 180 heures d'ateliers spécialisés et plus de 1 500 heures de mentorat, auxquels ont participé 25 studios de jeux d'Arabie saoudite.

Lors de la cérémonie de clôture, Hussain Al-Safwan de LIMELESS Studio a remporté le prix du changement audacieux, tandis que Fahad Al-Jumaan de Hero Galaxy Studio a reçu le prix de l'inspiration.

Mostafa Fares a reçu le prix de la créativité et son collègue Ali Aseeri le prix du choix du public, tous deux représentant SYMMETRIC STUDIO.

Cette initiative s'inscrit dans le cadre des efforts plus vastes déployés par le centre pour renforcer le rôle du Royaume dans l'industrie mondiale du jeu.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com