Biden appelle les putschistes birmans à abandonner le pouvoir sans conditions

Le porte-parole du département d'État américain Ned Price prend la parole lors d'un point de presse le 3 février 2021 au département d'État à Washington, DC. (Photo, AFP)
Le porte-parole du département d'État américain Ned Price prend la parole lors d'un point de presse le 3 février 2021 au département d'État à Washington, DC. (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Vendredi 05 février 2021

Biden appelle les putschistes birmans à abandonner le pouvoir sans conditions

  • Le président américain Joe Biden a exhorté jeudi les généraux birmans, qui ont renversé le gouvernement civil d'Aung San Suu Kyi, à « renoncer au pouvoir » sans conditions
  • Quelques heures auparavant, la Maison Blanche avait annoncé envisager des « sanctions ciblées » contre les militaires putschistes

RANGOUN : Le président américain Joe Biden a exhorté jeudi les généraux birmans, qui ont renversé le gouvernement civil d'Aung San Suu Kyi, à « renoncer au pouvoir » sans conditions, tandis que sur place les appels à résister au putsch se propageaient.

« L'armée birmane doit renoncer au pouvoir dont elle s'est emparée, libérer les défenseurs et militants qu'elle a arrêtés, lever les restrictions sur les communications et s'abstenir de toute violence », a déclaré M. Biden.

Quelques heures auparavant, la Maison Blanche avait annoncé envisager des « sanctions ciblées » contre les militaires putschistes.

Ceux-ci ont ordonné jeudi aux fournisseurs d'internet de bloquer l'accès à Facebook, outil essentiel de communication en Birmanie, trois jours après leur coup d’État.

L'armée a mis brutalement fin lundi à la fragile transition démocratique du pays, instaurant l'état d'urgence pour un an et arrêtant Aung San Suu Kyi ainsi que d'autres responsables de son parti, la Ligue nationale pour la démocratie (LND).

L'ex-dirigeante de 75 ans, mise depuis au secret, a été inculpée pour avoir enfreint une obscure règle commerciale.

Jeudi, plusieurs centaines de partisans de l'armée se sont réunis à Naypyidaw, la capitale. « On ne veut plus des traîtres nationaux vendus à des pays étrangers », « Tatmadaw (les forces armées) aime les gens », pouvait-on lire sur des pancartes.

Non loin de là, 70 députés LND ont signé un « engagement à servir le public », organisant une session parlementaire symbolique pour dénoncer la prise de contrôle du parlement.

Dans les rues, aucune manifestation importante n'a eu lieu depuis le coup, la peur des représailles restant vive dans le pays qui a vécu, depuis son indépendance en 1948, sous une dictature militaire pendant presque 50 ans.

Mais les signes de résistance se multipliaient.

Un petit rassemblement a eu lieu à Mandalay (centre), des manifestants arborant des pancartes : « Protestation du peuple contre le coup d'État militaire ! ». Quatre personnes ont été interpellées, selon les médias locaux. L'AFP n'a pu confirmer à ce stade ces arrestations auprès des autorités.

A Rangoun, à la tombée de la nuit, des habitants klaxonnaient et tapaient sur des seaux et des casseroles pour la troisième soirée consécutive, certains scandant : "Vive Mère Suu Kyi ! ».

Sur les réseaux sociaux, des avocats arboraient un ruban rouge, aux couleurs de la LND, et faisaient le salut à trois doigts, un geste de résistance adopté par les pro-démocrates à Hong Kong ou en Thaïlande.

Des professionnels de santé ont aussi pris part à la contestation, refusant de se rendre au travail. En réponse, l'armée a annoncé que les gens pourraient se faire soigner dans les hôpitaux militaires.

Des groupes appelant à la « désobéissance civile » se sont créés sur Facebook, porte d'entrée d'internet pour une grande partie de la population. « Nous avons le pouvoir numérique (...) pour nous opposer à la junte », a estimé un activiste, Thinzar Shunlei Yi.

La plate-forme a fait savoir que ses services étaient « perturbés ». La société norvégienne Telnor, un des principaux fournisseurs de télécommunications du pays, a confirmé que les autorités avaient émis un ordre pour « bloquer temporairement » le réseau.

Les militaires ont émis un avertissement contre toute publication ou discours qui encourageraient des émeutes ou une situation instable.

« Préoccupation » du Conseil de sécurité

Le Conseil de sécurité de l'ONU a exprimé jeudi dans une déclaration sa « profonde préoccupation » et a demandé « la libération de tous les détenus ».

Ce texte, rédigé par le Royaume-Uni, ne condamne cependant plus le coup d’État militaire, comme envisagé dans un premier texte lors d'une réunion d'urgence mardi. La Chine et la Russie - qui disposent d'un droit de veto en tant que membres permanents du Conseil - se sont opposées à cette formulation, selon des diplomates.

La Chine reste le principal soutien de la Birmanie aux Nations unies, où elle a contrecarré toute initiative lors de la crise des Rohingyas.

Les États-Unis et l'Union européenne font, quant à eux, planer la menace de nouvelles sanctions sur le pays. Londres a condamné « la détention et l'inculpation » d'Aung San Suu Kyi.

Ambition personnelle

Le chef de l'armée birmane, Min Aung Hlaing, qui concentre désormais l'essentiel des pouvoirs, a justifié son putsch en évoquant d' « énormes » fraudes lors des législatives de novembre remportées massivement par la LND.

En réalité, les généraux craignaient que, malgré une constitution qui leur est très favorable, leur influence diminue après la victoire d'Aung San Suu Kyi, estiment des analystes.

Min Aung Hlaing, un paria à l'international depuis les exactions de l'armée contre les Rohingyas, a aussi renversé la dirigeante par ambition politique personnelle alors qu'il était proche de la retraite, d'après ces experts.

La prix Nobel de la paix 1991 a été inculpée pour avoir enfreint une loi sur les importations et les exportations, a expliqué la LND, après que les autorités ont trouvé chez elle des talkies-walkies non enregistrés.

Aung San Suu Kyi, fille d'un héros de l'indépendance assassiné, est adulée dans son pays depuis qu'elle a pris la tête de l'opposition démocratique face à la junte en 1988, passant 15 années en résidence surveillée.

Son image s'était en revanche beaucoup écornée à l'international, de nombreuses voix condamnant sa passivité dans la crise des Rohingyas.


Au Vatican, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël

Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
Short Url
  • À la basilique Saint-Pierre, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël en tant que pape, plaçant son pontificat sous le signe de la charité, de l’espérance et de la dignité humaine
  • Fidèle à son appel à une paix « désarmée et désarmante », il s’apprête à renouveler ses appels à la trêve et à la paix mondiale

CITÉ DU VATICAN, SAINT-SIÈGE: Léon XIV a célébré mercredi soir la première messe de Noël de son pontificat dans la basilique Saint-Pierre au Vatican, délivrant un message de "charité et d'espérance" face aux dérives d'une "économie faussée".

Peu avant la messe, le pape américain est sorti sur le parvis de la place Saint-Pierre pour saluer les quelque 5.000 fidèles massés sous la pluie pour suivre la cérémonie sur écrans géants, faute de place à l'intérieur de la basilique.

"La basilique Saint-Pierre est très grande, mais malheureusement pas assez pour tous vous accueillir. J'admire et respecte et vous remercie pour votre courage et votre envie d'être ici ce soir", a-t-il lancé en anglais.

Devant les cardinaux, évêques, diplomates et environ 6.000 fidèles, Léon XIV, qui affiche un style plus discret que son prédécesseur François, a ensuite prononcé une homélie très religieuse sans évoquer directement de sujet d'actualité.

"Alors qu’une économie faussée conduit à traiter les hommes comme de la marchandise, Dieu se fait semblable à nous, révélant la dignité infinie de toute personne", a déclaré le pape.

"Proclamons la joie de Noël, qui est la fête de la foi, de la charité et de l’espérance", a-t-il ajouté.

Cette cérémonie commémorant la naissance du Christ, l'une des plus solennelles de l'année, a mêlé chants traditionnels et gestes symboliques. Le pape de 70 ans a décidé de la célébrer à un horaire plus tardif que sous le pontificat de François (19H30).

Autre changement majeur : Léon XIV présidera jeudi matin la messe du jour de Noël, renouant ainsi avec une tradition qui remontait au pontificat de Jean-Paul II (1978-2005).

Il prononcera ensuite à 12H00 (11H00 GMT) sa bénédiction "Urbi et Orbi" (à la ville et au monde) en mondovision depuis le balcon de la basilique, lors de laquelle le pape se livre traditionnellement à un tour d’horizon des conflits dans le monde.

Fervent défenseur d’une paix "désarmée et désarmante", le chef de l'Eglise catholique devrait y renouveler ses appels à la paix. Mardi soir, Léon XIV a déjà demandé une trêve d'un jour pour Noël dans le monde entier, disant regretter le fait que "la Russie semble avoir rejeté la demande de trêve".

Aucun texte du Nouveau testament ne précise le jour et l'heure de naissance de Jésus de Nazareth. Sa célébration le 25 décembre dans la tradition chrétienne a été choisie au IVe siècle en Occident.

Ce Noël 2025 coïncide avec la clôture du Jubilé, "Année sainte" de l'Eglise qui a attiré des millions de pèlerins à Rome.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
Short Url
  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
Short Url
  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.