Algérie: enquête après des accusations de torture d'un étudiant

Walid Nekkiche avait été arrêté le 26 novembre 2019 à Alger lors d'une marche hebdomadaire des étudiants du « Hirak », le mouvement de protestation populaire né en février 2019 (Photo, AFP)
Walid Nekkiche avait été arrêté le 26 novembre 2019 à Alger lors d'une marche hebdomadaire des étudiants du « Hirak », le mouvement de protestation populaire né en février 2019 (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Lundi 08 février 2021

Algérie: enquête après des accusations de torture d'un étudiant

  • «J'ai beaucoup enduré durant ces quatorze mois de prison et surtout les six jours passés à la caserne Ben Aknoun» à Alger, témoigne l'homme de 25 ans
  • La révélation de ces sévices a suscité l'indignation et a été abondamment commentée dans certains médias et sur les réseaux sociaux

ALGER: Le témoignage d'un jeune étudiant algérien prodémocratie qui affirme avoir été torturé par des membres des services de sécurité soulève depuis plusieurs jours l'indignation en Algérie.  

« J'ai vécu l'enfer », raconte samedi Walid Nekkiche, récemment libéré après avoir passé plus d'un an en détention préventive, dans le quotidien francophone Liberté. 

« J'ai beaucoup enduré durant ces quatorze mois de prison et surtout les six jours passés à la caserne Ben Aknoun » à Alger, témoigne l'homme de 25 ans. 

Ce dernier a recouvré la liberté mercredi après avoir été condamné à six mois de prison ferme pour « distribution et possession de tracts pour porter atteinte à l'intérêt du pays ». 

Le procureur du tribunal de Dar El Beida à Alger avait requis lundi la réclusion à perpétuité contre l'étudiant, qui était poursuivi pour « complot contre l'Etat », « atteinte à l'intégrité du territoire national » et »incitation de la population à prendre les armes », des chefs d'accusation très graves au regard de la loi algérienne. 

Originaire de Tizi Ouzou, en Kabylie, il était accusé d'appartenir au Mouvement pour l'autonomie de la Kabylie, une organisation séparatiste illégale, selon des médias algériens. 

OUVERTURE DE L'ENQUÊTE

Le parquet général auprès de la cour d'Alger a ordonné dimanche l'ouverture d'une enquête après le témoignage de Walid Nekkiche qui affirme avoir été torturé par des membres des services de sécurité. 

« Dans le but d'établir la vérité sur ce qui se serait passé dans l'affaire du citoyen Walid Nekkiche », le parquet a ordonné au « procureur de la République auprès du tribunal de Bir Mourad Rais de diligenter une instruction préliminaire sur les faits avancés par le concerné et a chargé la police judiciaire compétente de cette mission », selon un communiqué du parquet.  

L'ouverture de l'enquête fait suite aux « réactions et commentaires » des médias qui ont été « provoqués par les déclarations du jeune étudiant », a-t-il ajouté, disant s'inquiéter pour le « respect de la liberté et de la dignité des suspects placés en garde à vue ». 

« Dans l'attente d'un nouveau procès équitable et impartial (de Walid Nekkiche), la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'Homme continuera à suivre de près ce dossier jusqu'à ce que la vérité soit établie et la justice soit faite » », a réagi son vice-président Saïd Salhi. 

Lors du procès, lundi dernier, l'étudiant a affirmé avoir été « agressé sexuellement, physiquement et verbalement par les services de sécurité lors de son interrogatoire ». 

La révélation de ces sévices a suscité l'indignation et a été abondamment commentée dans certains médias et sur les réseaux sociaux, les appels à l'ouverture d'une enquête se multipliant. 

« Nous avons demandé une enquête indépendante et l'ouverture d'une information judiciaire pour situer les responsabilités », a déclaré Said Salhi, le vice-président de la ligue algérienne pour la défense des droits de l'Homme. 

Cette demande fait « suite aux graves déclarations » de Walid Nekkiche lors de son procès dans lesquelles il affirme « avoir subi de la torture lors de sa garde à vue », a précisé M. Salhi. 

Dans une déclaration commune, le Comité national pour la libération des détenus et la Coordination nationale des universitaires algériens pour le changement ont dénoncé la « torture » et « la normalisation de la violence qui tendent à prendre des proportions alarmantes » en Algérie. 

Walid Nekkiche avait été arrêté le 26 novembre 2019 à Alger lors d'une marche hebdomadaire des étudiants du « Hirak », le mouvement de protestation populaire né en février 2019. 

Son co-accusé, Kamel Bensaad, âgé de 43 ans, a lui été acquitté.  


Les États-Unis affirment bénéficier d'un soutien régional pour la résolution de paix sur Gaza

Des bâtiments détruits par l'armée israélienne  dans le quartier de Shijaiya de la ville de Gaza, lors d'une visite organisée par l'armée pour les journalistes, le 5 novembre 2025. (AP Photo)
Des bâtiments détruits par l'armée israélienne  dans le quartier de Shijaiya de la ville de Gaza, lors d'une visite organisée par l'armée pour les journalistes, le 5 novembre 2025. (AP Photo)
Short Url
  • Selon le projet de résolution, la gouvernance de Gaza serait transférée au Hamas et la démilitarisation serait imposée au groupe
  • Une copie du projet de résolution a été distribuée mercredi soir pour examen formel par le Conseil de sécurité

NEW YORK : La mission américaine auprès de l'ONU a déclaré mercredi que des partenaires régionaux clés, notamment l'Arabie saoudite, le Qatar et les Émirats arabes unis, ont apporté leur soutien à son projet de résolution pour Gaza.

Cette évolution est le signe d'une avancée diplomatique au sein du Conseil de sécurité de l'ONU en faveur d'un mandat transitoire de deux ans pour l'enclave déchirée par la guerre et du déploiement d'une force internationale de stabilisation.

Au cours d'une réunion convoquée par l'ambassadeur américain aux Nations unies, Mike Waltz, les dix membres élus et non permanents du Conseil (Algérie, Danemark, Grèce, Guyane, Pakistan, Panama, Corée du Sud, Sierra Leone, Slovénie et Somalie), rejoints par des États régionaux tels que l'Arabie saoudite, l'Égypte, le Qatar, la Turquie et les Émirats arabes unis, ont exprimé leur soutien à l'initiative menée par Washington, a déclaré un porte-parole de la mission américaine.

Le projet de résolution soutient la création d'un organe de gouvernance transitoire, appelé "Conseil de la paix". Le contrôle de la bande de Gaza serait ainsi transféré des mains du Hamas et la démilitarisation serait imposée au groupe.

Le projet de résolution autorise également le déploiement d'une "Force internationale de stabilisation" à Gaza, qui opérerait dans le cadre d'un mandat de deux ans de l'ONU. Elle aurait le pouvoir d'utiliser "toutes les mesures nécessaires" pour protéger les civils, superviser les flux d'aide humanitaire, sécuriser les zones le long des frontières avec Israël et l'Égypte, démilitariser les acteurs non étatiques et former une nouvelle force de police palestinienne.

Une copie du projet de résolution a été distribuée mercredi soir pour examen formel par les 15 membres du Conseil de sécurité.

L'adhésion régionale au projet reflète "l'opportunité historique" de mettre fin à des décennies d'effusion de sang au Moyen-Orient et de transformer Gaza en un territoire plus sûr et plus prospère, a poursuivi le porte-parole, et souligne l'intention des États-Unis de traduire la résolution en résultats plutôt qu'en "discours sans fin".

Le soutien des principaux acteurs régionaux est important car leur participation est largement considérée comme une condition préalable à l'autorisation de toute force multinationale de stabilisation d'opérer à Gaza et d'obtenir une légitimité internationale.

Le porte-parole américain a souligné qu'aucune troupe américaine ne serait déployée à Gaza. En revanche, Washington a engagé des pourparlers avec des États tels que l'Indonésie, les Émirats arabes unis, l'Égypte, le Qatar, la Turquie et l'Azerbaïdjan en vue de fournir des troupes à une force internationale de stabilisation.

Le projet de texte stipulerait qu'une telle force opérerait sous un commandement unifié, comme convenu par le Conseil de paix, l'Égypte et Israël une fois que des accords sur le statut de la mission auront été conclus.

Il décrit également une séquence d'événements au cours desquels la force stabilisera la situation sécuritaire à Gaza, démilitarisera les groupes armés non étatiques, mettra les armes hors service et supervisera la formation et le soutien de la force de police palestinienne nouvellement approuvée.


Turquie: le chef kurde Öcalan veut agir avec «sérieux et responsabilité»

 Le chef emprisonné de la guérilla kurde Abdullah Öcalan appelle à agir avec "sérieux et sens des responsabilités" pour mener le processus de paix en cours avec la Turquie à son terme, dans un message publié mardi par des députés turcs. (AFP)
Le chef emprisonné de la guérilla kurde Abdullah Öcalan appelle à agir avec "sérieux et sens des responsabilités" pour mener le processus de paix en cours avec la Turquie à son terme, dans un message publié mardi par des députés turcs. (AFP)
Short Url
  • "Pour passer à une phase positive, il est essentiel que chacun agisse avec sensibilité, sérieux et sens des responsabilités"
  • Abdullah Öcalan, qui a appelé en février son mouvement à se dissoudre, est détenu à l'isolement depuis 1999 sur l'île prison d'Imrali, au large d'Istanbul

ISTANBUL: Le chef emprisonné de la guérilla kurde Abdullah Öcalan appelle à agir avec "sérieux et sens des responsabilités" pour mener le processus de paix en cours avec la Turquie à son terme, dans un message publié mardi par des députés turcs.

"Pour passer à une phase positive, il est essentiel que chacun agisse avec sensibilité, sérieux et sens des responsabilités", écrit le leader historique du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), auquel une délégation du parti prokurde DEM a rendu visite lundi.

Abdullah Öcalan, qui a appelé en février son mouvement à se dissoudre, est détenu à l'isolement depuis 1999 sur l'île prison d'Imrali, au large d'Istanbul.

Le PKK a annoncé le 26 octobre le retrait vers le nord de l'Irak de ses derniers combattants présents en Turquie, complétant ainsi la première phase du processus de paix initié un an auparavant par Ankara.

Lors d'une cérémonie en juillet, une trentaine de combattants en treillis avaient symboliquement brûlé leurs armes.

Le parti prokurde, troisième force au Parlement, a appelé à "passer à la deuxième phase, à savoir les étapes juridiques et politiques".

"Nous nous efforçons de développer une phase positive, et non une phase destructrice et négative", poursuit M. Öcalan. "L'intégration du phénomène kurde dans toutes ses dimensions dans le cadre légal de la République et un processus de transition solide doivent en constituer le fondement", écrit-il.

Une commission parlementaire transpartisane planche depuis août sur une traduction légale et encadrée de cette transition vers la paix.

Elle doit notamment décider du sort d'Abdullah Öcalan et de possibles garanties de sécurité pour ses combattants.

La libération du leader kurde âgé de 76 ans est au cœur des demandes du PKK. Il a été autorisé en septembre à rencontrer ses avocats pour la première fois en six ans.

Selon des analystes, le PKK est affaibli par des décennies de guérilla qui ont fait au moins 50.000 morts, selon un bilan officiel. Et la communauté kurde, qui représente selon des estimations 20% de la population turque sur 86 millions d'habitants, est épuisée par un long conflit.


Un hôpital de Gaza déclare avoir reçu les corps de 15 prisonniers palestiniens

L'hôpital Nasser, dans le sud de la bande de Gaza, a annoncé mercredi avoir reçu les corps de 15 prisonniers palestiniens dans le cadre de l'accord de cessez-le-feu avec Israël. (AFP)
L'hôpital Nasser, dans le sud de la bande de Gaza, a annoncé mercredi avoir reçu les corps de 15 prisonniers palestiniens dans le cadre de l'accord de cessez-le-feu avec Israël. (AFP)
Short Url
  • Sur les 28 otages décédés que le Hamas avait accepté de remettre à Israël dans le cadre de l'accord, 21 ont été restitués à ce jour. Israël exige toujours la restitution des sept dernières dépouilles
  • Le mouvement islamiste palestinien a également libéré le 13 octobre les 20 derniers otages vivants retenus dans la bande de Gaza, en échange de la libération de près de 2.000 prisonniers palestiniens

KHAN YOUNES: L'hôpital Nasser, dans le sud de la bande de Gaza, a annoncé mercredi avoir reçu les corps de 15 prisonniers palestiniens dans le cadre de l'accord de cessez-le-feu avec Israël.

"La dixième série de dépouilles de martyrs palestiniens, soit 15 martyrs", est arrivée "dans le cadre de l'échange de dépouilles entre la partie palestinienne et l'occupation israélienne", a déclaré l'hôpital en précisant que 285 dépouilles ont été reçues dans la bande de Gaza depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu le 10 octobre.

Sur les 28 otages décédés que le Hamas avait accepté de remettre à Israël dans le cadre de l'accord, 21 ont été restitués à ce jour. Israël exige toujours la restitution des sept dernières dépouilles.

Le mouvement islamiste palestinien a également libéré le 13 octobre les 20 derniers otages vivants retenus dans la bande de Gaza, en échange de la libération de près de 2.000 prisonniers palestiniens.

Mardi, la branche armée du Hamas a fait parvenir aux autorités israéliennes la dépouille d'une personne, identifiée mercredi comme Itay Chen, un soldat israélo-américain tué à l'âge de 19 ans.

Dans la bande de Gaza, des proches de personnes arrêtées par Israël et qui attendent leur retour ont dit lors de plusieurs remises de dépouilles par Israël que les corps étaient très difficiles à identifier.

Le service de presse du gouvernement du Hamas à Gaza a de nouveau accusé mercredi les autorités israéliennes de refuser de transmettre des listes de noms des personnes dont les dépouilles arrivent dans le territoire palestinien.