Un procès pour l'Histoire: Trump jugé au Sénat

Comme il y a un an, Donald Trump a été jugé pour «abus de pouvoir» pour avoir demandé à l'Ukraine d'enquêter sur le fils de Joe Biden, Donald Trump a toutes les chances de voir une condamnation (Photo, AFP).
Comme il y a un an, Donald Trump a été jugé pour «abus de pouvoir» pour avoir demandé à l'Ukraine d'enquêter sur le fils de Joe Biden, Donald Trump a toutes les chances de voir une condamnation (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 07 février 2021

Un procès pour l'Histoire: Trump jugé au Sénat

  • Pour le condamner en son absence, il faudra un vote rassemblant les deux tiers des 100 membres du Sénat, ce qui rend probable son acquittement
  • Les démocrates n'ont pas d'intérêt non plus à faire traîner en longueur un procès qui les demande se consacrer à leurs priorités: soutenir l'action de Joe Biden en votant ses projets de loi

WASHINGTON: Un an après un premier procès en destitution historique, Donald Trump se retrouve à nouveau mardi en position d'accusé au Sénat, dont les élus doivent dire s'il a encouragé l'assaut meurtrier sur le Capitole.
Pour le condamner en son absence, il faudra un vote rassemblant les deux tiers des 100 membres du Sénat, ce qui rend probable son acquittement.
La violence de l'attaque, le 6 janvier, au moment où les élus certifiaient la victoire de Joe Biden à la présidentielle, a suscité un tel effroi que les démocrates ont réactivé la procédure de destitution, même si le mandat de Donald Trump touchait à sa fin.

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La violence de l'attaque, le 6 janvier, au moment où les élus certifiaient la victoire de Joe Biden à la présidentielle, a suscité un tel effroi que les démocrates ont réactivé la procédure de destitution (Photo, AFP).


Dès le 13 janvier, la Chambre des représentants, contrôlée par les Démocrates, l'a mis en accusation pour «incitation à l'insurrection», un second «impeachment» le marquant à nouveau du sceau de l'infamie, ce qui n'est arrivé à aucun autre président avant lui. Aucun non plus n'a été jugé après avoir quitté le pouvoir.

Un duo d'avocats controversés

Contrairement à son premier procès, où de brillants juristes et des stars du barreau s'étaient succédé pour le défendre, Donald Trump a peiné à constituer son équipe d'avocats.
Après une vague de démissions, il a recruté in extremis Bruce Castor et David Schoen qui, sans être des avocats de premier plan, ont déjà défrayé la chronique.
Le premier, qui fut longtemps procureur en Pennsylvanie, avait été saisi en 2005 d'une plainte pour agression sexuelle contre Bill Cosby. Il avait refusé d'ouvrir des poursuites contre le comédien, qui a finalement été condamné treize ans plus tard pour ces abus.
Le second, pénaliste en Alabama, s'est dit à plusieurs reprises convaincu que le financier Jeffrey Epstein, accusé d'exploitation sexuelle de mineures, a été tué dans sa cellule, bien que des enquêtes officielles ont confirmé la thèse du suicide.

Le milliardaire républicain et ses alliés s'appuient d'ailleurs sur son départ de la Maison Blanche, le 20 janvier, pour soutenir que le procès est contraire à la Constitution: les sénateurs peuvent, selon eux, démettre un président en exercice, mais pas juger un simple citoyen.
L'accusation démocrate rétorque qu'un ancien ministre a déjà été jugé dans ce cadre, et qu'il faut condamner Donald Trump pour le rendre inéligible et pour «dissuader les prochains présidents de provoquer des violences afin de rester au pouvoir».
Lors du procès, ses avocats doivent concentrer l'essentiel de leurs arguments à ce débat juridique, pour éviter d'avoir à défendre les tweets et diatribes enflammées de leur client.
La plupart des sénateurs républicains devraient eux aussi s'abriter derrière cet argument pour voter l'acquittement sans avoir à se prononcer sur le fond.

les ennuis juridiques de Trump:  Sans arrêt

Même s'il est improbable qu'il soit jugé coupable d'incitation à l'insurrection, les ennuis juridiques de Trump ne s'arrêteront pas avec son procès au Sénat: l'ex-président américain pourrait prochainement être inculpé au pénal, pour des allégations liées à ses affaires, au risque d'exacerber les tensions politiques.
Le magnat new-yorkais, installé dans sa luxueuse résidence de Floride, est depuis longtemps un habitué des tribunaux civils, avec une armée d'avocats prêts à monter au créneau pour le défendre comme attaquer ses adversaires.
Redevenu simple citoyen, il risque désormais l'affronter inédit d'une inculpation: au moins une enquête le vise au pénal, menée par le procureur de Manhattan, Cyrus Vance, un démocrate qui se bat depuis des mois pour obtenir huit ans de déclarations fiscales et bancaire de l'ancien promoteur immobilier et star de télé-réalité.
Initialement centrée sur les paiements effectués, avant la présidentielle 2016, à deux maîtresses présumées du milliardaire, examine désormais aussi de possibles allégations de fraude fiscale, fraude aux assurances, ou fraude bancaire.
Donald Trump a qualifié l'enquête de «pire chasse aux sorcières de l'histoire des Etats-Unis». La Cour suprême n'a pas encore rendu sa décision.

«Poudrière»

Comme il y a un an, il a été jugé pour «abus de pouvoir» pour avoir demandé à l'Ukraine d'enquêter sur le fils de Joe Biden, Donald Trump a toutes les chances de voir une condamnation. Pour être déclaré coupable, il faudrait en effet que 17 sénateurs républicains se rallient aux 50 démocrates, ce qui paraît improbable à ce stade.
L'ancien magnat de l'immobilier a cependant beaucoup à perdre lors du procès, qui sera retransmis en direct dans tous les Etats-Unis.
Même s'il garde une base de fervents partisans, l'attaque sur le Capitole a érodé sa popularité. Lui qui, à 74 ans, caresse l'idée d'une nouvelle candidature en 2024, n'a donc pas d'intérêt à voir l'épisode joué et rejoué dans l'enceinte du Sénat.
Ou, les élus démocrates qui porteront l'accusation contre lui n'a pas l'intention de s'en tenir au débat juridique.
Dans un document résumant leur argumentaire, ils ont donné le ton: Donald Trump «a créé une poudrière, allumé une allumette puis cherché à tirer personnellement profit du chaos qui a suivi», ont-ils écrit.
Ils devraient donc revenir longuement sur les événements qui ont ébranlé la démocratie américaine.

Huile sur Le feu

Selon des médias américains, les enquêteurs de M. Vance ont récemment interrogé des employés de la Deutsche Bank - longtemps appui financier de Donald Trump et de sa holding, la Trump Organization - et de sa compagnie d'assurances, Aon.
Ils ont également réinterrogé l'ex-avocat personnel du président, Michael Cohen, qui purge une peine de prison. Il avait annoncé au Congrès que Trump et sa société gonflaient ou réduisaient artificiellement la valeur de leurs actifs, pour alternativement obtenir des prêts bancaires ou réduire leurs impôts.
Son enquête est de nature civile, mais «si nous découvrions des faits criminels, elle changeait de nature», a-t-elle récemment déclaré.
Si ces accusations étaient avérées, elles exposeraient l'ex-président à une possible incarcération. Et contrairement aux délits fédéraux, les violations de lois des États ne sont pas grâciables par le président américain. Quand bien même Joe Biden, qui a fait vœu de réconciliation, le souhaiterait.

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Dès le 13, la Chambre des représentants, contrôlée par les démocrates, l'a mis en accusation pour «incitation à l'insurrection», un second «impeachment» le marquant à nouveau du sceau de l'infamie (Photo, AFP).

Pour rappeler l'ampleur du drame, les procureurs démocrates pourraient demander à entendre des témoins, notamment des membres des forces de l'ordre.
Les républicains ne veulent pas s'attarder sur cet épisode qui suscite la division en leur sein.
Et les démocrates n'ont pas d'intérêt non plus à faire traîner en longueur un procès qui les demande se consacrer à leurs priorités: soutenir l'action de Joe Biden en votant ses projets de loi.


Gaza: Bruxelles propose de taxer des biens importés d'Israël dans l'UE et de sanctionner deux ministres

La Commission européenne a proposé mercredi de renchérir le coût de certaines importations en provenance d'Israël et de sanctionner deux ministres d'extrême droite du gouvernement de Benjamin Netanyahu.  "Je veux être très claire, le but n'est pas de punir Israël. Le but est d'améliorer la situation humanitaire à Gaza", a affirmé lors d'un point presse la cheffe de la diplomatie de l'UE, Kaja Kallas. (AFP)
La Commission européenne a proposé mercredi de renchérir le coût de certaines importations en provenance d'Israël et de sanctionner deux ministres d'extrême droite du gouvernement de Benjamin Netanyahu. "Je veux être très claire, le but n'est pas de punir Israël. Le but est d'améliorer la situation humanitaire à Gaza", a affirmé lors d'un point presse la cheffe de la diplomatie de l'UE, Kaja Kallas. (AFP)
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  • L'exécutif européen avait déjà proposé en août 2024 de sanctionner ces deux ministres. Une tentative vaine, faute d'accord au sein des 27 Etats membres
  • Ces sanctions pour être adoptées requièrent l'unanimité des pays de l'UE

BRUXELLES: La Commission européenne a proposé mercredi de renchérir le coût de certaines importations en provenance d'Israël et de sanctionner deux ministres d'extrême droite du gouvernement de Benjamin Netanyahu.

"Je veux être très claire, le but n'est pas de punir Israël. Le but est d'améliorer la situation humanitaire à Gaza", a affirmé lors d'un point presse la cheffe de la diplomatie de l'UE, Kaja Kallas.

Les mesures commerciales devraient, si elles étaient adoptées par les pays de l'UE, renchérir de quelque 227 millions d'euros le coût de certaines importations israéliennes, principalement d'origine agricole.

La Commission européenne a également proposé de sanctionner deux ministres israéliens d'extrême droite, Itamar Ben-Gvir, chargé de la Sécurité nationale, et Bezalel Smotrich chargé des Finances, selon un responsable de l'UE.

L'exécutif européen avait déjà proposé en août 2024 de sanctionner ces deux ministres. Une tentative vaine, faute d'accord au sein des 27 Etats membres. Ces sanctions pour être adoptées requièrent l'unanimité des pays de l'UE.

"Tous les États membres conviennent que la situation à Gaza est intenable. La guerre doit cesser", a toutefois plaidé mercredi Mme Kallas. Ces propositions seront sur la table des représentants des 27 Etats membres dès mercredi.

Les sanctions dans le domaine commercial ne nécessitent que la majorité qualifiée des Etats membres. Mais là encore, un accord sera difficile à obtenir, jugent des diplomates à Bruxelles.

Des mesures beaucoup moins ambitieuses, également présentées par la Commission européenne il y a quelques semaines, n'avaient pas trouvé de majorité suffisante pour être adoptées. Avait notamment fait défaut le soutien de pays comme l’Allemagne ou l'Italie.

Les exportations israéliennes vers l'UE, son premier partenaire commercial, ont atteint l'an dernier 15,9 milliards d'euros.

Seuls 37% de ces importations seraient concernés par ces sanctions, si les 27 devaient donner leur feu vert, essentiellement dans le secteur agro-alimentaire.


Trump s'en prend à des magistrats après l'assassinat de Charlie Kirk

Cette capture d'écran provenant de la diffusion en direct du tribunal de l'Utah montre Tyler Robinson, suspect dans le meurtre du militant politique Charlie Kirk, assistant à une audience à distance depuis sa cellule de prison à Provo, dans l'Utah, le 16 septembre 2025. (AFP)
Cette capture d'écran provenant de la diffusion en direct du tribunal de l'Utah montre Tyler Robinson, suspect dans le meurtre du militant politique Charlie Kirk, assistant à une audience à distance depuis sa cellule de prison à Provo, dans l'Utah, le 16 septembre 2025. (AFP)
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  • Dans le viseur du locataire de la Maison Blanche, sur son réseau Truth, se trouvent deux de ses cibles privilégiées : l'ex-procureur spécial Jack Smith, et le juge Juan Merchan qui avait présidé son procès pour des paiements cachés à une star du X
  • Donald Trump reproche à Jack Smith d'avoir ouvert il y a quelques années une enquête sur Turning Point, le mouvement créé par l'influenceur ultraconservateur américain Charlie Kirk, assassiné le 10 septembre

WASHINGTON: Le président américain Donald Trump a de nouveau stigmatisé mercredi des magistrats qui l'avaient poursuivi et jugé durant le mandat de Joe Biden, prenant prétexte du récent assassinat de l'influenceur ultraconservateur Charlie Kirk.

Dans le viseur du locataire de la Maison Blanche, sur son réseau Truth, se trouvent deux de ses cibles privilégiées : l'ex-procureur spécial Jack Smith, et le juge Juan Merchan qui avait présidé son procès pour des paiements cachés à une star du X.

Donald Trump reproche à Jack Smith d'avoir ouvert il y a quelques années une enquête sur Turning Point, le mouvement créé par l'influenceur ultraconservateur américain Charlie Kirk, assassiné le 10 septembre.

"Pourquoi le merveilleux Turning Point a-t-il été mis sous ENQUÊTE par le +Dérangé+ Jack Smith et l'administration Biden Corrompue et Incompétente ?", s'interroge Donald Trump dans un message sur Truth.

"Ils ont essayé de forcer Charlie, ainsi que de nombreuses autres personnes et mouvements, à cesser leurs activités. Ils ont instrumentalisé le ministère de la Justice contre les opposants politiques de Joe Biden, y compris MOI!", s'offusque-t-il encore.

Jack Smith, lui-même visé par une enquête administrative depuis le retour au pouvoir de Donald Trump, avait été nommé procureur spécial en 2022.

Il avait lancé des poursuites fédérales contre Donald Trump, pour tentatives illégales d'inverser les résultats de l'élection de 2020 et rétention de documents classifiés après son départ de la Maison Blanche.

Les poursuites avaient été abandonnées après la réélection de Trump, en vertu de la tradition consistant à ne pas poursuivre un président en exercice. Jack Smith avait ensuite démissionné du ministère de la Justice.

Sans jamais le citer nommément, le président Trump s'en prend également sur le réseau Truth à Juan Merchan, qui a présidé le procès Stormy Daniels. Le président avait été reconnu coupable de 34 chefs d'accusation, pour des paiements cachés de 130.000 dollars à l'ex-star du X.

Donald Trump exprime le souhait que le juge "corrompu" paie "un jour un prix très élevé pour ses actions illégales".

Depuis l'assassinat de Charlie Kirk, le camp républicain redouble de véhémence contre les démocrates et organisations progressistes, accusés de promouvoir la violence politique.

"La gauche radicale a causé des dégâts énormes au pays", a affirmé le président républicain mardi, avant son départ au Royaume-Uni. "Mais nous y remédions".

Selon le Washington Post, un élu républicain du Wisconsin a déposé une proposition de loi visant à bloquer les fonds fédéraux aux organisations employant des personnes "qui tolèrent et célèbrent la violence politique".

Le New York Times précise pour sa part que sont notamment dans le viseur l'Open Society Foundation du milliardaire George Soros ainsi que la Ford Foundation, qui toutes deux financent des organisations de gauche.


Pompe exceptionnelle pour la deuxième visite d'Etat de Trump au Royaume-Uni

Le président américain Donald Trump (C) et la première dame américaine Melania Trump débarquent d'Air Force One après avoir atterri à l'aéroport de Stansted, dans l'est de l'Angleterre, le 16 septembre 2025. (AFP)
Le président américain Donald Trump (C) et la première dame américaine Melania Trump débarquent d'Air Force One après avoir atterri à l'aéroport de Stansted, dans l'est de l'Angleterre, le 16 septembre 2025. (AFP)
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  • Donald Trump entame une visite d'État de deux jours au Royaume-Uni, marqué par un faste inédit à Windsor malgré des manifestations annoncées à Londres
  • Alors que le gouvernement de Keir Starmer tente de tirer profit de cette visite par des annonces d’investissements technologiques majeurs, la rencontre est aussi ternie par l’affaire Epstein

LONDRES: Tour en calèche, garde d'honneur géante, défilé aérien inédit: le Royaume-Uni sort le grand jeu pour la deuxième visite d'Etat de Donald Trump, reçu mercredi à Windsor par Charles III, à l'abri des manifestations.

"Cela va être un très grand jour", a commenté M. Trump en arrivant au Royaume-Uni mardi soir, se réjouissant de voir le roi, son "ami de longue date".

Encadrée par un dispositif de sécurité exceptionnel, cette visite d'Etat de deux jours débute par un déploiement spectaculaire de faste royal, dont le dirigeant républicain est friand, et une cérémonie militaire d'une ampleur sans précédent, impliquant 1.300 membres des forces armées britanniques.

"On dit que le château de Windsor, c'est le top, non? Donc ça va être chouette", avait lancé Donald Trump, 79 ans, avant son départ de Washington, se félicitant aussi d'être le seul président américain à avoir deux fois les honneurs d'une visite d'Etat au Royaume-Uni. La première avait eu lieu en 2019.

Le président et son épouse Melania seront accueillis à la mi-journée dans ce domaine royal situé à l'ouest de Londres, d'abord par le prince héritier William et son épouse Catherine, puis par le roi Charles III, 76 ans, et la reine Camilla, 78 ans.

Une incertitude entoure toutefois la présence de Camilla: la reine consort se remet d'une sinusite aiguë qui l'a empêchée d'assister à des funérailles royales mardi.

Après une salve royale tirée du château et depuis la Tour de Londres, les trois couples doivent participer à une procession en calèche, mais toujours dans l'enceinte du domaine, et non dans les rues de la ville comme cela avait été le cas lors de la visite d'Etat du président français Emmanuel Macron en juillet.

- Fanfare et cornemuses -

Donald Trump aura l'unique privilège de passer en revue une garde d'honneur comprenant exceptionnellement trois régiments de la Garde royale, accompagnée d'une fanfare, tambours et cornemuses dans la cour carrée du château.

Après un déjeuner en privé avec la famille royale, le couple Trump déposera des fleurs sur la tombe de la reine Elizabeth II, décédée en septembre 2022, dans la chapelle St George.

Un défilé aérien, alliant de façon inédite des avions de combat F35 britanniques et américains, et la patrouille acrobatique des "Red Arrows", précèdera le traditionnel banquet royal avec quelque 150 invités.

Une profusion d'honneurs de nature à flatter l'ego du milliardaire américain, qui s'est plus tôt cette année lui-même comparé à un monarque.

Mais à 40 km de là, des milliers de manifestants sont attendus dans le centre de Londres, pour protester contre la venue d'un président très impopulaire dans le pays. Le rassemblement à l'appel de la coalition "Stop Trump", prévu à partir de 14H00 (13H00 GMT), sera encadré par plus de 1.600 policiers. D'autres sont prévus ailleurs au Royaume-Uni.

Le deuxième jour de la visite, jeudi, sera consacrée à une séquence plus politique, qui se déroulera à Chequers, résidence de campagne du Premier ministre Keir Starmer.

La conférence de presse pourrait donner lieu à des questions embarrassantes pour les deux dirigeants, relatives notamment à l'affaire Jeffrey Epstein. Elle est revenue hanter cette semaine Keir Starmer, qui a limogé son ambassadeur à Washington Peter Mandelson, après des révélations sur ses liens avec le délinquant sexuel américain, mort en prison en 2019.

Un sujet dont se passerait bien Donald Trump, qui voit sa présidence également empoisonnée par l'affaire Epstein depuis des semaines.

Des images du financier américain ont d'ailleurs été diffusées mardi soir par un groupe anti-Trump sur une tour du château de Windsor.

De son côté, le gouvernement de Keir Starmer, fragilisé sur le plan économique et en pleine crise politique, cherche à tirer parti de cette visite pour multiplier les annonces, entre accord sur la tech et investissements américains.

Il a déjà enregistré un investissement massif de 30 milliards de dollars (25 milliards d'euros) de Microsoft, un autre de 5 milliards de livres (5,8 milliards d'euros) de Google et l'annonce d'un partenariat incluant OpenAI et Nvidia pour développer des infrastructures dédiées à l'IA dans le nord-est de l'Angleterre.

Un partenariat plus général pour doper la coopération technologique dans l'IA, le quantique et le nucléaire doit être signé pendant la visite, mais ses contours sont encore flous.

Les espoirs d'accord pour faire baisser les droits de douane actuellement appliqués sur le whisky (10%) et l'acier (25%) semblent en revanche avoir été douchés, selon la presse britannique.