La sonde émiratie "Hope" devrait se placer mardi en orbite de Mars

Cette photo d'archive prise le 19 juillet 2020 montre un écran diffusant le lancement de la sonde Mars «Hope» au centre spatial Mohammed Bin Rashid à Dubaï. La première mission interplanétaire arabe devrait atteindre l'orbite de Mars le 9 février 2021, dans ce qui est considéré comme la partie la plus critique du voyage pour percer les secrets de la météo sur la planète rouge. La sonde sans pilote - nommée "Al-Amal" - en arabe pour "Hope" - a décollé du Japon l'année dernière, marquant la prochaine étape de l'ambitieux programme spatial des Émirats arabes unis. (Giuseppe Cacace / AFP)
Cette photo d'archive prise le 19 juillet 2020 montre un écran diffusant le lancement de la sonde Mars «Hope» au centre spatial Mohammed Bin Rashid à Dubaï. La première mission interplanétaire arabe devrait atteindre l'orbite de Mars le 9 février 2021, dans ce qui est considéré comme la partie la plus critique du voyage pour percer les secrets de la météo sur la planète rouge. La sonde sans pilote - nommée "Al-Amal" - en arabe pour "Hope" - a décollé du Japon l'année dernière, marquant la prochaine étape de l'ambitieux programme spatial des Émirats arabes unis. (Giuseppe Cacace / AFP)
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Publié le Dimanche 07 février 2021

La sonde émiratie "Hope" devrait se placer mardi en orbite de Mars

  • En cas de succès à se placer en orbite mardi, les Émiratis deviendront les cinquièmes à atteindre Mars - une entreprise qui devrait marquer le 50e anniversaire de l'unification des émirats du pays - et les Chinois les sixièmes le lendemain
  • L'engin doit ralentir considérablement pour être capturé par la gravité martienne, en mettant à feu ses six propulseurs Delta-V pendant 27 minutes pour réduire sa vitesse de croisière de 121.000 km/h à environ 18.000

DUBAÏ, Émirats arabes unis : La sonde "Hope" des Émirats arabes unis devrait atteindre l'orbite de Mars mardi près de sept mois après son lancement, ce qui en fera la première à arriver des trois missions programmées pour février sur la planète rouge.

La Chine et les États-Unis ont aussi lancé des missions vers cette planète en juillet, profitant de la période où la Terre et Mars sont les plus proches.

En cas de succès à se placer en orbite, les Émiratis deviendront les cinquièmes à atteindre Mars - une entreprise qui devrait marquer le 50e anniversaire de l'unification des émirats du pays - et les Chinois les sixièmes le lendemain.

Seuls les États-Unis, l'Inde, l'ex-Union soviétique et l'Agence spatiale européenne ont réussi à atteindre la planète rouge par le passé.

Après son décollage du Japon, la sonde nommée "Al-Amal" ("Hope" en anglais, "Espoir" en français) est maintenant confrontée à sa manœuvre "la plus critique et la plus complexe", selon les responsables émiratis, avec une chance sur deux de réussir son entrée en orbite.

L'engin doit ralentir considérablement pour être capturé par la gravité martienne, en mettant à feu ses six propulseurs Delta-V pendant 27 minutes pour réduire sa vitesse de croisière de 121.000 km/h à environ 18.000.

Le processus, qui consommera la moitié de son carburant, commencera mardi à 15h30 GMT et il faudra 11 minutes pour qu'un signal sur sa progression atteigne la salle de contrôle sur terre.

- "Immense honneur" -

En attendant, les monuments des Émirats sont illuminés en rouge, les comptes du gouvernement sont présentés sous le hashtag #ArabstoMars, et Burj Khalifa de Dubaï, la plus haute tour du monde, sera au centre d'un spectacle festif.

"Hope" sera en orbite autour de la planète pendant au moins une année martienne, soit 687 jours, tandis que le "Tianwen-1" chinois et le rover "Perseverance Mars 2020" américain se poseront tous deux sur la surface de Mars.

Omran Sharaf, le chef de projet de la mission émiratie, a déclaré que c'était un "immense honneur" pour "Hope" d'être la première des trois missions à atteindre Mars.

"Ce n'était pas une course pour nous. Nous abordons l'espace comme un esprit de collaboration et d'inclusion", a-t-il toutefois ajouté.

Si "Hope" est conçue pour fournir une image complète de la dynamique météorologique de la planète, la sonde est la base d'un objectif plus important: la construction d'une colonie humaine sur Mars dans les 100 prochaines années.

Tout en consolidant leur statut d'acteur régional clé, les Émirats souhaitent que le projet serve de source d'inspiration pour la jeunesse arabe, dans une région trop souvent déchirée par des conflits et des crises économiques.

"Hope" utilisera trois instruments scientifiques pour surveiller l'atmosphère martienne, et devrait commencer à transmettre des informations à la Terre en septembre 2021, les données étant mises à la disposition des scientifiques du monde entier pour qu'ils les exploitent.

- Missions chinoise et américaine -

L'engin chinois Tianwen-1 a déjà envoyé sa première image de Mars: une photo en noir et blanc qui montre des caractéristiques géologiques, notamment le cratère de Schiaparelli et les Valles Marineris, une vaste étendue de canyons.

Le Tianwen-1 de cinq tonnes comprend un orbiteur, un atterrisseur et un rover à énergie solaire qui, pendant trois mois, étudiera le sol et l'atmosphère de la planète, prendra des photos, dressera des cartes et recherchera des signes de vie.

La Chine espère faire atterrir le rover de 240 kilos en mai dans Utopia, un bassin de Mars. Son orbiteur durera une année martienne.

Il ne s'agit pas de la première tentative de la Chine pour atteindre Mars. Une précédente mission avec la Russie en 2011 s'est terminée prématurément lorsque le lancement a échoué.

"Perseverance", la mission de la Nasa, doit atterrir sur la planète rouge le 18 février et devenir le cinquième rover américain à accomplir le voyage depuis 1997.

Il est en mission d'astrobiologie pour rechercher des signes de vie microbienne et tentera de faire voler un hélicoptère-drone de 1,8 kg sur une autre planète pour la première fois.

Capable de naviguer de façon autonome 200 mètres par jour, il permettra de recueillir des échantillons de roche qui pourraient fournir des indices inestimables sur l'existence d'une vie passée sur Mars.

De la taille d'un petit SUV, il pèse une tonne, possède 19 caméras et deux microphones, ce qui, espèrent les scientifiques, permettra d'enregistrer pour la première fois le son sur Mars.

La mission devrait durer au moins deux ans.

 

Sarah Al-Amiri, jeune femme ministre derrière la "mission Mars" des Émirats
Par Dana Moukhallati/AFP -
La sonde Hope des EAU, un succès avant même d'atteindre Mars
Par Christopher Hamill-Stewart -

Centre de coordination militaro-civile pour Gaza: beaucoup de discussions, peu de résultats

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  • "Il y a des moments où on se dit qu'on a touché le fond mais qu'on creuse encore" ironise un humanitaire qui s'y est rendu plusieurs fois pour parler des abris fournis aux centaines de milliers de Palestiniens de Gaza déplacés
  • "Au départ, personne ne savait ce que c'était, mais tout le monde voulait en être", raconte un diplomate européen à l'AFP, "maintenant les gens déchantent un peu, ils trouvent que rien n'avance, mais on n'a pas le choix"

JERUSALEM: Lancé par les Etats-Unis dans le sillage du cessez-le-feu entre Israël et le Hamas pour surveiller la trêve et favoriser l'afflux d'aide humanitaire, le Centre de coordination militaro-civile (CMCC) pour Gaza peine à tenir ses promesses.

"Au départ, personne ne savait ce que c'était, mais tout le monde voulait en être", raconte un diplomate européen à l'AFP, "maintenant les gens déchantent un peu, ils trouvent que rien n'avance, mais on n'a pas le choix, il n'y a aucune autre initiative, c'est ça ou continuer à discuter dans le vent avec des Israéliens".

"Il y a des moments où on se dit qu'on a touché le fond mais qu'on creuse encore", ironise un humanitaire qui s'y est rendu plusieurs fois pour parler des abris fournis aux centaines de milliers de Palestiniens de Gaza déplacés par la campagne militaire israélienne.

Le CMCC doit permettre d'amorcer la suite des étapes du plan de paix pour Gaza après plus de deux ans d'une guerre dévastatrice déclenchée le 7 octobre 2023 par l'attaque sans précédent du mouvement palestinien Hamas sur Israël.

"Lorsque nous l'avons ouvert, nous avons clairement indiqué qu'il se concentrait sur deux choses: faciliter l'acheminement de l'aide humanitaire, logistique et sécuritaire vers Gaza et aider à surveiller en temps réel la mise en oeuvre de l'accord", insiste le capitaine Tim Hawkins, porte-parole du Commandement militaire central américain (Centcom), couvrant notamment le Moyen-Orient.

L'initiative a été présentée aux acteurs (ONG, agences des Nations unies, diplomates...) comme un générateur d'idées totalement inédites.

Frustrés par leurs difficultés avec les autorités israéliennes, de nombreux pays et acteurs humanitaires disent s'être jetés dans le projet, impatients d'avoir un nouvel interlocuteur se disant enclin à trouver des solutions: les Etats-Unis.

"Rien n'a changé" 

"Au début, les Américains nous ont dit qu'ils découvraient qu'Israël interdisaient l'entrée de tout un tas de choses dans Gaza, la fameuse liste des biens à double usage, ils avaient l'air choqués et on se disait qu'enfin on allait franchir cet obstacle", raconte un ingénieur humanitaire, "mais force est de constater que strictement rien n'a changé".

Deux mois après l'ouverture, nombre d'humanitaires et diplomates contactés par l'AFP jugent, sous couvert de l'anonymat, que la capacité ou la volonté américaines à contraindre Israël est limitée.

Les visiteurs réguliers ou occasionnels des lieux ont décrit à l'AFP le grand hangar occupé par le CMCC à Kiryat Gat (sud d'Israël), comme un entrepôt où de nombreux militaires, israéliens et américains principalement, rencontrent des humanitaires, diplomates, et consultants.

Le premier des trois étages du bâtiment est réservé aux Israéliens, et le dernier aux troupes américaines. Tous deux sont interdits d'accès aux visiteurs.

Le deuxième, recouvert de gazon artificiel, sert d'espace de rencontres avec le monde extérieur.

"On dirait un espace de coworking, mais avec des gens en uniforme", s'amuse une diplomate qui raconte y croiser des "GIs qui boivent de la bière" au milieu d'une sorte d'open-space, avec des panneaux récapitulant les principaux points du plan Trump.

Plusieurs personnes ont dit à l'AFP avoir vu un tableau blanc barré de l'inscription "What is Hamas?" ("Qu'est-ce que le Hamas?") en lettres capitales, sans éléments de réponse.

"Il y a des tables rondes sur des sujets qui vont de la distribution d'eau ou de nourriture à la sécurité", raconte un humanitaire, "en gros on nous écoute décrire ce qu'on veut faire, et quels problèmes on a rencontrés depuis deux ans".

"Boussole du droit" 

Mais "ce n'est pas là que les décisions sont prises", tranche un diplomate qui cite des canaux de discussions parallèles, notamment une équipe supervisée par Arieh Lighstone, un collaborateur de l'émissaire américain Steve Witkoff, à Tel-Aviv.

Plusieurs diplomates regrettent l'absence d'officiels palestiniens dans les murs.

Un autre problème réside dans l'émergence de concepts largement rejetés par la communauté internationale, notamment celui des "Alternative Safe Communities" (ASC), visant à regrouper des civils "vérifiés", non affiliés au Hamas, dans des communautés créées ex nihilo dans une zone de la bande de Gaza sous contrôle militaire israélien, et où les services de base seraient dispensés.

"On a perdu la boussole du droit", commente une diplomate.

Mais le reproche qui revient le plus souvent est le fait que les questions politiques (gouvernance, maintien de l'ordre...) sont évacuées au profit de questions techniques.

"Ils discutent d'où mettre les stations d'épuration, pas de qui les exploitera ni de qui paiera les employés", résume un autre.

Concédant "certaines frictions", sans plus de détail, le capitaine Hawkins, du Centcom, met en avant certaines avancées comme l'ouverture de nouveaux points de passage pour l'aide à destination de Gaza. "Nous progressons, assure-t-il, tout en reconnaissant pleinement qu'il reste encore beaucoup à faire."


Le Congrès américain approuve la levée définitive des sanctions contre la Syrie

La loi Caesar adoptée en 2019 imposait des sanctions américaines drastiques contre le gouvernement de Bachar al-Assad, bannissant le pays du système bancaire international et des transactions financières en dollars. (AFP)
La loi Caesar adoptée en 2019 imposait des sanctions américaines drastiques contre le gouvernement de Bachar al-Assad, bannissant le pays du système bancaire international et des transactions financières en dollars. (AFP)
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  • Le gouvernement américain a indiqué être favorable à l'abrogation de cette loi Caesar
  • Son application avait déjà été suspendue par deux fois pour six mois après l'annonce du président Trump en mai levant les sanctions contre la Syrie dans le cadre de la normalisation des relations entre ce pays et les Etats-Unis

WASIHNGTON: Le Congrès américain a approuvé mercredi la levée définitive des sanctions imposées par les Etats-Unis contre la Syrie du temps de Bachar al-Assad, devant permettre le retour d'investissements dans ce pays ravagé par des années de guerre civile.

L'abrogation d'une loi dite "Caesar", adoptée en 2019 lors du premier mandat de Donald Trump et qui imposait ces sanctions, figure en effet dans le texte sur la stratégie de défense (NDAA), que le Sénat américain a approuvé mercredi par 77 voix pour et 20 contre.

La Chambre des représentants s'était déjà prononcée la semaine dernière et le texte attend désormais d'être promulgué par le président américain.

Le gouvernement américain a indiqué être favorable à l'abrogation de cette loi Caesar. Son application avait déjà été suspendue par deux fois pour six mois après l'annonce du président Trump en mai levant les sanctions contre la Syrie dans le cadre de la normalisation des relations entre ce pays et les Etats-Unis.

Le chef de la diplomatie syrienne, Assaad al-Chaibani, a salué sur Telegram le vote du Sénat comme "ouvrant de nouveaux horizons pour la coopération et le partenariat entre notre pays et le reste du monde".

La loi Caesar adoptée en 2019 imposait des sanctions américaines drastiques contre le gouvernement de Bachar al-Assad, bannissant le pays du système bancaire international et des transactions financières en dollars.

Bien que son application soit suspendue, de nombreux responsables américains jugeaient qu'elle pouvait nuire à la confiance des investisseurs tant qu'elle n'était pas abrogée.

Le dirigeant syrien Ahmad al-Chareh a été reçu le 10 novembre à la Maison Blanche par le président Trump, une première pour un chef d'Etat syrien depuis l'indépendance du pays en 1946 et une consécration pour l'ancien jihadiste qui, en moins d'un an au pouvoir, a sorti son pays de l'isolement.

Donald Trump l'avait déjà rencontré lors d'un voyage dans le Golfe en mai, annonçant alors la levée des sanctions américaines.

Après 13 ans de guerre civile, la Syrie cherche à garantir des fonds pour sa reconstruction, dont le coût pourrait dépasser 216 milliards de dollars, selon la Banque mondiale.

"L'abrogation aujourd'hui de la loi Caesar est une étape décisive pour donner au peuple syrien une véritable chance de se reconstruire après des décennies de souffrances inimaginables", s'est félicité la sénatrice démocrate Jeanne Shaheen.


Les principales villes du Soudan privées de courant après des frappes de drones sur une centrale

Les principales villes du Soudan, dont Khartoum et Port-Soudan, ont été plongées dans le noir dans la nuit de mercredi à jeudi après des frappes de drones contre une importante centrale électrique, qui ont également fait deux morts. (AFP)
Les principales villes du Soudan, dont Khartoum et Port-Soudan, ont été plongées dans le noir dans la nuit de mercredi à jeudi après des frappes de drones contre une importante centrale électrique, qui ont également fait deux morts. (AFP)
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  • Les frappes ont ciblé les transformateurs de la station électrique d’Al-Muqrin à Atbara, dans l'Etat du Nil, dans l'est du pays, a précisé la compagnie d'électricité nationale
  • Deux secouristes ont été tués par une deuxième frappe de drone survenue alors qu'ils tentaient d'éteindre l'incendie provoqué par la première, a déclaré un responsable de la centrale en attribuant cette frappe aux paramilitaires des FSR

PORT-SOUDAN: Les principales villes du Soudan, dont Khartoum et Port-Soudan, ont été plongées dans le noir dans la nuit de mercredi à jeudi après des frappes de drones contre une importante centrale électrique, qui ont également fait deux morts, ont indiqué plusieurs témoins à l'AFP.

Les frappes ont ciblé les transformateurs de la station électrique d’Al-Muqrin à Atbara, dans l'Etat du Nil, dans l'est du pays, a précisé la compagnie d'électricité nationale.

Deux secouristes ont été tués par une deuxième frappe de drone survenue alors qu'ils tentaient d'éteindre l'incendie provoqué par la première, a déclaré un responsable de la centrale en attribuant cette frappe aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR).

Le gouvernement de l’État du Nil a confirmé la mort des deux secouristes dans un communiqué officiel.

Cette station est un nœud stratégique du réseau électrique soudanais, recevant l’électricité produite par le barrage de Merowe — la plus grande source d'énergie hydroélectrique du pays — avant sa redistribution vers plusieurs régions.

Des témoins ont également indiqué qu’aux alentours de 02H00 (minuit GMT), les forces de l’armée régulière avaient activé leurs systèmes de défense antiaérienne, rapportant avoir vu des flammes et de la fumée s'élever au-dessus de la ville contrôlée par l'armée en guerre depuis avril 2023 contre les FSR.

Les coupures d’électricité se sont étendues à plusieurs États, notamment ceux du Nil, de la mer Rouge — où se trouve Port-Soudan, siège provisoire du gouvernement pro-armée — ainsi qu’à la capitale Khartoum, selon des témoins, l'incendie n'étant toujours pas maitrisé.

Les FSR n’ont jusqu'à présent pas commenté l'attaque.

Ces derniers mois, les FSR ont été accusées de lancer des attaques de drones sur de vastes zones contrôlées par l’armée, visant des infrastructures civiles et provoquant des coupures de courant affectant des millions de personnes.

La guerre, qui a éclaté en avril 2023, a fait plusieurs dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et provoqué "la pire crise humanitaire au monde", selon l'ONU.