Des Libanais en colère manifestent à Beyrouth pour demander des comptes

Les manifestants commencent à affluer au centre-ville de Beyrouth
Les manifestants commencent à affluer au centre-ville de Beyrouth
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Publié le Samedi 08 août 2020

Des Libanais en colère manifestent à Beyrouth pour demander des comptes

  • Une visioconférence des donateurs en soutien au Liban aura lieu dimanche, co-organisée par l'ONU et la France. Le président américain, Donald Trump, a annoncé qu'il y participerait
  • Sur la place des Martyrs, épicentre de la contestation populaire depuis octobre dernier, où les manifestants commençaient à converger pour manifester sur le thème "Le Jour du jugement"

BEYROUTH : Des Libanais en colère manifestaient samedi dans le centre de Beyrouth pour demander des comptes à la classe politique qu'ils jugent responsable de la terrible explosion ayant dévasté une partie de la capitale, faisant plus de 150 mots tandis qu'une soixantaine de personnes sont toujours portées disparues.

Deux jours après une visite historique du président français, Emmanuel Macron, l'activité diplomatique s'intensifie à Beyrouth pour organiser le soutien international au pays sinistré, à la veille d'une conférence de donateurs.

Beyrouth s'est réveillée pour le quatrième jour consécutif au son du verre brisé ramassé dans les rues par les habitants et une armée de volontaires, équipés de balais, mobilisés dès la première heure.

L'explosion au port mardi, dont les circonstances ne sont toujours pas élucidées, aurait été provoquée par un incendie qui a touché un énorme dépôt de nitrate d'ammonium, une substance chimique dangereuse. La catastrophe a fait au moins 154 morts et plus de 5.000 blessés dont au moins 120 sont dans un état critique, selon le ministère libanais de la Santé, ainsi que près de 300.000 sans-abri.

L'ambassade de Syrie a annoncé samedi que 43 de ses ressortissants figuraient parmi les victimes.

De leur côté, les Pays-Bas ont annoncé que l'épouse de l'ambassadeur néerlandais au Liban Jan Waltmans était décédée des suites de ses blessures.

Plus de 60 personnes sont toujours portées disparues, alors que les espoirs de retrouver des survivants s'amenuisent.

Potences installées

Toujours sous le choc après cette explosion d'une violence inégalée dans l'histoire du pays, nombre de Libanais demandent des comptes à une classe politique dont ils dénoncent l'incurie et la corruption.

Sur la place des Martyrs, épicentre de la contestation populaire depuis octobre dernier, où les manifestants commençaient à converger pour manifester sur le thème "Le Jour du jugement", des potences ont été installées.

"Après trois jours passés à déblayer les décombres et panser nos plaies, il est temps de laisser exploser notre colère et de les sanctionner pour avoir tué des gens", affirme Farès al-Hablabi, 28 ans. "Nous devons nous dresser contre tout le système (...) le changement doit être à la mesure de l'ampleur de la catastrophe", ajoute ce militant descendu dans la rue dès le déclenchement du soulèvement populaire le 17 octobre 2019.

Si le mouvement s'est essoufflé au cours des derniers mois, notamment en raison de la pandémie de coronavirus -qui continue de s'aggraver au Liban-, le drame pourrait le relancer de plus belle.

"Nous n'avons plus rien à perdre. Tout le monde doit descendre dans la rue", affirme Hayat Nazer, une militante à l'origine de nombreuses initiatives de solidarité.

Le président Michel Aoun, de plus en plus décrié, a dit clairement vendredi qu'il s'opposait à une enquête internationale, affirmant que l'explosion pourrait avoir été causée par la négligence ou par un missile.

Une vingtaine de fonctionnaires du port et des douanes ont été interpellés, selon des sources judiciaire et sécuritaire.

Pour leur part, les trois députés du parti Kataëb (opposition), un parti historique chrétien, ont démissionné samedi, à la suite de l'explosion dans laquelle le secrétaire général de cette formation historique chrétienne a été tué, affirmant que le temps était venu de bâtir un "nouveau Liban". Ils viennent s'ajouter à deux autres parlementaires qui avaient déjà démission après l'explosion.

"Solidarité"

Deux jours après la visite de M. Macron, une visioconférence des donateurs en soutien au Liban aura lieu dimanche, co-organisée par l'ONU et la France, a indiqué la présidence française.

Le président américain, Donald Trump, a annoncé qu'il y participerait. "Tout le monde veut aider!", a-t-il tweeté.

Le Liban est en plein naufrage économique, après avoir fait défaut sur sa dette, et ses dirigeants ont été incapables de s'entendre sur un plan de sauvetage économique avec le Fonds monétaire international (FMI).

Le président du Conseil européen, Charles Michel, venu à Beyrouth, pour témoigner de la "solidarité" des Européens "choqués et attristés", a assuré aux Libanais qu'ils n'étaient "pas seuls".

L'UE, qui a déjà débloqué 33 millions d'euros, "veut être à vos côtés, pas simplement avec des déclarations, pas simplement avec des mots, avec des actes", a-t-il dit après un entretien avec le président Aoun.

Le chef de la Ligue arabe, Ahmad Aboul Gheit, ainsi que le vice-président turc, Fuat Oktay, et le chef de la diplomatie turque ,Mevlüt Cavusoglu, se sont également rendus samedi à Beyrouth pour assurer les responsables libanais de leur soutien.

Sans attendre, plusieurs pays ont dépêché du matériel médical et sanitaire ainsi que des hôpitaux de campagne.

Alors que les responsables étrangers se succèdent et que l'aide internationale afflue, les dirigeants honnis du Liban tentent clairement de tirer avantage de la situation, estime l'analyste Nasser Yassin, de l'Institut Issam Fares.

"La crainte est que les autorités tirent profit de ce désastre et de l'attention arabe et internationale pour se remettre à flot", dit-il.


L'Arabie saoudite et l'Iran réaffirment leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin

Une réunion organisée par Téhéran a rassemblé mardi des responsables saoudiens, iraniens et chinois. (SPA)
Une réunion organisée par Téhéran a rassemblé mardi des responsables saoudiens, iraniens et chinois. (SPA)
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  • Le vice-ministre saoudien des Affaires étrangères, Waleed Al-Khureiji, a participé mardi à la troisième réunion du Comité tripartite conjoint

RIYAD : L’Arabie saoudite et l’Iran ont réaffirmé leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin lors d’une réunion tenue mardi à Téhéran.

Le vice-ministre saoudien des Affaires étrangères, Waleed Al-Khureiji, a assisté à la troisième réunion du Comité tripartite conjoint entre l’Arabie saoudite, l’Iran et la Chine.

Les parties saoudienne et iranienne « ont réaffirmé leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin dans son intégralité, ainsi que leur volonté de renforcer les relations de bon voisinage entre leurs pays, dans le respect de la Charte des Nations unies, de la Charte de l’Organisation de la coopération islamique et du droit international », a indiqué l’Agence de presse saoudienne dans un communiqué.

L’Arabie saoudite et l’Iran ont également salué le rôle positif continu joué par la Chine ainsi que son soutien constant à la mise en œuvre de l’Accord de Pékin.

De son côté, la Chine a réaffirmé sa disponibilité à poursuivre son soutien et à encourager les démarches entreprises par le Royaume et l’Iran pour développer leurs relations dans divers domaines.

Les trois pays ont salué les progrès continus dans les relations saoudo-iraniennes et les perspectives qu’ils offrent à tous les niveaux, a ajouté la SPA.

Les trois pays ont également appelé à une cessation immédiate des agressions israéliennes en Palestine, au Liban et en Syrie.

Ils ont en outre condamné tout acte portant atteinte à l’intégrité territoriale de l’Iran.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'armée israélienne dit avoir frappé des infrastructures du Hezbollah au Liban

Des véhicules de l'ONU passent devant des bâtiments détruits par l'offensive aérienne et terrestre menée par Israël contre le Hezbollah dans le sud du Liban, vue depuis la ville la plus septentrionale d'Israël, Metula, le dimanche 30 novembre 2025. (AP)
Des véhicules de l'ONU passent devant des bâtiments détruits par l'offensive aérienne et terrestre menée par Israël contre le Hezbollah dans le sud du Liban, vue depuis la ville la plus septentrionale d'Israël, Metula, le dimanche 30 novembre 2025. (AP)
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  • L’armée israélienne affirme avoir frappé plusieurs infrastructures du Hezbollah dans le sud du Liban, dont un site de lancement, un complexe d’entraînement et des installations militaires, malgré le cessez-le-feu de novembre 2024
  • Le contexte reste tendu depuis l’assassinat de Hassan Nasrallah en 2024, tandis que Washington presse Beyrouth de désarmer le Hezbollah, une demande rejetée par le groupe et ses alliés

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé tôt mardi avoir frappé des infrastructures du mouvement islamiste Hezbollah pro-iranien dans le sud du Liban.

Les forces armées israéliennes ont indiqué "avoir frappé des infrastructures appartenant à l'organisation terroriste Hezbollah dans plusieurs zones du sud du Liban", dont un site de lancement utilisé pour des attaques contre Israël, dans un communiqué publié sur plusieurs réseaux sociaux.

Elles disent avoir ciblé également un complexe d'entraînement de la force al-Radwan, une unité d'élite, des champs de tir, des zones d'entraînement aux armes pour divers types d'armes et des structures militaires appartenant au Hezbollah.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024 avec le groupe chiite pro-iranien, Israël continue de mener des attaques régulières le visant dans ses bastions libanais, et d'occuper cinq points frontaliers dans le sud du Liban.

Israël avait menacé début novembre d'intensifier ses attaques au Liban, accusant le mouvement de se "réarmer".

Le Hezbollah a été fortement affaibli par la guerre, avec notamment l'assassinat de son chef historique, Hassan Nasrallah, par une frappe israélienne en septembre 2024 à Beyrouth.

Depuis, les États-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe, un plan auquel le Hezbollah et ses alliés s'opposent en invoquant notamment la poursuite d'une présence israélienne sur le territoire libanais.


Accord Arabie saoudite-Qatar pour une liaison ferroviaire à grande vitesse

Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
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  • L’Arabie saoudite et le Qatar lancent une ligne TGV de 785 km reliant Riyad à Doha, achevée d’ici six ans et destinée à transporter plus de 10 millions de passagers par an
  • Le projet, estimé à 115 milliards de SR, vise à renforcer l’intégration régionale, stimuler commerce et tourisme, et soutenir la transition vers des transports durables

RIYAD: L’Arabie saoudite et le Qatar ont signé lundi un accord pour construire une ligne ferroviaire à grande vitesse reliant les deux pays.

L’annonce est intervenue à l’issue d’une rencontre à Riyad entre le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et l’émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, tenue dans le cadre du Conseil de coordination saoudo-qatari.

La liaison ferroviaire, qui connectera l’aéroport international King Salman de Riyad à l’aéroport international Hamad de Doha, constituera une première pour les deux nations et réduira le temps de trajet entre les deux capitales à seulement deux heures.

Selon un communiqué conjoint, le projet devrait être achevé d’ici six ans et créer 30 000 emplois dans les deux pays. Une fois opérationnel, il transportera plus de 10 millions de passagers par an.

Les dirigeants ont assisté à la signature de l’accord au palais Al-Yamamah à Riyad, où ils ont également coprésidé la huitième session du Conseil de coordination qataro-saoudien.

L’accord a été signé par le ministre saoudien des Transports et des Services logistiques, Saleh Al-Jasser, et par le ministre qatari des Transports, cheikh Mohammed ben Abdulla ben Mohammed Al-Thani. Il est considéré comme une étape stratégique visant à renforcer la coopération, l’intégration développementale et le développement durable, et à démontrer un engagement commun en faveur de la prospérité régionale.

La ligne à grande vitesse s’étendra sur 785 km et accueillera des trains capables de dépasser les 300 km/h. Plusieurs arrêts sont prévus entre les deux aéroports, notamment à Hofuf et Dammam.

Le service devrait considérablement améliorer les déplacements ferroviaires dans la région et stimuler le commerce ainsi que le tourisme. Le bénéfice économique pour les deux pays est estimé à 115 milliards de riyals saoudiens (30,6 milliards de dollars).

Conçue avec des technologies de pointe et une ingénierie intelligente, la ligne contribuera également à la durabilité environnementale en réduisant les émissions de carbone et en soutenant la transition vers des modes de transport plus efficaces et innovants. Elle constitue l’un des projets clés soutenant le développement régional et renforçant la connectivité ainsi que l’intégration au sein des pays du Conseil de coopération du Golfe.

Au cours de la réunion du conseil, les deux parties ont souligné la solidité de leurs liens économiques, avec un commerce bilatéral en 2024 en hausse de 634 % depuis 2021, à 930,3 millions de dollars (hors réexportations).

Le cheikh Tamim était accompagné lors des discussions par le Premier ministre, cheikh Mohammed ben Abdulrahman ben Jassim Al-Thani, ainsi que par d’autres hauts responsables.