Le Sénat juge le procès de Trump conforme à la Constitution

L’ex-président des Etats-Unis Donald Trump est accusé d' « incitation à l'insurrection » lors de l'assaut du 6 janvier au Capitole (Photo, AFP).
L’ex-président des Etats-Unis Donald Trump est accusé d' « incitation à l'insurrection » lors de l'assaut du 6 janvier au Capitole (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 10 février 2021

Le Sénat juge le procès de Trump conforme à la Constitution

  • Une majorité de sénateurs a estimé que le procès de Donald Trump était conforme à la Constitution et pouvait se poursuivre
  • Vivant désormais en Floride, le milliardaire ne témoignera pas au procès. Et il fait peu de doute qu'il sera, à son terme, acquitté grâce au soutien encore fort chez les républicains

WASHINGTON: Une majorité de sénateurs a estimé que le procès de Donald Trump était conforme à la Constitution et pouvait se poursuivre, lors d'un vote mardi à l'issue d'une première journée d'audience.

56 sénateurs contre 44 ont voté pour la poursuite du procès de l'ancien président dans le cadre de la procédure de destitution, même s'il a quitté la Maison Blanche et n'est plus qu'un simple citoyen.

C'est avec une vidéo choc, juxtaposant des déclarations enflammées de Donald Trump et les images de ses partisans faisant irruption violemment au Capitole, que les démocrates ont ouvert mardi au Sénat leur réquisitoire contre l'ex-président, accusé d' « incitation à l'insurrection » lors de l'assaut du 6 janvier.

Vivant désormais en Floride, le milliardaire ne témoignera pas au procès. Et il fait peu de doute qu'il sera, à son terme, acquitté grâce au soutien encore fort chez les républicains. 

Mais les démocrates sont apparus mardi décidés à remettre en mémoire des 100 sénateurs qui font office de jurés mais aussi, au-delà, des Américains, la violence de cette journée qui s'est soldée par des morts et restera dans l'Histoire. 

Le dossier d'accusation contre Donald Trump se fonde sur des « faits concrets et solides », a lancé le chef des « procureurs » démocrates, l'élu Jamie Raskin, dans le même hémicycle du Sénat où s'étaient précipités les manifestants le 6 janvier.

Pendant de longues minutes, sans aucun commentaire, il a diffusé une vidéo mettant en perspective des séquences concurrentes précédant et illustrant l'assaut meurtrier du Capitole, siège du Congrès américain : 

- Le discours de Donald Trump appelant ses milliers de manifestants, réunis devant la Maison Blanche, à manifester « de façon pacifique et patriotique » vers le Capitole. « Vous ne reprendrez jamais notre pays en étant faibles », avait-il lancé à la foule chauffée à blanc.

- L'ouverture empreinte de solennité des séances parlementaires pour certifier la victoire de son rival à la présidentielle Joe Biden.

- Et les images des manifestants forçant les barrières de police puis entrant au Capitole, arpentant ses couloirs à la recherche de parlementaires honnis pendant que les élus, et le vice-président Mike Pence, étaient évacués du Sénat ou se terraient dans les galeries de la Chambre des représentants. 

Tout en rappelant que deux heures plus tard, Donald Trump avait tweeté une vidéo martelant que l'élection était une « fraude ». S'il appelait les manifestants à rentrer chez eux, il ajoutait : « Nous vous aimons ». 

Si ces faits « ne sont pas passibles d'une procédure de destitution, alors rien ne l'est », a conclu Jamie Raskin, élu de la Chambre.

Un procès «politique»

Le procès de Donald Trump devant le Sénat est « une instrumentalisation politique de la procédure de destitution » et va « déchirer » les Etats-Unis, a plaidé mardi son avocat David Schoen, au premier jour d'audience. « Ce procès va ouvrir de nouvelles blessures, profondes, dans la nation car de nombreux Américains le voient pour ce qu'il est: une tentative par un groupe de politiciens d'écarter Donald Trump de la vie politique et priver de leurs droits 74 millions d'électeurs », a-t-il ajouté. « Ces élites les ont moqués pendant quatre ans », elles « n'aimaient pas le résultat de l'élection de 2016 », a assuré Me Schoen, empruntant un argument régulièrement martelé par l'ancien président républicain. Pour l’avocat, le Sénat n'est pas compétent pour juger « un simple citoyen » et le procès de Donald Trump est « un affront à la Constitution ».

Jurés et victimes

Situation inédite, les 100 sénateurs qui font office de jurés furent aussi les témoins, et victimes, de l'attaque. Un point que les « procureurs » démocrates ont souligné mardi, en dénonçant les « mensonges » du milliardaire qui avait crié pendant des mois, sans preuve, à la fraude électorale. 

« Comme chacun d'entre vous, j'ai été évacué tandis que cette foule violente forçait les portes du Capitole », a déclaré Joe Neguse. 

« Les présidents ne peuvent pas enflammer une insurrection dans leurs dernières semaines (de mandat) puis partir comme si de rien n'était », a-t-il insisté, en réponse à l'argument principal de la défense, pour qui un ex-président ne peu( pas être jugé au Sénat. 

Selon les avocats de Donald Trump, David Schoen et Bruce Castor, il est en effet « absurde et anticonstitutionnel de mener un procès en destitution contre un simple citoyen ». Un argument repris par de nombreux sénateurs républicains.  

L'ex-président « n'a exhorté personne à commettre des actes illégaux », insistent-ils. 

C'est la question constitutionnelle qui occupe les premiers débats mardi. Elle sera tranchée par un vote à la majorité simple. Compte tenu du contrôle démocrate à la chambre haute, il est probable que le procès se poursuive. 

La Constitution impose en revanche une majorité des deux tiers pour un verdict de culpabilité. Même si certains républicains sont susceptibles de voter avec les démocrates, la barre semble difficile à atteindre et Donald Trump a toutes les chances d'être acquitté, peut-être dès le début de la semaine prochaine.

Procès doublement historique

C'est la première fois qu'un ex-président américain est visé par une procédure de destitution après avoir quitté la Maison Blanche. Et le 13 janvier, le magnat de l'immobilier était déjà devenu le premier président à être frappé deux fois par une mise en accusation (« impeachment ») à la Chambre des représentants, cette fois pour « incitation à l'insurrection ». 

Une chose unit les deux camps : ils veulent aller vite. 

Les républicains parce qu'ils ne veulent pas s'attarder sur une séquence qui divise leurs rangs ; les démocrates parce qu'ils veulent que le Sénat puisse de nouveau rapidement se concentrer sur leur priorité : approuver les nominations des candidats et les lois de Joe Biden. 

Se présentant en « rassembleur » d'une Amérique meurtrie, ce dernier prend soin de se tenir à distance de cette procédure. Le nouveau président ne va pas commenter les argumentaires, d'ailleurs il ne les regarde pas, a souligné encore une fois mardi la porte-parole de la Maison Blanche Jen Psaki.


La CPI rejette un appel d'Israël contestant sa compétence

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
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  • Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas
  • Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties"

LA HAYE: La Cour pénale internationale a rejeté lundi une demande en appel d'Israël qui contestait sa compétence pour enquêter sur des crimes présumés dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre contre le Hamas.

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant.

Ils sont soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité à Gaza. Famine, meurtre et persécution font partie des chefs d'accusation.

Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas.

Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties".

La Cour examine actuellement une autre contestation israélienne de sa compétence, en plus d'une demande de récusation du procureur Karim Khan.

Elle a dit non en juillet à une demande d'Israël de rejet des mandats d'arrêts, ainsi qu'à l'appel de cette décision en octobre.

Créée en 2002, la CPI poursuit des individus accusés des pires atrocités tels que les crimes de guerre, les crimes contre l'humanité et le génocide.

Israël n'adhère pas au traité de Rome ayant institué la CPI, ce qui ne les empêche pas d'introduire des contestations juridiques auprès de la Cour.

La Cour avait déjà statué en 2021 que sa compétence territoriale s'étendait à Gaza.

Les accusations de génocide commis par Israël envers les Palestiniens dans la bande de Gaza se sont multipliées depuis le début de la guerre, le 7 octobre 2023, après l'attaque du Hamas contre Israël ayant coûté la vie à 1.221 personnes côté israélien, principalement des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles.

Les représailles israéliennes à Gaza ont depuis fait plus de 70.000 morts, selon les chiffres du ministère de la Santé du territoire palestinien contrôlé par le Hamas, que l'ONU considère comme fiables.

Sous fortes pressions américaines, une trêve fragile est en vigueur depuis le 10 octobre.

 


Un pilote de ligne dit avoir évité une collision avec un avion militaire américain au large du Venezuela

Cette capture d'écran tirée d'une vidéo publiée par la procureure générale américaine Pam Bondi sur son compte X le 10 décembre 2025 montre ce que Mme Bondi décrit comme l'exécution d'un « mandat de saisie d'un pétrolier utilisé pour transporter du pétrole sanctionné provenant du Venezuela et d'Iran » au large des côtes vénézuéliennes le 10 décembre. Photo d'illustration. (AFP)
Cette capture d'écran tirée d'une vidéo publiée par la procureure générale américaine Pam Bondi sur son compte X le 10 décembre 2025 montre ce que Mme Bondi décrit comme l'exécution d'un « mandat de saisie d'un pétrolier utilisé pour transporter du pétrole sanctionné provenant du Venezuela et d'Iran » au large des côtes vénézuéliennes le 10 décembre. Photo d'illustration. (AFP)
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  • Ce signalement intervient sur fond de tensions entre les Etats-Unis et le Venezuela, l'armée américaine ayant mobilisé d'importantes forces aux alentours de la République bolivarienne
  • Le gouvernement américain reproche notamment au président vénézuélien, Nicolas Maduro, réélu en 2024 à l'issue d'un scrutin aux résultats contestés par la communauté internationale, de contrôler un vaste trafic de stupéfiants

NEW YORK: La compagnie américaine JetBlue a annoncé lundi avoir fait état aux autorités d'un incident en vol, l'un de ses pilotes ayant affirmé avoir dû modifier sa trajectoire pour éviter une collision avec un avion ravitailleur de l'armée américaine, au large du Venezuela.

Ce signalement intervient sur fond de tensions entre les Etats-Unis et le Venezuela, l'armée américaine ayant mobilisé d'importantes forces aux alentours de la République bolivarienne.

Le gouvernement américain reproche notamment au président vénézuélien, Nicolas Maduro, réélu en 2024 à l'issue d'un scrutin aux résultats contestés par la communauté internationale, de contrôler un vaste trafic de stupéfiants.

Le dirigeant a toujours réfuté ces allégations, affirmant que Washington s'en servait comme d'un prétexte pour le renverser et mettre la main sur les immenses réserves de pétrole du pays.

Vendredi, l'un des pilotes d'un vol JetBlue assurant la liaison entre l'île caribéenne de Curaçao et New York, a signalé, par radio au contrôle aérien, avoir dû interrompre son ascension après détection d'un avion ravitailleur de l'US Air Force.

Toujours selon le pilote, dont la conversation avec les contrôleurs a été enregistrée et est disponible sur le site LiveATC.net, l'appareil militaire n'avait pas activé son transpondeur, l'émetteur-récepteur qui permet au trafic aérien de le repérer.

"On a failli avoir une collision", explique le pilote. "C'est scandaleux."

"Scandaleux", lui répond le contrôleur aérien. "Vous avez tout à fait raison."

Sollicité par l'AFP, JetBlue a salué l'initiative de l'équipage ayant "rapporté promptement cet incident" à sa hiérarchie, qui en a fait état "aux autorités fédérales". La compagnie américaine "contribuera à toute enquête" sur les circonstances de ce chassé-croisé.

Le commandement militaire américain dédié à cette région, l'US Southern Command, a expliqué à l'AFP "étudier" le dossier, tout en rappelant que "la sécurité (demeurait sa) priorité absolue".

Fin novembre, l'Agence de régulation de l'aviation civile, la FAA, avait demandé aux vols opérant dans la région où se trouve le Venezuela de "faire preuve de prudence".

Elle avait justifié cet avis par "une détérioration des conditions de sécurité et du renforcement de l'activité militaire au Venezuela et dans ses environs".

La FAA avait évoqué des "menaces qui pourraient présenter un risque pour les appareils (commerciaux) à toutes altitudes, que ce soit en vol, à l'atterrissage et au décollage".

 


Le réalisateur hollywoodien Rob Reiner et sa femme retrouvés morts à leur domicile

Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN. (AFP)
Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN. (AFP)
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  • D'abord acteur dans des séries télévisées dans les années 1970, Bob Reiner a commencé sa carrière comme réalisateur en 1984 avec le film "Spinal Tap" sur un groupe de rock imaginaire
  • Il restera l'auteur de nombreux films cultes, notamment "Quand Harry rencontre Sally" mais aussi "Stand by me" ou encore "Misery"

LOS ANGELES: Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN.

La police de Los Angeles a fait état de deux personnes retrouvées mortes dans la maison du réalisateur du film "Quand Harry rencontre Sally", mais n'a pas confirmé publiquement leur identité, lors d’une conférence de presse dimanche soir.

Selon la chaîne NBC, le couple serait mort des suites de coups de couteau.

Rob Reiner était âgé de 78 ans.

D'abord acteur dans des séries télévisées dans les années 1970, Bob Reiner a commencé sa carrière comme réalisateur en 1984 avec le film "Spinal Tap" sur un groupe de rock imaginaire. Il restera l'auteur de nombreux films cultes, notamment "Quand Harry rencontre Sally" mais aussi "Stand by me" ou encore "Misery".

Retrouvant parfois son rôle de comédien, il était apparu récemment dans la série "The Bear".

"C'est avec une profonde tristesse que nous annonçons le décès tragique de Michele et Rob Reiner. Nous sommes bouleversés par cette perte soudaine et nous demandons le respect de notre vie privée en cette période incroyablement difficile", a annoncé la famille du couple dans un communiqué cité par la revue Variety.

"C'est une perte immense pour notre ville et notre pays. L'héritage de Rob Reiner est profondément ancré dans la culture et la société américaines", a déclaré la maire de Los Angeles, Karen Bass sur son compte X.

Elle a salué "son oeuvre créative ainsi que son engagement pour la justice sociale et économique" qui "ont transformé la vie d'innombrables personnes".

"Acteur, réalisateur, producteur, scénariste et militant politique engagé, il a toujours mis ses talents au service des autres", a ajouté Mme Bass.